Archive pour le Tag 'alimentaire'

Croissance -Consommation alimentaire : tendance à la baisse

Croissance -Consommation alimentaire : tendance à la baisse
Du fait de  la dégradation pouvoir d’achat moyen, la  grande distribution enregistre  une tendance à la baisse de la consommation alimentaire. Une tendance confirmée structurellement par l’INSEE qui note que le volume de consommation alimentaire en volume était inférieur de 5,3 % au premier trimestre 2024 par rapport à fin 2019.
La consommation alimentaire, au sens de la comptabilité nationale, comprend les produits agricoles (fruits et légumes, poissons…) et des produits agro-alimentaires (les viandes, produits laitiers, pâtes…). En volume (corrigée de l’effet des prix à qualité constante) elle a fortement baissé depuis la fin des confinements ; elle est désormais bien inférieure à son niveau de 2019. Avant la crise sanitaire, elle connaissait une hausse tendancielle modérée (+0,6 % en évolution annuelle moyenne entre 1990 et 2019), et a connu un surcroît temporaire durant la crise sanitaire. Elle a fortement baissé à partir du 1er trimestre 2022 : en 2022, elle a chuté de −3,3 % par rapport à 2021 puis de −3,5 % en 2023 par rapport à 2022. Au 1er trimestre 2024, le niveau de la consommation alimentaire en volume était inférieur de 5,3 % à fin 2019 et est retombé au niveau de 2005.A contrario, sur longue période, et toujours actuellement, les dépenses alimentaires en valeur suivent une progression régulière. Enfin, leur part dans le revenu des ménages est légèrement déclinante. Sur la période 1990-2019, la consommation alimentaire en valeur a une tendance stable d’augmentation, d’environ 2,6 % par an. Lorsque la part consacrée à l’alimentaire dans le revenu (disponible brut) a connu des évolutions plus marquées, cela tient plutôt aux revenus qui ont connu des variations trimestrielles significatives tandis que les dépenses de consommation des ménages suivaient une tendance relativement stable. La croissance régulière des dépenses alimentaires sur longue période pourrait refléter, d’un point de vue microéconomique, le pilotage budgétaire des ménages, et leurs adaptations pour rester dans leur budget.

Sur le long terme, avant la crise sanitaire, la part dédiée aux dépenses alimentaires a toutefois une tendance à la baisse (−0,1 pt par trimestre en moyenne entre 1990 et 2019) : si l’on corrige de cet effet, la part du revenu consacrée à l’alimentaire était en 2023 proche de celle de 2019. Pendant la crise sanitaire, la part des dépenses alimentaires dans le revenu a ponctuellement cru, avant de rapidement retrouver sa tendance une fois les confinements terminés.

La baisse de la consommation alimentaire en volume peut refléter une baisse des quantités mais aussi un effet « qualité » sur les produits consommés. Le partage volume-prix a joué à la baisse pour la consommation alimentaire en 2023 : en valeur (à prix courant), elle a augmenté (+5,7 %), mais beaucoup moins que les prix (+11,8 %) ; ainsi, la consommation en volume a baissé (−3,5 %). Les changements de consommation en volume reflètent notamment des comportements d’adaptation des ménages. Ces comportements sont à la fois des changements de gamme (passage de produits de marque nationale à des produits de marques distributeurs…), des changements d’enseigne (passage de Carrefour à Aldi…) ainsi qu’une recomposition par produit du panier (moins de viande pour plus de pâtes…). Tous ces comportements se traduisent par une baisse de la consommation en volume, bien qu’ils n’influencent pas directement les quantités achetées. En effet, s’il n’y a pas d’inflation d’une année sur l’autre (soit pas d’effet prix) alors si les ménages changent leurs comportements (gamme, distributeur, composition du panier) alors la baisse de la consommation en valeur se traduira par une baisse de la consommation en volume, en l’absence d’effet-prix.

 

Economie-Consommation alimentaire : tendance à la baisse

Economie-Consommation alimentaire : tendance à la baisse
Du fait de  la dégradation pouvoir d’achat moyen, la  grande distribution enregistre  une tendance à la baisse de la consommation alimentaire. Une tendance confirmée structurellement par l’INSEE qui note que le volume de consommation alimentaire en volume était inférieur de 5,3 % au premier trimestre 2024 par rapport à fin 2019.
La consommation alimentaire, au sens de la comptabilité nationale, comprend les produits agricoles (fruits et légumes, poissons…) et des produits agro-alimentaires (les viandes, produits laitiers, pâtes…). En volume (corrigée de l’effet des prix à qualité constante) elle a fortement baissé depuis la fin des confinements ; elle est désormais bien inférieure à son niveau de 2019. Avant la crise sanitaire, elle connaissait une hausse tendancielle modérée (+0,6 % en évolution annuelle moyenne entre 1990 et 2019), et a connu un surcroît temporaire durant la crise sanitaire. Elle a fortement baissé à partir du 1er trimestre 2022 : en 2022, elle a chuté de −3,3 % par rapport à 2021 puis de −3,5 % en 2023 par rapport à 2022. Au 1er trimestre 2024, le niveau de la consommation alimentaire en volume était inférieur de 5,3 % à fin 2019 et est retombé au niveau de 2005.

A contrario, sur longue période, et toujours actuellement, les dépenses alimentaires en valeur suivent une progression régulière. Enfin, leur part dans le revenu des ménages est légèrement déclinante. Sur la période 1990-2019, la consommation alimentaire en valeur a une tendance stable d’augmentation, d’environ 2,6 % par an. Lorsque la part consacrée à l’alimentaire dans le revenu (disponible brut) a connu des évolutions plus marquées, cela tient plutôt aux revenus qui ont connu des variations trimestrielles significatives tandis que les dépenses de consommation des ménages suivaient une tendance relativement stable. La croissance régulière des dépenses alimentaires sur longue période pourrait refléter, d’un point de vue microéconomique, le pilotage budgétaire des ménages, et leurs adaptations pour rester dans leur budget.

Sur le long terme, avant la crise sanitaire, la part dédiée aux dépenses alimentaires a toutefois une tendance à la baisse (−0,1 pt par trimestre en moyenne entre 1990 et 2019) : si l’on corrige de cet effet, la part du revenu consacrée à l’alimentaire était en 2023 proche de celle de 2019. Pendant la crise sanitaire, la part des dépenses alimentaires dans le revenu a ponctuellement cru, avant de rapidement retrouver sa tendance une fois les confinements terminés.

La baisse de la consommation alimentaire en volume peut refléter une baisse des quantités mais aussi un effet « qualité » sur les produits consommés. Le partage volume-prix a joué à la baisse pour la consommation alimentaire en 2023 : en valeur (à prix courant), elle a augmenté (+5,7 %), mais beaucoup moins que les prix (+11,8 %) ; ainsi, la consommation en volume a baissé (−3,5 %). Les changements de consommation en volume reflètent notamment des comportements d’adaptation des ménages. Ces comportements sont à la fois des changements de gamme (passage de produits de marque nationale à des produits de marques distributeurs…), des changements d’enseigne (passage de Carrefour à Aldi…) ainsi qu’une recomposition par produit du panier (moins de viande pour plus de pâtes…). Tous ces comportements se traduisent par une baisse de la consommation en volume, bien qu’ils n’influencent pas directement les quantités achetées. En effet, s’il n’y a pas d’inflation d’une année sur l’autre (soit pas d’effet prix) alors si les ménages changent leurs comportements (gamme, distributeur, composition du panier) alors la baisse de la consommation en valeur se traduira par une baisse de la consommation en volume, en l’absence d’effet-prix.

 

Consommation alimentaire : tendance à la baisse

Consommation alimentaire : tendance à la baisseDe fait de  la dégradation pouvoir d’achat moyen, la  grande distribution enregistre  une tendance à la baisse de la consommation alimentaire. Une tendance confirmée structurellement par l’INSEE qui note que le volume de consommation alimentaire en volume était inférieur de 5,3 % au premier trimestre 2024 par rapport à fin 2019.

La consommation alimentaire, au sens de la comptabilité nationale, comprend les produits agricoles (fruits et légumes, poissons…) et des produits agro-alimentaires (les viandes, produits laitiers, pâtes…). En volume (corrigée de l’effet des prix à qualité constante) elle a fortement baissé depuis la fin des confinements ; elle est désormais bien inférieure à son niveau de 2019. Avant la crise sanitaire, elle connaissait une hausse tendancielle modérée (+0,6 % en évolution annuelle moyenne entre 1990 et 2019), et a connu un surcroît temporaire durant la crise sanitaire. Elle a fortement baissé à partir du 1er trimestre 2022 : en 2022, elle a chuté de −3,3 % par rapport à 2021 puis de −3,5 % en 2023 par rapport à 2022. Au 1er trimestre 2024, le niveau de la consommation alimentaire en volume était inférieur de 5,3 % à fin 2019 et est retombé au niveau de 2005.

A contrario, sur longue période, et toujours actuellement, les dépenses alimentaires en valeur suivent une progression régulière. Enfin, leur part dans le revenu des ménages est légèrement déclinante. Sur la période 1990-2019, la consommation alimentaire en valeur a une tendance stable d’augmentation, d’environ 2,6 % par an. Lorsque la part consacrée à l’alimentaire dans le revenu (disponible brut) a connu des évolutions plus marquées, cela tient plutôt aux revenus qui ont connu des variations trimestrielles significatives tandis que les dépenses de consommation des ménages suivaient une tendance relativement stable. La croissance régulière des dépenses alimentaires sur longue période pourrait refléter, d’un point de vue microéconomique, le pilotage budgétaire des ménages, et leurs adaptations pour rester dans leur budget.

Sur le long terme, avant la crise sanitaire, la part dédiée aux dépenses alimentaires a toutefois une tendance à la baisse (−0,1 pt par trimestre en moyenne entre 1990 et 2019) : si l’on corrige de cet effet, la part du revenu consacrée à l’alimentaire était en 2023 proche de celle de 2019. Pendant la crise sanitaire, la part des dépenses alimentaires dans le revenu a ponctuellement cru, avant de rapidement retrouver sa tendance une fois les confinements terminés.

La baisse de la consommation alimentaire en volume peut refléter une baisse des quantités mais aussi un effet « qualité » sur les produits consommés. Le partage volume-prix a joué à la baisse pour la consommation alimentaire en 2023 : en valeur (à prix courant), elle a augmenté (+5,7 %), mais beaucoup moins que les prix (+11,8 %) ; ainsi, la consommation en volume a baissé (−3,5 %). Les changements de consommation en volume reflètent notamment des comportements d’adaptation des ménages. Ces comportements sont à la fois des changements de gamme (passage de produits de marque nationale à des produits de marques distributeurs…), des changements d’enseigne (passage de Carrefour à Aldi…) ainsi qu’une recomposition par produit du panier (moins de viande pour plus de pâtes…). Tous ces comportements se traduisent par une baisse de la consommation en volume, bien qu’ils n’influencent pas directement les quantités achetées. En effet, s’il n’y a pas d’inflation d’une année sur l’autre (soit pas d’effet prix) alors si les ménages changent leurs comportements (gamme, distributeur, composition du panier) alors la baisse de la consommation en valeur se traduira par une baisse de la consommation en volume, en l’absence d’effet-prix.

 

Alimentaire: Vente toujours en recul

Alimentaire: Vente toujours en recul

Signe de la baisse du pouvoir d’achat et des inquiétudes économiques pour l’avenir, pour le sixième semestre consécutif, les achats en volumes ont reculé entre janvier et juin : une baisse de 1,6 % sur un an, selon l’institut Circana. La morosité est doublement inquiétante pour les industriels et les distributeurs. D’une part, le recul observé au premier semestre succède à deux années de baisse des volumes (-2 % sur l’ensemble de 2022, puis -3 % en 2023) ; d’autre part, le léger recul des prix observé en rayon depuis des mois, après une flambée des prix alimentaires (+22 % sur deux ans), n’a pas permis de redonner de l’appétit aux consommateurs.

 

Inflation alimentaire : super profits de Carrefour et des autres !

Inflation alimentaire : super profits de Carrefour et des autres !

 

Les résultats de l’industrie alimentaire et des grands distributeurs montrent que l’inflation a été l’occasion de superprofits; Ainsi Carrefour va accorder une augmentation de 55% aux actionnaires via les dividendes. Bref en rajoutant des hausses illicites à l’inflation générale. Ce qu’on fait la plupart des grandes entreprises.

 

Contrairement à ce qu’avait annoncé le ministre de l’économie, on n’a pas constaté de baisse des prix de l’alimentaire au cours de l’été et pas davantage en cette rentrée; en cause, la confusion à dessein entre la baisse de l’inflation et la baisse des prix. Certes l’inflation se tasse mais les prix mécaniquement continuent d’augmenter. Par ailleurs ,l’inflation nouvelle s’ajoute à l’inflation ancienne ce qui maintient les prix à un niveau particulièrement élevé. Cela d’autant plus que les industriels et les distributeurs rajoutent de l’inflation illicite à l’inflation

Les espoirs du gouvernement risquent donc fort d’être douchés. Imposé par une récente loi, le calendrier accéléré des négociations tarifaires annuelles entre distributeurs et industriels des produits de grande consommation a certes été tenu. Mais il ne pourra pas entraîner la baisse générale des prix alimentaires que promet Bercy depuis des mois …. au contraire.

 

La fin des discussions a été avancée au 15 janvier pour les PME réalisant moins de 350 millions d’euros de chiffre d’affaires, au 31 janvier pour les autres. 90 % des industriels ont déjà envoyé leurs conditions générales de vente. Ils demandent en moyenne une hausse de tarifs de 4 %. Soit au total une augmentation par rapport à la situation actuelle et non une baisse des prix comme annoncé imprudemment par le ministre de l’économie. La vérité c’est que les distributeurs et les industriels se gavent.

Quelle vraie souveraineté alimentaire pour la France

Quelle vraie souveraineté alimentaire pour la France

Le mercredi 6 décembre 2023, la FNSEA sortait du bureau d’Elisabeth Borne en déclarant fièrement que l’État abandonnait son projet de taxer l’usage des pesticides et des retenues d’eau. Cela vient conclure une séquence historique. Le 16 novembre déjà, l’Europe reconduisait l’autorisation du glyphosate pour 10 ans. Et, six jours plus tard, abandonnait aussi l’objectif de réduction de 50 % de l’usage des pesticides à l’horizon 2030. Comment en est-on arrivé là ? La question a été récemment posée dans un rapport de l’Assemblée nationale. En plus du lobbying habituel de la FNSEA et de l’état de crise permanent dans laquelle vivent les agriculteurs et qui rend toute réforme explosive, la question de la souveraineté alimentaire – qui correspond au droit d’un pays à développer ses capacités productives pour assurer la sécurité alimentaire des populations – a joué un rôle clé dans cette dynamique. La souveraineté alimentaire est ainsi devenue, depuis la crise du Covid et la guerre en Ukraine, l’argument d’autorité permettant de poursuivre des pratiques qui génèrent des catastrophes écologiques et humaines majeures. Il existe pourtant d’autres voies.

par Harold Levrel
Professeur, économie de l’environnement, AgroParisTech – Université Paris-Saclay dans The Conversation

De quelle souveraineté alimentaire parle-t-on ? Les derniers chiffres de FranceAgrimer montrent que notre « dépendance aux importations » – comme aiment à le répéter les défenseurs d’un modèle intensif – est de 75 % pour le blé dur, 26 % pour les pommes de terre, 37 % pour les fruits tempérés ou 26 % pour les porcs.

Mais ce que l’on passe sous silence, c’est que le taux d’autoapprovisionnement – soit le rapport entre la production et la consommation françaises – est de 148 % pour le blé dur, 113 % pour les pommes de terre, 82 % pour les fruits tempérés et 103 % pour le porc. Le problème de souveraineté alimentaire n’en est pas un. Le vrai problème, c’est qu’on exporte ce que l’on produit, y compris ce dont on a besoin. Cherchez l’erreur.

D’autres arguments viennent encore se greffer à celui de la souveraineté, dans un monde d’interdépendances : la France serait le « grenier à blé de l’Europe », il faudrait « nourrir les pays du Sud », la France serait « une puissance exportatrice », etc.

Au-delà de l’hypocrisie de certaines de ces affirmations – en effet, les exportations des surplus européens subventionnés ont détruit tout un tissu productif, en Afrique de l’Ouest notamment – il ne s’agit pas là d’enjeux liés à la souveraineté alimentaire, mais d’enjeux stratégiques et politiques liés à la compétitivité de certains produits agricoles français sur les marchés internationaux.

Comprendre : la France est la 6e puissance exportatrice de produits agricoles et agroalimentaires au monde et elle entend bien le rester.

S’il ne faut évidemment pas renoncer aux objectifs de productivité alimentaire nationaux, ces derniers gagneraient à être redéfinis. Car comment évoquer la souveraineté alimentaire sans parler des besoins en eau pour produire les aliments, de la dépendance aux énergies fossiles générée par les intrants de synthèse, de l’épuisement de la fertilité des sols lié à la monoculture intensive ou encore des effets du réchauffement climatique ?

Comment évoquer la souveraineté alimentaire sans parler des enjeux fonciers, de l’évolution du travail agricole (25 % des agriculteurs sont en passe de partir à la retraite), du gaspillage alimentaire – qui avoisine les 30 % tout de même – des besoins nutritionnels et des habitudes alimentaires de la population ?

La productivité alimentaire doit dorénavant se conjuguer avec d’autres formes de productivité tout aussi essentielles à notre pays :

Les zones humides naturelles ont une certaine capacité à épurer les milieux aquatiques. Sandro Bisotti/Flickr

La cétoine dorée, un coléoptère, est aussi un pollinisateur, au même titre que les abeilles. Jean-Raphaël Guillaumin/Flickr, CC BY-SA
la capacité de rétention d’eau dans les sols,

le renouvellement des pollinisateurs,

le maintien des capacités épuratoires des milieux pour conserver une eau potable,

le renouvellement de la fertilité des sols,

la régulation des espèces nuisibles aux cultures,

ou encore la séquestration du carbone dans les sols.

Or, il est scientifiquement reconnu que les indicateurs de productivité relatifs à ces services baissent depuis plusieurs décennies. Pourtant, ce sont bien ces services qui permettront de garantir une véritable souveraineté alimentaire future.

Une revue de littérature scientifique parue en 2020, compilant plus de 5000 études menées partout dans le monde, montrait que seules des stratégies de diversification des pratiques agricoles permettent de répondre à ces objectifs de performance plurielle pour l’agriculture, tout en maintenant des rendements élevés.

Les ingrédients de cette diversification sont connus :

Le non-labour est l’une des clés de la diversification agricole. Lutz Blohm/Flickr, CC BY-SA

Les haies permettent de limiter le ruissellement d’eau et rendent plusieurs services agrosystémiques. Jean Balczesak/Flickr, CC BY-NC-ND
augmentation de la rotation des cultures et des amendements organiques,

renoncement aux pesticides de synthèse et promotion de l’agriculture biologique à grande échelle,

réduction du labour,

diversification des semences et recours aux variétés rustiques,

ou encore restauration des haies et des talus pour limiter le ruissellement de l’eau de pluie.

Dans 63 % des cas étudiés par ces chercheurs, ces stratégies de diversification ont permis non seulement d’augmenter les services écosystémiques qui garantissent la souveraineté alimentaire à long terme, mais aussi les rendements agricoles qui permettent de garantir la souveraineté alimentaire à court terme.

Les sérieux atouts de l’agriculture biologique
Parmi les pratiques de diversification qui ont fait leurs preuves à grande échelle en France, on retrouve l’agriculture biologique. Se convertir au bio, ce n’est pas simplement abandonner les intrants de synthèse.

C’est aussi recourir à des rotations de cultures impliquant des légumineuses fixatrices d’azote dans le sol,utiliser des semences rustiques plus résilientes face aux parasites, des amendements organiques qui nécessitent des couplages culture-élevage, et enfin parier sur la restauration d’un paysage qui devient un allié dans la lutte contre les aléas naturels. La diversification fait ainsi partie de l’ADN des agriculteurs bio.

C’est une question de réalisme économique. Les exploitations bio consomment en France deux fois moins de fertilisant et de carburant par hectare que les exploitants conventionnels, ce qui les rend moins vulnérables à l’évolution du prix du pétrole. En clair, l’agriculture biologique pourrait être la garante de la future souveraineté alimentaire française, alors qu’elle est justement souvent présentée comme une menace pour cette dernière du fait de rendements plus faibles à court terme.

Au regard des éléments mentionnés plus haut, il s’agit évidemment d’un faux procès. Nous sommes autosuffisants et nous avons les réserves foncières qui permettraient de déployer le bio à grande échelle en France, puisque nous sommes passé de 72 % du territoire dédié aux activités agricoles en 1950 à 50 % en 2020. Une petite partie de ces surfaces a été artificialisée tandis que la majorité a tout simplement évolué en friche, à hauteur de 1000 km2 par an en moyenne.

Par ailleurs, le différentiel de rendement entre le bio et le conventionnel se réduit après quelques années seulement : de 25 % en moyenne (toutes cultures confondues) au moment de la conversion, il descend à 15 % ensuite. La raison en est l’apprentissage et l’innovation dont font preuve ces agriculteurs qui doivent en permanence s’adapter aux variabilités naturelles. Et des progrès sont encore à attendre, si l’on songe que l’agriculture bio n’a pas bénéficié des 50 dernières années de recherche en agronomie dédiées aux pratiques conventionnelles.

Relever le niveau de vie des agriculteurs sans éroder le pouvoir d’achat des consommateurs
Mais a-t-on les moyens d’opérer une telle transition sans réduire le pouvoir d’achat des Français ? Pour répondre à cette question, il faut tout d’abord évoquer le revenu des agriculteurs. Il est notoirement faible. Les agriculteurs travaillent beaucoup et vivent mal de leur métier.

Or, on oublie souvent de le mentionner, mais le surcoût des produits bio est aussi lié au fait que les consommateurs souhaitent mieux rémunérer les agriculteurs : hors subventions, les revenus des agriculteurs bio sont entre 22 % et 35 % plus élevés que pour les agriculteurs conventionnels.

Ainsi, le consommateur bio consent à payer plus parce que le bio est meilleur pour l’environnement dans son ensemble (eau, air, sol, biodiversité), mais aussi pour que les paysans puissent mieux vivre de leur métier en France sans mettre en danger leur santé.

Par ailleurs, si le consommateur paie plus cher les produits bio c’est aussi parce qu’il valorise le travail agricole en France. Ainsi la production d’aliments bio nécessite plus de main-d’œuvre (16 % du total du travail agricole pour 10 % des surfaces) et est très majoritairement localisée en France (71 % de ce qui est consommé en bio est produit en France).

Cette question du travail est centrale. Moins de chimie, c’est plus de travail des communautés humaines, animales et végétales. C’est aussi plus d’incertitudes, ce qui n’est évidemment pas simple à appréhender pour un exploitant.

Mais il faut rappeler que le discours sur le pouvoir d’achat des français, soi-disant garanti par le modèle hyper-productiviste de l’agriculture française, vise surtout à conforter les rentes de situations des acteurs dominants du secteur agricole. Car les coûts sanitaires et environnementaux de ce modèle sont payés par le contribuable.

Rien que le traitement de l’eau, lié aux pollutions agricoles, pour la rendre potable, coûte entre 500 millions d’euros et 1 milliard d’euros par an à l’État. Or, ce que le consommateur ne paie pas au supermarché, le citoyen le paie avec ses impôts. Le rapport parlementaire évoqué plus haut ne dit pas autre chose : la socialisation des coûts et la privatisation des bénéfices liés aux pesticides ne sont plus tolérables.

Une évidence s’impose alors : il semblerait logique que l’État appuie massivement cette filière en vue de réduire les coûts pour les exploitants bio et ainsi le prix pour les consommateurs de produits bio. En effet, cette filière offre des garanties en matière de souveraineté alimentaire à court et long terme, permet de protéger l’eau et la santé des Français, est créatrice d’emplois en France. Il n’en est pourtant rien, bien au contraire.

L’État a promu le label Haute valeur environnementale (HVE), dont l’intérêt est très limité, comme révélé par l’Office français de la biodiversité (OFB). L’enjeu semble surtout être de permettre aux agriculteurs conventionnels de toucher les aides associés au plan de relance et à la nouvelle PAC, au risque de créer une concurrence déloyale vis-à-vis des agriculteurs bio, d’autant plus que les aides publiques au maintien de l’agriculture biologique ont été supprimées en 2023.

La décision récente de l’État de retirer son projet de taxe sur l’usage des pesticides créé aussi, de facto, un avantage comparatif pour le conventionnel vis-à-vis du bio. Enfin, rappelons que la Commission européenne a pointé à plusieurs reprises que la France était le seul pays européen à donner moins de subventions par unité de travail agricole aux céréaliers bio qu’aux conventionnels.

Ainsi, un céréalier bio français reçoit un tiers de subventions en moins par unité de travail agricole qu’un céréalier conventionnel, alors qu’en Allemagne ou en Autriche, il recevrait 50 % de subventions supplémentaires. En France, l’État renonce aux taxes sur les pesticides tout en maintenant des charges sociales élevées sur le travail agricole, alors que c’est évidemment l’inverse dont aurait besoin la transition agroécologique.

Que peuvent faire les citoyens au regard de ce constat déprimant ? Consommer des produits bio malgré tout, et trouver des moyens de les payer moins cher, grâce par exemple à la vente directe et à des dispositifs tels que les AMAP qui permettent de réduire le coût du transport, de la transformation et de la distribution tout autant que le gâchis alimentaire, les variabilités de la production étant amorties par la variabilité du contenu du panier.

Les agriculteurs engagés pour la transition écologique, de leur côté, peuvent réduire les risques associés aux variabilités naturelles et économiques en créant de nouvelles formes d’exploitations coopératives combinant plusieurs activités complémentaires : élevage, culture, transformation, conditionnement et distribution peuvent être organisés collectivement pour mutualiser les coûts et les bénéfices, mais aussi se réapproprier une part significative de la chaîne de valeur laissée aujourd’hui au monde de l’agro-industrie et de la grande distribution.

Il ne s’agit pas d’une utopie. De nombreux acteurs essaient de faire émerger, malgré les résistances institutionnelles, ces nouvelles pratiques permettant de garantir la souveraineté alimentaire de la France à long terme.

Alimentaire : une nouvelle augmentation supérieure à 2 %

Alimentaire : une nouvelle augmentation supérieure à 2 %

À l’issue des négociations qui vont bientôt se terminer entre distributeurs et industriels non seulement l’alimentaire ne devrait pas afficher de baisse mais au contraire les prix pourraient enregistrer de nouvelles augmentations d’au moins 2 %

En effet, contrairement aux affirmations du ministre de l’économie, les industriels et les distributeurs semblent plutôt s’accorder sur la perspective que ces négociations aboutissent globalement à une « légère inflation » des tarifs alimentaires des fournisseurs payés aux producteurs.

« Je suis plutôt convaincu qu’on va partir sur une inflation tendancielle de 2-2,5% », estime notamment Richard Panquiault, directeur général de l’Institut de liaisons et d’études des industries de consommation (Ilec), interrogé par La Tribune.

Certes, entre 15% et 25% des produits verront leurs tarifs baisser, puisque les cours de certaines matières premières comme les céréales, les huiles végétales et la volaille ont effectivement reflué, détaille Richard Panquiault.

« Mais il y a quand même beaucoup plus de matières premières agricoles qui restent orientées à la hausse », observe-t-il.

Mais les industriels, tout en se montrant moins exigeants que l’année dernière, proposent des tarifs plutôt en hausse. L’augmentation moyenne est de 5% chez les adhérents de l’Ilec -contre une croissance des tarifs de 14% en 2023. La Feef enregistre pour sa part une hausse moyenne des tarifs demandés de 3%.

Social -Le chèque alimentaire de Macron enterré !

Social -Le chèque alimentaire de Macron enterré !

Encore une promesse de Macron qui disparaît, celle d’un chèque alimentaire pour faire face à l’inflation. En plus avec un pan sur le bec à Macron de la part du ministre de l’économie: « Oublions les politiques de chèques, nous n’en avons pas les moyens aujourd’hui », a-t-il tranché, privilégiant l’aide aux associations et aux banques alimentaires.

Le ministre de l’Economie s’est en revanche dit confiant quant au recul de certains prix dans l’alimentaire en 2024. « Je suis sûr que certains prix vont baisser », a-t-il déclaré. Selon lui, ces baisses se verront « dès que les négociations commerciales auront pris fin », le 31 janvier.

« L’année dernière, quand il y avait une négociation commerciale, il y avait 15% d’augmentation de prix. Aujourd’hui, on tourne plutôt autour de 5%. C’est toujours trop », a estimé le ministre sur le plateau de « Dimanche en politique ». « Ma responsabilité, c’est de m’assurer que les prix baissent sur un maximum de produits mais comme Bruno Le Maire a toutefois reconnu qu’un retour aux prix d’avant-crise « n’arrivera[it] pas », la baisse évoquée demeure hypothétique et relative.

Notons d’ailleurs que le ministère de l’économie et le ministère de la consommation ont abandonné leur idée saugrenue de panier type représentatif de rien du tout.

Le chèque alimentaire de Macron enterré !

Le chèque alimentaire de Macron enterré !

Encore une promesse de Macron qui disparaît, celle d’un chèque alimentaire pour faire face à l’inflation. En plus avec un pan sur le bec à Macron de la part du ministre de l’économie: « Oublions les politiques de chèques, nous n’en avons pas les moyens aujourd’hui », a-t-il tranché, privilégiant l’aide aux associations et aux banques alimentaires.

Le ministre de l’Economie s’est en revanche dit confiant quant au recul de certains prix dans l’alimentaire en 2024. « Je suis sûr que certains prix vont baisser », a-t-il déclaré. Selon lui, ces baisses se verront « dès que les négociations commerciales auront pris fin », le 31 janvier.

« L’année dernière, quand il y avait une négociation commerciale, il y avait 15% d’augmentation de prix. Aujourd’hui, on tourne plutôt autour de 5%. C’est toujours trop », a estimé le ministre sur le plateau de « Dimanche en politique ». « Ma responsabilité, c’est de m’assurer que les prix baissent sur un maximum de produits mais comme Bruno Le Maire a toutefois reconnu qu’un retour aux prix d’avant-crise « n’arrivera[it] pas », la baisse évoquée demeure hypothétique et relative.

Notons d’ailleurs que le ministère de l’économie et le ministère de la consommation ont abandonné leur idée saugrenue de panier type représentatif de rien du tout.

Face à l’envolée des prix les consommateurs réduisent la dépense alimentaire

Face à l’envolée des prix les consommateurs réduisent la dépense alimentaire

Contrairement à ce qu’a affirmé le ministre de l’économie ,il n’y a pas de baisse des prix de l’alimentaire. En effet, l’inflation même plus réduite s’ajoute aux anciennes inflations et les prix atteignent encore de nouveaux records. Du coup, les ménages ajustent leurs demandes à leur pouvoir d’achat. Ainsi la consommation des produits alimentaires diminue d’environ 15 % en volume.

L’Insee, observe une chute libre de près de 12% depuis janvier 2022, et même de plus de 16% si on compare au pic de mars 2020 (avec les Français qui faisaient des réserves avant le confinement).

La consommation atteint désormais un niveau si bas qu’il n’a plus été observé depuis 2009 et le repli lié à la crise économique de l’époque. Si la chute se poursuit, la consommation de produits alimentaires pourrait retomber au niveau du début des années 2000, voire plus loin encore.

Et cette tendance inquiète les acteurs du secteur. La situation est si préoccupante que le patron de System U s’est fendu d’un tweet cette semaine pour alerter sur la gravité du sujet dans les « mois qui viennent ».

Sur le même réseau social, François Geerolf, économiste à l’OFCE, estime même que cette chute de la consommation alimentaire n’a « aucun précédent dans les données compilées par l’Insee depuis 1980″.

Et la dernière étude de Circana sur la baisse des ventes de produits de grande consommation, en volume, ne dit pas autre chose : -6% en moyenne sur l’épicerie sur un an, -3% sur la crèmerie, -1,6% pour les liquides, -8% pour les champagnes et spiritueux et près de 8% de baisse sur les produits d’hygiène et de beauté.

Certes, il y a ce ralentissement annoncé de l’inflation, mais en réalité, « il y a très peu de baisses et les prix restent quand même très hauts » pour tout un tas de produits, explique l’expert du secteur Olivier Dauvers.

Olivier Dauvers prévoit même que cela s’inscrive dans la durée, notamment parce que les prix de l’alimentaire ont augmenté bien plus vite (environ 15%) que le niveau des salaires. Le rattrapage sera lent. La solution, pour lui, se trouve en partie du côté des marques, qui doivent, selon lui, « retravailler leur accessibilité » en terme de prix; Et qui ont augmenté leurs profits du double ! En réalité, dans cette période bouleversée de forte inflation, tout le monde en rajoute une couche en matière de prix : les producteurs, les industriels et les distributeurs. Un mauvais calcul car la baisse de consommation n’est pas seulement conjoncturelle mais aussi structurelle. C’est l’occasion de mieux s’ajuster la demande et même de supprimer certaines dépenses inutiles .

La malbouffe et l’industrie alimentaire

La malbouffe et l’industrie alimentaire

Face au fléau de la « malbouffe », l’industrie pharmaceutique propose de nouveaux médicaments coupe-faim tellement efficaces contre l’obésité qu’ils peuvent avoir des conséquences très nettes sur le panier de consommation, comme l’a récemment reconnu le PDG de Walmart, John Furner. Ses déclarations, le 4 octobre, sont loin de ne concerner que le marché américain : l’obésité dans le monde a presque triplé depuis 1975, sa Fédération mondiale anticipe que 51 % de la population de la planète sera obèse ou en surpoids d’ici à 2035.

par
John Plassard est directeur chez Mirabaud. dans l’Opinion.

En France, la moitié de la population présente un surpoids, et 8,5 millions d’adultes souffrent d’obésité. Un problème de santé publique auquel répond précisément l’industrie pharmaceutique avec la mise sur le marché de nouveaux médicaments à base de GLP-1. Cette hormone sécrétée par les intestins au moment de la digestion réduit l’appétit et procure une sensation de satiété plus rapide et plus longue.

Parmi ces médicaments, si l’Ozempic a été approuvé aux Etats-Unis en 2017 comme traitement du diabète de type 2, le Wegovy a été mis sur le marché en 2021 pour lutter directement contre l’obésité. Ainsi, 1,7 % de la population américaine s’est déjà vu prescrire un médicament de cette catégorie en 2023, soit une hausse de 40 % en cinq ans.

Tendance. Cette croissance peut inquiéter les géants de l’agroalimentaire quant à l’évolution de leurs ventes. D’autant plus que des personnes souhaitant détourner ces médicaments à des seules fins d’amaigrissement parviennent à l’obtenir : au moins 2 000 personnes non diabétiques auraient réussi à se les procurer cette année en France, selon l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).

Face à cette tendance qui ne semble pas près de s’arrêter, les détaillants ont déjà remarqué un impact marqué sur les courses et les commandes de restaurants
Face à cette tendance qui ne semble pas près de s’arrêter, les détaillants ont déjà remarqué un impact marqué sur les courses et les commandes de restaurants. C’est dans ce contexte que plusieurs géants américains tels que Mondelez, PepsiCo ou encore Coca-Cola ont été sanctionnés en bourse en réaction aux déclarations du PDG de Walmart.

Si certaines de ces marques ont depuis retrouvé leurs niveaux de valorisation, le danger ne paraît pas écarté pour autant. En effet, s’il n’y a pas de régime spécifique à suivre lors de l’utilisation de médicaments GLP-1, il est recommandé de les associer à des aliments provenant de sources saines, comme des protéines maigres, des céréales complètes, des fruits, des légumes et des graisses saines. Autrement dit, une alimentation équilibrée aide à atteindre les objectifs de perte de poids. Et c’est peut-être cela le « problème » pour l’industrie de la malbouffe.

Evolution. Certaines marques ont déjà modifié leurs produits pour tenter d’attirer les consommateurs soucieux de leur santé. Les fabricants de sodas ont, par exemple, progressivement abandonné le terme « diététique » au profit de « sans sucre » pour une image de marque plus saine. Nestlé a reformulé certains de ses produits pour en réduire la teneur en sucre, en sel et en matières grasses. Autant de signes démontrant que les géants de l’industrie sont conscients depuis plusieurs années de l’exposition de leurs ventes aux nouvelles préoccupations de santé des consommateurs.

Ce sont ces mêmes groupes qui devraient, sur le moyen terme, tirer le mieux leur épingle du jeu grâce à des stratégies de diversification. Nestlé a acquis plusieurs marques axées sur la santé (Sweet Earth, Garden of Life), tandis que Coca-Cola a diversifié son portefeuille de boissons pour y inclure davantage de produits hypocaloriques et sans sucre. D’autres encore (Heinz, General Mills) élargissent leurs gammes de produits biologiques. Les entreprises les plus à risque pourraient être celles qui sont exclusivement dédiées à la « malbouffe », à l’instar d’enseignes de restauration rapide.

Ce ne sont là que quelques exemples de la manière dont certaines des plus grandes entreprises agroalimentaires tentent de s’adapter à l’évolution des préférences des consommateurs. Si on peut s’en réjouir, les fabricants de malbouffe eux, peuvent trembler s’ils n’avaient pas amorcé ce virage (annoncé), il y a de nombreuses années. Car les coupe-faim ne feront qu’augmenter l’appétit… pour des aliments beaucoup plus sains.

John Plassard est directeur chez Mirabaud.

La malbouffe et l’industrie alimentaire

La malbouffe et l’industrie alimentaire

Face au fléau de la « malbouffe », l’industrie pharmaceutique propose de nouveaux médicaments coupe-faim tellement efficaces contre l’obésité qu’ils peuvent avoir des conséquences très nettes sur le panier de consommation, comme l’a récemment reconnu le PDG de Walmart, John Furner. Ses déclarations, le 4 octobre, sont loin de ne concerner que le marché américain : l’obésité dans le monde a presque triplé depuis 1975, sa Fédération mondiale anticipe que 51 % de la population de la planète sera obèse ou en surpoids d’ici à 2035.

par
John Plassard est directeur chez Mirabaud. dans l’Opinion.

En France, la moitié de la population présente un surpoids, et 8,5 millions d’adultes souffrent d’obésité. Un problème de santé publique auquel répond précisément l’industrie pharmaceutique avec la mise sur le marché de nouveaux médicaments à base de GLP-1. Cette hormone sécrétée par les intestins au moment de la digestion réduit l’appétit et procure une sensation de satiété plus rapide et plus longue.

Parmi ces médicaments, si l’Ozempic a été approuvé aux Etats-Unis en 2017 comme traitement du diabète de type 2, le Wegovy a été mis sur le marché en 2021 pour lutter directement contre l’obésité. Ainsi, 1,7 % de la population américaine s’est déjà vu prescrire un médicament de cette catégorie en 2023, soit une hausse de 40 % en cinq ans.

Tendance. Cette croissance peut inquiéter les géants de l’agroalimentaire quant à l’évolution de leurs ventes. D’autant plus que des personnes souhaitant détourner ces médicaments à des seules fins d’amaigrissement parviennent à l’obtenir : au moins 2 000 personnes non diabétiques auraient réussi à se les procurer cette année en France, selon l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).

Face à cette tendance qui ne semble pas près de s’arrêter, les détaillants ont déjà remarqué un impact marqué sur les courses et les commandes de restaurants
Face à cette tendance qui ne semble pas près de s’arrêter, les détaillants ont déjà remarqué un impact marqué sur les courses et les commandes de restaurants. C’est dans ce contexte que plusieurs géants américains tels que Mondelez, PepsiCo ou encore Coca-Cola ont été sanctionnés en bourse en réaction aux déclarations du PDG de Walmart.

Si certaines de ces marques ont depuis retrouvé leurs niveaux de valorisation, le danger ne paraît pas écarté pour autant. En effet, s’il n’y a pas de régime spécifique à suivre lors de l’utilisation de médicaments GLP-1, il est recommandé de les associer à des aliments provenant de sources saines, comme des protéines maigres, des céréales complètes, des fruits, des légumes et des graisses saines. Autrement dit, une alimentation équilibrée aide à atteindre les objectifs de perte de poids. Et c’est peut-être cela le « problème » pour l’industrie de la malbouffe.

Evolution. Certaines marques ont déjà modifié leurs produits pour tenter d’attirer les consommateurs soucieux de leur santé. Les fabricants de sodas ont, par exemple, progressivement abandonné le terme « diététique » au profit de « sans sucre » pour une image de marque plus saine. Nestlé a reformulé certains de ses produits pour en réduire la teneur en sucre, en sel et en matières grasses. Autant de signes démontrant que les géants de l’industrie sont conscients depuis plusieurs années de l’exposition de leurs ventes aux nouvelles préoccupations de santé des consommateurs.

Ce sont ces mêmes groupes qui devraient, sur le moyen terme, tirer le mieux leur épingle du jeu grâce à des stratégies de diversification. Nestlé a acquis plusieurs marques axées sur la santé (Sweet Earth, Garden of Life), tandis que Coca-Cola a diversifié son portefeuille de boissons pour y inclure davantage de produits hypocaloriques et sans sucre. D’autres encore (Heinz, General Mills) élargissent leurs gammes de produits biologiques. Les entreprises les plus à risque pourraient être celles qui sont exclusivement dédiées à la « malbouffe », à l’instar d’enseignes de restauration rapide.

Ce ne sont là que quelques exemples de la manière dont certaines des plus grandes entreprises agroalimentaires tentent de s’adapter à l’évolution des préférences des consommateurs. Si on peut s’en réjouir, les fabricants de malbouffe eux, peuvent trembler s’ils n’avaient pas amorcé ce virage (annoncé), il y a de nombreuses années. Car les coupe-faim ne feront qu’augmenter l’appétit… pour des aliments beaucoup plus sains.

John Plassard est directeur chez Mirabaud.

Pesticides: réduire les risques mais soutenir notre souveraineté alimentaire

Pesticides: réduire les risques mais soutenir notre souveraineté alimentaire


La semaine dernière, pas moins de cinq ministres ont participé à la présentation des orientations de la stratégie Ecophyto 2030, visant à la réduction de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques en France. Après Ecophyto 1 & 2, ce nouveau plan s’inscrit dans le même esprit que celui des précédents — qui ont tous échoué —, avec un objectif chiffré de baisse de l’usage des pesticides. Comble du ridicule, on annonce encore une fois l’objectif arbitraire d’une réduction de 50  % de volume, comme ce fut déjà le cas, il y a quinze ans, lors du Grenelle de l’environnement, et toujours sans aucune évaluation scientifique préalable.

La tribune de Gil Rivière-Wekstein, fondateur et rédacteur de la revue « Agriculture & Environnement » dans l’Opinion.

Or, ce qui importe, ce n’est pas une réduction quantitative, mais une réduction des risques pour la santé et pour l’environnement. Ce n’est pourtant un secret pour personne que la réduction quantitative globale des pesticides n’induit pas une réduction automatique des risques ! De même, on peut parfaitement réduire un risque sans diminuer de façon importante les quantités. Notamment grâce à de meilleurs outils de pilotage.

En gardant un mauvais indicateur — celui des quantités, alors qu’il faudrait un indicateur des risques —, on fait fausse route. D’autant plus qu’on met systématiquement de côté la question essentielle, qui consiste à savoir pourquoi un agriculteur utilise des produits phytosanitaires. Un rapport du ministère de l’Agriculture rendu en juillet dernier apporte une réponse claire à cette question : « Dans beaucoup de cas, le choix de recours à la molécule chimique autorisée permet d’optimiser le temps passé et le coût, et donc assurer une double performance économique et sociale. » C’est précisément la mise en péril de cette double performance qui pose un problème non seulement pour l’agriculteur, mais plus généralement pour la compétitivité de la Ferme France.

Il faut arrêter cette focalisation sur les questions quantitatives qui ne veulent rien dire
Indicateurs. Tout le monde s’accorde pour affirmer la nécessité de garantir notre souveraineté alimentaire, ce qui implique aujourd’hui une augmentation de la production agricole végétale comme animale, car nous importons déjà beaucoup trop. Il nous faut donc définir avant tout un cadre avec des objectifs de production qui soient quantitatifs et qui répondent à nos besoins. C’est dans ce contexte seulement qu’on peut engager un plan Ecophyto qui doit, lui, se focaliser sur une réduction des risques, mais sans mise en péril de la production.

Il nous faut donc, au préalable, un indicateur de production. Sans celui-ci, il ne sera pas possible de mesurer les conséquences des décisions qui sont prises sur les pesticides. Ces deux indicateurs — de production et de réduction des risques — doivent remplacer les indicateurs quantitatifs que sont les Nodu (pour Nombre de doses unités) et les IFT (Indicateur de fréquence de traitements). Et surtout, il faut arrêter cette focalisation sur les questions quantitatives qui ne veulent rien dire. « Sortir du glyphosate », simplement pour sortir du glyphosate, reste une aberration, dès lors que les solutions de substitution passent par des solutions moins vertueuses pour la santé et pour l’environnement.

C’est seulement lorsqu’on aura ces deux indicateurs qu’il sera possible de réaliser correctement les arbitrages. Autrement dit : il nous faut savoir quels sont les risques que nous sommes prêts à accepter, y compris pour la biodiversité, et pour quel niveau de production. Car il est évident qu’on peut parfaitement produire des quantités considérables si l’on accepte des risques considérables — ce qui n’est pas souhaitable —, tout comme on peut éviter tout risque en ne produisant plus rien — ce qui n’est pas davantage l’objectif. Tant que le pilotage avec ces deux indicateurs qui doivent être acceptés par la société n’est pas mis en place, on ira droit dans le mur.

Gil Rivière-Wekstein est fondateur et rédacteur de la revue « Agriculture & Environnement » et auteur de nombreux ouvrages sur les grands questionnements alimentaires.

Alimentaire : Leclerc prévoit encore de nouvelles hausses de prix

Alimentaire : Leclerc prévoit encore de nouvelles hausses de prix

Entre marketing et lucidité, le patron du groupe Leclerc estime que d’ici trois mois les prix risquent encore d’augmenter dans son groupe.

Pourtant, Le gouvernement a présenté mercredi en conseil des ministres un projet de loi pour avancer la date des négociations entre les distributeurs et les 75 plus grands industriels . L’objectif de cette mesure serait de répercuter plus rapidement dans les prix de vente en rayon les baisses d’un certain nombre de prix de gros, en faisant terminer les négociations le 15 janvier, au lieu du 1er mars habituellement.

Le problème c’est que cette négociation peut tout autant répercuter les hausses. Un détail qu’a oublié le gouvernement.

Les prix qui contrairement aux déclarations du ministre de l’économie ont continué de progresser en septembre (+9,6%), mais leur hausse a enregistré un net ralentissement, alors qu’ils s’étaient envolés de 11,2% sur un an en août. Au plan des prix, les augmentations continuent de progresser pour le consommateur.

Les supermarchés négocient chaque année entre décembre et le 1er mars avec leurs fournisseurs agro-industriels les conditions de vente de leur production qui sera ensuite écoulée dans les rayons.

Le président de Leclerc a demandé vendredi soir la suppression de l’obligation pour la grande distribution de pratiquer des marges d’au moins 10% sur les produits alimentaires des grands industriels.

La loi oblige depuis 2008 les distributeurs à vendre les produits alimentaires au minimum au prix où ils les ont achetés, majoré de 10%. Cela vise à protéger les agriculteurs.

Alimentaire: l’art des industriels pour tricher sur qualité et volume des produits

Alimentaire: l’art des industriels pour tricher sur qualité et volume des produits

La “cheapflation” est la dernière combine des industriels pour développer encore leurs marges en trichant sur la composition, sur la nature des composants et le volume d’un les produits alimentaires et autres.

Ainsi les industriels parviennent à maintenir leur prix de vente – voire à l’augmenter – pour un coût similaire. Mais avec une qualité moindre.

Pour une crème glacée au chocolat, par exemple, cela va consister à remplacer un peu de crème par des épaississants, et un peu de chocolat par des arômes. Si le consommateur ne prend pas garde aux changements sur l’étiquette, il se retrouve, croit-il, avec son produit habituel. Et au même prix, dans le meilleur des cas !

C’est plus vicieux quand les proportions d’ingrédients sont simplement modifiées par rapport à une ancienne version d’un produit – comme un pâté vendu avec plus de gras et de gelée. La « cheapflation » est d’autant plus redoutable dans les rayons « traiteur » ou « à la coupe », quand les ingrédients et proportions ne sont pas visibles.

Une technique frauduleuse , qu’emploient certains industriels qui donc consiste à remplacer «certains produits ou aliments par des substituts (alimentaires ou non) moins chers». Objectif : «Maintenir des marges ou vendre plus de produits», soulignait John Plassard, directeur adjoint de la banque privée Mirabaud & Cie, dans l’une de ses études publiée en avril 2022.

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