Libérer Alexei Navalny ou couper les ponts avec la Russie
Un des rares opposants politiques en Russie, Alexina Valmy empoisonné par le l’État russe et soigné en Allemagne vient d’être arrêté dès son retour dans son pays. Pour le fallacieux motif d’une inobservation d’une condamnation avec sursis sans parler d’autres procès bidons pour accabler l’intéressé.
Cette fois on peut nourrir l’espoir peut-être que l’affairisme de l’Occident et de l’Allemagne en particulier, passeront derrière l’exigence démocratique. En effet la Russie est actuellement dans une situation économique particulièrement délicate. Son économie est exsangue et elle a été aussi affectée par la diffusion d’une pandémie mal contrôlée. La Russie a absolument besoin d’exporter ses matières premières et notamment son gaz. La Russie a d’ailleurs fait pression sur l’OPEP pour augmenter les cours d’hydrocarbures.
On aurait pu espérer que la Russie dans le gouvernement reconnue responsable de l’empoisonnement manifesterait un peu de pudeur démocratique pour ne pas inquiéter davantage un opposant finalement assez isolé et peu dangereux pour Poutine.
Ce dernier doit sans doute devenir paranoïaque pour craindre ainsi Navalny
Poutine fait encore la démonstration de la folie dictatoriale qui l’anime. Faut-il rappeler qu’il a modifié les textes constitutionnels pour exercer le pouvoir pendant encore une vingtaine d’années et il a passé l’éponge sur toute poursuite des anciens chefs d’État russe y compris lui-même. Bref le dictateur ne connaît plus de limites.
Pour l’instant, les pays démocratiques condamnent cette arrestation. Reste à savoir si ils en tireront des conséquences pour punir économiquement le régime odieux de Poutine.
Les partisans de Navalny estiment, eux, que l’incarcération de l’un des critiques nationaux les plus éminents du président Vladimir Poutine pourrait en faire une figure semblable à Nelson Mandela et un symbole de plus en plus populaire de la résistance au Kremlin.
Le Kremlin, qui ne l’appelle que le «patient de Berlin», s’en moque. Les alliés de Poutine évoquent des sondages d’opinion qui montrent que le dirigeant russe est beaucoup plus populaire que Navalny, qu’ils appellent un blogueur plutôt qu’un politicien.
Quelques minutes avant sa détention, Navalny avait déclaré: «Je n’ai pas peur. Je sais que j’ai raison. Je sais que toutes les poursuites pénales contre moi sont fabriquées.
Le nouveau conseiller à la sécurité nationale du président élu américain Joe Biden, Jake Sullivan, a déclaré sur Twitter: «M. Navalny devrait être immédiatement libéré et les auteurs de l’attaque scandaleuse contre sa vie doivent être tenus pour responsables.
L’opposition américaine au projet de gazoduc Nord Stream 2 est bipartite et Biden a décrit le gazoduc comme un «mauvais accord» pour l’Europe.
Charles Michel, président du Conseil européen, a exigé la libération immédiate de Navalny. La Lituanie, membre de l’Union européenne, a déclaré dimanche qu’elle demanderait à l’Union européenne d’imposer rapidement de nouvelles sanctions à la Russie, et le ministre tchèque des Affaires étrangères Tomas Petricek a déclaré qu’il souhaitait que l’UE discute d’éventuelles sanctions.
« Il (Navalny’s) est passé du statut de petit voyou à celui d’ennemi qu’il doit humilier, écraser et punir », a-t-elle écrit sur l’application de messagerie Telegram.
Navalny, accompagné de son épouse, porte-parole et avocate, s’est envolé de Berlin sur un vol opéré par la compagnie aérienne russe Pobeda, appartenant à Aeroflot, contrôlée par l’État.