Archive pour le Tag 'Alexei'

Poutine a bien tué Alexeï Navalny

Poutine a bien tué Alexeï Navalny

Optimiste et courageux dans sa dénonciation de la corruption et de la nature criminelle du pouvoir poutinien, l’opposant Nalany , mort vendredi 16 février, incarnait aussi un formidable espoir de renouveau de la Russie, affirme, dans une tribune au « Monde », Cécile Vaissié, professeure en études russes et soviétiques.

 

Ils ont tué Alexeï Navalny. Ce « ils » désigne Poutine, ses proches, ses services secrets : ceux qui dirigent la Russie aujourd’hui, la referment sur elle-même, la coupent de l’Europe et mènent une guerre criminelle contre l’Ukraine. Ils ont tué cet homme en l’emprisonnant, sans raison valable, dans des conditions effroyables et en multipliant ses détentions dans un étroit cachot où il était isolé de ses codétenus : à la pleine merci des autorités du camp. Il était aussi coupé de sa famille et de ses avocats, dont certains ont été arrêtés – sans raison valable non plus – tandis que d’autres n’ont eu que le temps d’émigrer. Et s’ils ont une Navalny, c’est parce qu’ils n’ont pas pu le briser et obtenir de lui, dans la tradition soviétique, un repentir public. La veille de son décès, il souriait et plaisantait, amaigri, en assistant par vidéo à une énième audience judiciaire. Le 14 février, lui ou quelqu’un de ses équipes avait posté sur les réseaux sociaux ses mots d’amour à sa femme Ioulia.

Pendant plus de dix ans, Navalny a dévoilé, preuves factuelles à l’appui, la corruption de Poutine, de son entourage et du parti au pouvoir, Russie unie. Dès 2009, il a lancé un slogan qui s’est répandu comme une traînée de poudre : « Russie unie, le parti des voyous et des voleurs ». Parallèlement, il démontrait les détournements de fonds dans les grandes entreprises d’Etat, ce qui lui a valu le soutien d’un nombre croissant de Russes, excédés par ces pratiques.

Politique–La corruption , principal sujet international (Alexeï Navalny )

Politique–La corruption ,   principal sujet international (Alexeï Navalny   )

 

Victime d’une tentative d’empoisonnement le 20 août 2020, et aujourd’hui emprisonné, l’opposant russe et militant anticorruption propose, dans une tribune au « Monde » également publiée par la « Frankfurter Allgemeine Zeitung » et « The Guardian » de  lutter contre la cupidité des dirigeants autocrates.(extrait

 

J’ai été empoisonné par une arme chimique il y a exactement un an et je ne suis pas mort. La corruption a, semble-t-il, joué un rôle non négligeable dans cette issue heureuse : elle a sapé de l’intérieur le système étatique, et donc aussi les services secrets. Une équipe du FSB [les services russes de sécurité intérieure] a mis un agent neurotoxique sur mes sous-vêtements de façon peu professionnelle. On m’avait pris en filature depuis trois ans et demi avec la même absence de professionnalisme, en violant toutes les instructions, ce qui a permis à des enquêteurs indépendants de démasquer tout le groupe. Quand les chefs sont occupés à offrir une protection mafieuse au monde des affaires et à extorquer des fonds, la qualité des opérations secrètes en souffre inéluctablement.

Un régime reposant sur la corruption exécute très bien, en revanche, des tâches plus simples. Les autocrates qui souhaitent dépouiller leur peuple prennent le contrôle, en premier lieu, du système judiciaire, et celui-ci travaille parfaitement sur le mode « un prêté pour un rendu ». C’est pourquoi, quand je suis rentré en Russie [en janvier] après avoir été soigné, j’ai été envoyé en prison dès ma sortie de l’avion. Il n’y a là pas grand-chose d’agréable, mais au moins ai-je le temps de lire les mémoires de dirigeants du monde entier.

Ceux-ci racontent comment ils ont entrepris de régler les principaux problèmes de l’humanité : les guerres, la pauvreté, les migrations, le changement climatique, les armes de destruction massive. Ces sujets sont considérés comme de « première importance ». Mais ces dirigeants ne mentionnent pas souvent la lutte contre la corruption. Rien d’étonnant : c’est une question « d’importance secondaire ».

En revanche – et c’est frappant –, ces leaders parlent presque toujours de corruption quand ils évoquent des échecs. Les leurs et (le plus souvent) ceux de leurs prédécesseurs : « Nous avons consacré des années, des centaines de milliards de dollars et des milliers de vies humaines à l’Irak, à l’Afghanistan, au Mali, où vous voulez, mais, à cause de ses pillages, le gouvernement corrompu de Nouri Al-Maliki, Hamid Karzaï, Ibrahim Boubacar Keïta, qui vous voulez, a vu le peuple se détourner de lui et a permis que des radicaux armés de slogans sur un pouvoir juste et honnête l’emportent. »

Et là, une question évidente se pose : puisque la corruption nous empêche de régler les problèmes « de première importance », le moment n’est-il pas venu de la mettre tout en haut de cette liste de problèmes ?

La corruption , principal sujet international (Alexeï Navalny )

 La corruption ,   principal sujet international (Alexeï Navalny   )

 

Victime d’une tentative d’empoisonnement le 20 août 2020, et aujourd’hui emprisonné, l’opposant russe et militant anticorruption propose, dans une tribune au « Monde » également publiée par la « Frankfurter Allgemeine Zeitung » et « The Guardian » de  lutter contre la cupidité des dirigeants autocrates.(extrait

 

J’ai été empoisonné par une arme chimique il y a exactement un an et je ne suis pas mort. La corruption a, semble-t-il, joué un rôle non négligeable dans cette issue heureuse : elle a sapé de l’intérieur le système étatique, et donc aussi les services secrets. Une équipe du FSB [les services russes de sécurité intérieure] a mis un agent neurotoxique sur mes sous-vêtements de façon peu professionnelle. On m’avait pris en filature depuis trois ans et demi avec la même absence de professionnalisme, en violant toutes les instructions, ce qui a permis à des enquêteurs indépendants de démasquer tout le groupe. Quand les chefs sont occupés à offrir une protection mafieuse au monde des affaires et à extorquer des fonds, la qualité des opérations secrètes en souffre inéluctablement.

Un régime reposant sur la corruption exécute très bien, en revanche, des tâches plus simples. Les autocrates qui souhaitent dépouiller leur peuple prennent le contrôle, en premier lieu, du système judiciaire, et celui-ci travaille parfaitement sur le mode « un prêté pour un rendu ». C’est pourquoi, quand je suis rentré en Russie [en janvier] après avoir été soigné, j’ai été envoyé en prison dès ma sortie de l’avion. Il n’y a là pas grand-chose d’agréable, mais au moins ai-je le temps de lire les mémoires de dirigeants du monde entier.

Ceux-ci racontent comment ils ont entrepris de régler les principaux problèmes de l’humanité : les guerres, la pauvreté, les migrations, le changement climatique, les armes de destruction massive. Ces sujets sont considérés comme de « première importance ». Mais ces dirigeants ne mentionnent pas souvent la lutte contre la corruption. Rien d’étonnant : c’est une question « d’importance secondaire ».

En revanche – et c’est frappant –, ces leaders parlent presque toujours de corruption quand ils évoquent des échecs. Les leurs et (le plus souvent) ceux de leurs prédécesseurs : « Nous avons consacré des années, des centaines de milliards de dollars et des milliers de vies humaines à l’Irak, à l’Afghanistan, au Mali, où vous voulez, mais, à cause de ses pillages, le gouvernement corrompu de Nouri Al-Maliki, Hamid Karzaï, Ibrahim Boubacar Keïta, qui vous voulez, a vu le peuple se détourner de lui et a permis que des radicaux armés de slogans sur un pouvoir juste et honnête l’emportent. »

Et là, une question évidente se pose : puisque la corruption nous empêche de régler les problèmes « de première importance », le moment n’est-il pas venu de la mettre tout en haut de cette liste de problèmes ?

Russie – Alexeï Navalny : l’ONU demande la libération immédiate

Russie – Alexeï Navalny : l’ONU demande la libération immédiate

 

Le  Haut-Commissariat, dirigé par l’ancienne présidente du Chili Michelle Bachelet, l’ONU demande la libération immédiate de naval ni empoisonné par les services secrets russes, soignés ensuite en Allemagne et arrêter aussitôt son retour en Russie.

 

Ce militant anti-corruption et ennemi juré du Kremlin a été interpellé à son arrivée à Moscou dimanche après quasiment cinq mois de convalescence en Allemagne à la suite de son empoisonnement. Il accuse le président Vladimir Poutine d’avoir ordonné son assassinat au poison Novitchok en août, ce que la Russie dément. Le FSIN, le service pénitentiaire russe, lui reproche d’avoir violé des mesures de contrôle judiciaire en allant se faire soigner à l’étranger.

 

Notons que dans le même temps le président russe a prit quelques libertés avec le droit d’une part en prolongeant son mandat d’une vingtaine d’années, d’autre part en passant un coup d’éponge sur les délits commis par tous les présidents russes y compris lui-même.

Cette fixation de Poutine sur le dissident prouve que l’intéressé n’est pas aussi solide qu’il le dit dans l’opinion russe. En effet Navalny  est certes un opposant certes mais il est loin de disposer d’une force politique susceptible de balayer la dictature de Poutine.

Libérer Alexei Navalny ou couper les ponts avec la Russie

Libérer Alexei Navalny ou couper les ponts avec la Russie

 

Un des rares opposants politiques en Russie, Alexina Valmy empoisonné par le l’État russe et soigné en Allemagne vient d’être arrêté dès son retour dans son pays. Pour le fallacieux motif d’une inobservation d’une condamnation avec sursis sans parler d’autres procès bidons pour accabler l’intéressé.

 

Cette fois on peut nourrir l’espoir peut-être que l’affairisme de l’Occident et de l’Allemagne en particulier,  passeront derrière l’exigence démocratique. En effet la Russie est actuellement dans une situation économique particulièrement délicate. Son économie est exsangue et elle a été aussi affectée par la diffusion d’une pandémie mal contrôlée. La Russie a absolument besoin d’exporter ses matières premières et notamment son gaz. La Russie a d’ailleurs fait pression sur l’OPEP pour augmenter les cours d’hydrocarbures.

 

On aurait pu espérer que la Russie dans le gouvernement reconnue responsable de l’empoisonnement manifesterait un peu de pudeur démocratique pour ne pas inquiéter davantage un opposant finalement assez isolé et peu dangereux pour Poutine.

Ce dernier doit sans doute devenir paranoïaque pour craindre ainsi Navalny

Poutine fait encore la démonstration de la folie dictatoriale qui l’anime. Faut-il rappeler qu’il a modifié les textes constitutionnels pour exercer le pouvoir pendant encore une vingtaine d’années et il a passé l’éponge sur toute poursuite des anciens chefs d’État russe y compris lui-même. Bref le dictateur ne connaît plus de limites.

Pour l’instant,  les pays démocratiques condamnent cette arrestation. Reste à savoir si ils en tireront des conséquences pour punir économiquement le régime odieux de Poutine.

Les partisans de Navalny estiment, eux, que l’incarcération de l’un des critiques nationaux les plus éminents du président Vladimir Poutine pourrait en faire une figure semblable à Nelson Mandela et un symbole de plus en plus populaire de la résistance au Kremlin.

Le Kremlin, qui ne l’appelle que le «patient de Berlin», s’en moque. Les alliés de Poutine évoquent des sondages d’opinion qui montrent que le dirigeant russe est beaucoup plus populaire que Navalny, qu’ils appellent un blogueur plutôt qu’un politicien.

Quelques minutes avant sa détention, Navalny avait déclaré: «Je n’ai pas peur. Je sais que j’ai raison. Je sais que toutes les poursuites pénales contre moi sont fabriquées.

Le nouveau conseiller à la sécurité nationale du président élu américain Joe Biden, Jake Sullivan, a déclaré sur Twitter: «M. Navalny devrait être immédiatement libéré et les auteurs de l’attaque scandaleuse contre sa vie doivent être tenus pour responsables.

L’opposition américaine au projet de gazoduc Nord Stream 2 est bipartite et Biden a décrit le gazoduc comme un «mauvais accord» pour l’Europe.

Charles Michel, président du Conseil européen, a exigé la libération immédiate de Navalny. La Lituanie, membre de l’Union européenne, a déclaré dimanche qu’elle demanderait à l’Union européenne d’imposer rapidement de nouvelles sanctions à la Russie, et le ministre tchèque des Affaires étrangères Tomas Petricek a déclaré qu’il souhaitait que l’UE discute d’éventuelles sanctions.

« Il (Navalny’s) est passé du statut de petit voyou à celui d’ennemi qu’il doit humilier, écraser et punir », a-t-elle écrit sur l’application de messagerie Telegram.

Navalny, accompagné de son épouse, porte-parole et avocate, s’est envolé de Berlin sur un vol opéré par la compagnie aérienne russe Pobeda, appartenant à Aeroflot, contrôlée par l’État.

Russie : l’opposant Alexei Navalny piège la Russie

Russie : l’opposant Alexei Navalny piège la Russie

Navalny explique avoir trompé Konstantin Koudriavtsev, présenté comme un expert des armes chimiques du FSB, en utilisant un artifice permettant de falsifier son numéro de téléphone, et en se présentant comme un assistant du Secrétaire du Conseil de sécurité russe Nikolaï Patrouchev, proche de Vladimir Poutine, qui avait besoin de son témoignage pour rédiger un rapport.

La personne présentée comme l’agent du FSB est d’abord hésitante, avant de s’engager dans une conversation de 45 minutes, durant laquelle elle révèle notamment que le poison ayant visé Alexeï Navalny avait été déposé à l’intérieur de ses sous-vêtements. Il dit ne pas avoir participé à l’empoisonnement, mais à la destruction de preuves a posteriori.




L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol