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Conjoncture-Les perspectives de l’industrie (Alexandre Saubot)

Conjoncture-Les perspectives de l’industrie (Alexandre Saubot)

 

 

Alexandre Saubot, directeur général de Haulotte et président de France Industrie, livre dans une interview à l’Opinion) sa vision des perspectives dans le secteur industriel . 

Consommation, emploi, production… Cette rentrée est marquée par des chiffres macroéconomiques plutôt bons. Mais qu’en est-il plus précisément dans le secteur de l’industrie ? « On n’efface jamais une crise comme ça car elle a laissé un trou sur les résultats, le cumul de cash et la capacité à faire, répond Alexandre Saubot. Mais au niveau de l’activité, on a retrouvé au printemps des niveaux équivalents, voire supérieurs, à ce qu’on connaissait avant la crise. Donc globalement, en termes d’activité, les patrons dans l’industrie ont le moral. Après, on a retrouvé un certain nombre de sujets qu’on connaissait avant, comme les difficultés de recrutement, puis on a un vrai sujet autour des tensions sur les prix des matières premières et le prix des approvisionnements. »

Quelles sont les perspectives d’embauche dans l’industrie ? « Dans la conjoncture telle qu’on la connaît, elles sont forcément bonnes, se réjouit le président de France Industrie. Le vrai sujet, c’est de savoir si on aura suffisamment de candidats. On a fait un gros travail sur l’alternance mais il faut aussi faire de la formation continue pour nos collaborateurs, il faut donner envie à des gens qui ne sont pas dans nos secteurs de venir chez nous pour répondre aux besoins de demain. »

L’alternance a bénéficié d’aides spécifiques de l’Etat pendant la crise. Faut-il les maintenir, maintenant que la fin du « quoi qu’il en coûte » a sonné ? Pour Alexandre Saubot, « il faut faire très attention, dans cette période où les incertitudes demeurent, à la façon dont on débranche un certain nombre de choses. Surtout dans un secteur où il y a un vrai bénéfice collectif. S’il faut faire des économies, je ne commencerai pas par là ».

Interrogés par l’Insee en avril, les chefs d’entreprise de l’industrie manufacturière prévoient, pour 2021, un fort rebond de leurs investissements, en hausse de 10 % en valeur, confirmant leur prévision de janvier. Ce qui ne surprend pas le directeur général de Haulotte : « L’activité est d’abord répartie un peu plus tôt qu’anticipé et on a eu, en plus, un plan de relance avec une vraie priorité industrielle et dans cette priorité, un vrai soutien à l’investissement. Donc à la fois, on a amorti le choc l’année dernière et préservé, avec le PGE et tous les outils de financement, la capacité d’investissement. »

Le rôle de l’industrie sur l’empreinte carbone». Par Alexandre Saubot

Le rôle de l’industrie sur l’empreinte carbone». Par Alexandre Saubot

 

Alexandre Saubot ,président de France Industrie évoque la responsabilité de l’industrie sur l’empreinte carbone dans le journal l’Opinion

La lutte contre le changement climatique est l’enjeu crucial du XXIe siècle. Après les discours et les alertes, le temps est maintenant plus que jamais à l’action collective, ambitieuse et pragmatique, sans concession, ni idéologie. Ce combat se joue autant dans les orientations politiques du pays, dans la vie des entreprises, que dans les choix quotidiens de consommation de millions de Français en matière d’alimentation, de déplacement, de logement, de chauffage, de communication…

Nous, industriels français, avons bien sûr une responsabilité particulière en la matière et nous sommes prêts à prendre toute notre part dans cette mobilisation ! Nous nous sommes ainsi engagés à concourir à l’objectif national de zéro émission nette de gaz à effet de serre, ou la « neutralité carbone » d’ici 2050, pour lequel nous avons déjà fourni d’importants efforts en réduisant de 50% les émissions de l’industrie entre 1990 et 2019.

De nombreux progrès ont été ou sont réalisés dans le recyclage, l’économie circulaire, la sobriété des véhicules ou des avions que nous produisons, l’isolation des bâtiments ou encore l’efficacité énergétique ou l’électrification de nos procédés. Le mix énergétique de la France, fondé sur l’atout nucléaire, y contribue de manière considérable. Notre pays représente désormais moins de 1 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, et la France affiche le point de PIB le moins carboné des pays européens avancés, loin devant l’Allemagne.

Algorithmes frugaux. Face à l’urgence d’agir, nous sommes prêts à accélérer le développement des solutions industrielles qui répondent aux attentes environnementales, car l’industrie française est un atout décisif dans le combat climatique, une arme de réduction massive de notre empreinte carbone. La réussite de la transition écologique repose sur les progrès de la recherche scientifique et de l’innovation. C’est par exemple l’industrie française qui développe aujourd’hui la production, la distribution et l’utilisation de l’hydrogène. C’est également l’industrie française qui investit plusieurs milliards d’euros par an pour réduire encore les émissions de gaz à effet de serre de ses usines.

«L’industrie française, à travers sa filière électronucléaire, permet à la France d’être le premier grand Etat membre de l’Union européenne à émettre le moins de gaz à effet de serre par habitant»

C’est aussi l’industrie française qui, à travers sa filière électronucléaire, permet à la France d’être le premier grand Etat membre de l’Union européenne à émettre le moins de gaz à effet de serre par habitant. Et c’est enfin l’industrie française qui prépare l’ère du numérique responsable faisant appel à des algorithmes frugaux, loin de l’utilisation débridée des capacités de stockage et de calcul intensif à laquelle nous ont mal habitués certains acteurs nord-américains !

Si l’exécutif français a opté pour une stratégie de soutien à l’innovation industrielle à travers le plan de relance et le quatrième volet du plan d’investissements d’avenir, nous constatons à regret qu’il emprunte aujourd’hui en parallèle une autre voie qui semble paradoxalement désigner l’industrie, voire l’économie et sa croissance, comme un ennemi à mettre au pas, plutôt que comme un allié de confiance au service des Français.

Boucs émissaires. La transition écologique n’aura pas lieu en détruisant le progrès économique et social issu de la croissance. Il est regrettable de voir fleurir dans le débat public des propositions antiéconomiques, anti-entreprises et anti-libertés individuelles qui entretiennent le mythe que des solutions simplistes seraient la réponse à des enjeux complexes. Qu’il s’agisse des controverses à venir sur la pertinence du mot « écocide » dans la loi Climat, d’une révision constitutionnelle dont l’intérêt est chimérique au regard du droit actuel, ou de mesures tendant à freiner la production industrielle française quand nos concurrents européens font l’inverse, on est bien loin de traduire les contours d’une véritable stratégie de transition écologique. Surtout, comment construire une mobilisation collective autour de l’enjeu climatique si on désigne les apporteurs de solutions comme des boucs émissaires ?

Ce n’est pourtant qu’ensemble que nous gagnerons ce combat : responsables politiques, entreprises de toutes tailles, associations, organisations professionnelles et syndicales, et citoyens consommateurs. Car les transformations les plus ambitieuses ne sont effectives et durables que lorsqu’elles suscitent l’adhésion du plus grand nombre pour les mettre en pratique massivement.

Il y a donc urgence à engager collectivement notre société autour d’un projet environnemental tangible, doté d’une gouvernance claire, pour piloter ce qui sera un nouveau pacte climatique, économiquement soutenable, socialement acceptable et écologiquement ambitieux ; atteindre cet objectif suppose de départir la transition écologique de ses totems et marottes, pour la tourner résolument vers l’action.

Nous, industriels français, sommes au service de la transition écologique, pour apporter des solutions concrètes à nos concitoyens, aux générations actuelles et futures, à nos enfants, et co-construire, au plus près des réalités du terrain, ce nouveau contrat sociétal porteur de progrès visibles, mesurables et partagés par tous.

Alexandre Saubot est président de France Industrie.

L’ archétype du climatosceptique, Laurent Alexandre

L’ archétype du climatosceptique, Laurent Alexandre

 

Pourfendeur de Greta Thunberg,  intellectuel auto déclaré, Laurent Alexandre qui a fait rapidement fortune dans les affaires est sans doute un des archétypes type du climato- sceptique. C’est aussi un pourfendeur très agressif de Greta Berg à qui il  reproche son pessimisme. A voir la tête de l’intéressé, on ne peut pas dire cependant qu’il respire lui-même un grand optimisme, pour tout dire il est même assez sinistre. En plus, l’intellectuel auto déclaré n’hésite pas à utiliser l’insulte comme argument sans doute pour cacher son incompétence scientifique totale non seulement en matière d’environnement mais aussi concernant les technologies du futur. Exemple de la finesse de l’argumentaire : «Les parents de Greta Thunberg sont des salauds. Sa prestation à l’ONU était terriblement flippante d’un point de vue psychiatrique », souffle le cofondateur du site doctissimo.fr, auteur d’ouvrages sur les conséquences de l’intelligence artificielle (IA) qui participe, samedi 28 septembre à Paris, à la « Convention de la droite », organisée par des proches de Marion Maréchal, après avoir animé une conférence à l’université d’été du Rassemblement national

Au lendemain du discours de l’adolescente de 16 ans aux Nations unies, ce fils de dentistes parisiens est particulièrement remonté. Il multiplie les tweets et est également intervenu à la télévision pour livrer son point de vue sur celle qu’il surnomme « sainte Greta » ou encore « la déesse de la religion collapsologique ».

 

La jeune Suédoise tient un  »discours apocalyptique démoralisant », qui « révulse » profondément cet « intellectuel optimiste ». Mais pour le médiatique millionnaire, qui se revendique anti-Greta Thunberg (jusque dans sa présentation sur Twitter), il y a pire. « Derrière ce discours, il n’y a pas l’amour des petits oiseaux, il y a la fin de l’économie moderne, estime ce farouche libéral, jugeant le programme des jeunes qui marchent pour le climat « chaveziste »« anti-progrès, liberticide, malthusien, suicidaire ». Toutefois, il assure ne pas douter du consensus scientifique sur le dérèglement climatique.

Je n’ai jamais été climatosceptique. Je suis convaincu que l’on est en phase de réchauffement. Laurent Alexandre, homme d’affaires, auteur et essayiste franceinfo

Selon Laurent Alexandre, qui n’a aucune expertise particulière en climatologie, « on ne combat pas comme il faudrait le problème climatique » et certaines solutions résident dans le développement des nouvelles technologies. Il le martèle dans ses tribunes à L’Express, dans le très droitier magazine Valeurs actuelles, lors de ses nombreuses conférences ou innombrables interviews. Ce point de vue technophile, il le défend et le partage également au sein du think tank « The Digital New Deal » présidé par son camarade de l’ENA et ami de trente ans, Olivier Sichel.

 

« L’écologie politique saborde la civilisation occidentale », « le véganisme détruirait la France »« un ouvrier de 2019 vit mieux que Louis XIV »,  »encourageons les femmes douées à avoir plus d’enfants »… Les tribunes qu’il écrit pour L’Express font bondir les lecteurs, les internautes et au sein de la rédaction de l’hebdomadaire. « Depuis deux ans, la SDJ de L’Express s’est indignée à plusieurs reprises auprès de la direction de la rédaction du contenu des chroniques de Laurent Alexandre. Nous avons même clairement posé la question de la pertinence de sa présence dans le journal », a-t-elle indiqué à franceinfo. De droite sans doute Laurent Alexandre  et même d’extrême droite et sans doute atteint de troubles psychiatriques graves pour utiliser de tels arguments et telles injures. En tout cas pas vraiment un profil de scientifique encore moins de philosophe.

 

L’ archétype du climatosceptique, Laurent Alexandre

L’ archétype du climatosceptique, Laurent Alexandre

 

Pourfendeur de Greta Thunberg,  intellectuel auto déclaré, Laurent Alexandre qui a fait rapidement fortune dans les affaires est sans doute un des archétypes type du climato- sceptique. C’est aussi un pourfendeur très agressif de Greta Berg à qui il  reproche son pessimisme. A voir la tête de l’intéressé, on ne peut pas dire cependant qu’il respire lui-même un grand optimisme, pour tout dire il est même assez sinistre. En plus, l’intellectuel auto déclaré n’hésite pas à utiliser l’insulte comme argument sans doute pour cacher son incompétence scientifique totale non seulement en matière d’environnement mais aussi concernant les technologies du futur. Exemple de la finesse de l’argumentaire : «Les parents de Greta Thunberg sont des salauds. Sa prestation à l’ONU était terriblement flippante d’un point de vue psychiatrique », souffle le cofondateur du site doctissimo.fr, auteur d’ouvrages sur les conséquences de l’intelligence artificielle (IA) qui participe, samedi 28 septembre à Paris, à la « Convention de la droite », organisée par des proches de Marion Maréchal, après avoir animé une conférence à l’université d’été du Rassemblement national

Au lendemain du discours de l’adolescente de 16 ans aux Nations unies, ce fils de dentistes parisiens est particulièrement remonté. Il multiplie les tweets et est également intervenu à la télévision pour livrer son point de vue sur celle qu’il surnomme « sainte Greta » ou encore « la déesse de la religion collapsologique ».

 

La jeune Suédoise tient un  »discours apocalyptique démoralisant », qui « révulse » profondément cet « intellectuel optimiste ». Mais pour le médiatique millionnaire, qui se revendique anti-Greta Thunberg (jusque dans sa présentation sur Twitter), il y a pire. « Derrière ce discours, il n’y a pas l’amour des petits oiseaux, il y a la fin de l’économie moderne, estime ce farouche libéral, jugeant le programme des jeunes qui marchent pour le climat « chaveziste »« anti-progrès, liberticide, malthusien, suicidaire ». Toutefois, il assure ne pas douter du consensus scientifique sur le dérèglement climatique.

Je n’ai jamais été climatosceptique. Je suis convaincu que l’on est en phase de réchauffement. Laurent Alexandre, homme d’affaires, auteur et essayiste franceinfo

Selon Laurent Alexandre, qui n’a aucune expertise particulière en climatologie, « on ne combat pas comme il faudrait le problème climatique » et certaines solutions résident dans le développement des nouvelles technologies. Il le martèle dans ses tribunes à L’Express, dans le très droitier magazine Valeurs actuelles, lors de ses nombreuses conférences ou innombrables interviews. Ce point de vue technophile, il le défend et le partage également au sein du think tank « The Digital New Deal » présidé par son camarade de l’ENA et ami de trente ans, Olivier Sichel.

 

« L’écologie politique saborde la civilisation occidentale », « le véganisme détruirait la France »« un ouvrier de 2019 vit mieux que Louis XIV »,  »encourageons les femmes douées à avoir plus d’enfants »… Les tribunes qu’il écrit pour L’Express font bondir les lecteurs, les internautes et au sein de la rédaction de l’hebdomadaire. « Depuis deux ans, la SDJ de L’Express s’est indignée à plusieurs reprises auprès de la direction de la rédaction du contenu des chroniques de Laurent Alexandre. Nous avons même clairement posé la question de la pertinence de sa présence dans le journal », a-t-elle indiqué à franceinfo. De droite sans doute Laurent Alexandre  et même d’extrême droite et sans doute atteint de troubles psychiatriques graves pour utiliser de tels arguments et telles injures. En tout cas pas vraiment un profil de scientifique encore moins de philosophe.

 

Avenir de la distribution (Alexandre Bompard, PDG de Carrefour)

Avenir de la distribution  (Alexandre Bompard, PDG de Carrefour)

 

 

La réflexion d’Alexandre Bompard PDG de Carrefour sur l’avenir de la distribution est intéressante à un moment certain envisagent même la disparition de l’hypermarché actuel (interview le monde)

Alexandre Bompard, PDG de Carrefour, était l’invité du Club de l’économie du « Monde » mercredi 24 octobre. Il plaide pour la constitution de grands groupes industriels dans le secteur de la distribution en France, seul pays où six concurrents font chacun plus de 10 % du marché.

Vous vous êtes fixé pour ambition de conduire une transformation ample, profonde et rythmée de Carrefour. Où en êtes-vous, dix mois après l’annonce de ces objectifs ?

Ce groupe a été percuté de plein fouet par la révolution digitale et le changement de comportement des clients. Le consommateur a repris le contrôle, fractionne sa consommation, fréquente les coopératives, veut à la fois du local et la multitude de l’e-commerce. Il a aboli les contraintes de temps et d’espace. C’est une révolution absolue, l’inverse de la manière dont ce groupe a été construit : remplir l’hypermarché de produits à prix bas par la standardisation et les économies d’échelle.

Attaqué par Amazon et Alibaba, nous devons articuler le physique et le digital, orienter nos entreprises, nos fonctionnements, nos cadres supérieurs vers davantage d’agilité et de diversité. L’évolution est déjà formidable. Le groupe se transforme dans ses organisations, ses priorités, ses partenariats et la construction du modèle de demain.

Vous avez nommé l’ex-PDG de Boursorama, Marie Cheval, pour piloter le chantier numérique. Au bout d’un an, elle quitte son poste pour prendre la responsabilité de la branche hypermarchés. Pourquoi ?

Au bout d’un an, je constate que la transformation du cœur du « réacteur » chez nous, l’hypermarché, impose de repenser son rôle. Ce ne doit pas seulement être un magasin, mais aussi un lieu d’e-commerce, où l’on prépare et retire les commandes. Nous avons besoin de profils venant du monde numérique pour transformer l’hypermarché. Nous avons plein de savoir-faire en interne, mais il nous paraît indispensable d’introduire d’autres talents pour les diriger, ce qui a conduit au mouvement de Marie Cheval.

Y a-t-il une recette pour faire face à la « déferlante » Amazon ?

Nous sommes partis des magasins pour donner priorité aux investissements, en consacrant 2,8 milliards d’euros à la transformation numérique. L’e-commerce est une activité industrielle. Nous menons une bataille de logisticiens, ce qui suppose de créer des plates-formes performantes. La logistique de Carrefour livrait les magasins dans des grandes palettes alors qu’il faut les éclater entre « drive », magasin et livraison à domicile. Nous devons offrir toutes les solutions à nos clients dans nos 12 000 magasins. Et arrêter de tout faire seul. Nous avons développé des partenariats technologiques avec Google, Tencent en Chine et Sapiens en France. Ces entreprises nous aident à faire cette transformation, car elles sont meilleures sur le paiement mobile, l’intelligence artificielle, le traitement de la donnée, et ne cherchent pas à faire notre métier. Elles sont nos accélérateurs de particules.

Nous sommes en croissance de 30 % au dernier trimestre. Mais sur l’e-commerce alimentaire, nous ne sommes pas du tout au niveau de notre part de marché physique. En ce qui concerne le non-alimentaire, je ne pense pas que nous puissions gagner cette bataille aujourd’hui.

Coincé entre Leclerc et Monoprix, Carrefour n’a-t-il pas un problème d’identité ?

Carrefour a accompagné la démocratisation de la consommation, avec de la qualité. C’était la création des filières qualité, ce lien avec les producteurs. Avec notre internationalisation, nous avons oublié ces combats. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé, l’année dernière, de nous lancer dans la transition alimentaire pour tous. Il faut que ce groupe retrouve le combat qui est le sien. Comme il a démocratisé la consommation, il y a trente ans, il doit démocratiser le manger bien, le manger sain, la qualité nutritive.

La concentration du secteur de la distribution est-elle indispensable pour répondre à tous ces nouveaux défis ?

Le marché de la distribution en France est incroyablement concurrentiel et peu concentré. Il n’y a pas d’autre pays avec six concurrents faisant chacun plus de 10 % du marché. Aux Etats-Unis, pays pourtant beaucoup plus vaste, Walmart fait face à deux concurrents, nettement plus petits que lui, et à des chaînes régionales. La France a besoin de grands groupes industriels dans ce secteur, notamment parce que nous sommes à l’appui des filières agricole et industrielle de l’agroalimentaire.

Il est donc important que les autorités de la concurrence intègrent ce monde qui est en train de changer et où le consommateur a tout le temps le choix. On ne peut plus raisonner sur ces sujets comme il y a dix ans, quand on pensait parts de marché local et rue par rue. C’est ce qu’elles ont compris quand j’étais à la tête de la Fnac, en autorisant l’acquisition de Darty.

Avez-vous discuté avec le patron de Casino, Jean-Charles Naouri, dans cet objectif ?

Nous sommes deux acteurs importants de cette industrie. Nous sous sommes déjà rencontrés, comme je l’ai fait avec Michel-Edouard Leclerc et d’autres, et nous nous rencontrerons. Ma responsabilité est de voir où doit être ce groupe dans cinq ans. Donc, je vois les personnes avec lesquelles je dois dialoguer sur ces sujets.

Intelligence artificielle : le risque des technoprophètes » (Alexandre Templier)

 Intelligence artificielle : le risque des technoprophètes » (Alexandre Templier)

Débarrasser l’intelligence artificielle de tous ses oripeaux mystico-religieux pour une approche  au service de l’humain, recommande  l’expert en IA, Alexandre Templier, dans une tribune au « Monde ». Extrait :

« . Qui eût cru, qu’un jour, la technologie se parerait des atours de la religion ? Une parure sémantique et symbolique qui suscite l’étonnement et mérite l’examen. Par exemple, lorsqu’il cofonda la Singularity University en 2008, Ray Kurzweil, le pape de l’intelligence artificielle (IA), a établi une charte d’engagement dont certains termes semblent sortis tout droit d’un livre religieux. On y parle de « communauté », de « chapitre », un rassemblement de religieux, ou encore de « credo », une formule contenant les articles fondamentaux d’une foi religieuse. Il y a quelques mois, Anthony Lewandoski, ex-ingénieur chez Google et Uber, fondait « The way of the future ». Une organisation religieuse dont le but est, selon son fondateur, « de développer et promouvoir la prise de conscience d’une divinité basée sur l’intelligence artificielle pour améliorer la société ». S’il est pour le moment difficile d’identifier les intentions réelles – ironie ou buzz – de l’ex-ingénieur en chef de Google, cette initiative ajoute du concret aux appropriations évoquées précédemment. Toutefois, pour devenir une « religion », l’intelligence artificielle présente deux lacunes de taille : l’absence de transcendance et le manque d’une perspective claire. S’il fallait trouver un équivalent au mot transcendance dans notre société matérialiste, le terme d’autorité régulatrice conviendrait parfaitement. Dans le monde religieux, la divinité dit le Ciel et la Terre, dans celui de l’intelligence artificielle il en va autrement. Aucune autorité n’est parvenue à en définir le périmètre. Conscients de son potentiel, les Etats commencent à forger des plans pour en favoriser le développement, à défaut de la réguler. …. cette notion d’encadrement semble loin dans l’agenda. »

L’obsolescence programmée : le prix suffit : (Alexandre Delaigue)

L’obsolescence programmée : le prix suffit : (Alexandre Delaigue)  

 

 Libéral classique, Alexandre Delaigue  ramène tout au prix et conteste un éventuel indice de durée de vie. Un point vue qui mérite cependant d’être entendu même s’il est discutable (exemple la voiture la moins chère à l’achat et à l’entretien est la Dacia Sandero)

Interview l Figaro.

 

 

Que vous inspire ce projet d’étiquetage?

Alexandre Delaigue: Premièrement, une grande partie des facteurs qui déterminent la durée de vie d’un objet ne sont pas liés à l’usure physique mais à l’apparition de nouveaux produits, qui rendent les précédents moins séduisants. Deuxièmement, ce n’est pas tant la «réparabilité» qui pose problème que son prix et les désagréments qui y sont liés. Prenons pour exemple le fabricant de valises Delsey, qui reprend systématiquement ses produits pour les réparer. Si en magasin on vous propose soit de remplacer la valise par un modèle neuf identique, soit de vous la prendre pendant trois semaines pour la réparer, quelle option choisissez-vous? Probablement la plus immédiate… Un étiquetage lié à l’impact d’un produit technologique sur l’environnement a du sens car on peut mesurer à peu près sa consommation, en revanche, un étiquetage sur la «réparabilité» ne dit rien sur le coût de cette réparation, sur la disponibilité du personnel, sur le temps que cela prend… De la même manière, un iPad qui a 7 ans ne peut plus faire les mises à jour de système, il y a donc un très grand nombre d’applications qu’on ne peut plus installer dessus. Cependant, si je ne m’en sers que pour permettre à mes enfants de regarder Netflix, il me convient très bien. Est-il donc inutilisable ou encore utilisable? C’est une information très difficile à déterminer pour les appareils électroniques.

 

«Les gens ne sont pas stupides, ils se doutent bien qu’une machine à laver à 1000 euros sera davantage résistante et réparable qu’une autre à 200 euros»

Pour justifier la mise à l’étude de cet étiquetage, Brune Poirson parle d’une «double arnaque», pour les citoyens et la planète…

 

Le terme d’ «arnaque» est dans ce contexte quelque peu absurde. Si les gens préfèrent prendre de nouveaux objets plutôt que d’attendre qu’ils soient réparés, c’est parce qu’ils constatent qu’ils ne coûtent pas cher. Dans bien des situations, réparer coûte plus cher et génère plus de désagréments que de racheter un objet neuf. Les gens ne sont pas stupides, ils se doutent bien qu’une machine à laver à 1000 euros sera davantage résistante et réparable qu’une autre à 200 euros.

En outre, il est très difficile de donner une durée de vie à un objet. Même pour une voiture, c’est très compliqué, car cela dépend du kilométrage, de l’usage qu’on en a… Et lorsqu’un constructeur propose 5 ans de garantie, c’est bien qu’il considère que c’est un bon argument de vente. Et en fonction de quoi établirait-on l’indicateur de durabilité? Du nombre d’heures d’utilisation, de la fréquence, de l’obsolescence créée par l’arrivée de nouvelles fonctionnalités…? Résumer cette complexité dans un seul indicateur me paraît beaucoup moins efficace que de tout simplement partir du principe que les utilisateurs et les constructeurs vont finir par s’ajuster entre eux.

À quelles conditions pourrait-on avoir des produits plus durables et plus réparables?

Nous sommes face à un problème de fond, car si vous voulez rendre les produits plus réparables, la première chose à faire est de baisser les salaires. Ce ne sont pas les pièces qui coûtent cher, le plus souvent, mais la main d’œuvre, parce qu’elle est qualifiée et coûte cher par rapport à des objets qui, eux, ne sont pas si onéreux. On rencontre aujourd’hui des initiatives à titre associatif, mais à plus grande échelle cela coûtera très cher, il ne faut pas se leurrer. L’utilisateur ne voudra pas payer. La réglementation aussi influence l’acte d’achat: le prix de l’énergie augmentant, on remplace son produit par un autre, plus économique.

«Le gouvernement se trouve en porte-à-faux entre deux exigences contradictoires»

Si les gens changent de produits avant que ceux-ci ne cessent de fonctionner, c’est parce qu’ils veulent des choses nouvelles et performantes, ou qu’ils sont incités par les nouvelles réglementations du gouvernement. Ce dernier ne peut pas à la fois exiger des gens qu’ils se dirigent vers de nouveaux produits plus économiques et de l’autre demander qu’ils réparent et gardent très longtemps leurs objets. Il se trouve donc en porte-à-faux entre deux exigences contradictoires. Si on voulait vraiment résoudre cette situation, il faudrait une taxe carbone généralisée, y compris pour les coûts de production. Dans ce cas-là, on paierait à l’achat le coût de production et environnemental, ainsi que l’utilisation: les gens auraient alors une information claire. Mais personne ne veut cela car ça coûterait beaucoup plus cher. C’est pourquoi le gouvernement se contente d’explorer des solutions qui ne marchent pas.

Cette réflexion de la secrétaire d’État s’inscrit dans un contexte particulier, celui de la dénonciation de pratiques présumées consistant à limiter la durée de vie de certains produits…

Des produits médiocres et des marques qui cherchent à cacher cette médiocrité, cela existe. Mais ça n’a rien à voir avec l’obsolescence programmée, qui consiste à fabriquer exprès un produit de mauvaise qualité pour que les consommateurs rachètent le même au même fabricant. Lorsque je constate qu’un produit est de mauvaise qualité, mon premier réflexe est de ne surtout pas retourner chez ce fabricant.

Apple a été accusé par l’association Halte à l’obsolescence programmée (HOP) d’avoir limité les batteries de certains iPhones. Cette pratique n’est pas assimilable à de l’obsolescence programmée?

Dans le cas d’Apple, on reprochait aux batteries de s’user: alors que la jauge indiquait 50% d’énergie, le téléphone pouvait s’arrêter d’un seul coup, ce qui posait de réels problèmes, notamment de sauvegarde des données. Apple a donc installé un patch logiciel ralentissant les appareils qui avaient une vieille batterie, justement pour éviter ce type de déconvenue. Les consommateurs ont fait part de leur mécontentement, ce qui a conduit Apple à, désormais, installer un autre patch logiciel et proposer de remplacer les batteries à un prix bas. Autrement dit, c’est une entreprise qui, ayant cherché à résoudre un problème, s’est trouvée confrontée à un autre, et a donc proposé aux utilisateurs de remplacer leur batterie à un prix faible et d’avoir un patch logiciel permettant de contrôler le niveau de la batterie. Le marché a donc fonctionné: les utilisateurs ont fait comprendre leurs besoins à la marque et obtenu satisfaction au bout du compte. Plutôt que de régulations inutiles, on a besoin de transparence.

Révolte contre la technologie ? (Laurent Alexandre)

Révolte contre la technologie ?  (Laurent Alexandre)

Laurent Alexandre  président de DNA Vision tente de décrire les peurs et les fantasmes de la technologie nouvelle dans uen interview à la Tribune.

 

 

Le début du vertige face à l’intelligence artificielle. Le numérique et la robotique ont déjà commencé à transformer des métiers appelés à disparaître. L’intelligence artificielle va amplifier le phénomène en touchant des professions qui ne s’y attendent pas, des emplois tertiaires, intermédiaires ou même très qualifiés, qui vont être rapidement dépassés par l’IA et les algorithmes. Comptables, juristes, chauffeurs, radiologues seront remplacés par l’IA avant que le dernier ouvrier ne se voie substituer un robot… La société est tétanisée par ce tsunami annoncé et on voit apparaître les néoluddites qui pensent résoudre le problème en interdisant le smartphone ou en taxant les robots. La seule bonne réponse est la formation, mais notre classement Pisa est un désastre. La guerre de l’IA sera gagnée par les cerveaux asiatiques.

Le début de l’offensive des professions libérales contre les chatbots. Les « robots conversationnels » associés à l’intelligence artificielle et à la réalité augmentée vont changer non seulement notre façon de consommer, mais aussi impacter tous les métiers de conseil. C’est une bombe à retardement pour les professions libérales, avocats, notaires, médecins, mais aussi les professeurs et les médias. Ces professions intellectuelles vont – comme les taxis avec Uber – demander des législations pour les protéger de cette concurrence. En 2025, les chatbots inclus dans nos smartphones nous connaîtront intimement et seront en mesure de nous offrir des services customisés, personnalisés, à la demande. 2017 sera le début de la prise de conscience de l’impact de cette révolution qui sera complètement dominante d’ici à quinze ans.

Le refus de la complexité technologique par les peuples. Les leaders populistes ont convaincu les peuples qu’il existe des solutions simples au moment même où le monde est plus complexe que jamais. Problème, on ne va pas encadrer l’économie numérique, l’intelligence artificielle ou les thérapies géniques avec des lois simples. Le conflit issu de ce choc est inévitable.

La montée d’une opposition de gauche contre le transhumanisme. Venu de la côte Ouest des États-Unis, le rêve transhumaniste entraîne une montée de la réaction bioconservatrice contre l’intelligence artificielle. De nouveaux intellectuels, comme le philosophe Éric Sadin en France, exigent de nouvelles législations pour arrêter le futur au nom d’une vision techno conservatrice.

La poursuite de la loi de Moore. Face aux difficultés d’Intel depuis 2015 pour inventer des processeurs plus puissants, certains en ont déduit que la fameuse loi de Moore, selon laquelle la puissance informatique double tous les dix-huit mois, touchait à son terme. Mais de nouvelles technologies de miniaturisation sont venues prendre le relais et les scientifiques pensent qu’avec des microprocesseurs de 10, puis de 5 voire de 3 nanomètres de large, la loi de Moore va se prolonger jusqu’en 2025. Parallèlement, le relais est pris par le développement de l’intelligence artificielle associée aux gigadonnées. L’expérimentation de l’autoapprentissage montre que le nouveau levier de la puissance informatique repose sur la data. Une IA, même médiocre, assise sur beaucoup de data, est beaucoup plus pertinente qu’une bonne IA avec peu de data. L’effet volume du big data prend le relais de la puissance informatique et c’est la raison pour laquelle les grandes plateformes américaines et chinoises ont pris une avance difficile à rattraper.

L’arrivée des BATX chinois en Occident. Les BATX, c’est-à-dire Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi, l’équivalent chinois des Gafa (Google, Apple, Facebook, Amazon) partent à la conquête d’un marché européen vulnérable et déjà colonisé par les géants américains du digital. En l’absence de marché unique européen numérique, l’Europe est prise en sandwich entre les Gafa et les BATX et ne parvient toujours pas à bâtir ses propres « licornes ». On est en 1937 à la veille de la Seconde Guerre mondiale et l’Europe pense à tort se protéger en bâtissant une ligne Maginot numérique. Pendant ce temps, chez Baidu, le Google chinois, le patron de l’intelligence artificielle a sous sa responsabilité 2 500 chercheurs.

Le déclin des objets connectés. La révolution de l’IoT est une forme d’illusion qui se limite pour l’instant à des gadgets sans réel usage. Le seul véritable objet connecté est le smartphone que l’on garde toujours avec soi, ainsi toute la valeur va se concentrer dans le mobile et ses applications. Même le marché des montres connectées ne décolle pas. Le problème, c’est qu’il est compliqué de recharger autant de « wearables » différents.

La fin des Bisounours géopolitiques. Poutine a été la star de 2016 et formera avec Trump le couple star de 2017. Comme en 1937, l’Occident va devoir prendre conscience que l’histoire du monde est tragique, comme l’a montré notre impuissance face au drame d’Alep. Notre culture pacifiste et sociale-démocrate ne nous a pas armés pour vivre dans ce monde qui connaît déjà le retour de la guerre. L’Europe va devoir s’occuper à nouveau de sa défense mais n’en a ni les moyens financiers ni la capacité politique, surtout avec le Brexit. Elle est désarmée technologiquement face aux conflits du futur alors que la cyberguerre a déjà commencé et peut potentiellement être plus destructrice que les guerres conventionnelles. La course à l’intelligence artificielle va être militaire.

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Coauteur, avec Jean-Michel Besnier, de Les Robots font-ils l’amour ? Le transhumanisme en douze questions (Dunod, 2016).

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Croissance: « pas de vraie reprise » Alexandre Saubot-(UIMM)

 

Le patronat ne voit dans de vraie reprise d’après Alexandre Saubot , président de l’UIMM ( interview  le  Figaro)

Le gouvernement ne cesse d’annoncer la reprise. La voyez-vous dans l’industrie?

Alexandre Saubot – L’économie française connaît un choc externe positif d’une ampleur considérable. Les ingrédients d’une reprise forte sont là, mais l’ampleur du rebond n’est pas à la hauteur du choc. Avec un euro qui a baissé de 20 % par rapport au dollar, un baril de pétrole dont le prix a été divisé par deux en moins d’un an et des taux d’intérêt faibles qui rendent les conditions d’accès au crédit plus faciles, l’effet devrait être plus radical. C’est la preuve qu’il faut enfin engager les réformes structurelles dont le pays a besoin.

Comment?

Le retour de la croissance ne suffira pas à inverser durablement la courbe du chômage. Notre pays a besoin d’un triple choc. Un choc fiscal d’abord, en commençant par garantir que le gouvernement ira jusqu’au bout du pacte de responsabilité. Beaucoup a été annoncé, mais tout n’a pas encore été voté. Or, on entend régulièrement des débats dans la majorité sur une remise en cause ou une réorientation du contenu du pacte, alors même que les entreprises industrielles ne ressentiront ses effets qu’en 2016 ou 2017. Les débats sont légitimes, mais cela contribue à créer un environnement instable. Il faut ensuite un choc réglementaire. Deux années après le «choc» de simplification, la machine à produire de la norme tourne toujours à plein régime. Où est le choc promis? Au quotidien, les chefs d’entreprise ne voient aucune amélioration. Il faut aller au-delà des discours. L’UIMM demande que l’on s’interdise pendant deux ans la production de toute nouvelle norme qui serait une contrainte supplémentaire pour les entreprises. Enfin, il faut, et c’est le plus important, un choc de confiance. Ce qui permettra la reprise durable, c’est de présenter une vision à long terme, de la visibilité pour les chefs d’entreprise et une stabilité à échéance d’au moins cinq ans.

Le gouvernement a tout de même annoncé un plan pour doper les investissements…

Les mesures prises vont dans le bon sens, mais il faut rester lucide. 500 millions par an sur un total de 250 milliards d’investissements, cela fait 0,2 % du volume global. Il faudra plus que cela pour relancer l’investissement en France.

 




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