Nouvelle alerte sur la crise du logement
Selon Altares on constate une chute du secteur de la construction à tous les étages. « L’immobilier est en situation de crise, il n’y a pas de signaux encourageants et cela se répercute en cascade sur tous les acteurs », relève son directeur des études Thierry Millon. « Chaque mois d’inaction coûte plus de 10.000 emplois à la filière construction-immobilier », tempêtent aujourd’hui la Fédération française du bâtiment (FFB), son pôle Habitat, l’Union sociale pour l’habitat (USH), la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM), les promoteurs immobiliers (FPI), la fédération Procivis, l’Union des syndicats de l’immobilier (Unis), les notaires employeurs (UNNE), les architectes (UNSFA) et les économistes de la construction (UNTEC).
En cela, l’« Alliance pour le Logement », qui avait déjà interpellé fin janvier le président Macron et le Premier ministre Gabriel Attal, réitère son alerte « sur les conséquences liées à la chute de la production de logements sociaux et libres sur l’ensemble des territoires ». Les dix principales fédérations professionnelles exigeant « un sursaut car le logement constitue un secteur stratégique pour la France au regard de son importance pour l’économie, l’emploi, la cohésion sociale et la transition écologique ».
Une situation « catastrophique », tranche pour La Tribune le président du pôle Habitat de la Fédération française du bâtiment (FFB) Grégory Monod. Et pour cause: depuis juillet 2023, le nombre de défaillances chez les constructeurs de maisons individuelles a bondi de 41,5%. En dix-huit mois, la profession a perdu pas moins de 30% de ses effectifs, soit entre 10 et 15.000 emplois.
« Quelle que soit notre taille, nous sommes tous en-deçà de nos objectifs. Nous vendons nos logements aux bailleurs sociaux soit à prix coûtant, soit à perte. Je n’en connais pas un qui embauche », poursuit le président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) qui a dû se séparer de 30% de son équipe chez Sigla Neuf.
Là réside, selon lui, « le vrai danger » : la perte de compétences. « Aujourd’hui, les gens quittent le métier, alors même qu’il faut quatre à cinq ans pour former convenablement un directeur de programmes. Cela ne s’apprend pas ailleurs que sur le terrain. Si cela continue, nous risquons de perdre nos savoir-faire », insiste Pascal Boulanger, qui rappelle que la plupart de ses confrères n’ont plus de fonds propres…
Des difficultés qui n’épargnent pas non plus les agents immobiliers. La Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM) fait ainsi état de 1.250 défaillances à date et s’attend à dépasser les 1.400 fin 2024. « Nous orientons de plus en plus nos adhérents vers un administrateur judiciaire ou un expert comptable pour les accompagner », confie à La Tribune son président Loïc Cantin.