La mosquée Al Azhar ou la grande confusion intellectuelle
il y a quelque chose de surréaliste dans l’appel du grand imam de la mosquée Al Azhar en Egypte pour criminaliser les actions hostiles à l’islam face au droit revendiqué en France de continuer à montrer des caricatures de Mahomet. Première observation, s’il y avait lieu de criminaliser des actions contre l’islam, il faudrait par équité viser toute les religions car l’islam ne saurait être la seule et unique référence spirituelle.
La seconde observation concerne les confusions qu’entretiennent les radicaux islamistes avec le droit. L’intéressé confond sans doute la critique avec le crime. Deviendrait alors criminelle toute pensée, toute expression, toute action en désaccord avec l’islam. Bref une espèce de dictature juridique fondée sur la primauté de la loi islamique. Exactement ce qui se passe dans les dictatures islamiques comme en Iran et nombre d’autres pays musulmans.
Par contre, l’appel du responsable de la mosquée est fondé quand il se pose à l’instrumentalisation de la religion musulmane à des fins électorales. On peut seulement souhaiter que ce souhait soit partagé et respecté précisément dans les dictatures islamiques. Le cheikh Ahmed al Tayeb, qui, en tant que dirigeant de cette mosquée et de l’université qui y est rattachée, est l’un des plus hauts dignitaires de l’islam sunnite, a effet déclaré que son institution rejetait fermement toute exploitation des sentiments antimusulmans à des fins électorales.
Notons que Le président égyptien Abdel Fattah al Sissi a été beaucoup plus mesuré et pour cause car il connaît la menace islamique dans son propre pays. Il a simplement déclaré que la liberté d’expression ne devait pas autoriser à offenser plus de 1,5 milliard de personnes à travers le monde.
Mieux, Il a aussi exprimé un rejet ferme de toute forme de violence au nom de la défense d’une religion ou de symboles religieux.