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« Compte-Nickel » compte bancaire alternatif des buralistes fait un tabac

« Compte-Nickel » compte bancaire alternatif des buralistes fait un tabac

Pour un abonnement annuel de 20 euros, Compte-Nickel offre le service bancaire minimal : une carte MasterCard, un RIB, un site Internet et un service clients. L’inscription se fait en cinq minutes. Une adresse et une pièce d’identité suffisent, aucune condition de revenus n’est exigée. Car le compte, débité instantanément, a la spécificité de ne pouvoir être débiteur. Pas d’argent ? La carte est bloquée. Un modèle qui évite aux ménages les plus modestes des frais d’agios punitifs. « Nous sommes le seul service bancaire qui ne fasse pas payer les pauvres plus cher que les riches ». Tout en séduisant une cible extrêmement large, du chômeur au bobo argenté, bien au-delà des populations fragiles (chômeurs, interdits bancaires) visées à l’origine. « Je vois de tout, confirme un buraliste du VIe arrondissement parisien. Des étudiants en colocation, une dame qui confie la carte à son employée de maison, des jeunes salariés… » la start-up qui a lance le compte Nickel pense atteindre bientôt la barre de 1 million de clients. . Déjà un millier à s’être équipés d’une borne Compte-Nickel, les bureaux de tabac seront bientôt trois fois plus nombreux. Un investissement de 1 million d’euros. « Nous sommes en train d’instruire les dossiers de 1.700 buralistes qui seront bientôt équipés », précisent les responsables de la start-up. Pour ces petits distributeurs, confrontés à une baisse des ventes du tabac, des jeux et des timbres fiscaux, Compte-Nickel est un relais de croissance et une façon d’améliorer leur image. De vendeurs de tabac, ils deviennent banquiers. Plus chic. D’où l’implication forte de leur organisme professionnel, la Confédération nationale des buralistes de France, actionnaire historique, qui a renforcé sa participation à 6,1%.  Distribué plus largement, Compte-Nickel veut aussi toucher d’autres publics. En octobre, il a lancé une offre pour les mineurs. Pour le même prix que leurs aînés, les 12-18 ans peuvent ouvrir un vrai compte. Seule différence, toutes les transactions sont validées par un parent.  Autre vaste territoire de chasse, Compte-Nickel va attaquer début 2016 le marché des professionnels, une cible de 4,5 millions de clients : très petites entreprises (moins de dix salariés et 2 millions de chiffre d’affaires), professions libérales, artisans… Là encore, il cassera les codes et les prix, sur un marché plutôt mal couvert. Chiches sur les facilités de paiement, les banques pratiquent des marges élevées sur la location de terminaux. « Comme pour les particuliers, nous serons quatre à cinq fois moins chers que les banques »,

« Jaurès aurait dénoncé l’accaparement du pouvoir par une classe sociale » (Brustier)

« Jaurès ait dénoncé l’accaparement du pouvoir par une classe  sociale » (Brustier)

 

Intreview de Gael Brustier dans le Figaro *

 


LE FIGARO: Jean Jaurès fut assassiné il y a tout juste 100 ans. Aujourd’hui, François Hollande peut-il revendiquer son héritage?

Gaël BRUSTIER: Jaurès figure sur un mug de la boutique du Parti socialiste (PS): «What would Jaurès do?» («Que ferait Jaurès?»). La question taraude donc nombre de socialistes le matin en prenant leur café! C’est la prolongation en version merchandising d’une revendication d’héritage qui a été celle de tous ceux qui se sont réclamés de l’idéal socialiste depuis cent ans. Pas un seul n’a manqué à l’appel. Ni dans la «vieille maison» ni parmi ses dissidents, qu’ils aient été communistes en 1920 ou, plus tard, néosocialistes en 1933. Plus tard encore, les scissions du Mouvement des citoyens de Jean-Pierre Chevènement (1993) puis du Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon (2008) se sont réclamées de Jaurès. C’est une constante. Ce n’est pas toujours illégitime.

Les usages politiques de Jaurès tranchent cruellement, ces derniers jours, avec la richesse des études jaurésiennes… On ne peut se réclamer de Jaurès en le réduisant à quelques sympathiques citations qu’on utilise dans le seul but de faire croire que cet homme assassiné il y a cent ans aurait souscrit aux politiques actuelles. Jaurès est mort à la veille de la Première Guerre mondiale, avant la Révolution de 1917 et des soubresauts des années 1930. Aller raconter qu’aujourd’hui il voterait le «pacte de stabilité» ou qu’untel ou untel est sa réincarnation tient de l’absurdité la plus achevée. Personne, d’ailleurs, ne va aussi loin (sourire)…

Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas essayer de penser l’avenir avec Jaurès. Il y a quelques constantes dans la pensée jaurésienne. Cette idée forte, d’abord, que l’aspiration au socialisme vient de loin et préexiste à la Révolution industrielle. Jaurès va jusqu’à la rechercher chez Luther les racines de l’idée socialiste. Il cherche une synthèse entre le prolétariat et la nation, en soulignant la «hauteur idéale» de cette dernière. Il cherche même une forme de synthèse entre l’humanité et Dieu… Jaurès, en plus d’être un élu républicain exemplaire, un inlassable combattant social aux côtés des mineurs de Carmaux, est, à l’instar de son ami Lucien Herr, véritable inspirateur du socialisme républicain, un authentique intellectuel. Le socialisme républicain a deux papas: Lucien Herr et Jean Jaurès!

On ne peut se réclamer de Jaurès en le réduisant à quelques sympathiques citations qu’on utilise dans le seul but de faire croire que cet homme aurait souscrit aux politiques actuelles.

La gauche française et plus largement toute la social-démocratie européenne se sont-elles éloignées des fondamentaux de celui qui a contribué à unifier le mouvement socialiste?

D’abord Jaurès est entré plusieurs fois en conflit avec la social-démocratie européenne de l’époque, en particulier avec la social-démocratie allemande, à laquelle il reprochait notamment de n’avoir aucune tradition révolutionnaire et de se réfugier dans l’intransigeance du verbalisme. La «tension amicale», lui, il l’a pratiquée! Parlons de la période présente: comme l’ont montré Fabien Escalona et Mathieu Vieira dans leurs travaux, la social-démocratie a, depuis une trentaine d’années, perdu environ 20 % de sa base électorale en Europe. Elle a participé au consensus européen, celui qui a fait de «l’intégration négative», de la déréglementation et de l’orthodoxie économique et financière le moteur de l’unification de l’Europe. Elle a été confrontée à une grave crise d’identité (qui défend-elle?) et à une incapacité à maintenir son hégémonie culturelle (quelle est sa vision du monde?).

Quant à la gauche française, si elle veut être fidèle à l’idéal de Jaurès, elle doit non seulement rechercher ses sources républicaines, qui ne se résument pas à marteler des formules sur «l’ordre républicain» mais également puiser dans l’analyse de la société, de ses évolutions, les clés pour rebâtir un horizon et un projet émancipateurs. Ce que l’on appelle assez injustement «social-démocratie» est le plus souvent un simple social-libéralisme, actuellement mué en «social-conservatisme». Quant à la gauche radicale, elle semble parfois s’égarer dès qu’elle perd le fil rouge de l’unité… S’il y avait une leçon à tirer de Jaurès pour l’actuel PS, ce serait le refus de laisser la République être confisquée par une classe sociale. Il avait été, en tant que député républicain modéré, particulièrement marqué par cette tendance de la bourgeoisie. En ce sens, l’utilisation des mots de la République à des fins de maintien d’un ordre social manifestement injuste n’a rien de jaurésien.

 

L’époque de Jaurès et la période actuelle sont-elles vraiment comparables?

L’UMP nous avait habitués à manifester un gaullisme de profanation. La gauche devrait éviter d’en faire autant avec Jaurès.

L’essor du socialisme, à l’époque de Jaurès, a deux causes: la Révolution française et la révolution industrielle. C’est dans cette réalité que le socialisme républicain puise alors sa force. On peut comparer, sur le plan international, les deux mondialisations (ainsi que l’a fait Suzanne Berger) et percevoir, à travers les réalités différentes de bouleversements de même ampleur, la nécessité d’une nouvelle synthèse intellectuelle pour y répondre. On peut aussi essayer de comprendre les formidables mutations que nos sociétés sont en train de vivre avec les bouleversements sociologiques de l’époque.

Jaurès cherche, comme les pionniers de la sociologie de l’époque, au premier rang desquels Émile Durkheim, à comprendre les processus sociaux. Il bâtit sa conception du socialisme républicain sur les interdépendances entre le prolétariat et la bourgeoisie et cherche à opérer une synthèse non seulement entre socialisme et République mais également entre l’humanité et Dieu… L’ambition intellectuelle qui est la sienne est immense, comme en témoigne L’Armée nouvelle, sa dernière grande œuvre.

 

Si on peut se demander si François Hollande aurait voté Jaurès aujourd’hui, Jean Jaurès voterait-il pour l’actuel président?

L’UMP nous avait habitués, chaque année à Colombey, à manifester un gaullisme de profanation. La gauche devrait éviter d’en faire autant avec Jaurès. Penser l’œuvre de Jaurès, y puiser des outils pour la nouvelle synthèse à bâtir demain est nécessaire. Cela ne peut pas consister en une récupération hasardeuse, quelques analogies mal pensées, voire en quelques anachronismes… Jaurès mérite mieux.

 

 

*Gaël Brustier est docteur en sciences politiques. Il est notamment l’auteur de Voyage au bout de la droite (Mille et une nuits, 2010) et de La Guerre culturelle aura bien lieu (Mille et une nuits, 2013).


 

 

Restos : Le « fait maison » à la place de l’industriel

Restos : Le « fait maison » à la place de l’industriel

Au pays de la gastronomie, il ne fauta pas s’étonner que les restos classiques aient du mal à résister face aux grandes enseignes de restauration rapide. Dans la plupart de restos, c’est la bouffe industrielle qui domine. Témoin les cartes aux menus surabondants qui ne peuvent être faits sur place. En cause évidemment les charges, aussi une certaine facilité et un manque de professionnalisme. Du coup on va imposer la pancarte « fait maison ». Le minimum qu’on puisse attendre d’un resto s’il veut se distinguer d’une cantine ou de MacDo. Les clients de restaurant vont un peu mieux savoir ce qu’il y a dans leur assiette. Le décret relatif à la mention « fait maison » a été publié dimanche au journal officiel, mettant en avant des plats entièrement élaborés « sur place », à partir de « produits bruts », n’ayant subi « aucune modification », pour valoriser le « savoir-faire » des restaurateurs. Ce décret entre en vigueur mardi. Les professionnels du secteur s’interrogeaient jusqu’ici sur plusieurs points du décret, notamment la définition exacte d’un « produit brut ». Selon le texte, « un produit brut (…) est un produit alimentaire n’ayant subi aucune modification importante y compris par chauffage, marinage, assemblage ou une combinaison de ces procédés ». « Le but de ce décret est la reconnaissance de l’acte de cuisiner, reconnaître un savoir-faire par rapport à une cuisine d’assemblage, en donnant au consommateur une information simple et fiable », a expliqué la secrétaire d’État au Commerce et à la Consommation, Carole Delga.

 




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