Archive pour le Tag 'Aides'

Emploi à domicile : les aides mal ciblées

Emploi à domicile : les aides mal ciblées

La Cour des Comptes fait un bilan sévère des aides d’Etat accordées à l’emploi à domicile. « Faute d’objectifs clairs et de données financières consolidées et malgré l’importance de l’effort public, l’efficacité du soutien aux services à la personne n’est pas évaluée par l’État. Or, l’analyse de la Cour montre qu’au regard des principaux objectifs affichés, les résultats sont décevants », soulignent les experts dans leur épaisse publication de 168 pages.

 

Les fonctionnaires de la Cour ont notamment pointé des effets d’aubaine « élevés ». Sans surprise, leur travail montre que le recours à ce type de prestation bénéficie avant tout aux ménages du haut de la pyramide. Chez les plus modestes, ce recours est plutôt « une dépense contrainte ». 

Autrement dit, la Cour suggère un meilleur ciblage des aides pour éviter des effets d’aubaine sur des ménages qui n’en auraient pas forcément besoin financièrement. « Les revenus restent, bien davantage que l’âge, la principale variable explicative du recours aux services à la personne ».

Les auditeurs suggèrent également de supprimer le taux de TVA intermédiaire de 10% tout en conservant celui de 20% et celui de 5,5% qui relève des besoins sociaux. Enfin, la Cour propose aussi de simplifier les régimes de cotisations sociales existants. Au total, ces réformes pourraient permettre entre 280 millions d’euros et 380 millions d’économies d’euros au total. .

 

 

71% des Français ne se sentent pas assez aidés

71% des Français ne se sentent pas assez aidés financièrement

Emmanuel Macron a annoncé vouloir améliorer le quotidien de «ceux qui gagnent déjà trop pour être aidés et pas assez pour bien vivre», Une formule un peu attrape tout mais qui repose cependant sur une certaine réalité car 71 % des Français ne se sentent pas assez aidés. Une proportion qui ne cesse d’augmenter. Il s’agit en fait de catégorie qu’on peut définir comme la classe moyenne.

Pour l’Observatoire des inégalités, les classes moyennes définissent les populations qui se situent entre les 30 % les plus pauvres, et les 20 % les plus riches. Cela équivaut à un Français sur deux. Alors que l’inflation s’est envolée depuis le début de la guerre en Ukraine, avec une hausse continue du prix des matières premières et des produits de première nécessité, ils sont de plus en plus nombreux à avoir du mal à boucler les fins de mois malgré des emplois stables.

Beaucoup de ces Français ne peuvent prétendre aux aides sociales et se sentent donc un peu dévalorisés. Il faut dire qu’au cours de la période récente l’inflation en quelque sorte a tassé vers le bas les revenus. En cause des prix qui ont connu des envolées assez exceptionnelles d’abord comme le logement, le transport, l’alimentation et la part des abonnements de service qui ne cesse d’augmenter.

D’après le gouvernement et les institutions officielles les augmentations de revenus auraient compensé l’inflation. Mais il s’agit d’un calcul sur l’indice des prix de la consommation complètement obsolète. C’est-à-dire qui ne correspond plus à la structure et au volume de consommation des ménages; en réalité, il y a au moins 10 % de perte de pouvoir d’achat. Les ménages se concentrent sur les dépenses essentielles, éliminent les superflus et réduisent même les dépenses courantes ; d’où la baisse de la consommation et par conséquence aussi de la croissance.

Voiture électrique : fin brutale des aides à l’achat en Allemagne

Voiture électrique : fin brutale des aides à l’achat en Allemagne


L’Allemagne vient sans doute de s’apercevoir un peu tardivement que la politique de soutien à l’achat de voitures électriques bénéficiait surtout à l’industrie chinoise. Du coup brutalement il vient d’être mis fin aux bonus à l’achat d’une voiture électrique. Il y a dans cette décision des motifs financiers et notamment une plus grande rigueur budgétaire mais aussi des arguments économiques et technologiques. En effet l’Allemagne comme d’ailleurs les autres pays constructeurs en Europe ne construisent pas vraiment de voitures électriques, ils assemblent plus de 50 % d’éléments en provenance de la Chine. Et les impôts financent ainsi l’industrie chinoise par ailleurs soutenu par son électricité bon marché produite par des centrales au charbon. En France au contraire alors que la situation financière est beaucoup plus catastrophique qu’en Allemagne les finances publiques aident à acheter des voitures électriques pour partie construite en Chine.

Un total de 10 milliards d’euros ont déjà été alloués pour quelque 2,1 millions de véhicules électriques depuis 2016, selon le ministère de l’Economie. Les fleurons de l’industrie automobile allemande affrontent avec difficulté la transition vers l’écomobilité, Ce qui explique leur collaboration avec des partenaires chinois.

car les constructeurs allemands sont confrontés à la concurrence de leurs rivaux chinois, alors que la Chine est l’un de leurs principaux marchés. Les Chinois accroissent massivement leur industrie automobile car ils ont des consommateurs.Et en plus De l’électricité massive à bas prix grâce au charbon pour faire fonctionner le parc électrique existant.

Le marché automobile allemand est ainsi reparti à la baisse en novembre, pénalisé par les modèles électriques. Au total, 245.701 voitures ont été immatriculées en Allemagne le mois dernier, soit une baisse de 5,7% par rapport à novembre 2022, a indiqué l’Agence fédérale pour l’automobile (KBA).

Alors que le prix des voitures électriques reste, selon lui, 10 à 12% supérieurs à un modèle traditionnel équivalent, il a appelé les constructeurs à proposer des modèles électriques d’entrée de gamme « dans tous les segments », et pas seulement les petits véhicules, « afin de démocratiser le processus global de décision d’achat ».

Cette décision de supprimer les aides à l’achat d’un véhicule électrique reflète aussi la difficulté de l’Allemagne à boucler son budget. Mercredi dernier, le chancelier allemand et sa coalition sont parvenus à un accord de dernière minute pour respecter à nouveau l’an prochain sa règle de stricte limitation du déficit public.

Conséquence : la Banque centrale allemande a nettement abaissé sa prévision de croissance pour 2024. La Bundesbank table désormais sur une hausse du PIB de 0,4% l’an prochain en Allemagne, contre 1,2% dans ses dernières prévisions de juin. Pour 2023, elle voit la récession se limiter à 0,1%, contre 0,3% estimé précédemment.

Union européenne : aides financières gelées pour Gaza

Union européenne : aides financières gelées pour Gaza

La Commission européenne a déclaré lundi qu’elle réexaminait l’ensemble des 691 millions d’euros d’aide au développement en faveur des Palestiniens, et qu’elle suspendait immédiatement tous les règlements en raison de l’attaque du Hamas contre Israël.

« L’ampleur de la terreur et de la brutalité contre Israël et son peuple marque un tournant, a déclaré Oliver Varhelyi, commissaire européen chargé du voisinage et de l’élargissement, dans un message publié sur les réseaux sociaux. On ne peut pas continuer à faire comme si de rien n’était. »

Oliver Varhelyi a indiqué que toutes les nouvelles propositions budgétaires concernant l’aide aux Palestiniens étaient également reportées jusqu’à nouvel ordre. « Les fondements de la paix, de la tolérance et de la coexistence doivent maintenant être abordés », a-t-il ajouté. « L’incitation à la haine, à la violence et la glorification de la terreur ont empoisonné l’esprit de trop de gens, a-t-il poursuivi. Nous devons agir et nous devons le faire maintenant. »

Les syndicats veulent l’indexation sur les prix et conditionner les aides aux entreprises

Les syndicats veulent l’indexation sur les prix et conditionner les aides aux entreprises

Marylise Léon CFDT , souhaite qu’on «sanctionne» les entreprises «qui ne jouent pas le jeu» sur les hausses de salaires. Par exemple en leur supprimant «des exonérations de cotisations». Sophie Binet, CGT, remet en avant la proposition de la CGT de «conditionner les 200 milliards d’euros d’aides publiques dont bénéficient chaque année les entreprises». De même que celle «d’indexer les salaires sur les prix ».

Marylise Léon (CFDT) et Sophie Binet (CGT) affirment vouloir poursuivre leur stratégie d’unité syndicale.

Il y aura un avant et un après-réforme des retraites. C’est en tout cas le souhait de l’intersyndicale qui, après avoir montré un front uni durant toute la séquence de mobilisation entre janvier et juin, veut poursuivre dans cette voie. «Nous ne voulons pas revenir au train-train syndical d’avant», a confié la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon dans un entretien croisé avec son homologue de la CGT Sophie Binet, accordé ce dimanche pour le premier numéro de La Tribune Dimanche .

«La question des retraites n’est pas soldée, mais la mobilisation a changé la donne», estime la patronne du premier syndicat français. «Entre nous, les non-dits ont été levés. On assume davantage nos différences», ajoute la successeure de Laurent Berger, tout à sa volonté d’afficher un visage d’unité. Interrogée par La Tribune Dimanche aux côtés de son homologue, Sophie Binet se montre sur la même longueur d’onde, soulignant les avantages de cette stratégie. «Ça modifie les négociations avec le patronat et avec le gouvernement. Ils ne peuvent plus choisir leurs interlocuteurs comme ça les arrange, puisqu’on fait front commun. On monte ensemble sur des sujets, même si bien sûr il y a des désaccords et des différences dans la démarche», explique l’ancienne conseillère principale d’éducation (CPE).

Cette unité syndicale est en tout cas symbolisée par la journée de grèves et de manifestations du 13 octobre, organisée par l’intersyndicale sous le mot d’ordre «Contre l’austérité, pour les salaires et l’égalité femmes-hommes». Pour Sophie Binet, cette mobilisation, qui pourrait toucher les transports, la santé ou encore l’éducation, «permettra d’obtenir des avancées avant le 16 octobre et la conférence sociale» promise par Emmanuel Macron.

Pouvoir d’achat : des aides très ciblées ? lesquelles ?

Pouvoir d’achat : des aides très ciblées ? lesquelles ?


Le moins que l’on puisse dire c’est que la première ministre sur BFM a été particulièrement floue à propos de la question du pouvoir d’achat en déclarant « Je pense que les Français attendent de nous qu’on trouve toutes les solutions pour sauver leur pouvoir d’achat ».

Une vérité de Lapalisse qui témoigne de l’embarras du pouvoir surtout après la claque reçue par la première ministre elle-même concernant l’annulation de la vente à perte du carburant.

Mais pour la Première ministre, cette histoire n’est absolument pas un échec. « Mon propos c’est de protéger les Français. Certains nous avaient dit: ‘la réglementation nous empêche de baisser les prix’. Je réponds qu’à cela ne tienne, on peut supprimer cette interdiction. Ce que je note, c’est que ça a permis de mettre tout le monde autour de la table et qu’on n’a jamais eu autant d’opérations à prix coûtant qui bénéficient aux Français ».
La réalité est un peu différente en effet s’il y a eu quelque baisse effective du prix du carburant, ce n’est pas grâce à l’action du gouvernement mais au prix du pétrole qui est passé de 95 $ à 85. Une baisse peut-être temporaire surtout après le conflit en Israël.

La ministre A cependant rappeler l’effet bénéfique des petits chèques de 100 € parents et par voiture à certaines catégories. Des aides très ciblées dont on sait par avance d’ailleurs que 30 à 40 % des éventuelles bénéficiaires ne seront pas réclamées.
Et enfin, concernant le logement, la Première ministre s’est montrée ferme sur le calendrier des rénovations. « L’idée c’est que ces logements soient rénovés le plus vite possible. La bonne réponse c’est d’accélérer la rénovation de ces passoires. On va beaucoup augmenter le budget MaPrimeRénov dans le Budget 2024″.

La CFDT veut des conditions aux aides aux entreprises

La CFDT veut des conditions aux aides aux entreprises

Juridiquement les exonérations de cotisations sont très discutables mais politiquement elles sont encore davantage condamnables quand il n’y a pas de contrepartie pour les salariés. Ce que dénonce la CFDT qui veut aussi la suppression du comité dit « d’experts sur le SMIC » pour lui substituer une commission bas salaires. Lors de sa conférence de presse de rentrée, ce vendredi, la nouvelle secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, a une nouvelle fois réclamé l’instauration d’une conditionnalité des aides pour sanctionner les mauvais élèves, un point qui fait consensus chez les syndicats. La centrale « veut discuter de la suspension des exonérations de cotisation » à la conférence sociale, a-t-elle insisté.

la CFDT a aussi jugé « extrêmement utile de mettre à plat des aides qui n’ont pas fait la preuve de leur efficacité », en l’occurrence les allégements de cotisation au-delà de 2,5 SMIC épinglés par le rapport Guedj Ferracci publié cette semaine.

La CFDT réclame aussi de substituer au comité d’experts sur le SMIC dont on sait « à l’avance » qu’il va préconiser une absence de coup de pouce par une commission sur les bas salaires à laquelle participeraient les partenaires sociaux et qui traiterait y compris de questions comme le temps partiel subi.

Marylise Léon est par ailleurs revenue sur les négociations sociales en cours et à venir : retraites complémentaires et assurance-chômage, sur laquelle s’est déroulée une deuxième séance de négociation le vendredi après-midi, alors que le gouvernement veut ponctionner les deux régimes. « Il n’y a juste pas de cagnotte », a insisté Yvan Ricordeau, en charge du dossier des retraites.

Dans les deux cas, « le gouvernement a construit le bénéfice de la réforme des retraites sur une trajectoire de taux de chômage à 5 % […] c’est de sa responsabilité de se fixer cet objectif mais en tant que négociateur sur les deux régimes, on regarde la situation de l’emploi aujourd’hui et à court terme [on est sur] une stabilisation à 7 % », a expliqué le numéro 2 de la CFDT.

Tremblement de terre au Maroc : Rabat curieusement sélectif pour accepter les aides !

Tremblement de terre au Maroc : Rabat curieusement sélectif pour accepter les aides !

Alors que de très nombreux pays ont proposé leur aide après les terribles conséquences du séisme, Rabat se montre très sélectif en acceptant pour l’instant seulement le secours de quatre pays à savoir l’Espagne, la Grande-Bretagne, le Qatar et les Emirats arabes unis. Pour des questions diplomatiques, le concours de la France n’est pas souhaité actuellement. Curieux car le roi au moment de la catastrophe était soigné dans un établissement hospitalier français.

Une sorte de réaction d’orgueil voir de dédain qui va pérenniser la situation dramatique de nombreuses populations qui ont tout perdu et qui recherchent pour certains leurs proches.

Le Maroc démontre à l’évidence que la politique ne fait pas bon ménage avec les priorités humanitaires. Même un pays très développé aurait besoin de l’aide de tous avec une telle catastrophe.

L’enjeu pour l’instant est en effet de tenter de sauver toutes les vies possibles. Il faudra aussi engager un énorme effort de reconstruction sur des bases techniques autrement plus sérieuses.

Enfin le tourisme l’une des activités principales du pays va se trouver affectée et il faudra plusieurs années pour rebâtir dans les zones concernées et rendre le pays à nouveaux attractif.
Il y a de toute évidence a progresser en manière d’aide humanitaire qui ne serait être conditionnée aux relations politiques notamment diplomatiques.

Cette réaction d’orgueil du Maroc pourrait lui coûter cher. On notera en particulier que l’Algérie et la France ont été écartés de la liste des pays autorisés à apporter leur aide.

Séisme au Maroc : Rabat très sélectif pour accepter les aides !

Séisme au Maroc : Rabat très sélectif pour accepter les aides !

Alors que de très nombreux pays ont proposé leur aide après les terribles conséquences du séisme, Rabat se montre très sélectif en acceptant pour l’instant seulement le secours de quatre pays à savoir l’Espagne, la Grande-Bretagne, le Qatar et les Emirats arabes unis.

Une sorte de réaction d’orgueil voir de dédain qui va pérenniser la situation dramatique de nombreuses populations qui ont tout perdu et qui recherchent pour certains leurs proches.

Le Maroc démontre à l’évidence que la politique ne fait pas bon ménage avec les priorités humanitaires. Même un pays très développé aurait besoin de l’aide de tous avec une telle catastrophe.

L’enjeu pour l’instant est en effet de tenter de sauver toutes les vies possibles. Il faudra aussi engager un énorme effort de reconstruction sur des bases techniques autrement plus sérieuses.

Enfin le tourisme l’une des activités principales du pays va se trouver affectée et il faudra plusieurs années pour rebâtir dans les zones concernées et rendre le pays à nouveaux attractif.
Il y a de toute évidence a progresser en manière d’aide humanitaire qui ne serait être conditionnée aux relations politiques notamment diplomatiques.

Cette réaction d’orgueil du Maroc pourrait lui coûter cher. On notera en particulier que l’Algérie et la France ont été écartés de la liste des pays autorisés à apporter leur aide.

Comptes de l’Etat: à nouveau rejetés par le parlement

Comptes de l’Etat: à nouveau rejetés par le parlement


Preuve supplémentaire que cette majorité est en réalité très minoritaire puisque les comptes de l’État de 2021 mais aussi de 2022 ont été rejetés par le Parlement ; aussi bien par l’Assemblée nationale que par le Sénat. Même chose concernant le budget de la sécurité sociale. Ce qui pose un réel problème de vie démocratique. La même situation risque de ce reproduire en 2023. Le ministre de l’économie assure en effet que la France est à un euro près tandis que le président de la république, lui, distribue des chèques sans compter pour se refaire une santé dans l’opinion. Les sénateurs ont en effet rejeté les comptes de l’Etat de 2021, puis ceux de 2022, lors de la séance de ce lundi 3 juin. Cet incident intervient quelques jours après un rejet de ces mêmes comptes de la part de l’Assemblée nationale.

Le 5 juin, l’Assemblée nationale avait déjà rejeté les comptes 2021 de l’Etat ainsi que ceux de 2022. Avec une coalition des oppositions, les députés ont, comme en août dernier, rejeté les comptes 2021 par 78 voix contre 74 en première lecture. Puis ils ont repoussé les comptes 2022 .

Le 3 août 2022, les députés avaient déjà rejeté le projet de loi de règlement 2021, une première depuis 1833. « Ce qui a justifié le rejet de ce texte l’an dernier est toujours d’actualité », estime le rapporteur général du budget du Sénat Jean-François Husson (LR), déplorant que « les comptes publics de la France restent profondément dégradés ».

Examinés dans la foulée, les comptes de la Sécurité sociale pour 2022 doivent également être rejetés par les sénateurs comme ils l’ont été par les députés. Elisabeth Doineau (centriste), rapporteure générale de la commission des Affaires sociales, a estimé ne pas pouvoir approuver un projet de loi « reprenant des comptes 2021 et 2022 manifestement erronés, correspondant à des montants que la Cour des comptes a refusé de certifier ».

Co-développement: Quelles aides publiques face aux crises ?

Co-développement: Quelles aides publiques face aux crises ?

Par
Florian Léon
Chargé de recherche, Fondation pour les Etudes et Recherches sur le Développement International (FERDI); Chercheur associé au CERDI (UMR UCA-CNRS-IRD), Université Clermont Auvergne (UCA) dans The Conversation

Jean-Baptiste Jacouton
Chargé de recherche, Agence française de développement (AFD) dans The Conversation .

Les 22 et 23 juin prochains se tiendra à Paris le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial voulu par le président français Emmanuel Macron. L’objectif est de proposer des solutions pour faciliter l’accès des pays vulnérables aux financements nécessaires pour faire face aux conséquences des crises récentes et futures. Cet agenda place les banques publiques de développement au centre du débat et témoigne de la renaissance institutionnelle dont jouissent ces institutions depuis plusieurs années. Selon la base de données produite conjointement par l’Agence française de développement (AFD) et l’Institute of New Structural Economics de l’Université de Pékin, il existe plus de 500 banques publiques de développement, réparties sur tous les continents, et totalisant 23 000 milliards de dollars d’actifs. Cet écosystème regroupe des institutions très diverses. Les banques publiques de développement constituent un maillon essentiel pour le financement des économies vulnérables, notamment en période de crise. Divers travaux ont mis en évidence l’importance de ces banques pour soutenir l’activité économique durant une crise, au moment où les flux financiers privés se tarissent.

La capacité d’action contracyclique des banques publiques de développement repose sur deux raisons principales.

D’une part, ces acteurs ont un mandat explicite ou implicite de soutien à l’activité en période de crise. Ce rôle s’est confirmé au cours de la crise sanitaire pendant laquelle de nombreux pays ont utilisé leurs banques publiques de développement pour soutenir les entreprises les plus vulnérables, en particulier les plus petites.

D’autre part, les banques publiques de développement sont des institutions dont les ressources sont moins sensibles aux variations du cycle économique, comme nous l’avons montré dans une étude portant sur les banques publiques africaines. Contrairement aux banques commerciales, elles accueillent peu de dépôts et bénéficient d’une garantie implicite de l’État. Autrement dit, en période de crise, leurs ressources sont stables et elles peuvent maintenir leur activité tandis que les banques privées voient leurs ressources se contracter.

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Certaines banques publiques de développement accroissent même leur activité en période de crise. Lors de la pandémie de Covid-19, l’US Small Business Administration a par exemple vu ses capitaux propres multipliés par 53 pour soutenir les entreprises états-uniennes, en faisant l’une des plus grosses banques publiques de développement au monde.

Bien qu’essentiel, le rôle des banques publiques de développement à la suite d’un choc risque de devenir insuffisant dans le futur. En effet, la multiplication et l’intensification des crises (économiques, climatiques, géopolitiques, sanitaires, etc.) met en danger leur capacité d’adaptation. Sous pression constante pour soutenir l’économie et la société, les banques publiques de développement accroîtraient leur exposition aux risques (par exemple en finançant des entreprises qui auraient fait faillite indépendamment de la survenue d’une crise), menaçant la pérennité de leurs activités.

Dès lors, il paraît essentiel que les banques publiques de développement adoptent une approche plus proactive, alors qu’elles restent dans une optique très réactive (soutien à l’économie suite à une crise). En orientant leurs activités vers les secteurs sociaux, en contribuant activement à la réduction des inégalités ou en renforçant la résilience face aux changements climatiques, leurs investissements doivent permettre de réduire l’ampleur et les conséquences des chocs en cas d’occurrence, autrement dit la vulnérabilité des économies.

La Banque africaine de développement, l’une des quelque 500 banques de développement recensées dans le monde. Shutterstock
Les banques privées ne sont pas incitées pour investir dans de tels projets, généralement associés à des rendements financiers limités et des risques élevés, en dépit d’impacts forts à long terme sur l’économie, la société ou l’environnement. Ainsi, les banques de développement doivent davantage de combler ce vide et entraîner avec elles des investissements privés.

Or, dans une étude récente, nous montrons que le narratif stratégique de nombreuses banques publiques de développement reste principalement centré sur la croissance économique et le financement des infrastructures, au détriment des considérations environnementales, notamment en matière de biodiversité, et sociales (réduction de la pauvreté et des inégalités économiques).

Il convient de se confronter aux défis que pose le passage à une vision proactive du rôle des banques publiques de développement. Trois points clés, parmi de nombreuses autres questions, sont soulevées ci-dessous.

Tout d’abord, les banques publiques de développement sont appelées à jouer un rôle clé dans les transitions. Les pays les plus vulnérables souffrent souvent d’une vulnérabilité multi-dimensionnelle : économique, sociale, politique, climatique.

Disposant de ressources limitées et de mandat parfois très spécifique, les banques publiques de développement se retrouvent confrontées à des arbitrages : un projet d’infrastructures peut permettre de désenclaver un territoire mais peut s’avérer très émissif ; la mise en œuvre de zones protégées peut se faire au détriment des agriculteurs locaux qu’il convient de dédommager. La gestion de ces arbitrages nécessite que les banques publiques de développement soient suffisamment bien outillées pour appréhender les impacts ex ante et ex post de leurs projets.

Afin d’être proactive, les banques publiques de développement doivent également pouvoir innover. Ce constat s’applique notamment aux banques nationales de développement, qui ont une meilleure connaissance des problématiques des géographies dans lesquelles elles interviennent. Les gouvernements doivent garantir l’indépendance de leurs banques nationales et viser à leur donner un cadre stratégique plutôt que d’entrer dans des logiques de micro-management.

Dans ce contexte, les banques nationales de développement devraient pouvoir innover en matière de processus, d’instruments financiers, d’accompagnement de leurs clients. En initiant les premières obligations vertes, ou via le co-financement de projets avec des investisseurs privés (financement mixte ou « blended finance »), les banques multilatérales telles que la Banque mondiale ou la Banque européenne d’investissement ont déjà montré que l’écosystème des banques publiques de développement a la capacité d’impacter les marchés financiers de façon significative. Aussi, les institutions multilatérales sont appelées à travailler davantage avec les banques nationales de développement pour renforcer leur capacité de financement et d’innovation.

Enfin, la puissance de feu des banques publiques de développement doit s’inscrire en synergie avec d’autres acteurs, notamment privés. L’ampleur des montants à engager (3 900 milliards de dollars par an) pour financer les transitions ne peut être assumée seulement par des investissements publics.

Il s’agit donc de mobiliser l’épargne privée mondiale pour la traduire en impacts positifs pour l’environnement et la société. Au-delà des investisseurs institutionnels, les banques publiques de développement sont également appelées à travailler plus étroitement avec les organisations philanthropiques, les organisations de la société civile, et les régulateurs (tels que le réseau des banques centrales et superviseurs pour le verdissement du système financier).

Ces différents enjeux, parmi tant d’autres, ont conduit à la création du mouvement Finance en Commun, initié en 2020 par l’AFD. En rassemblant l’ensemble des banques publiques de développement, Finance en Commun vise à accroître les échanges d’expérience et l’expertise de ces institutions. Dans le même temps, l’inclusion dans un réseau structuré permet aux banques publiques de développement de gagner en visibilité sur la scène internationale, avec pour but de catalyser davantage de financements en faveur des Objectifs de développement durable des Nations unies.

Quelle aides publiques de développement face aux crises ?

Quelles aides publiques de développement face aux crises ?

Par
Florian Léon
Chargé de recherche, Fondation pour les Etudes et Recherches sur le Développement International (FERDI); Chercheur associé au CERDI (UMR UCA-CNRS-IRD), Université Clermont Auvergne (UCA) dans The Conversation

Jean-Baptiste Jacouton
Chargé de recherche, Agence française de développement (AFD) dans The Conversation .

Les 22 et 23 juin prochains se tiendra à Paris le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial voulu par le président français Emmanuel Macron. L’objectif est de proposer des solutions pour faciliter l’accès des pays vulnérables aux financements nécessaires pour faire face aux conséquences des crises récentes et futures. Cet agenda place les banques publiques de développement au centre du débat et témoigne de la renaissance institutionnelle dont jouissent ces institutions depuis plusieurs années. Selon la base de données produite conjointement par l’Agence française de développement (AFD) et l’Institute of New Structural Economics de l’Université de Pékin, il existe plus de 500 banques publiques de développement, réparties sur tous les continents, et totalisant 23 000 milliards de dollars d’actifs. Cet écosystème regroupe des institutions très diverses. Les banques publiques de développement constituent un maillon essentiel pour le financement des économies vulnérables, notamment en période de crise. Divers travaux ont mis en évidence l’importance de ces banques pour soutenir l’activité économique durant une crise, au moment où les flux financiers privés se tarissent.

La capacité d’action contracyclique des banques publiques de développement repose sur deux raisons principales.

D’une part, ces acteurs ont un mandat explicite ou implicite de soutien à l’activité en période de crise. Ce rôle s’est confirmé au cours de la crise sanitaire pendant laquelle de nombreux pays ont utilisé leurs banques publiques de développement pour soutenir les entreprises les plus vulnérables, en particulier les plus petites.

D’autre part, les banques publiques de développement sont des institutions dont les ressources sont moins sensibles aux variations du cycle économique, comme nous l’avons montré dans une étude portant sur les banques publiques africaines. Contrairement aux banques commerciales, elles accueillent peu de dépôts et bénéficient d’une garantie implicite de l’État. Autrement dit, en période de crise, leurs ressources sont stables et elles peuvent maintenir leur activité tandis que les banques privées voient leurs ressources se contracter.

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Certaines banques publiques de développement accroissent même leur activité en période de crise. Lors de la pandémie de Covid-19, l’US Small Business Administration a par exemple vu ses capitaux propres multipliés par 53 pour soutenir les entreprises états-uniennes, en faisant l’une des plus grosses banques publiques de développement au monde.

Bien qu’essentiel, le rôle des banques publiques de développement à la suite d’un choc risque de devenir insuffisant dans le futur. En effet, la multiplication et l’intensification des crises (économiques, climatiques, géopolitiques, sanitaires, etc.) met en danger leur capacité d’adaptation. Sous pression constante pour soutenir l’économie et la société, les banques publiques de développement accroîtraient leur exposition aux risques (par exemple en finançant des entreprises qui auraient fait faillite indépendamment de la survenue d’une crise), menaçant la pérennité de leurs activités.

Dès lors, il paraît essentiel que les banques publiques de développement adoptent une approche plus proactive, alors qu’elles restent dans une optique très réactive (soutien à l’économie suite à une crise). En orientant leurs activités vers les secteurs sociaux, en contribuant activement à la réduction des inégalités ou en renforçant la résilience face aux changements climatiques, leurs investissements doivent permettre de réduire l’ampleur et les conséquences des chocs en cas d’occurrence, autrement dit la vulnérabilité des économies.

La Banque africaine de développement, l’une des quelque 500 banques de développement recensées dans le monde. Shutterstock
Les banques privées ne sont pas incitées pour investir dans de tels projets, généralement associés à des rendements financiers limités et des risques élevés, en dépit d’impacts forts à long terme sur l’économie, la société ou l’environnement. Ainsi, les banques de développement doivent davantage de combler ce vide et entraîner avec elles des investissements privés.

Or, dans une étude récente, nous montrons que le narratif stratégique de nombreuses banques publiques de développement reste principalement centré sur la croissance économique et le financement des infrastructures, au détriment des considérations environnementales, notamment en matière de biodiversité, et sociales (réduction de la pauvreté et des inégalités économiques).

Il convient de se confronter aux défis que pose le passage à une vision proactive du rôle des banques publiques de développement. Trois points clés, parmi de nombreuses autres questions, sont soulevées ci-dessous.

Tout d’abord, les banques publiques de développement sont appelées à jouer un rôle clé dans les transitions. Les pays les plus vulnérables souffrent souvent d’une vulnérabilité multi-dimensionnelle : économique, sociale, politique, climatique.

Disposant de ressources limitées et de mandat parfois très spécifique, les banques publiques de développement se retrouvent confrontées à des arbitrages : un projet d’infrastructures peut permettre de désenclaver un territoire mais peut s’avérer très émissif ; la mise en œuvre de zones protégées peut se faire au détriment des agriculteurs locaux qu’il convient de dédommager. La gestion de ces arbitrages nécessite que les banques publiques de développement soient suffisamment bien outillées pour appréhender les impacts ex ante et ex post de leurs projets.

Afin d’être proactive, les banques publiques de développement doivent également pouvoir innover. Ce constat s’applique notamment aux banques nationales de développement, qui ont une meilleure connaissance des problématiques des géographies dans lesquelles elles interviennent. Les gouvernements doivent garantir l’indépendance de leurs banques nationales et viser à leur donner un cadre stratégique plutôt que d’entrer dans des logiques de micro-management.

Dans ce contexte, les banques nationales de développement devraient pouvoir innover en matière de processus, d’instruments financiers, d’accompagnement de leurs clients. En initiant les premières obligations vertes, ou via le co-financement de projets avec des investisseurs privés (financement mixte ou « blended finance »), les banques multilatérales telles que la Banque mondiale ou la Banque européenne d’investissement ont déjà montré que l’écosystème des banques publiques de développement a la capacité d’impacter les marchés financiers de façon significative. Aussi, les institutions multilatérales sont appelées à travailler davantage avec les banques nationales de développement pour renforcer leur capacité de financement et d’innovation.

Enfin, la puissance de feu des banques publiques de développement doit s’inscrire en synergie avec d’autres acteurs, notamment privés. L’ampleur des montants à engager (3 900 milliards de dollars par an) pour financer les transitions ne peut être assumée seulement par des investissements publics.

Il s’agit donc de mobiliser l’épargne privée mondiale pour la traduire en impacts positifs pour l’environnement et la société. Au-delà des investisseurs institutionnels, les banques publiques de développement sont également appelées à travailler plus étroitement avec les organisations philanthropiques, les organisations de la société civile, et les régulateurs (tels que le réseau des banques centrales et superviseurs pour le verdissement du système financier).

Ces différents enjeux, parmi tant d’autres, ont conduit à la création du mouvement Finance en Commun, initié en 2020 par l’AFD. En rassemblant l’ensemble des banques publiques de développement, Finance en Commun vise à accroître les échanges d’expérience et l’expertise de ces institutions. Dans le même temps, l’inclusion dans un réseau structuré permet aux banques publiques de développement de gagner en visibilité sur la scène internationale, avec pour but de catalyser davantage de financements en faveur des Objectifs de développement durable des Nations unies.

Guerre Ukraine : de nouvelles aides de l’Allemagne et de la France

Guerre Ukraine : de nouvelles aides de l’Allemagne et de la France

À l’occasion de sa visite en Allemagne, le président ukrainien a obtenu un nouveau soutien militaire d’environ 2,5 milliards. Un montant très significatif. La France qui est davantage en peine sur le plan financier a reçu le même jour Zelinsky. Des promesses ont également été faites par la France mais sans indiquer le montant qui sans doute ne soutiendraient pas la comparaison avec l’Allemagne. L’aide de la France prendra la forme de formation, de fourniture de blindés légers et de renforcement de la défense aérienne.

« Le soutien militaire que fournit la France depuis le début de la guerre pour permettre à l’Ukraine de se défendre se poursuit et de nouvelles livraisons sont en préparation pour tenir compte en permanence des besoins les plus urgents et les plus immédiats de l’Ukraine », justifient les deux présidents, Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky, dans une déclaration commune transmise à la presse.

La France concentre aussi ses « efforts sur le soutien des capacités de défense aérienne de l’Ukraine », souligne la déclaration commune.

Les présidents français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky appellent en outre à accroître la pression sur la Russie par de « nouvelles sanctions », relève l’AFP.

« L’avenir de l’Ukraine et de son peuple est au sein de la famille européenne. L’Union européenne a déjà reconnu la perspective européenne de l’Ukraine et lui a accordé le statut de pays candidat », dit en outre la déclaration qui ajoute que la France « attend avec intérêt le rapport de la Commission européenne pour commencer les négociations d’adhésion ».

La France réaffirme, dans ce texte, le droit de l’Ukraine à choisir ses arrangements de sécurité et veut aider « l’Ukraine à poursuivre son chemin vers la famille euro-atlantique », est-il écrit.

Volodymyr Zelensky faisait étape à Paris dimanche soir, où il était reçu par Emmanuel Macron à l’Élysée. Cette visite s’inscrit dans le cadre d’une mini-tournée européenne qui l’a aussi conduit en Italie et en Allemagne au cours du week-end.

Société-Les aides à domicile : Un métier de paria

Société-Les aides à domicile : Un métier de paria


De plus en plus de secteurs économiques éprouvent des difficultés à recruter. Des problèmes assez souvent liés aux conditions salariales et plus généralement aux conditions sociales.

Les métiers d’aides à domicile et d’aides ménagères connaissent les plus fortes tensions de recrutement, avec 85% d’employeurs qui peinent à embaucher. Le métier d’infirmier arrive juste derrière, avec environ 81%. Le métier d’aide à domicile connaît le plus de problèmes alors que les besoins sont déjà importants et qu’ils seront énormes comptes tenus du vieillissement démographique. Ce métier est relativement mal payé et les conditions sociales peu favorables.

Il y a d’abord la question des horaires, souvent très élastiques car il faut parfois commencer très tôt pour assurer le service du lever notamment des personnes âgées, revenir à midi pour le déjeuner et le soir pour le coucher. Soit une amplitude considérable avec des coupures non rémunérées et des frais de déplacement pas toujours suffisamment remboursés .

Un métier en outre qui comprend des tâches très ingrates comme les soins de toilette. Et le tout pour à peine le SMIC compte tenu précisément du décompte mal calculé des heures de travail. Bref un métier qui sera de plus en plus effectué par du personnel étranger ou d’origine étrangère bien forcé d’accepter des conditions de travail particulièrement dures.

Du côté des opérateurs de voyages, 80% des recrutements de conducteurs de transport en commun sur route sont jugés « difficiles » par les recruteurs. Des entreprises comme Transdev, Keolis ou encore la RATP ont lancé de vastes campagnes de recrutement, avec parfois d’importants avantages à la clé. Mais avec peu succès. En Île-de-France, par exemple, il manque toujours 1 500 conducteurs de bus pour assurer un service normal, selon le journal Le Parisien.

Les chiffres de Pôle emploi ont été recueillis via un questionnaire adressé aux entreprises, portant sur leurs intentions d’embauche pour l’année à venir, ainsi que sur le nombre de recrutements jugés « difficiles » par les recruteurs. Pour l’année 2022, plus de 420 000 réponses ont été collectées et exploitées. Au total, ce sont plus de 3 millions de projets de recrutements qui ont été recensés par l’établissement chargé de l’emploi en France. Parmi eux, 57,9% des recrutements sont jugés difficiles par les employeurs et ce, quelle que soit la taille de l’établissement, selon Pôle emploi. Ce taux s’élevait à 37,5% en 2017, soit une augmentation de 20 points en seulement cinq ans.

Dans le détail, entre 2017 et 2022, le taux de difficulté à recruter a bondi de 53 points pour les métiers d’infirmiers, cadres infirmiers et puéricultrices, de 13 points pour les aides à domicile et de 30 points pour les conducteurs de transport en commun sur route.

Les aides à domicile : Un métier de paria

Les aides à domicile : Un métier de paria


De plus en plus de secteurs économiques et pour des difficultés à recruter. Des problèmes assez souvent liés aux conditions salariales et plus généralement aux conditions sociales.

Les métiers d’aides à domicile et d’aides ménagères connaissent les plus fortes tensions de recrutement, avec 85% d’employeurs qui peinent à embaucher. Le métier d’infirmier arrive juste derrière, avec environ 81%. Le métier d’aide à domicile connaît le plus de problèmes alors que les besoins sont déjà importants et qu’ils seront énormes comptes tenus du vieillissement démographique. Ce métier est relativement mal payé et les conditions sociales peu favorables.

Il y a d’abord la question des horaires, souvent très élastiques car il faut parfois commencer très tôt pour assurer le service du lever notamment des personnes âgées, revenir à midi pour le déjeuner et le soir pour le coucher. Soit une amplitude considérable avec des coupures non rémunérées et des frais de déplacement pas toujours suffisamment.

Un métier en août qui comprend des tâches très ingrates comme les soins de toilette. Et le tout pour à peine le SMIC compte tenu précisément du décompte mal calculé des heures de travail. Bref un métier qu’il a aussi sera de plus en plus effectuée par du personnel étranger ou d’origine étrangère bien forcé d’accepter des conditions de travail particulièrement dures.

Du côté des opérateurs de voyages, 80% des recrutements de conducteurs de transport en commun sur route sont jugés « difficiles » par les recruteurs. Des entreprises comme Transdev, Keolis ou encore la RATP ont lancé de vastes campagnes de recrutement, avec parfois d’importants avantages à la clé. Mais avec peu succès. En Île-de-France, par exemple, il manque toujours 1 500 conducteurs de bus pour assurer un service normal, selon le journal Le Parisien.

Les chiffres de Pôle emploi ont été recueillis via un questionnaire adressé aux entreprises, portant sur leurs intentions d’embauche pour l’année à venir, ainsi que sur le nombre de recrutements jugés « difficiles » par les recruteurs. Pour l’année 2022, plus de 420 000 réponses ont été collectées et exploitées. Au total, ce sont plus de 3 millions de projets de recrutements qui ont été recensés par l’établissement chargé de l’emploi en France. Parmi eux, 57,9% des recrutements sont jugés difficiles par les employeurs et ce, quelle que soit la taille de l’établissement, selon Pôle emploi. Ce taux s’élevait à 37,5% en 2017, soit une augmentation de 20 points en seulement cinq ans.

Dans le détail, entre 2017 et 2022, le taux de difficulté à recruter a bondi de 53 points pour les métiers d’infirmiers, cadres infirmiers et puéricultrices, de 13 points pour les aides à domicile et de 30 points pour les conducteurs de transport en commun sur route.

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