Air France pose ses conditions pour sauver Alitalia
Air France-KLM a annoncé jeudi avoir entièrement déprécié sa participation de 25% dans Alitalia à la suite du projet d’augmentation de capital de la compagnie italienne, une levée de fonds à laquelle il a réaffirmé ne vouloir participer qu’à des conditions « très strictes ». Le PDG du groupe franco-néerlandais Alexandre de Juniac s’est dit « offensé » et « découragé » de ne pas avoir été davantage associé aux discussions concernant l’avenir d’Alitalia, dont il est le premier actionnaire. Air France-KLM a voté à la mi-octobre en faveur d’une augmentation de capital de 300 millions d’euros pour sortir la compagnie italienne de l’ornière, mais a jusqu’à la mi-novembre pour décider d’y participer ou pas. « Nous envisagerons d’y participer si les conditions sont satisfaites. Si elles ne sont pas remplies, nous n’envisagerons pas de participation », a dit Alexandre de Juniac lors d’une conférence de presse consacrée aux résultats trimestriels d’AF-KLM. Le groupe a dû repousser jeudi plusieurs objectifs clés face aux difficultés persistantes du moyen-courrier et du fret, dans une conjoncture morose à laquelle s’ajoute la volatilité des cours du pétrole et des devises. Alexandre de Juniac a de nouveau plaidé pour une restructuration financière en profondeur d’Alitalia, dont Air France-KLM, a-t-il dit, reste un partenaire « loyal et sérieux ». « On n’est pas là pour mettre de l’argent dans une société qui ne peut pas tenir à long terme. Il faut un plan propre, carré, qui tient la route », a-t-il dit à des journalistes à l’issue de la conférence de presse. « Ce n’est pas une punition pour les Italiens ou un mauvais traitement, je pense que c’est bon pour les Italiens de faire cela. »