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Crise agricole : une grande diversité sociologique et de problèmes

Crise agricole : une grande diversité sociologique et de problèmes

par Gilles Laferté, chercheur en sciences sociales spécialiste des agriculteurs dans the Conversation

Médiatiquement, il est souvent question des agriculteurs, comme si ces derniers représentaient un groupe social unifié. Est-ce le cas ?

D’un point de vue administratif, institutionnel, du point de vue de la description économique d’une tâche productive, « les agriculteurs », entendus comme les exploitants agricoles, ça existe. Mais d’un point de vue sociologique, non, ce n’est pas un groupe. Les viticulteurs de régions canoniques du vin, ou les grands céréaliers des régions les plus productives, n’ont pas grand-chose à voir avec les petits éleveurs, les maraîchers ou ceux qui pratiquent une agriculture alternative.

Le sociologue aura dont plutôt tendance à rattacher certains d’entre eux aux catégories supérieures, proches des artisans, commerçants, chefs d’entreprises voire des cadres, et d’autres aux catégories supérieures des classes populaires. La plupart des agriculteurs sont proches des pôles économiques, mais une partie, sont aussi fortement dotés en capitaux culturels. Et, encore une fois, même dans les classes populaires, les agriculteurs y seront à part. C’est une classe populaire à patrimoine, ce qui les distingue de manière très décisive des ouvriers ou des petits employés.

Dans l’histoire de la sociologie, les agriculteurs ont d’ailleurs toujours été perçus comme inclassables. Ils sont autant du côté du capital que du travail. Car ils sont propriétaires de leur propre moyen de production, mais en revanche ils n’exploitent souvent personne d’autre qu’eux-mêmes et leur famille, pour une grande partie. Autre dualité dans leur positionnement : ils sont à la fois du côté du travail en col blanc avec un ensemble de tâches administratives de planification, de gestion, de projection d’entreprise sur le futur, de captation de marchés, mais ils sont aussi du côté du col bleu, du travail manuel, de ses compétences techniciennes.

Comment expliquer alors qu’en France, ce groupe soit encore si souvent présenté comme unifié ?

Cette illusion d’unité est une construction à la fois de l’État et de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) pour un bénéfice mutuel historique : celle d’une co-gestion. Globalement, l’État s’adresse aux agriculteurs via ce syndicat dominant, pour tâcher de bâtir une politique publique agricole cohérente. Même si la co-gestion a été dépassée pour être plus complexe, cette idée que l’agriculture était une histoire entre l’État et les agriculteurs perdure comme on le voit dans les syndicats invités à Matignon, uniquement la FNSEA au début de la crise. La FNSEA a tenté historiquement de rassembler les agriculteurs pour être l’interlocuteur légitime. Mais cet état des lieux est aussi le fruit de l’action historique de l’État, qui a forgé une batterie d’institutions agricoles depuis la IIIème République avec le Crédit Agricole, une mutuelle sociale agricole spécifique, des chambres d’agriculture… Jusque dans les statistiques, les agriculteurs sont toujours un groupe uni, à part, ce qui est une aberration pour les sociologues.

Tout cela a produit l’image d’une existence singulière et unifiée du monde agricole, et dans le quotidien des agriculteurs, on trouve l’écho de cela dans des pratiques sociales communes instituées : l’immense majorité des agriculteurs va de fait à la chambre de l’agriculture, au Crédit Agricole ou à Groupama, ils sont tous affiliés à la mutuelle sociale agricole.

Lorsqu’un agriculteur est présenté, c’est souvent par son type d’activité, la taille de son exploitation, son revenu, son appartenance syndicale. Ces critères sont-ils suffisants pour comprendre sa singularité ?

Ces critères sont pertinents mais pas suffisants. D’abord, ils sont en général assez liés. Le type de culture, et ensuite la taille de l’exploitation sont très prédictives du revenu, avec des filières particulièrement rémunératrices (céréales, viticulture), qui garantissent, avec un nombre d’hectares suffisants, des revenus, et, en bas de l’échelle, le lait, le maraîchage, beaucoup moins rémunérateur. Cette réalité est d’ailleurs assez injuste car les filières les moins rémunératrices sont aussi celles où l’on travaille le plus, du fait des contraintes de traite, de vêlage.

Ensuite, bien sûr, l’appartenance syndicale est très importante, elle situe l’univers de référence, le sens politique d’un agriculteur, son projet de société derrière son activité, avec par exemple une logique productiviste derrière la FNSEA ; une politisation bien à droite, aujourd’hui proche du RN, de plus en plus assumée ces derniers jours du côté de la Coordination Rurale ; et enfin des projets alternatifs, centrés autour de petites exploitations, d’accélération de la transition avec la Confédération Paysanne.

Mais ces critères sont loin d’être suffisants, ceux des générations et des origines sociales sont devenus également déterminants.

Car il faut garder en tête que le groupe agricole est aujourd’hui un groupe âgé, avec une moyenne d’âge d’actifs qui dépasse les cinquante ans en moyenne. Le monde agricole est donc traversé par un enjeu de renouvellement des générations. Ce même monde agricole est aussi un des groupes les plus endogames qui soient. Être agriculteur, c’est surtout être enfant d’agriculteur ou marié à un enfant d’agriculteur, avec des croisements d’alliances historiquement importants à l’échelle du village, du canton, qui fait que les agriculteurs d’aujourd’hui, sont le produit des alliances des agriculteurs d’hier. Ceux qui ont raté ces étapes matrimoniales ont déjà quitté les mondes agricoles.

Mais aujourd’hui, cette réalité est en train de se fissurer. Pour renouveler les groupes agricoles, il faut donc aller puiser dans d’autres groupes sociaux, et les enfants d’agriculteurs d’aujourd’hui ne feront plus l’écrasante majorité des agriculteurs de demain. Des enfants d’autres groupes sociaux sont également attirés par les métiers agricoles. À ce titre, un slogan du mouvement actuel est très intéressant : « l’agriculture : enfant on en rêve, adulte on en crève ».

Cette façon dont l’agriculture fait rêver est un vrai phénomène nouveau, non pas pour les enfants d’agriculteurs, qui sont socialisés à aimer leur métier très tôt, mais pour les groupes extérieurs aux mondes agricoles. L’agriculture incarne désormais quelque chose de particulier dans les possibles professionnels, un métier qui a du sens, qui consisterait à nourrir ses contemporains, avec des productions qui seraient de qualité, pour la santé de chacun, soit une mission très noble. C’est une sorte d’anti-finance, d’anti « bullshit jobs » pour parler comme l’anthropologue David Graeber.

Tout cela génère d’énormes écarts dans le monde agricole entre ceux qui partent et ceux qui arrivent, ceux qui croient en la fonction productiviste de l’agriculture pour gagner des revenus corrects, et ceux qui veulent s’inscrire dans un monde qui a du sens. On trouve ainsi beaucoup de conflits sur les exploitations agricoles entre générations, entre anciens agriculteurs et nouveaux arrivants mais aussi des conflits familiaux. Les nouvelles générations, plus elles sont diplômées d’écoles d’agronomie distinctives, plus elles sont formées à l’agroécologie et plus elles vont s’affronter au modèle parental productiviste.

On entend beaucoup d’agriculteurs s’inquiéter que leur monde disparaisse, n’est-il pas seulement en train de changer ?

Le discours de la mort de l’agriculture est tout sauf nouveau. Un des plus grands livres de la sociologie rurale s’appelle d’ailleurs La Fin des paysans. Il est écrit en 1967. Depuis lors, les paysans se sont effectivement transformés en agriculteurs, et aujourd’hui, on parle de moins en moins d’agriculteurs et de plus en plus d’exploitants agricoles, voire d’entrepreneurs agricoles, à tel point que l’on pourrait écrire La Fin des agriculteurs. De fait, c’est la fin d’un modèle, d’une période de politique publique qui favorisait uniquement le productivisme. Cela ne veut bien sûr pas dire qu’il n’y aura plus de grandes exploitations productivistes, mais c’est la fin d’un mono bloc concentré sur l’idée principale de la production, de développement maximum des intrants et de la mécanisation.

Aujourd’hui, il y a d’autres modèles alternatifs qui sont en place, incluant l’environnement, la santé des agriculteurs et des ruraux, et qui cherche un autre modèle de vie, qui ne serait plus seulement fondé sur l’accumulation matérialiste.

Les agriculteurs en ont conscience, leur modèle est en pleine transformation, et d’ailleurs les agriculteurs d’aujourd’hui eux-mêmes ne veulent plus vivre comme leur parent. Ils revendiquent une séparation des scènes familiales et professionnelles, et aspirent donc à ne pas nécessairement vivre sur l’exploitation, pouvoir partir en vacances, avoir du temps à soi, un modèle plus proche du monde salarial en général. Donc si les agriculteurs crient à la fin d’un monde, ils sont aussi les premiers à espérer vivre autrement.

Et ceux qui sont en colère aujourd’hui ne le sont pas que contre l’Europe, l’État, la grande distribution, les normes, mais également contre eux-mêmes, leurs enfants, leurs voisins. Ils voudraient incarner la transformation mais ils n’ont pas les moyens d’accélérer le changement et subissent des normes qui vont plus vite qu’eux.

Ceux qui manifestent pour avoir du gazole moins cher et des pesticides savent qu’ils ont perdu la bataille, et qu’ils ne gagneront qu’un sursis de quelques années, car leur modèle n’est tout simplement plus viable. Ils sont aussi en colère contre les syndicats qui étaient censés penser pour eux la transformation nécessaire. La FNSEA ne maîtrise pas vraiment le mouvement. Ils savent qu’ils ne peuvent plus modifier la direction générale du changement en cours, ils souhaitent seulement être mieux accompagnés ou a minima, le ralentir.

Si l’on revient à l’idée d’un monde agricole qui se meurt, difficile de ne pas penser également au nombre de suicides parmi les agriculteurs, avec deux suicides par jour en moyenne.

Ces chiffres dramatiques sont effectivement les plus élevés parmi les groupes professionnels. Ils sont aussi révélateurs des immenses changements du monde agricole depuis un siècle. L’étude des suicides est un des premiers grands travaux de la sociologie avec Émile Durkheim. Or lorsque celui-ci étudie cette question, à la fin du XIXème siècle, le groupe agricole était alors celui qui se suicidait le moins. Il y avait peu de suicides car le monde agricole formait un tissu social très riche avec des liens familiaux, professionnels et villageois au même endroit.

Or aujourd’hui, on voit plutôt des conflits entre scène professionnelle et personnelle, une déconnexion avec le village et des tensions sur les usages productifs, résidentiels ou récréatifs de l’espace. Ce qui était cohérent et cohésif est devenu explosif, provoquant un isolement des agriculteurs les plus fragiles dans ces rapports de force. La fuite en avant productiviste, l’angoisse des incertitudes marchandes, l’apparition des normes à rebours des investissements réalisés, l’impossible famille agricole entièrement consacrée à la production et les demandes sociales, générationnelles, pour le changement agricole, placent les plus fragiles dans des positions socialement intenables. Le sur-suicide agricole est en tout cas un indicateur d’un malaise social collectif, bien au-delà des histoires individuelles que sont aussi chacun des suicides.

Crise agricole : un mouvement qui peut s’étendre pour 70 % des Français

Crise agricole : un mouvement qui peut s’étendre pour 70 % des Français

Compte tenu des contradiction entre les différentes parties au conflit agricole , il ne faut guère espérer sortir du chaos avant une semaine. Cela d’autant plus que certaines organisations syndicales ont l’impression d’avoir été cocues par le pouvoir. Surtout la FNSEA prises en quelque sorte à revers et contraintes de durcir ses positions. Sans parler des influences politiques à la veille des élections européennes. Le risque c’est de voir ce mouvement s’amplifier mais surtout contaminer d’autres secteurs comme par exemple les marins, les chauffeurs de taxi, le transport routier voir d’autres catégories nombreuses qui souffrent de la baisse du pouvoir d’achat face à l’inflation.

Il y a donc d’abord urgence à ouvrir des négociations dans l’agriculture avec tous les syndicats représentatifs et les autres partis prenantes( industriels, distribution, qui par parenthèse en général ont profité de la période pour s’en mettre plein les poches; on pourra le vérifier après l’arrêté des comptes des secteurs visés). Par avance ,la semaine va être hypothéquée par la volonté de certains agriculteurs de montrer encore leur mécontentement. Dès la semaine suivante devrait alors s’ouvrir une sorte de Grenelle de l’agriculture prenant pour base la déclaration d’Attal davantage développée et plus concrète. Sinon ,l’enlisement agricole pourrait pourrir la situation sociale d’autres secteurs d’activité et la France pourrait entrer alors vers une forme de chaos déjà connu .

Un sondage Elabe pour BFM révèle que 87 % des Français approuvent le mouvement en cours en dépit de certaines contradictions entre les intérêts des uns et des autres. La preuve sans doute que l’opinion opère une sorte de transfert de mécontentement général sur l’action en cours. En effet, ils sont 70 % à considérer que le mouvement pourrait prendre une autre ampleur beaucoup plus générale.

En cause sans doute, le très mauvais climat qui règne en France sur un certain nombre de sujets notamment prioritaires comme le pouvoir d’achat, la santé, la sécurité ou encore l’école.

Personne ne peut lire dans le marc de café mais ce gouvernement a largement démontré depuis 2017 son manque de compétence et de légitimité. On a ainsi accumulé des crises stériles comme la réforme des retraites ou mouvement des gilets jaunes. Des crises qui pouvaient être évitées avec une concertation à temps avec les différents acteurs. Or Macron se caractérise par une transgression permanente des règles de concertation avec les organisations et organismes représentatifs y compris d’ailleurs le Parlement qu’il remplace par des structures bidons destinées à sa propre communication.

Certes le mouvement des agriculteurs est différent de celui des gilets jaunes mais il présente cependant des caractéristiques parfois communes. Ainsi ce mouvement est parti de la base et s’il s’étend dans toute la France c’est sur impulsion de cette base, aussi en raison de la de concurrence entre les organisations agricoles.

Le pouvoir ne s’est pas rendu compte du caractère particulièrement délétère en France qui se manifeste par un manque flagrant de compétence et d’autorité légitime. La crise éclate dans l’agriculture mais elle aurait pu commencer dans n’importe quel autre secteur. Notamment à propos du pouvoir d’achat massacré depuis deux ans et qui va encore subir les nombreuses augmentations décidées notamment par l’État début 2024.

Encore une fois si juridiquement le pouvoir macronien ne peut être contesté par contre politiquement il n’est plus légitime. Pire, Macon lui-même n’est pas seulement contesté il est détesté autant pour ses orientations que pour sa personnalité jupitérienne hors sol et méprisante.

Il est à prévoir qu’en la circonstance le pouvoir comme d’habitude va essayer de gagner du temps. Mais justement en tergiversant il va en perdre car plus le temps passe et plus la radicalisation se renforcera voire s’étalera.

Crise agricole : encore une semaine de chaos

Crise agricole : encore une semaine de chaos

On risque d’assister cette semaine à une crise caractérisée par le chaos tellement les contradictions sont grandes entre le pouvoir et certains agriculteurs, à l’intérieur du monde syndical relativement divisé, entre les intérêts des agriculteurs des industriels et de la distribution sans parler des intérêts des ménages et de l’écologie.

La FNSEA et pour d’autres raisons d’autres syndicats s’estiment avoir été contournés par la base et veulent maintenant montrer la radicalité. Le syndicat qui a négocié la politique agricole avec le pouvoir se met maintenant dans une position dure.

De son côté ,le gouvernement qui n’a rien vu venir depuis des années est pris à son propre piège de ses discours contradictoires et de l’écart considérable qui les sépare de l’action concrète. Bref encore une semaine de chaos et comme pour les salariés en attendant l’usure des combattants. C’est ainsi que se règlent les conflits en France

La capitale notamment risque d’être prise dans un blocus pour plusieurs jours. Samedi 27 janvier, la FNSEA et les Jeunes agriculteurs (JA) du grand bassin parisien ont appelé à un « siège » à durée indéterminée, en bloquant tous les « axes lourds » qui mènent à la capitale. L’action commencera dès lundi 29 janvier, à 14 heures.

Selon un communiqué de l’intersyndicale relayé par BFMTV, les agriculteurs qui participeront à cette mobilisation d’ampleur viennent de l’Aisne, l’Aube, l’Eure, l’Eure-et-Loir, l’Île-de-France, la Marne, le Nord, l’Oise, le Pas-de-Calais, la Seine-et-Marne, la Seine-Maritime et la Somme. Le blocage avait déjà été évoqué par les syndicats plus tôt dans la semaine. Ils avaient souhaité « prendre le week-end pour reposer les esprits et les corps » et « pour recalibrer la mobilisation de la semaine prochaine », avait expliqué Maxime Buizard, un administrateur national des JA. À présent, le siège est acté.

La Coordination rurale du Lot-et-Garonne a, quant à elle, annoncé bloquer le marché de Rungis. Le siège pénalisera le commerce alimentaire dès lundi matin. « L’idée est qu’aucun camion ne puisse approvisionner la capitale et que, s’il le faut, on tienne aussi longtemps que nécessaire, pour que les pénuries puissent se faire sentir et que nous nous fassions entendre », a précisé l’administrateur national des Jeunes agriculteurs. Ce dernier a évoqué « une action dans la durée, au moins sur cinq jours, qui permettra de faire comprendre aux Parisiens qu’ils ont besoin des agriculteurs pour vivre ».

Crise agricole: blocage de Paris et une semaine de chaos

On risque d’assister cette semaine à une crise caractérisée par le chaos tellement les contradictions sont grandes entre le pouvoir et certains agriculteurs, à l’intérieur du monde syndical relativement divisé, entre les intérêts des agriculteurs des industriels et de la distribution sans parler des intérêts des ménages et de l’écologie.

La FNSEA et pour d’autres raisons d’autres syndicats s’estime avoir été contourné par la base et veulent maintenant montrer la radicalité. Le syndicat qui a négocié la politique agricole avec le pouvoir se met maintenant dans une position dure.

De son côté le gouvernement qui n’a rien vu venir depuis des années est pris à son propre piège de ses discours contradictoires et de l’écart considérable qui les sépare de l’action concrète. Bref encore une semaine de chaos et comme pour les salariés en attendant l’usure des combattants. C’est ainsi que se règlent les conflits en France

La capitale notamment risque d’être prise dans un blocus pour plusieurs jours. Samedi 27 janvier, la FNSEA et les Jeunes agriculteurs (JA) du grand bassin parisien ont appelé à un « siège » à durée indéterminée, en bloquant tous les « axes lourds » qui mènent à la capitale. L’action commencera dès lundi 29 janvier, à 14 heures.

Selon un communiqué de l’intersyndicale relayé par BFMTV, les agriculteurs qui participeront à cette mobilisation d’ampleur viennent de l’Aisne, l’Aube, l’Eure, l’Eure-et-Loir, l’Île-de-France, la Marne, le Nord, l’Oise, le Pas-de-Calais, la Seine-et-Marne, la Seine-Maritime et la Somme. Le blocage avait déjà été évoqué par les syndicats plus tôt dans la semaine. Ils avaient souhaité « prendre le week-end pour reposer les esprits et les corps » et « pour recalibrer la mobilisation de la semaine prochaine », avait expliqué Maxime Buizard, un administrateur national des JA. À présent, le siège est acté.

La Coordination rurale du Lot-et-Garonne a, quant à elle, annoncé bloquer le marché de Rungis. Le siège pénalisera le commerce alimentaire dès lundi matin. « L’idée est qu’aucun camion ne puisse approvisionner la capitale et que, s’il le faut, on tienne aussi longtemps que nécessaire, pour que les pénuries puissent se faire sentir et que nous nous fassions entendre », a précisé l’administrateur national des Jeunes agriculteurs. Ce dernier a évoqué « une action dans la durée, au moins sur cinq jours, qui permettra de faire comprendre aux Parisiens qu’ils ont besoin des agriculteurs pour vivre ».

Climat social et Crise agricole : un mouvement qui peut s’élargir pour 70 % des Français

Climat social et Crise agricole : un mouvement qui peut s’élargir pour 70 % des Français

Un sondage Elabe pour BFM révèle que 87 % des Français approuvent le mouvement en cours en dépit de certaines contradictions entre les intérêts des uns et des autres. La preuve sans doute que l’opinion opère une sorte de transfert de mécontentement général sur l’action en cours. En effet, ils sont 70 % à considérer que le mouvement pourrait prendre une autre ampleur beaucoup plus générale. Les deux semaines qui viennent seront cruciales. En effet si la crise agricole devait se poursuivre avec de fortes manifestations partout certaines catégories pourraient être tentées d’utiliser la dégradation du climat social revendiqué à leur tour. Reste cependant que si le climat général est particulièrement dégradé, les intérêts sociaux sont parfois très divers voire contradictoires ( voir par exemple le relèvement des prix des produits agricoles dans la grande distribution par rapport à l’évolution du pouvoir d’achat des salariés).

En cause sans doute, le très mauvais climat qui règne en France sur un certain nombre de sujets notamment prioritaires comme le pouvoir d’achat, la santé, la sécurité ou encore l’école.

Personne ne peut lire dans le marc de café mais ce gouvernement a largement démontré depuis 2017 son manque de compétence et de légitimité. On a ainsi accumulé des crises stériles comme la réforme des retraites ou mouvement des gilets jaunes. Des crises qui pouvaient être évitées avec une concertation à temps avec les différents acteurs. Or Macron se caractérise par une transgression permanente des règles de concertation avec les organisations et organismes représentatifs y compris d’ailleurs le Parlement qu’il remplace par des structures bidons destinées à sa propre communication.

Certes le mouvement des agriculteurs est différent de celui des gilets jaunes mais il présente cependant des caractéristiques parfois communes. Ainsi ce mouvement est parti de la base et s’il s’étend dans toute la France c’est sur impulsion de cette base, aussi en raison de la de concurrence entre les organisations agricoles.

Le pouvoir ne s’est pas rendu compte du caractère particulièrement délétère en France qui se manifeste par un manque flagrant de compétence et d’autorité légitime. La crise éclate dans l’agriculture mais elle aurait pu commencer dans n’importe quel autre secteur. Notamment à propos du pouvoir d’achat massacré depuis deux ans et qui va encore subir les nombreuses augmentations décidées notamment par l’État début 2024.

Encore une fois si juridiquement le pouvoir macronien ne peut être contesté par contre politiquement il n’est plus légitime. Pire, Macon lui-même n’est pas seulement contesté il est détesté autant pour ses orientations que pour sa personnalité jupitérienne hors sol et méprisante.

Il est à prévoir qu’en la circonstance le pouvoir comme d’habitude va essayer de gagner du temps. Mais justement en tergiversant il va en perdre car plus le temps passe et plus la radicalisation se renforcera voire s’étalera.

Le mouvement agricole va continuer encore au moins une semaine

Le mouvement agricole va continuer encore au moins une semaine

En dépit des annonces du gouvernement, le mouvement agricole va se prolonger encore sans doute d’au moins d’une semaine. En cause , la nécessité d’approfondir certaines mesures et de les compléter. Aussi la concurrence entre les organisations syndicales agricoles qui d’une certaine manière ont été prises à revers par la base.

Ainsi la FNSEA et les Jeunes agriculteurs (JA), après avoir été surpris par les plus radicaux décident à leur tour de durcir en tout cas de prolonger le mouvement pour l’instant et ont pris « la décision de poursuivre cette mobilisation », a déclaré vendredi le président de la FNSEA Arnaud Rousseau sur TF1.

Pourtant, le Premier ministre Gabriel Attal a accédé à d’autres demandes des agriculteurs : indemnités gonflées pour les éleveurs touchés par la maladie des bovins MHE et sanctions lourdes contre trois industriels de l’agro-alimentaire ne respectant pas les lois Egalim sur les prix.

Sur certains points, comme sur le gazole non routier, des annonces « vont dans le bon sens ». Mais dans l’ensemble « elles ne répondent pas à la totalité des questions que nous nous posons », a estimé Arnaud Rousseau en citant notamment les problématiques liées à l’Ukraine, à la « surtransposition » en France des normes environnementales européennes et à la retraite des agriculteurs.

La poursuite de la mobilisation est « une décision difficile mais nécessaire », a déclaré Arnaud Rousseau.

Les dirigeants de la FNSEA qui cogèrent en fête agricole avec le gouvernement n’ont guère apprécié d’être ainsi débordés d’abord par la radicale organisation de la base et ensuite que la même base adhère pratiquement au plan présenté par le premier ministre même s’il y a ici ou là dans cette base encore des réticences vont durer quelques jours..

Compte tenu de cette situation le mouvement risque donc de se prolonger au moins encore pendant une semaine.

Social et Crise agricole : un mouvement qui peut s’étendre pour 70 % des Français

Social et Crise agricole : un mouvement qui peut s’étendre pour 70 % des Français

Un sondage Elabe pour BFM révèle que 87 % des Français approuvent le mouvement en cours en dépit de certaines contradictions entre les intérêts des uns et des autres. La preuve sans doute que l’opinion opère une sorte de transfert de mécontentement général sur l’action en cours. En effet, ils sont 70 % à considérer que le mouvement pourrait prendre une autre ampleur beaucoup plus générale.

En cause sans doute, le très mauvais climat qui règne en France sur un certain nombre de sujets notamment prioritaires comme le pouvoir d’achat, la santé, la sécurité ou encore l’école.

Personne ne peut lire dans le marc de café mais ce gouvernement a largement démontré depuis 2017 son manque de compétence et de légitimité. On a ainsi accumulé des crises stériles comme la réforme des retraites ou mouvement des gilets jaunes. Des crises qui pouvaient être évitées avec une concertation à temps avec les différents acteurs. Or Macron se caractérise par une transgression permanente des règles de concertation avec les organisations et organismes représentatifs y compris d’ailleurs le Parlement qu’il remplace par des structures bidons destinées à sa propre communication.

Certes le mouvement des agriculteurs est différent de celui des gilets jaunes mais il présente cependant des caractéristiques parfois communes. Ainsi ce mouvement est parti de la base et s’il s’étend dans toute la France c’est sur impulsion de cette base, aussi en raison de la de concurrence entre les organisations agricoles.

Le pouvoir ne s’est pas rendu compte du caractère particulièrement délétère en France qui se manifeste par un manque flagrant de compétence et d’autorité légitime. La crise éclate dans l’agriculture mais elle aurait pu commencer dans n’importe quel autre secteur. Notamment à propos du pouvoir d’achat massacré depuis deux ans et qui va encore subir les nombreuses augmentations décidées notamment par l’État début 2024.

Encore une fois si juridiquement le pouvoir macronien ne peut être contesté par contre politiquement il n’est plus légitime. Pire, Macon lui-même n’est pas seulement contesté il est détesté autant pour ses orientations que pour sa personnalité jupitérienne hors sol et méprisante.

Il est à prévoir qu’en la circonstance le pouvoir comme d’habitude va essayer de gagner du temps. Mais justement en tergiversant il va en perdre car plus le temps passe et plus la radicalisation se renforcera voire s’étalera.

Revenus Agriculteurs : L’activité agricole ne représente que 34 % des revenus

Revenus Agriculteurs : L’activité agricole ne représente que 34 % des revenus

par Sylvain Bersinger dans la « Tribune »

Les revenus agricoles ne représentent que 34% du total des revenus disponibles des ménages agricoles, les agriculteurs maintiennent donc leur niveau de vie grâce à leur conjoint salarié.

Depuis le choc inflationniste de 2021-2022, les prix de vente des agriculteurs suivent péniblement la hausse des coûts. L’inflation sur les achats des agriculteurs (engrais, carburant, matériel agricole par exemple, ne prend pas en compte les salaires, les impôts ou les aides) a dépassé 25% à la mi-2022 en glissement annuel (1), du fait de blocages sur les chaînes de valeur et de l’envolée des prix de l’énergie, notamment après le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Les prix de vente des agriculteurs (prix de production, c’est-à-dire « sortie de ferme ») ont connu une hausse d’ampleur similaire. Cependant, alors que l’inflation a ralenti tant sur les prix d’achat que sur les prix de vente, jusqu’à devenir négative depuis début 2023, les prix d’achat se sont retournés moins vite que les prix de vente, ce qui pénalise les agriculteurs.

Le niveau de vie médian des ménages agricoles (2) est à peu près équivalent à la moyenne nationale. En 2018, les ménages agricoles avaient un niveau de vie (revenu disponible pondéré par la taille du ménage) médian de 22.210 euros, contre 21.480 euros pour la médiane des ménages français (3).

Le niveau de vie des agriculteurs est plus inégalitaire que dans le reste de la population : l’écart entre les 10% des ménages les plus aisés et les 10% les plus modestes est un multiple de 4,7 chez les ménages agricoles, contre 3,4 pour la moyenne des ménages français.

Les agriculteurs sont moins touchés par la pauvreté que l’ensemble de la population française. En 2019, 6,1% des agriculteurs exploitants étaient en situation de pauvreté (taux de pauvreté en conditions de vie(4)), contre 11,7% des Français en moyenne. La proportion atteint 20,8% chez les employés.

La situation des ménages agricoles varie fortement selon le type d’exploitation et de culture. Les ménages agricoles appartenant à la catégorie « autre grande culture5» ont un niveau de vie 54% plus élevé que les éleveurs de viande bovine. D’une manière générale, la grande culture permet un niveau de vie significativement supérieur à l’élevage.

Origine des revenus des ménages agricoles : pas majoritairement liés à l’agriculture
En moyenne, seulement 34% des revenus disponibles des ménages agricoles proviennent de revenus directement tirés de l’agriculture (6). Dans les ménages agricoles, les revenus salariaux (ou indemnités chômage), généralement perçus par le conjoint d’un agriculteur, sont supérieurs aux revenus agricoles.
Ainsi, si les agriculteurs ont un niveau de vie comparable au reste de la population et sont moins touchés par la pauvreté, cela n’est pas dû à la prospérité de leur activité agricole mais plutôt au soutien financier que les agriculteurs perçoivent de leur conjoint ou des revenus annexes à l’exploitation agricole (deuxième emploi salarié, revenus du patrimoine par exemple).

_____

(1) Insee.
(2) Ménages dont au moins un membre est agriculteur ou agriculteur à la retraite.
(3) Insee.
(4) Un ménage est considéré comme pauvre en condition de vie s’il subit au moins 8 privations sur 27 types de privations identifiées (Insee).
(5) Territoires combinant céréales, plantes oléagineuses et protéagineuses, plantes sarclées ou spécialisées en culture de plantes sarclées, légumes frais.
(6) Calcul Asterès d’après Insee.
Sylvain Bersinger

Social-Crise agricole : un mouvement qui peut s’étendre pour 70 % des Français

Social-Crise agricole : un mouvement qui peut s’étendre pour 70 % des Français

Un sondage Elabe pour BFM révèle que 87 % des Français approuvent le mouvement en cours en dépit de certaines contradictions entre les intérêts des uns et des autres. La preuve sans doute que l’opinion opère une sorte de transfert de mécontentement général sur l’action en cours. En effet, ils sont 70 % à considérer que le mouvement pourrait prendre une autre ampleur beaucoup plus générale.

En cause sans doute, le très mauvais climat qui règne en France sur un certain nombre de sujets notamment prioritaires comme le pouvoir d’achat, la santé, la sécurité ou encore l’école.

Personne ne peut lire dans le marc de café mais ce gouvernement a largement démontré depuis 2017 son manque de compétence et de légitimité. On a ainsi accumulé des crises stériles comme la réforme des retraites ou mouvement des gilets jaunes. Des crises qui pouvaient être évitées avec une concertation à temps avec les différents acteurs. Or Macron se caractérise par une transgression permanente des règles de concertation avec les organisations et organismes représentatifs y compris d’ailleurs le Parlement qu’il remplace par des structures bidons destinées à sa propre communication.

Certes le mouvement des agriculteurs est différent de celui des gilets jaunes mais il présente cependant des caractéristiques parfois communes. Ainsi ce mouvement est parti de la base et s’il s’étend dans toute la France c’est sur impulsion de cette base, aussi en raison de la de concurrence entre les organisations agricoles.

Le pouvoir ne s’est pas rendu compte du caractère particulièrement délétère en France qui se manifeste par un manque flagrant de compétence et d’autorité légitime. La crise éclate dans l’agriculture mais elle aurait pu commencer dans n’importe quel autre secteur. Notamment à propos du pouvoir d’achat massacré depuis deux ans et qui va encore subir les nombreuses augmentations décidées notamment par l’État début 2024.

Encore une fois si juridiquement le pouvoir macronien ne peut être contesté par contre politiquement il n’est plus légitime. Pire, Macon lui-même n’est pas seulement contesté il est détesté autant pour ses orientations que pour sa personnalité jupitérienne hors sol et méprisante.

Il est à prévoir qu’en la circonstance le pouvoir comme d’habitude va essayer de gagner du temps. Mais justement en tergiversant il va en perdre car plus le temps passe et plus la radicalisation se renforcera voire s’étalera.

Crise agricole : un mouvement qui peut s’étendre pour 70 % des Français

Crise agricole : un mouvement qui peut s’étendre pour 70 % des Français

Un sondage Elabe pour BFM révèle que 87 % des Français approuvent le mouvement en cours en dépit de certaines contradictions entre les intérêts des uns et des autres. La preuve sans doute que l’opinion opère une sorte de transfert de mécontentement général sur l’action en cours. En effet, ils sont 70 % à considérer que le mouvement pourrait prendre une autre ampleur beaucoup plus générale.

En cause sans doute, le très mauvais climat qui règne en France sur un certain nombre de sujets notamment prioritaires comme le pouvoir d’achat, la santé, la sécurité ou encore l’école.

Personne ne peut lire dans le marc de café mais ce gouvernement a largement démontré depuis 2017 son manque de compétence et de légitimité. On a ainsi accumulé des crises stériles comme la réforme des retraites ou mouvement des gilets jaunes. Des crises qui pouvaient être évitées avec une concertation à temps avec les différents acteurs. Or Macron se caractérise par une transgression permanente des règles de concertation avec les organisations et organismes représentatifs y compris d’ailleurs le Parlement qu’il remplace par des structures bidons destinées à sa propre communication.

Certes le mouvement des agriculteurs est différent de celui des gilets jaunes mais il présente cependant des caractéristiques parfois communes. Ainsi ce mouvement est parti de la base et s’il s’étend dans toute la France c’est sur impulsion de cette base, aussi en raison de la de concurrence entre les organisations agricoles.

Le pouvoir ne s’est pas rendu compte du caractère particulièrement délétère en France qui se manifeste par un manque flagrant de compétence et d’autorité légitime. La crise éclate dans l’agriculture mais elle aurait pu commencer dans n’importe quel autre secteur. Notamment à propos du pouvoir d’achat massacré depuis deux ans et qui va encore subir les nombreuses augmentations décidées notamment par l’État début 2024.

Encore une fois si juridiquement le pouvoir macronien ne peut être contesté par contre politiquement il n’est plus légitime. Pire, Macon lui-même n’est pas seulement contesté il est détesté autant pour ses orientations que pour sa personnalité jupitérienne hors sol et méprisante.

Il est à prévoir qu’en la circonstance le pouvoir comme d’habitude va essayer de gagner du temps. Mais justement en tergiversant il va en perdre car plus le temps passe et plus la radicalisation se renforcera voire s’étalera.

Agriculteurs : L’activité agricole ne représente que 34 % des revenus

Agriculteurs : L’activité agricole ne représente que 34 % des revenus

par Sylvain Bersinger dans la « Tribune »

Les revenus agricoles ne représentent que 34% du total des revenus disponibles des ménages agricoles, les agriculteurs maintiennent donc leur niveau de vie grâce à leur conjoint salarié.

Depuis le choc inflationniste de 2021-2022, les prix de vente des agriculteurs suivent péniblement la hausse des coûts. L’inflation sur les achats des agriculteurs (engrais, carburant, matériel agricole par exemple, ne prend pas en compte les salaires, les impôts ou les aides) a dépassé 25% à la mi-2022 en glissement annuel (1), du fait de blocages sur les chaînes de valeur et de l’envolée des prix de l’énergie, notamment après le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Les prix de vente des agriculteurs (prix de production, c’est-à-dire « sortie de ferme ») ont connu une hausse d’ampleur similaire. Cependant, alors que l’inflation a ralenti tant sur les prix d’achat que sur les prix de vente, jusqu’à devenir négative depuis début 2023, les prix d’achat se sont retournés moins vite que les prix de vente, ce qui pénalise les agriculteurs.

Le niveau de vie médian des ménages agricoles (2) est à peu près équivalent à la moyenne nationale. En 2018, les ménages agricoles avaient un niveau de vie (revenu disponible pondéré par la taille du ménage) médian de 22.210 euros, contre 21.480 euros pour la médiane des ménages français (3).

Le niveau de vie des agriculteurs est plus inégalitaire que dans le reste de la population : l’écart entre les 10% des ménages les plus aisés et les 10% les plus modestes est un multiple de 4,7 chez les ménages agricoles, contre 3,4 pour la moyenne des ménages français.

Les agriculteurs sont moins touchés par la pauvreté que l’ensemble de la population française. En 2019, 6,1% des agriculteurs exploitants étaient en situation de pauvreté (taux de pauvreté en conditions de vie(4)), contre 11,7% des Français en moyenne. La proportion atteint 20,8% chez les employés.

La situation des ménages agricoles varie fortement selon le type d’exploitation et de culture. Les ménages agricoles appartenant à la catégorie « autre grande culture5» ont un niveau de vie 54% plus élevé que les éleveurs de viande bovine. D’une manière générale, la grande culture permet un niveau de vie significativement supérieur à l’élevage.

Origine des revenus des ménages agricoles : pas majoritairement liés à l’agriculture
En moyenne, seulement 34% des revenus disponibles des ménages agricoles proviennent de revenus directement tirés de l’agriculture (6). Dans les ménages agricoles, les revenus salariaux (ou indemnités chômage), généralement perçus par le conjoint d’un agriculteur, sont supérieurs aux revenus agricoles.
Ainsi, si les agriculteurs ont un niveau de vie comparable au reste de la population et sont moins touchés par la pauvreté, cela n’est pas dû à la prospérité de leur activité agricole mais plutôt au soutien financier que les agriculteurs perçoivent de leur conjoint ou des revenus annexes à l’exploitation agricole (deuxième emploi salarié, revenus du patrimoine par exemple).

_____

(1) Insee.
(2) Ménages dont au moins un membre est agriculteur ou agriculteur à la retraite.
(3) Insee.
(4) Un ménage est considéré comme pauvre en condition de vie s’il subit au moins 8 privations sur 27 types de privations identifiées (Insee).
(5) Territoires combinant céréales, plantes oléagineuses et protéagineuses, plantes sarclées ou spécialisées en culture de plantes sarclées, légumes frais.
(6) Calcul Asterès d’après Insee.
Sylvain Bersinger

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Commentaires
6
ABC à écrit le 24/01/2024 à 16:32
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Example type de tout ce qui est aujourd’hui haïssable pour une part grandissante de la population. Les économistes se sont régulièrement plantés sur tout à peine arrivent ils à prédire l’économie d’hier. Voilà un article simpliste rempli de statistiq…
Répondre
lachose à écrit le 24/01/2024 à 13:06
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Comme partout ,y compris chez les agriculteurs ,il y a le petit, le moyen et le gros .On apprends ce matin que le patron de la FNSEA voulait que ce blocage cesse le soir même ;ce sont des adhérents qui n’ont pas voulu stopper la manif.On peut rappele…
Répondre
henry à écrit le 24/01/2024 à 13:04
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Heureusement, nos braves agriculteurs ont leur petit potager, leur poulailler qui, l’un et l’autre, ne sont pas soumis à la litanie des conformités sensées nous éviter l’intoxication; mais ça ne suffit pas à sauver ceux qui ont le choix entre la cord…
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Crise agricole : pendant ce temps-là les députés discutent de l’IVG !

Crise agricole : pendant ce temps-là les députés discutent de l’IVG !

Alors que la crise agricole ne cesse de s’étendre dans le pays et menace peut-être même de le paralyser, à l’Assemblée nationale à la demande de macro on discute de l’intégration de l’IVG dans la constitution. En réalité ce n’est pas la question de l’IVG qui est en cause mais le faite que macro cherche désespérément n’importe quel sujet qui pourrait pourrait lui permettre d’afficher une majorité fictive.

La question est évidemment complètement surréaliste dans la mesure où aucune famille politique aucune organisation sociale représentative ne remet en cause l’IVG très largement soutenue dans la population.

Il est probable que le Sénat risque de se poser à la manipulation politique de macro considérant que la mesure n’est nullement nécessaire voir qu’elle n’a rien à faire dans la constitution.

Mouvement agricole : Des injonctions contradictoires ?

Mouvement agricole : Des injonctions contradictoires ?


Routes bloquées, appels médiatiques : alors que les agriculteurs poursuivaient, mardi 23 janvier, leurs actions pour obtenir des « mesures concrètes », après des discussions toujours dans l’impasse avec le gouvernement de Gabriel Attal, le sociologue des mondes agricoles François Purseigle, chercheur associé au Cevipof (Sciences Po Paris) et professeur à l’Ecole nationale supérieure agronomique de Toulouse, estime dans Le Monde que les paysans sont « victimes d’injonctions paradoxales incessantes ».


Comment expliquez-vous cette explosion de colère du monde agricole ?

C’est une colère latente depuis des mois, voire des années. L’Occitanie, où a démarré le mouvement, est une région confrontée à des crises économiques et sanitaires à répétition. Dans certaines zones, le sentiment de déclassement est fort, avec des revenus plus faibles que la moyenne nationale, ce qui complique le renouvellement des générations.

Les agriculteurs et viticulteurs sont en première ligne face au changement climatique et aux difficultés d’accès à l’eau, qui nourrissent des conflits d’usage. Et comme le reste de la profession, ils sont victimes d’injonctions paradoxales incessantes. En Occitanie, ils ont par exemple essayé de répondre aux attentes des consommateurs et sont devenus les premiers producteurs bio du pays. Mais avec l’inflation, ils voient les consommateurs s’en détourner pour acheter des produits non bio car moins chers.

Quels sont leurs autres motifs d’exaspération ?
Ils voient leurs voisins s’opposer à leurs projets d’outils mutualisés, comme des poulaillers partagés, alors qu’ils applaudissent l’ouverture d’un atelier ou d’une usine en zone rurale. Pour ensuite se précipiter chez Franprix acheter du poulet industriel.

Crise agricole : les 24 propositions de la FNSEA

Crise agricole : les 24 propositions de la FNSEA


Le document de la FNSEA document publié mercredi soir distingue les « premières mesures d’urgence » des « mesures législatives » à plus long terme. Les premières visent à répondre à quatre grandes doléances des agriculteurs : le prix payé pour leurs produits, la « surtransposition » des normes de l’Union européenne par la France, les « incohérences du Green Deal (Pacte vert européen, ndlr) et de la planification écologique » et le difficile renouvellement des générations.

Parmi les revendications à court terme les plus sensibles, le « rejet du plan Ecophyto ainsi qu’un moratoire sur les interdictions ». Le gouvernement français a en effet présenté fin octobre sa nouvelle stratégie de baisse de l’usage des pesticides, en indiquant vouloir les réduire de moitié en 2030 par rapport à la période 2015-2017 : une perspective rejetée par les agriculteurs qui estiment ne pas encore disposer d’alternatives suffisantes.

La Fnsea demande aussi l’« accélération des projets de stockage d’eau » : un objectif partagé par le ministère de l’Agriculture et l’Alimentation afin de faire face au dérèglement climatique, mais pointé du doigt par les écologistes, qui dénoncent une forme d’« accaparement » de l’eau par l’agro-industrie qui plus est pour l’exportation.

La Fnsea demande aussi le « refus » d’une cartographie « zones humides » présentée par le ministère de la transition écologique afin de les protéger, puisque selon le syndicat elle parvient à confisquer aux agriculteurs 30% de la surface agricole utile. Il exige encore le « rejet en bloc des zones de non traitement » : les distances minimales à respecter lors du traitement des parties aériennes des plantes aux abords des habitations, que les défenseurs de l’environnement et de la santé des riverains considèrent en revanche encore insuffisantes.

Vis-à-vis de l’Union européenne, la Fnsea demande au gouvernement d’« obtenir la dérogation sur les 4 % de jachères ». Il s’agit de convaincre Bruxelles de prolonger en 2024 une dérogation aux règles de la Politique agricole commune adoptée lors de l’éclatement de la guerre en Ukraine, permettant de mettre en culture les terres en jachère, qui représentent environ 4% des terres arables. Le syndicat insiste aussi pour que les élevages de porcs et de volailles ne soient plus soumis à de nouvelles contraintes dans le cadre du durcissement de la directive sur les émissions industrielles.
Un « refus clair des accords de libre échange », qui selon les agriculteurs permettent d’importer massivement dans l’Union européenne des denrées alimentaires soumises à des standards inférieurs à ceux imposés aux Etats membres, est également réclamé.

De nombreuses mesures « urgentes » concernent enfin le paiement rapide de subventions au titre de la PAC encore non réglées, ainsi que des indemnisations promises par l’Etat pour aider les agriculteurs victimes de catastrophes naturelles (inondations) ou d’épidémies vétérinaires (grippe aviaire, maladie hémorragique épizootique). La Fnsea demande aussi d’aider particulièrement les secteurs les plus en crise : la viticulture, l’agriculture biologique, l’élevage.

Quant aux « mesures législatives » demandées, elles tournent autour de la « simplification » et de la « compétitivité ». La Fnsea propose de « limiter les recours et les durées d’instruction » contre les projets agricoles, et de « désarmer les agents de l’ONB (Office français de la biodiversité, ndlr) », qui selon le syndicat devrait être mis « sous l’autorité des préfets ». Elle demande aussi que l’Anses (Agence nationale sécurité sanitaire alimentaire nationale) soit placée « sous l’autorité politique ».

L’organisation voudrait enfin une remise en cause du principe de non-régression du droit de l’environnement. Inclus dans le code de l’environnement, il prévoit que la protection de l’environnement ne peut faire l’objet que d’une amélioration constante, compte tenu des connaissances scientifiques. Il s’impose aujourd’hui au pouvoir réglementaire.

Politique-Crise agricole : le retour des bonnets rouges ?

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Cette fois il est vraisemblable que le bla-bla habituel de Macron ne pourra calmer la colère des agriculteurs. En effet,  le mouvement est parti de la base et connaît une dynamique certaine au point que la puissante FNSEA tente de reprendre le mouvement en main à la fois pour obtenir satisfaction mais aussi pour éviter des dérives. Le risque en effet c’est que les bonnets rouges ( qu’on avait connu un temps en Bretagne) imitent  d’une certaine manière les gilets jaunes.

Les facteurs de mécontentement sont multiples et divers selon les activités. Il y a des facteurs économiques avec le renchérissement de nombre d’intrants ( achat de matériel et Fournitures). À l’inverse des prix de vente insuffisants pour couvrir les coûts mais aussi surtout des inquiétudes fortes sur l’avenir. Sur nombre de produits agricoles, la France ne cesse de régresser plus de la moitié des fruits et légumes proviennent de l’étranger, il en est de même pour certaines viandes comme les poulets. Autant de produits venus de l’extérieur qui n’ont pas à subir la même contrainte environnementale et sanitaire qu’en Europe et en France en particulier.

À la pression environnementale et à la complexification des procédures s’ajoutent l’interrogation sur le devenir même de la profession non seulement maltraitée économiquement mais aussi mal considérée par les écolos bobos.

C’est une sorte de course de vitesse qui s’engage entre l’amplification du mouvement de protestation et l’action du gouvernement. Le gouvernement devra agir vite, fort est concrètement avant que le mouvement ne devienne impossible à gérer. Bref le risque et qui émerge un mouvement concernant les agriculteurs voire le monde rural tout entier.

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