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Un « Varenne » agricole de l’eau

Un « Varenne » agricole de l’eau

 

 

En cette période pré électorale, les annonces  de transformations sociétales se multiplient et le ministre de l’agriculture lance l’idée dans une tribune au JDD d’ un grand débat agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique

 

Tribune

 

« L’épisode de gel que notre pays vient de connaître est bien la pire catastrophe agronomique du début du XXIe siècle. En quelques jours, plusieurs centaines de milliers d’hectares de vergers, de vignes ou encore de betteraves sont partis en fumée.

Si le gel est invisible, le résultat est le même qu’un incendie. Malgré le combat acharné de nos agriculteurs, des nuits durant, la violence de la nature a été trop forte. Les agriculteurs sont ces entrepreneurs du Vivant qui nourrissent le peuple de France. Ils sont témoins du changement climatique depuis bien longtemps. Ils savent affronter cette complexité, mais parfois celle-ci ne pardonne pas.

A ces entrepreneurs du Vivant qui nous nourrissent, nous devons d’abord la solidarité nationale. Cette même solidarité dont ils font preuve pour nous nourrir sans ménager leur peine. C’est le sens des annonces du gouvernement, à hauteur d’un milliard d’euros. Il en va aussi de notre souveraineté agricole. Il n’y a pas de pays fort sans une agriculture forte. Et, évidemment, il n’y a pas d’agriculture sans agriculteurs. Alors qu’ils ont le genou à terre, nous devons les aider à se relever.

A ces entrepreneurs du Vivant, nous devons surtout un projet agricole national. Or, trop souvent, les débats sur l’agriculture se perdent dans le détail et oublient l’essentiel.

Revenir à l’essentiel, c’est affronter la complexité de la nature avec des idées simples. Jamais simplistes. Arrêtons d’opposer agriculture et environnement. Cela ne fait aucun sens.

Revenir à l’essentiel, c’est consolider notre agriculture dans ce qui fait sa force et sa singularité : la qualité. Cette qualité doit être accompagnée. C’est l’objet du plan France Relance et de la future PAC en cours de discussion. Cette qualité, elle doit surtout être rémunérée à sa juste valeur. Ce sera l’objet d’une proposition de loi débattue à l’Assemblée à partir de juin.

Revenir à l’essentiel, c’est croire en la science et en la raison pour adapter nos cultures aux effets du changement climatique. L’exemple le plus criant est celui de la sélection variétale. Nous sommes aujourd’hui capables de produire des plantes qui peuvent mieux résister au stress hydrique. Nous devons regarder ces technologies en dépassant les dogmes, en pesant ce qu’elles peuvent nous apporter et les risques qu’elles sont susceptibles de présenter. Ayons le courage de remettre cette raison scientifique de manière apaisée dans le débat.

Revenir à l’essentiel, c’est aussi appréhender la question de l’eau en sortant des postures. L’eau est une ressource rare ; elle doit être préservée et protégée. Les règles en la matière n’ont cessé d’augmenter ces dernières années. Mais au même moment, l’aménagement hydraulique est trop souvent freiné. Depuis que l’homme est sédentaire, les conflits d’usage de l’eau existent. Il faut évidemment les résoudre dans la concertation, sans que celle-ci ne dure dix ans comme cela reste trop souvent le cas.

Revenir à l’essentiel, c’est reconnaître à l’agriculture un des rôles majeurs qu’elle a pour l’humanité, au-delà de la nourrir. Peu savent que, sur Terre, le sol capte beaucoup plus de carbone que les arbres. On doit donc favoriser cette agriculture, comme l’agriculture de conservation, qui préserve ce carbone dans nos sols.

Revenir à l’essentiel, c’est in fine se battre pour la souveraineté de notre agriculture. Ce sera tout l’objet du ‘Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique’ que le président de la République a demandé d’organiser avant l’été. »

Agriculture et gel : régime de calamité agricole activé

Agriculture et gel : régime de calamité agricole activé

Le  gel de ces derniers jours a provoqué de très graves dégâts dans l’agriculture en particulier dans l’activité viticole mais aussi arboricole. Le gouvernement va déclencher le régime de calamité.

 

Julien Denormandie a promis la pleine mobilisation des assureurs et des banquiers pour accompagner les exploitants touchés. «On est aujourd’hui face à une situation qui est tout à fait exceptionnelle, qui est particulièrement difficile, qui touche un grand nombre de cultures, la viticulture bien sûr, l’arboriculture, mais aussi les grandes cultures comme celles de la betterave, du colza», a énuméré le ministre, évoquant une «violence assez inédite».

 

«On est en train de faire l’évaluation chiffrée, ce qu’on constate c’est qu’énormément de régions sont aujourd’hui impactées, que ce soit au nord de l’île de France jusqu’au sud-est et une partie du centre du pays», a-t-il dit.

 

«Les dernières nuits marquées par une chute historique des températures et des gelées destructrices viennent de mettre un coup d’arrêt à la floraison et menacent fortement plusieurs filières de production agricole», a souligné jeudi le syndicat agricole majoritaire FNSEA, dans un communiqué.

 

Vignes, arbres fruitiers mais aussi colza ou légumes de plein champ… un grand nombre de cultures sont potentiellement atteintes sur un large secteur allant du nord de la France à la vallée du Rhône, en passant par le Bordelais. «Dans de nombreuses régions, du nord au sud et de l’est à l’ouest, les dégâts sont impressionnants chez les viticulteurs et chez les arboriculteurs. La détresse est grande aussi dans le monde des grandes cultures! Les impacts sur le colza, en pleine floraison, sont dramatiques, comme sur les semis de betteraves: de très nombreux planteurs vont devoir ressemer plus de la moitié de leur surface», insiste la FNSEA.

 

Vendredi, selon Météo France, il fera encore froid au petit matin dans les terres au nord de la Loire, sur un grand quart nord-est, dans le Massif central et à l’intérieur de la Provence, avec des gelées fréquentes atteignant localement -4 à -2 degrés sur le Grand Est. Les agriculteurs redoutent la survenue d’un nouvel épisode de gel, possiblement en début de semaine prochaine.

« Climat : une responsabilité collective » (Dominique Lefebvre, Crédit Agricole)

« Climat : une responsabilité collective » (Dominique Lefebvre, Crédit Agricole)

Dominique Lefebvre, président du conseil d’administration de Crédit Agricole SA, structure faitière cotée du groupe mutualiste, tire les premiers enseignements de la crise sanitaire sur sa politique sociale et environnementale et souligne les nouveaux enjeux, notamment sur la biodiversité.

LA TRIBUNE – Pensez-vous que la crise sanitaire va changer votre façon d’exercer le métier de banquier ?

 DOMINIQUE LEFEBVRE - Cette crise dure déjà depuis longtemps et nous avons donc moins de chance de retomber sur les traces que nous avions laissé avant la pandémie. Je ne parle pas uniquement du télétravail, mais bien d’un impact sur l’ensemble de l’organisation et des relations au sein du groupe. Autre point fondamental, l’importance de l’humain dans la relation client, surtout dans des situations imprévues. Cela renforce notre conviction que l’humain ajoute beaucoup à tout ce que le digital peut apporter. Enfin, cette crise a mis en lumière la responsabilité collective de notre société. C’est bien sûr plus difficile à appréhender et cela suscite de nombreux débats. Ce qui est certain, c’est que cette crise a permis une prise de conscience très forte sur les enjeux climatiques et sur la société dans laquelle nous voulons vivre. En cela, il y aura bien un « avant » et un « après » Covid.

Cette crise va-t-elle influer sur votre plan climat, que vous avez présenté en juin 2019 ?

Le changer, non. Mais l’accélérer, certainement. Désormais, ce sont nos clients qui nous le demandent, et plus seulement les ONG en assemblée générale. Nous avons également une forte attente de nos salariés, notamment les plus jeunes qui manifestent de nouvelles exigences pour l’entreprise dans laquelle ils souhaitent travailler. C’est un terrain complètement nouveau. C’est l’affaire de tous ! C’est très stimulant que tout le monde s’interroge sur cette responsabilité collective.

Vous comptez aller plus vite sur votre calendrier de sortie de la filière charbon ?

Il ne faut pas nous faire le procès que nous n’allons pas assez vite sur le charbon. La réalité est que le Crédit Agricole est le reflet de l’économie du pays. Notre responsabilité est certes d’agir, soit par les financements, soit par les investissements, et peut être plus encore par le dialogue avec nos clients, mais la responsabilité incombe à toute la société. Et si nous avons une économie qui continue d’être sur une trajectoire d’une augmentation de quatre degrés de la température moyenne, il sera difficile pour nous de s’y extraire. Nous sommes bien tous dans une dynamique collective.

Cette pandémie a-t-elle remis sur le devant de la scène la question de la biodiversité ?

Le GIEC attribue une responsabilité importante du changement climatique sur la dégradation de la biodiversité. Les deux sujets sont donc étroitement liés. En tant qu’agriculteur, j’ai pu assister à l’effondrement de la biodiversité ces vingt dernières années, avec la baisse du nombre d’oiseaux et d’insectes, et des changements d’espèces. Or, les agriculteurs ont besoin de la biodiversité, qui est notre meilleure alliée pour nos exploitations, notamment pour réguler les ravageurs. La biodiversité reste cependant un sujet mal maîtrisé. Nous avons lancé une étude en partenariat avec le Muséum national d’Histoire naturelle pour mieux qualifier les ressorts de la biodiversité dans les espaces ruraux. Après près d’un siècle d’amélioration des cultures, nous avons toujours énormément de retards à combler sur cette question de la biodiversité.

Quel rôle doit avoir le Crédit Agricole pour accompagner le secteur agricole dans sa transition énergétique ?

Nous pouvons inciter nos clients à mieux prendre en compte la nouvelle demande sociétale qui est désormais adressée à l’agriculture. Le secteur est clairement à un nouveau tournant. Il a réussi à nourrir la population, puis à exporter. Aujourd’hui, la société a de nouvelles exigences : certains veulent des produits bio, beaucoup souhaitent des produits locaux et tous aspirent à des produits de qualité à des prix compétitifs. Ce qui renvoie au débat sur l’alimentation des plus modestes, qui représente toujours le principal défi de l’agriculture française. C’est forcément un long processus et le Crédit Agricole doit accompagner sur la durée les exploitations pour leur permettre de se développer dans un environnement et un marché qui n’existaient pas il y a 20 ans. Nous mettons ainsi en place toute une batterie d’outils, de diagnostics et de financements spécifiques. Mais nous ne souhaitons pas pour autant nous inscrire dans une attitude péremptoire et dans l’exclusion. Nous finançons les projets de méthanisation mais sous la condition qu’ils soient acceptés par les autorités locales et le voisinage.

Pourquoi, selon vous, le secteur bancaire est relativement mal noté par les agences de notation sociale ?

Les banques financent l’économie et l’économie n’est pas encore décarbonée. Peut-être aussi existe-t-il un déficit d’explications vis-à-vis des agences de notation sociale. Dans le cas du Crédit Agricole, qui est un groupe mutualiste, présidé par un agriculteur, nous avons une gouvernance qui intègre les acteurs de la société dans nos structures de décisions. Ce sont ces ressorts internes, presque intimes, qui nous permettent d’être des témoins en prise directe avec ce qui se passe sur le terrain, et ce au plus haut niveau du Crédit Agricole. Mais la spécificité mutualiste n’est pas encore réellement perçue en France, et encore moins en Europe, comme une véritable implication dans la gouvernance.

Le Crédit Agricole s’est doté en 2019 d’une « raison d’être ». Comptez-vous adopter le statut d’entreprise à mission prévue par la loi Pacte ?

Cette question n’a pas été abordée en interne. A titre personnel, je m’interroge sur ce statut qui ne doit pas nous entraîner au-delà de ce que nous souhaitons faire, ni laisser au second plan les autres critères de performances. Si nous arrivons à faire vivre notre raison d’être qui est d’agir chaque jour dans l’intérêt de nos clients et de la société, ce sera déjà une grande réussite.

La filiale bancaire LCL vient d’annoncer un plan de réduction du nombre de ses agences bancaires. Quelle est la stratégie dans ce domaine du Crédit Agricole ?

Tout le monde est persuadé qu’il existe un lien entre le coût d’exploitation et la taille du réseau d’agences. Ce n’est pas complètement faux mais ce n’est pas surtout complètement vrai ! Nous en faisons la démonstration depuis plus de 20 an avec un coefficient d’exploitation parmi les plus bas du marché et un réseau parmi les plus denses en France. Ce qui ne nous empêche pas d’adapter en permanence notre dispositif aux attentes. Mais l’important n’est pas tant le nombre d’agence que le nombre de conseillers que nous mettons en face de nos clients. Quitte à les regrouper dans des agences de taille plus importante car il devient de plus en plus difficile, compte tenu d’une offre de services de plus en plus étendue, de maintenir des petites agences de 2 ou 3 collaborateurs.

Le Crédit Agricole trouve-t-il toujours un intérêt à avoir une structure cotée alors que les banques sont désormais valorisées bien en dessous de leur actif net ?

L’exigence en capitaux des établissements de crédit est effectivement adverse à leur valorisation en Bourse. Cela étant dit, la cotation offre toujours, à nos yeux, plusieurs avantages. Elle nous laisse tout d’abord la possibilité de faire appel au marché, notamment pour des opérations de croissance externe. C’est ainsi que nous avons pu acheter le Crédit Lyonnais. Ensuite, la cotation nous permet de nous « challenger » en permanence au marché et nous oblige, même si l’exercice peut paraître très contraignant, à expliquer et à défendre notre stratégie. Enfin, dans notre modèle, la structure cotée Crédit Agricole SA, n’a pas besoin d’être « alourdie » en capitaux car l’essentiel du capital excédentaire du groupe se situe au niveau des Caisses régionales. Les actionnaires de Crédit Agricole SA n’achètent pas du capital mais bien de la rentabilité.

« Une politique agricole qui mène aux suicides »

« Une politique agricole qui mène aux  suicides »

Jean-François Bouchevreau, président de Solidarité Paysans, et le philosophe Marc Crépon, appellent, dans une tribune au « Monde », à agir sur les causes de la crise agricole

 

 

 

Tribune.

 

 

En France, en 2015, il y a eu 605 suicides dans le monde agricole : 233 salariées et salariés, et 372 agriculteurs et agricultrices ont mis fin à leurs jours sans réaction à la hauteur des enjeux. Des chiffres qui montrent l’impasse du modèle de développement agricole industriel.

Nous qui accompagnons et défendons au quotidien des agriculteurs en difficulté, nous affirmons que ces paysannes et paysans ne sont pas des statistiques. Derrière chaque suicide, c’est une personne qui souffre et a perdu tout espoir. C’est une famille dont la vie est brisée, des enfants dont un des parents est parti pour toujours. Ces souffrances sont l’effet d’une violence insupportable faite aux paysannes et aux paysans que nous dénonçons.

Depuis 2019, avec l’immense succès du film Au nom de la terre, d’Edouard Bergeon, et la médiatisation du sujet, les politiques commencent à s’intéresser au suicide des paysans. Une mission parlementaire sur les difficultés en agriculture et la prévention du suicide a été confiée par le premier ministre au député Olivier Damaisin, qui a présenté son rapport en décembre 2020.

Ce rapport ne parle que de repérage, fichage, mentorat, communication, ignorant totalement les hommes, les femmes qui devraient être au centre d’un tel travail. A aucun moment il ne se questionne sur les causes de ce mal-être, contrairement aux sénateurs, Françoise Férat et Henri Cabanel, qui ont présenté le 17 mars, 64 recommandations, appelant l’Etat à se mobiliser, notamment sur la question cruciale de la faiblesse des revenus des agriculteurs.

Il faut revenir au sortir de la seconde guerre mondiale, et des lois d’orientation agricole de 1960-1962, pour comprendre les responsabilités. Le pouvoir politique et ce que l’on appelait alors « la profession » (c’est-à-dire les organisations agricoles institutionnelles : syndicalisme majoritaire, coopération, mutualité sociale agricole et chambres d’agriculture) se sont mis d’accord sur la « modernisation de l’agriculture » ; « la profession » gérant le développement agricole, en accord avec le pouvoir politique.

En 1955, il y avait 2 307 000 exploitations agricolesen 2013 il en restait 451 606, soit une disparition de 1 855 394 exploitations. C’est un autre résultat de cette politique agricole cogérée, de concentration des moyens de production, de l’endettement, de la surcharge de travail, qui a installé le modèle industriel pour lequel l’emploi paysan est toujours la variable d’ajustement au fil des crises.

 

 

L’avenir agricole en question (Sébastien Abis)

L’avenir agricole en question (Sébastien Abis)

 

 

Sébastien Abis est directeur du Club Déméter et chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). Il est aussi codirecteur de l’ouvrage annuel Le Déméter, qui explore les grandes thématiques agroalimentaires mondiales, dont la prochaine édition est prévue en février. Il propose, avec la série Le dessous des tables​, une prise de hauteur sur les défis agricoles et alimentaires. Il vient de publier une Géopolitique de l’Agriculture (Ed. Eyrolles). Chronique dans l’Opinion.

L’année 2020, pourtant si exceptionnelle, n’a pas eu d’impact sur la performance structurelle que la France réalise en matière d’exportations agricoles et agroalimentaires. A 62 milliards d’euros, elles représentent 15% du total des exportations nationales.

Ce résultat agricole et alimentaire ne cesse de progresser depuis vingt ans. En 2000, les exportations du secteur représentaient 10 % de notre commerce extérieur. C’était 12 % en 2010, année où le montant dépassait pour la première fois la barre des 50 milliards d’euros. Il n’a plus jamais été en dessous depuis. La dynamique s’explique par la hausse des volumes, mais aussi par le renchérissement du prix de certains produits depuis le début de ce siècle.

Le marché mondial a faim : la planète compte deux milliards d’habitants de plus qu’au début de ce nouveau millénaire. Avec au passage une croissance significative de la taille des classes moyennes mondiales, notamment asiatiques, qui réclament des quantités, mais aussi de la qualité pour leur consommation alimentaire. Des vents porteurs pour la France agricole et agroalimentaire qui bénéficie d’une image d’excellence à l’étranger.

« Au niveau géographique, l’année 2020 ressemble aussi aux tendances lourdes de ces dernières années : 53 % des exportations se font à destination d’Etats membres de l’Union européenne »

Vins et spiritueux. En 2020, le montant des exportations agricoles et agroalimentaires, 62 milliards, dépasse de loin celui enregistré par l’automobile (40 milliards), l’aéronautique ou la pharmacie (35 milliards d’euros chacun). La ventilation est assez fidèlement polarisée sur les produits et pays clefs du commerce agricole et agroalimentaire de la France. Les boissons (vins et spiritueux) assurent le quart de ces exportations. Arrivent ensuite les céréales, brutes et transformées, qui représentent 17 %. Le lait et les produits laitiers pèsent 10 %, suivis du segment fruits et légumes qui compte pour 9 % (en intégrant les produits transformés). Parmi les autres principaux secteurs, les viandes et abats (5 %), les huiles et oléagineux (3 %) et le sucre (3 %). Nous pourrions aussi mentionner le cas spécifique de filières moins dominantes, comme les semences (1,5%) qui confèrent un poids stratégique à la France, leader mondial à l’export sur ce segment. Tous ces produits tirent depuis deux décennies la performance agricole et agroalimentaire du pays à l’international.

Au niveau géographique, l’année 2020 ressemble aussi aux tendances lourdes de ces dernières années : 53 % des exportations se font à destination d’Etats membres de l’Union européenne (UE). Cinq d’entre eux assurent la moitié de ces flux : Allemagne (11 %), Belgique (10 %), Italie (8 %), Espagne (8 %) et Pays-Bas (6 %). Hors UE, la France exporte principalement au Royaume-Uni (9 %), aux Etats-Unis (7 %), en Chine (5 %). Dans le top 15 des destinations françaises figurent sept Etats membres de l’UE et neuf pays européens, ce qui révèle l’importance des marchés extra-communautaires. Il faut également noter les éléments suivants : l’Afrique dans son ensemble pèse 6 % (plus que la Chine…), le Moyen-Orient 3% et la Russie 0,5% seulement.

«I l faut souligner que la France, au niveau mondial, est passé du deuxième au septième rang des pays exportateurs agricoles et agroalimentaires entre le début des années 1990 et 2020. Notre part de marché, sur cette période, s’est affaissée, passant de 9 % à 3 % »

Pénurie de main-d’œuvre. Revenons sur ce chiffre de 62 milliards d’exportations pour 2020. Un quart provient des produits agricoles. Avec près de 47 milliards d’euros, l’agroalimentaire domine largement. C’est le premier secteur industriel de France : il représente 20% de son tissu économique et emploie directement un demi-million de personnes. A l’heure où l’on parle de réindustrialisation du pays, il serait opportun de maintenir les secteurs déjà dynamiques. Or, l’agroi-ndustrie est menacée de pénurie de main-d’œuvre : 30 000 emplois seraient actuellement non pourvus. Le travail en usine, en milieu rural et dans l’industrie agroalimentaire n’attire que très peu. Et pourtant les conditions s’y améliorent et l’on devrait revaloriser tous ces métiers productifs dès le plus jeune âge. Si la France entend créer de l’emploi dans des zones rurales et dans l’industrie, elle aura besoin de compétences et de nouveaux talents au service de cette souveraineté productive et de circuits courts solides dans la durée.

Si ces chiffres doivent être appréciés à la hauteur de ce qu’ils génèrent en termes d’économie, d’emploi et de rayonnement, il faut les remettre en perspective. D’abord, la France importe aussi des produits agricoles et agroalimentaires. Le montant a doublé en deux décennies, atteignant 56 milliards en 2020, soit 11 % du total des importations françaises. Dans ces achats, 80% sont de l’agroalimentaire (produits de la mer, produits à base de viande ou de fruits et légumes, chocolats et confiseries, etc.) et 85% des protéines aquatiques consommées proviennent de l’importation. Le développement de l’aquaculture peut être l’un des axes phares dans la stratégie de reconquête de souveraineté alimentaire pour les secteurs où la France est réellement fragile.

Certes, la France dispose d’une balance commerciale excédentaire en agriculture et dans l’agroalimentaire, mais ce solde de 6 milliards d’euros en 2020 est le plus faible enregistré depuis le début du millénaire. La plupart des années ont connu un excédent supérieur à 10 milliards, avec même en 2012 un pic à 13 milliards. Nous observons une érosion de cette balance commerciale depuis 2016. La France perd surtout en compétitivité sur les marchés communautaires alors qu’elle progresse sur le grand large. Nous sommes le premier exportateur agricole et agroalimentaire européen vers les pays tiers, mais le troisième vers les pays membres de l’UE. Néanmoins, il faut souligner que la France, au niveau mondial, est passé du deuxième au septième rang des pays exportateurs agricoles et agroalimentaires entre le début des années 1990 et 2020. Notre part de marché, sur cette période, s’est affaissée, passant de 9 % à 3 %.

« Comment éviter que la mise en place de mécanismes d’ajustement carbone aux frontières, prévus par l’UE, ne provoque des mesures en miroir de la part de pays qui feraient alors le choix de ne plus s’approvisionner en Europe? »

Filières vulnérables. A l’heure où la crise Covid recentralise l’agriculture et l’alimentation parmi les secteurs stratégiques à soutenir, pour qu’ils puissent être performants avec constance tant ils déterminent la sécurité collective d’une nation, il apparaît sans doute nécessaire de réfléchir à ces chiffres du commerce. La France peut-elle réduire certaines importations, relocaliser quelques productions, agricole ou de transformation, et si oui comment faire en sorte qu’une ardeur joyeuse s’en dégage ? Autrement dit, comment garantir des revenus aux agriculteurs de certaines filières vulnérables vis-à-vis de concurrence étrangère et comment faire en sorte que les consommateurs consentent (ou puissent) à payer plus cher leur nourriture ?

Cela pose aussi la question des ressources : financières pour investir dans l’innovation, le développement industriel et les transitions de pratiques ; humaines pour avoir des personnes qui travaillent dans un secteur aujourd’hui peu attractif. En outre, comment éviter que la mise en place de mécanismes d’ajustement carbone aux frontières, prévus par l’UE, ne provoque des mesures en miroir de la part de pays qui feraient alors le choix de ne plus s’approvisionner en Europe ? Un débat difficile, dans lequel il semble toutefois indispensable d’inclure une réflexion économique et géopolitique, puisque l’exportation agricole et agroalimentaire fait aussi partie des atouts de l’Europe et de la France pour créer de la valeur sur le continent, exister dans la mondialisation et contribuer aux besoins de certaines régions. A moins que l’on décrète que notre seul horizon doive être celui du marché communautaire ? Espérons alors que l’UE ne se délite pas à son tour et préparons-nous à un monde encore plus instable et moins solidaire.

Crise climatique : changer de modèle agricole

Crise climatique : changer de modèle agricole 


Le développement de l’agroécologie paysanne et de la permaculture pourrait permettre d’amortir les conséquences du changement climatique et de déployer en France une agriculture durable et résiliente, affirme, dans une tribune au « Monde », Olivier Hébrard, de l’association Terre & Humanisme. Un article intéressant mais qu’il convient de relativiser car les modalités d’exploitation des sols ont déjà évolué avec notamment moins en moins  de labours profonds et  moins de traitements chimiques. Certes,  il reste encore beaucoup à faire mais l’action ne peut s’inscrire que dans le temps pour transformer à la fois l’offre mais aussi la demande. Et de ce point de vue les consommateurs ont aussi une grande responsabilité.

 

Année après année, la fréquence et la sévérité des sécheresses progressent sur nos territoires, conséquences des changements climatiques en cours. En première ligne, le monde agricole souffre tout particulièrement de la récurrence des températures extrêmes, de leur persistance et des longues périodes sans pluie.

Le modèle agricole français actuel reste largement dominé par l’agriculture dite conventionnelle, reposant en partie sur la chimie et bien trop souvent sur une mauvaise gestion des sols, de la biodiversité et de l’eau. Là où ce modèle parvenait à franchir tant bien que mal les sécheresses estivales il y a encore quelques dizaines d’années, avec leur récurrence et leur persistance, il montre à présent clairement ses limites.

Les sols travaillés en profondeur, les engrais minéraux et les pesticides chimiques sont autant de facteurs qui, année après année, fragilisent les sols et leur enlèvent leur aptitude à retenir et stocker les eaux en période de pluies, puis en période sèche, à les redistribuer progressivement aux plantes, aux aquifères profonds, aux sources et aux cours d’eau.

Ainsi, lors des principaux événements pluvieux, ces sols dégradés génèrent plus facilement des crues. A l’inverse, n’ayant pas pu correctement retenir et stocker les eaux lors des périodes de pluies, ils nécessitent alors rapidement une irrigation conséquente. De surcroît, les prélèvements d’eau agricole s’effectuent souvent dans des nappes et des cours d’eau eux-mêmes mal rechargés pendant les périodes hivernales en raison de cette mauvaise gestion globale des sols, ce qui ne fait qu’accentuer leurs faibles niveaux d’étiage.

C’est notamment dans ce contexte global que les demandes de création de retenues d’eau se multiplient. Si parfois elles s’avèrent fondées et légitimes, bien souvent elles visent à répondre aux besoins en eau d’un système agricole devenu aujourd’hui obsolète. L’arrosage massif de grandes surfaces de maïs, destinées à alimenter du bétail qui, normalement, devrait se nourrir à l’herbe, en est un exemple criant. Le projet de barrage de Sivens, dans le Tarn, est un des cas les plus médiatisés de débats portant sur les liens entre ressource en eau et choix du modèle agricole global.

A la lumière des erreurs passées et actuelles, nous savons aujourd’hui que d’autres modèles agricoles et alimentaires sont possibles, mais aussi que le consommateur, qui se trouve en bout de chaîne, représente un vrai levier. Si celui-ci choisit par exemple de consommer moins de viande mais de meilleure qualité, telle que celle issue de vaches nourries à l’herbe et certifiées en agriculture biologique, et dans la mesure du possible selon un approvisionnement en circuits courts, les effets positifs sur les milieux seront notables.

Climat, sécheresse: changer de modèle agricole

Climat, sécheresse: changer de modèle agricole 


Le développement de l’agroécologie paysanne et de la permaculture pourrait permettre d’amortir les conséquences du changement climatique et de déployer en France une agriculture durable et résiliente, affirme, dans une tribune au « Monde », Olivier Hébrard, de l’association Terre & Humanisme.

Année après année, la fréquence et la sévérité des sécheresses progressent sur nos territoires, conséquences des changements climatiques en cours. En première ligne, le monde agricole souffre tout particulièrement de la récurrence des températures extrêmes, de leur persistance et des longues périodes sans pluie.

Le modèle agricole français actuel reste largement dominé par l’agriculture dite conventionnelle, reposant en partie sur la chimie et bien trop souvent sur une mauvaise gestion des sols, de la biodiversité et de l’eau. Là où ce modèle parvenait à franchir tant bien que mal les sécheresses estivales il y a encore quelques dizaines d’années, avec leur récurrence et leur persistance, il montre à présent clairement ses limites.

Les sols travaillés en profondeur, les engrais minéraux et les pesticides chimiques sont autant de facteurs qui, année après année, fragilisent les sols et leur enlèvent leur aptitude à retenir et stocker les eaux en période de pluies, puis en période sèche, à les redistribuer progressivement aux plantes, aux aquifères profonds, aux sources et aux cours d’eau.

Ainsi, lors des principaux événements pluvieux, ces sols dégradés génèrent plus facilement des crues. A l’inverse, n’ayant pas pu correctement retenir et stocker les eaux lors des périodes de pluies, ils nécessitent alors rapidement une irrigation conséquente. De surcroît, les prélèvements d’eau agricole s’effectuent souvent dans des nappes et des cours d’eau eux-mêmes mal rechargés pendant les périodes hivernales en raison de cette mauvaise gestion globale des sols, ce qui ne fait qu’accentuer leurs faibles niveaux d’étiage.

C’est notamment dans ce contexte global que les demandes de création de retenues d’eau se multiplient. Si parfois elles s’avèrent fondées et légitimes, bien souvent elles visent à répondre aux besoins en eau d’un système agricole devenu aujourd’hui obsolète. L’arrosage massif de grandes surfaces de maïs, destinées à alimenter du bétail qui, normalement, devrait se nourrir à l’herbe, en est un exemple criant. Le projet de barrage de Sivens, dans le Tarn, est un des cas les plus médiatisés de débats portant sur les liens entre ressource en eau et choix du modèle agricole global.

A la lumière des erreurs passées et actuelles, nous savons aujourd’hui que d’autres modèles agricoles et alimentaires sont possibles, mais aussi que le consommateur, qui se trouve en bout de chaîne, représente un vrai levier. Si celui-ci choisit par exemple de consommer moins de viande mais de meilleure qualité, telle que celle issue de vaches nourries à l’herbe et certifiées en agriculture biologique, et dans la mesure du possible selon un approvisionnement en circuits courts, les effets positifs sur les milieux seront notables.

Ecologie-Pour une transition agricole plus végétale

Ecologie-Pour une transition agricole plus végétale  

Une  alimentation plus végétale permettra progressivement d’atteindre les objectifs fixés par les accords de Paris sur le climat et de maintenir notre consommation dans les limites des ressources de la planète, relève, dans une tribune au « Monde », un collectif de quatorze chercheurs.

Tribune.

 

Le plan de relance économique annoncé lundi 20 juillet par Bruno Le Maire [le ministre de l’économie, des finances et de la relance], qui sera présenté le 25 août en conseil des ministres, prévoit de répartir 100 milliards d’euros d’aides aux secteurs touchés par la crise sanitaire, dont 30 milliards à la transition écologique. Dans ce contexte, le secteur agricole est triplement stratégique : il conditionne notre autonomie alimentaire et a une influence majeure sur l’environnement ainsi que sur la santé publique.

En ce qui concerne l’environnement, un consensus se dessine sur l’importance d’opérer une transition vers une alimentation plus végétale pour atteindre les objectifs fixés par les accords de Paris sur le climat et pour maintenir notre consommation dans les limites des ressources de la planète.

 

Ce changement de cap est primordial : dans un article scientifique paru en mai, le chercheur Brent Kim et son équipe prévoyaient que, si les 140 pays dont l’alimentation a été modélisée adoptaient conjointement celle des pays les plus riches, l’empreinte climatique et d’eau de leur production alimentaire se détériorerait respectivement de 135 % et 47 %. Au contraire, la végétalisation de l’alimentation permet de diviser par plus de trois l’impact climatique de la production alimentaire, si bien que le régime végétalien est celui qui émet le moins de gaz à effet de serre dans 97 % des pays étudiés.

Une seconde étude parue elle aussi en mai, publiée par Marco Springmann et son équipe dans la prestigieuse revue de médecine The British Medical Journal, a étudié, dans 85 pays, les implications sanitaires et environnementales de l’adoption de directives alimentaires nationales.

Le recueil de données sur l’alimentation et la santé de centaines de milliers de personnes au travers d’études menées sur des décennies tout autour du globe a permis d’estimer l’impact de l’alimentation sur un ensemble de maladies non transmissibles (maladies coronariennes, AVC, diabète de type 2, cancers du côlon et du rectum, et maladies respiratoires liées au surpoids).

 

En France, l’adoption des recommandations alimentaires nationales permettrait d’éviter 9,2 % des morts prématurées (de 30 ans à 69 ans) et de réduire de 35 % l’impact climatique de la production de l’alimentation française. L’adoption d’un régime flexitarien, correspondant à la consommation moyenne de 300 grammes de viande par semaine, permet quant à lui d’éviter 18,9 % des morts prématurées et de réduire l’impact climatique de 74 %. Enfin, contrairement à la croyance bien ancrée selon laquelle il serait nécessairement à risque, un régime végétalien bien équilibré aurait un impact positif drastique sur les maladies liées à l’alimentation, évitant 22 % des morts prématurées et réduisant de 91 % l’impact climatique. »

 

Pour une transition agricole plus végétale

Pour une transition agricole plus végétale  

Une  alimentation plus végétale permettra progressivement d’atteindre les objectifs fixés par les accords de Paris sur le climat et de maintenir notre consommation dans les limites des ressources de la planète, relève, dans une tribune au « Monde », un collectif de quatorze chercheurs.

Tribune.

 

Le plan de relance économique annoncé lundi 20 juillet par Bruno Le Maire [le ministre de l’économie, des finances et de la relance], qui sera présenté le 25 août en conseil des ministres, prévoit de répartir 100 milliards d’euros d’aides aux secteurs touchés par la crise sanitaire, dont 30 milliards à la transition écologique. Dans ce contexte, le secteur agricole est triplement stratégique : il conditionne notre autonomie alimentaire et a une influence majeure sur l’environnement ainsi que sur la santé publique.

En ce qui concerne l’environnement, un consensus se dessine sur l’importance d’opérer une transition vers une alimentation plus végétale pour atteindre les objectifs fixés par les accords de Paris sur le climat et pour maintenir notre consommation dans les limites des ressources de la planète.

 

Ce changement de cap est primordial : dans un article scientifique paru en mai, le chercheur Brent Kim et son équipe prévoyaient que, si les 140 pays dont l’alimentation a été modélisée adoptaient conjointement celle des pays les plus riches, l’empreinte climatique et d’eau de leur production alimentaire se détériorerait respectivement de 135 % et 47 %. Au contraire, la végétalisation de l’alimentation permet de diviser par plus de trois l’impact climatique de la production alimentaire, si bien que le régime végétalien est celui qui émet le moins de gaz à effet de serre dans 97 % des pays étudiés. 

Une seconde étude parue elle aussi en mai, publiée par Marco Springmann et son équipe dans la prestigieuse revue de médecine The British Medical Journal, a étudié, dans 85 pays, les implications sanitaires et environnementales de l’adoption de directives alimentaires nationales.

Le recueil de données sur l’alimentation et la santé de centaines de milliers de personnes au travers d’études menées sur des décennies tout autour du globe a permis d’estimer l’impact de l’alimentation sur un ensemble de maladies non transmissibles (maladies coronariennes, AVC, diabète de type 2, cancers du côlon et du rectum, et maladies respiratoires liées au surpoids).

 

En France, l’adoption des recommandations alimentaires nationales permettrait d’éviter 9,2 % des morts prématurées (de 30 ans à 69 ans) et de réduire de 35 % l’impact climatique de la production de l’alimentation française. L’adoption d’un régime flexitarien, correspondant à la consommation moyenne de 300 grammes de viande par semaine, permet quant à lui d’éviter 18,9 % des morts prématurées et de réduire l’impact climatique de 74 %. Enfin, contrairement à la croyance bien ancrée selon laquelle il serait nécessairement à risque, un régime végétalien bien équilibré aurait un impact positif drastique sur les maladies liées à l’alimentation, évitant 22 % des morts prématurées et réduisant de 91 % l’impact climatique. » 

 

 

 

 

Transition écologique agricole : comment en finir avec la chimie ?

Transition écologique agricole : comment en finir avec la chimie ?

 

Justine Lipuma, CEO & Cofondatrice de Mycophyto.  start-up basée à Sophia Antipolis commercialise une technique unique au monde. Associés aux tomates ou à la lavande, des champignons microscopiques permettent d’accroître la production tout en protégeant la plante. (chronique la Tribune)

 

« A l’occasion de la remise des prix du concours d’innovation i-Lab, le 4 juillet dernier, Justine Lipuma était sur un petit nuage. Non seulement Mycophyto, la start-up deeptech qu’elle a lancée en 2017 pour commercialiser le résultat de ses recherches était reconnue, mais en plus, le prix lui était remis par Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. « Elle a été l’une des enseignantes qui a le plus compté dans le choix de mon parcours universitaire », confie Justine Lipuma. Et surtout, « elle a souligné dans son discours l’importance du retour de la science à la société. C’est exactement ma vision ».

Avec, pour la jeune scientifique, une passion particulière, celle de la vulgarisation. « J’ai toujours aimé rallier des partenaires sur des projets, et pour cela, il faut faire beaucoup de pédagogie », dit-elle. Que ce soit pendant son parcours de thèse, à l’occasion des recherches collectives qu’elle a ensuite menées à l’université de Turin, ou en tant que présidente de l’association des doctorants de l’université Nice-Sophia-Antipolis, et même lorsqu’elle participait, toute jeune, à des fêtes de la science, Justine Lipuma aime parler, en termes simples, de la science, des recherches qui y sont associées et de leurs implications pour le monde. Un exercice qui lui a bien servi lorsqu’il s’est agi de convaincre des investisseurs…

 

Son parcours, d’abord

 

Une fois sa thèse de doctorat en biologie sur les interactions entre les bactéries fixatrices d’azote et les légumineuses fourragères, de type luzerne, soutenue à l’INRA, en 2015, Justine Lipuma cherche, pour son travail post-doctoral, « à trouver de vraies solutions, accessibles à tous », insiste-t-elle.

En sélectionnant la meilleure association possible de plantes et de champignons microscopiques, elle découvre qu’il est possible d’augmenter la surface d’échange des plantes, ce qui maximise la production tout en protégeant les végétaux. Un concept qu’elle a validé sur la tomate, grâce à un programme de pré-maturation à l’Université Côte-d’Azur, dont elle a été lauréate, après son passage à l’université de Turin.

 

Les implications, ensuite

Il s’agit ni plus ni moins « d’en finir avec la chimie et de donner les outils aux producteurs agricoles pour effectuer la transition vers une activité durable. Nos solutions s’appuient sur la biodiversité augmentée », dit-elle. Elles sont actuellement disponibles pour les tomates et les plantes médicinales et odorantes, comme la lavande.

 

Les enjeux, enfin

« La méthode fonctionne bien en zones arides », souligne Justine Lipuma. Alors que le réchauffement climatique menace le pourtour méditerranéen, il s’agit donc, en l’appliquant, de préserver le gagne-pain des producteurs et de dynamiser l’économie territoriale. Se greffent donc sur la transition agricole des enjeux sociaux et sociétaux.

 

La création de la start-up deeptech, maintenant

Une fois le concept d’interaction plante et champignons validé, Justine Lipuma trouve en Christine Poncet, de l’Unité Inra Institut Sophia Agrobiotech, l’associée idéale. Et pour cause, « Christine est spécialiste de recherche appliquée et planchait sur la conception de systèmes agricoles plus durables », dit-elle. Le transfert de la recherche vers une structure, incubée pendant 18 mois à l’incubateur public Paca-Est, et qui commercialisera à terme la technique d’association plantes et champignons, se fait donc naturellement. Par le biais d’une bourse French Tech Emergence, Bpifrance l’épaule également. Et Mycophyto voit le jour en 2017.

Premiers contrats et première levée de fonds

Les premiers contrats sont signés dans la foulée avec des coopératives et des industriels qui utilisent les plantes comme matière première. Grâce à l’intégration de la filière, les méthodes de Mycophyto devraient progressivement se diffuser aux producteurs. Cet automne, pour poursuivre la R&D, Mycophyto a levé 1,4 million d’euros auprès de Créazur (Crédit Agricole), deux family offices, Olbia et Obsidian, ainsi que Région Sud Investissement. La jeune pousse a déjà pu embaucher quatre personnes, dont une responsable R&D, une responsable de production, une assistante technique de serre et un technicien de laboratoire. « Les femmes sont en majorité chez nous ! », rit la dirigeante de Mycophyto. Les recrutements suivants porteront sur des commerciaux. De fait, une deuxième levée de fonds servira à industrialiser la méthode et à la vendre en masse. Rompue à l’exercice qui consiste à expliquer ce qu’elle fait, et surtout, pourquoi, il est évident que Justine Lipuma saura, une fois de plus, embarquer talents et financiers avec elle, afin d’apporter sa contribution à la révolution agricole.

Transition agricole : comment en finir avec la chimie ?

Transition agricole : comment en finir avec la chimie ?

 

Justine Lipuma, CEO & Cofondatrice de Mycophyto.  start-up basée à Sophia Antipolis commercialise une technique unique au monde. Associés aux tomates ou à la lavande, des champignons microscopiques permettent d’accroître la production tout en protégeant la plante. (chronique la Tribune)

 

« A l’occasion de la remise des prix du concours d’innovation i-Lab, le 4 juillet dernier, Justine Lipuma était sur un petit nuage. Non seulement Mycophyto, la start-up deeptech qu’elle a lancée en 2017 pour commercialiser le résultat de ses recherches était reconnue, mais en plus, le prix lui était remis par Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. « Elle a été l’une des enseignantes qui a le plus compté dans le choix de mon parcours universitaire », confie Justine Lipuma. Et surtout, « elle a souligné dans son discours l’importance du retour de la science à la société. C’est exactement ma vision ».

Avec, pour la jeune scientifique, une passion particulière, celle de la vulgarisation. « J’ai toujours aimé rallier des partenaires sur des projets, et pour cela, il faut faire beaucoup de pédagogie », dit-elle. Que ce soit pendant son parcours de thèse, à l’occasion des recherches collectives qu’elle a ensuite menées à l’université de Turin, ou en tant que présidente de l’association des doctorants de l’université Nice-Sophia-Antipolis, et même lorsqu’elle participait, toute jeune, à des fêtes de la science, Justine Lipuma aime parler, en termes simples, de la science, des recherches qui y sont associées et de leurs implications pour le monde. Un exercice qui lui a bien servi lorsqu’il s’est agi de convaincre des investisseurs…

 

Son parcours, d’abord

 

Une fois sa thèse de doctorat en biologie sur les interactions entre les bactéries fixatrices d’azote et les légumineuses fourragères, de type luzerne, soutenue à l’INRA, en 2015, Justine Lipuma cherche, pour son travail post-doctoral, « à trouver de vraies solutions, accessibles à tous », insiste-t-elle.

En sélectionnant la meilleure association possible de plantes et de champignons microscopiques, elle découvre qu’il est possible d’augmenter la surface d’échange des plantes, ce qui maximise la production tout en protégeant les végétaux. Un concept qu’elle a validé sur la tomate, grâce à un programme de pré-maturation à l’Université Côte-d’Azur, dont elle a été lauréate, après son passage à l’université de Turin.

 

Les implications, ensuite

Il s’agit ni plus ni moins « d’en finir avec la chimie et de donner les outils aux producteurs agricoles pour effectuer la transition vers une activité durable. Nos solutions s’appuient sur la biodiversité augmentée », dit-elle. Elles sont actuellement disponibles pour les tomates et les plantes médicinales et odorantes, comme la lavande.

 

Les enjeux, enfin

« La méthode fonctionne bien en zones arides », souligne Justine Lipuma. Alors que le réchauffement climatique menace le pourtour méditerranéen, il s’agit donc, en l’appliquant, de préserver le gagne-pain des producteurs et de dynamiser l’économie territoriale. Se greffent donc sur la transition agricole des enjeux sociaux et sociétaux.

 

La création de la start-up deeptech, maintenant

Une fois le concept d’interaction plante et champignons validé, Justine Lipuma trouve en Christine Poncet, de l’Unité Inra Institut Sophia Agrobiotech, l’associée idéale. Et pour cause, « Christine est spécialiste de recherche appliquée et planchait sur la conception de systèmes agricoles plus durables », dit-elle. Le transfert de la recherche vers une structure, incubée pendant 18 mois à l’incubateur public Paca-Est, et qui commercialisera à terme la technique d’association plantes et champignons, se fait donc naturellement. Par le biais d’une bourse French Tech Emergence, Bpifrance l’épaule également. Et Mycophyto voit le jour en 2017.

Premiers contrats et première levée de fonds

Les premiers contrats sont signés dans la foulée avec des coopératives et des industriels qui utilisent les plantes comme matière première. Grâce à l’intégration de la filière, les méthodes de Mycophyto devraient progressivement se diffuser aux producteurs. Cet automne, pour poursuivre la R&D, Mycophyto a levé 1,4 million d’euros auprès de Créazur (Crédit Agricole), deux family offices, Olbia et Obsidian, ainsi que Région Sud Investissement. La jeune pousse a déjà pu embaucher quatre personnes, dont une responsable R&D, une responsable de production, une assistante technique de serre et un technicien de laboratoire. « Les femmes sont en majorité chez nous ! », rit la dirigeante de Mycophyto. Les recrutements suivants porteront sur des commerciaux. De fait, une deuxième levée de fonds servira à industrialiser la méthode et à la vendre en masse. Rompue à l’exercice qui consiste à expliquer ce qu’elle fait, et surtout, pourquoi, il est évident que Justine Lipuma saura, une fois de plus, embarquer talents et financiers avec elle, afin d’apporter sa contribution à la révolution agricole.

 

Une autre voie pour la transition agricole ?

Une autre  voie  pour  la transition agricole ?

 

Justine Lipuma, CEO & Cofondatrice de Mycophyto.  start-up basée à Sophia Antipolis commercialise une technique unique au monde. Associés aux tomates ou à la lavande, des champignons microscopiques permettent d’accroître la production tout en protégeant la plante. (chronique la Tribune)

« A l’occasion de la remise des prix du concours d’innovation i-Lab, le 4 juillet dernier, Justine Lipuma était sur un petit nuage. Non seulement Mycophyto, la start-up deeptech qu’elle a lancée en 2017 pour commercialiser le résultat de ses recherches était reconnue, mais en plus, le prix lui était remis par Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. « Elle a été l’une des enseignantes qui a le plus compté dans le choix de mon parcours universitaire », confie Justine Lipuma. Et surtout, « elle a souligné dans son discours l’importance du retour de la science à la société. C’est exactement ma vision ».

Avec, pour la jeune scientifique, une passion particulière, celle de la vulgarisation. « J’ai toujours aimé rallier des partenaires sur des projets, et pour cela, il faut faire beaucoup de pédagogie », dit-elle. Que ce soit pendant son parcours de thèse, à l’occasion des recherches collectives qu’elle a ensuite menées à l’université de Turin, ou en tant que présidente de l’association des doctorants de l’université Nice-Sophia-Antipolis, et même lorsqu’elle participait, toute jeune, à des fêtes de la science, Justine Lipuma aime parler, en termes simples, de la science, des recherches qui y sont associées et de leurs implications pour le monde. Un exercice qui lui a bien servi lorsqu’il s’est agi de convaincre des investisseurs…

Son parcours, d’abord

Une fois sa thèse de doctorat en biologie sur les interactions entre les bactéries fixatrices d’azote et les légumineuses fourragères, de type luzerne, soutenue à l’INRA, en 2015, Justine Lipuma cherche, pour son travail post-doctoral, « à trouver de vraies solutions, accessibles à tous », insiste-t-elle.

En sélectionnant la meilleure association possible de plantes et de champignons microscopiques, elle découvre qu’il est possible d’augmenter la surface d’échange des plantes, ce qui maximise la production tout en protégeant les végétaux. Un concept qu’elle a validé sur la tomate, grâce à un programme de pré-maturation à l’Université Côte-d’Azur, dont elle a été lauréate, après son passage à l’université de Turin.

Les implications, ensuite

Il s’agit ni plus ni moins « d’en finir avec la chimie et de donner les outils aux producteurs agricoles pour effectuer la transition vers une activité durable. Nos solutions s’appuient sur la biodiversité augmentée », dit-elle. Elles sont actuellement disponibles pour les tomates et les plantes médicinales et odorantes, comme la lavande.

Les enjeux, enfin

« La méthode fonctionne bien en zones arides », souligne Justine Lipuma. Alors que le réchauffement climatique menace le pourtour méditerranéen, il s’agit donc, en l’appliquant, de préserver le gagne-pain des producteurs et de dynamiser l’économie territoriale. Se greffent donc sur la transition agricole des enjeux sociaux et sociétaux.

La création de la start-up deeptech, maintenant

Une fois le concept d’interaction plante et champignons validé, Justine Lipuma trouve en Christine Poncet, de l’Unité Inra Institut Sophia Agrobiotech, l’associée idéale. Et pour cause, « Christine est spécialiste de recherche appliquée et planchait sur la conception de systèmes agricoles plus durables », dit-elle. Le transfert de la recherche vers une structure, incubée pendant 18 mois à l’incubateur public Paca-Est, et qui commercialisera à terme la technique d’association plantes et champignons, se fait donc naturellement. Par le biais d’une bourse French Tech Emergence, Bpifrance l’épaule également. Et Mycophyto voit le jour en 2017.

Premiers contrats et première levée de fonds

Les premiers contrats sont signés dans la foulée avec des coopératives et des industriels qui utilisent les plantes comme matière première. Grâce à l’intégration de la filière, les méthodes de Mycophyto devraient progressivement se diffuser aux producteurs. Cet automne, pour poursuivre la R&D, Mycophyto a levé 1,4 million d’euros auprès de Créazur (Crédit Agricole), deux family offices, Olbia et Obsidian, ainsi que Région Sud Investissement. La jeune pousse a déjà pu embaucher quatre personnes, dont une responsable R&D, une responsable de production, une assistante technique de serre et un technicien de laboratoire. « Les femmes sont en majorité chez nous ! », rit la dirigeante de Mycophyto. Les recrutements suivants porteront sur des commerciaux. De fait, une deuxième levée de fonds servira à industrialiser la méthode et à la vendre en masse. Rompue à l’exercice qui consiste à expliquer ce qu’elle fait, et surtout, pourquoi, il est évident que Justine Lipuma saura, une fois de plus, embarquer talents et financiers avec elle, afin d’apporter sa contribution à la révolution agricole.

Agribashing: la critique d’un modèle agricole industriel

 Agribashing: la critique d’un modèle agricole industriel

 

Indéniablement le mouvement récent des agriculteurs à connu un certain succès. Restent  cependant des ambiguïtés dans ce qui alimente le mécontentement. Il s’agit en fait d’une double motivation, une de nature économique pour protester  contre des revenus indécents, une autre de nature plus politique quant au rapport de l’agriculture à l’environnement. L’opposition entre la fin du monde et la fin du mois. En réalité, deux  aspects  relativement liés dans la mesure où c’est précisément le modèle agricole industriel qui porte atteinte à la fois au  revenu de nombre d’acteurs et à l’environnement. Ce qu’ explique un collectif d’agriculteurs dont José Bové dans une tribune au Monde.

 

 » Nous, agriculteurs, agricultrices, observons une atmosphère de crispation, d’incompréhension, entre une partie du monde agricole et le reste de la société, principalement focalisé sur l’utilisation des pesticides et sur l’élevage industriel.

Concernant les pesticides, leurs effets néfastes pour la santé humaine et l’environnement sont prouvés par de nombreuses publications scientifiques, tandis que le rejet de l’élevage industriel correspond à la dénonciation d’un système de maltraitance animale à grande échelle qui ne permet pas aux éleveurs et salariés concernés de s’épanouir ni de s’en sortir économiquement.

Ces pratiques portent atteinte à l’environnement ici et ailleurs comme le montrent le problème des algues vertes en Bretagne, la dégradation de nos ressources en eau, ou encore la déforestation générée par la monoculture de soja OGM au Brésil.

Les critiques de ces pratiques, légitimes, sont qualifiées d’« agribashing » par la FNSEA [Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles], formule reprise par le ministre de l’agriculture et le président de la République. Pourtant, la remise en cause du modèle agro-industriel dominant n’est pas de l’agribashing ! Il ne s’agit pas de dire que l’agriculture est mauvaise, maléfique, ou que les urbains n’aiment pas les agriculteurs ! Il s’agit de critiquer un modèle qui entraîne les agriculteurs et notre société dans le mur.

Ce modèle endette dangereusement les agriculteurs, continue de vider les campagnes de leurs paysans, pousse à un gigantisme empêchant les jeunes de reprendre les fermes des retraités, pollue les sols et les eaux, détruit la biodiversité, dégrade la santé des écosystèmes et des humains. Cette agriculture basée sur l’agrochimie, la spécialisation à outrance des territoires et la mondialisation, contribue au réchauffement climatique et est peu résiliente face aux événements extrêmes qui se multiplient.

Pourtant, l’agroécologie paysanne que nous pratiquons, le plus souvent en bio, depuis de nombreuses années, représente une alternative crédible. Cette agriculture, qui lie agronomie et écologie, nous permet de vivre avec dignité et de transmettre nos fermes, tout en fournissant une alimentation saine à nos concitoyens. Nous montrons au quotidien que ce type d’agriculture peut redynamiser les territoires, en créant des emplois, du lien social, du paysage, de la biodiversité et de la résilience. »

 

Paris : une future capitale agricole ?

Paris : une future capitale agricole ?

 

On sait que la gentrification a permis aux bobos de devenir majoritaires dans nombreux quartiers de Paris, ils sont aussi présents dans l’équipe d’Anne Hidalgo, maire  assez contestée pour sa politique assez ésotérique. Preuve encore des élucubrations  de la mairie de Paris, on propose de faire de la ville une capitale agricole. L’objectif est de satisfaire  les besoins d’alimentation des parisiens. c’est de la même teneur que l’idée de  l’humoriste  Alphonse Allais  qui suggérer de « construire  les villes  à la campagne car l’air y est plus pur » ! Évidemment c’est totalement méconnaître la nature d’abord des besoins alimentaires, leur ampleur et les nécessités des conditions de production. Ou alors c’est adhérer  une forme d’industrie chimique alimentaire hors sol hélas qui  n’a déjà tendance à trop se développer par exemple dans la production de fraises ou des tomates.

Dans une tribune au « Monde », Célia Blauel et Pénélope Komitès, adjointes à la Mairie de Paris, et le voyagiste Jean-François Rial, membres de la plate-forme citoyenne Paris en commun, qui soutient Anne Hidalgo, proposent de créer AgriParis, une coopérative pour permettre à Paris de produire directement ses denrées alimentaires. Pour compléter la proposition dans l’esprit d’Alphonse allais pourrait proposer de délocaliser l’habitat parisien en Beauce par exemple . Une sorte de d’aménagement alternatif territoire en quelque sorte. Il ne faudra sans doute pas s’étonner Anne Hidalgo rencontre des difficultés pour faire réélire son équipe lors des prochaines municipales !

Tribune.

 

«  La bataille climatique est aussi une bataille agricole. Dans le bilan carbone de notre ville, c’est-à-dire ce qui mesure les émissions de CO2 de nos activités, l’alimentation représente près de 20 % du total. C’est considérable. Cette facture n’est pas seulement coûteuse pour l’avenir de notre planète et celui de nos enfants. Très souvent, elle correspond à un mode de vie dont beaucoup de Parisiens ne veulent plus. Nous en sommes convaincus : nous pouvons manger mieux, plus près de chez nous et nous pouvons faire de Paris une capitale agricole.

C’est pourquoi la plate-forme citoyenne Paris en commun, qui s’est engagée aux côtés d’Anne Hidalgo, propose de créer la coopérative agricole AgriParis afin de gérer l’approvisionnement en alimentation biologique, locale, éthique, sociale, bref, écologique de la capitale. Dans une ville comme Paris, relocaliser l’alimentation est vital. Et la bonne nouvelle, c’est que c’est possible : les services publics parisiens produisent plus de trente millions de repas par an, que ce soit pour les crèches, les écoles, les agents de la ville ou les personnes âgées, pour près de 55 millions d’euros d’achat de denrées alimentaires. La puissance publique municipale peut donc avoir une vraie capacité d’entraînement.

C’est une urgence écologique : aujourd’hui, un aliment fait en moyenne 660 kilomètres avant d’arriver dans l’assiette d’un Parisien (un peu plus pour les fruits et légumes, un peu moins les céréales) et cette aberration environnementale émet beaucoup trop de carbone. C’est, bien sûr, une question de santé et de lutte contre les pollutions de l’eau, de l’air et du sol. C’est aussi un défi social, pour que les agriculteurs puissent dignement vivre de leur travail. »

Crise agricole: le prochain dossier chaud pour le gouvernement

Crise agricole: le prochain dossier chaud pour le gouvernement

 

 

La majorité s’inquiète surtout des dégâts subis par les permanences de certains députés Des dégâts dont la responsabilité incomberait au monde agricole, ce qui n’est pas totalement démontré. En fait, le gouvernement et les députés feraient mieux de se préoccuper de la crise agricole qui se prépare. Une crise alimentée bien sûr par l’accord commercial entre la France et le Canada. Cet accord, appelé CETA, destiné à favoriser les échanges transforme en réalité l’agriculture en variable d’ajustement. En clair, on accepte de remettre en cause les normes européennes qui sont pourtant imposées sur le continent notamment en France. Aucune disposition ne permettra de connaître les conditions exactes de production au Canada. Ce qu’on fait c’est qu’aujourd’hui comme demain le Canada s’affranchira des contraintes Sanitaire et   environnemental créant ainsi des normes distorsions de concurrence. S’ajoute à cela un mécontentement découlant de récoltes particulièrement mauvaises en raison du climat. Un climat d’abord trop chaud, ensuite trop frais puis la canicule qui a grillé nombre de plantes notamment en floraison. Les résultats financiers de beaucoup des exploitations seront catastrophiques cette année. Ce n’était certainement pas un contexte favorable pour faire ratifier par le Parlement l’accord dit CET. Or, ces derniers sont soumis à des règles de production moins strictes que les agriculteurs français, et l’Union européenne autorise l’importation de denrées produites avec des normes différentes de celles en vigueur sur son territoire. (Exemple les farines animales)

Concernant les bovins, les éleveurs canadiens ont par exemple le droit d’utiliser des antibiotiques, considérés comme des activateurs de croissance par les éleveurs français. Selon le ministère de l’Agriculture, un règlement décidé par le Parlement et le Conseil européens, début 2019,  »demande à la Commission de prendre des dispositions visant à interdire l’importation à partir de pays tiers qui continuent à autoriser les antibiotiques comme promoteurs de croissance. » Ce texte ne devrait cependant entrer en vigueur… qu’en 2022.

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