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ce- Crise Covid : Agnès Buzyn innocentée   par la Cour de cassation !

Justice- Crise Covid : Agnès Buzyn innocentée   par la Cour de cassation !

Comme le plus souvent, les anciens ministres impliqués dans la gestion de crises gravessont au terme d’une assez longue procédure juridique innocentés discrètement. Cette fois c’est le cas de l’ancienne ministre de la santé Agnès Buzyn qui -son successeur Véran-  avait au début géré de façon calamiteuse la pandémie. Ils avaient d’abord minimisé son impact allant même jusqu’à considérer que les masques n’étaient pas utiles, Ce qui a largement contribué à favoriser la progression des contaminations et leur degré de gravité. 

La Cour de cassation a tranché. Ce vendredi 20 janvier, la plus haute juridiction française a annulé la mise en examen de l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn , pour mise en danger de la vie d’autrui dans l’enquête sur la gestion de l’épidémie de Covid-19 par le gouvernement. Poursuivie devant la Cour de justice de la République depuis le 10 septembre 2021, Agnès Buzyn a eu gain de cause auprès de la justice. Celle-ci a estimé que le délit de mise en danger de la vie d’autrui ne pouvait pas être reproché à l’ancienne ministre de la Santé.

 

« Le délit de mise en danger d’autrui ne peut être reproché à une personne que si une loi ou un règlement lui impose une obligation particulière de prudence ou de sécurité », explique  laborieusement la Cour de cassation dans un communiqué. La haute juridiction française précise que « cette obligation doit être objective, immédiatement perceptible et clairement applicable »« Or, aucun des textes auxquels s’est référé la commission d’instruction » de la Cour de justice de la République (CJR) pour mettre en examen en septembre 2021 « l’ancienne ministre de la Santé ne prévoit d’obligation particulière de prudence ou de sécurité » ! est-il ajouté.

Néanmoins, Agnès Buzyn n’est pas sortie d’affaire. D’après la loi, « l’annulation de la mise en examen a pour effet d’attribuer automatiquement à l’ancienne ministre le statut de témoin assisté », est-il souligné dans le communiqué. Donc, en l’état, l’ancienne ministre de la Santé « ne peut être renvoyée devant la Cour de Justice de la République pour y être jugée ». Mais, elle reste mise en cause, même si aucune infraction ne pèse désormais sur elle.

 

Notons que de toute façon la cour de justice de la république Qui juge les anciens ministres est surtout composé en majorité de politiques et non  de juristes ce qui explique largement sa bienveillance et la faiblesse des éventuelles sanctions prises.  

Rappelons par exemple que cette cour de justice a simplement décidé d’un rappel à l’ordre de Christine Lagarde, alors ministre des finances, qui a accordé indûment 400 millions à Tapie et tous les autres impliqués ont été innocentées !

 

« Non seulement j’avais vu, mais prévenu »

L’avocat d’Agnès Buzyn, Me Éric Dezeuze, n’a pas souhaité réagir. Ministre de la Santé entre mai 2017 et février 2020, Agnès Buzyn avait contesté sa mise en examen, ainsi que le contenu d’une expertise et la régularité de ses auditions. Sa demande ayant été rejetée par la commission d’instruction, elle avait formé un pourvoi au printemps 2022.

Affaire Agnès Buzyn, le procès de la démocratie

Affaire Agnès Buzyn, le procès de la démocratie

 

Globalement, la classe politique et même le monde médiatique s’indignent de la mise en examen de l’ancienne ministre de la santé, Agnès Buzyn. Le principal argument réside dans le fait qu’à l’époque des déclarations et des actions de la ministre, la connaissance médicale pouvait largement expliquer les contradictions de la politique sanitaire. Un argument qui peut être entendu. Dans le monde entier on a effectivement minimisé au début l’impact du virus et donc la nécessité de politiques très volontaristes.

 Mais au-delà de cet aspect très précis qui justifie la mise en examen de l’ancienne ministre de la santé, se pose la question de savoir comment évaluer la responsabilité des politiques. La plupart des observateurs, juristes, politiques et journalistes, considèrent  que cette évaluation et les éventuelles sanctions doivent avoir lieu dans le cadre des élections et que la justice n’a pas à s’immiscer dans la politique pour en juger la pertinence. Le problème, c’est qu’Agnès Buzyn mise en examen devant le tribunal pénal ne sera sans doute pas candidate à une prochaine élection nationale. À noter aussi que certains membres du gouvernement comme Agnès Buzyn n’ont jamais affronté de scrutin national.

Sur le fond, ce qui caractérise le monde politique, c’est l’absence d’évaluation de leur action en cours de mandat. Pour simplifier, on pourrait considérer que la démocratie en est encore au stade néandertalien. Elle se limite au dépôt d’un bulletin fois tous les quatre ou cinq ans. Entre-temps , des pseudos concertations sont organisées dans nombre d’organismes qui ne servent pas à grand-chose. Des organismes le plus souvent à la fois non compétents et sociologiquement non représentatifs.

Le mode de régulation de la vie politique par la justice n’est sans doute pas le moyen le plus intelligent et le plus efficace pour réguler l’action politique. Pour autant , la question se pose de savoir comment combler le grand vide démocratique entre deux élections sachant que pour se faire élire, des politiques promettent notamment beaucoup et tiennent peu leurs engagements. La démocratie et donc faussée dès le départ avec des promesses illusoires, un manque de compétence générale et une grande insuffisance de connaissances des réalités sociales et sociétales. Bref, le procès d’Agnès Buzyn et sans doute d’autres ministres est la mise en cause d’un modèle démocratique devenu obsolète.

Agnès Buzyn : Un procès pour rien ?

Agnès Buzyn : Un procès pour rien ?

 

Après la mise en examen de l’ancienne ministre devant la Cour de justice de la République, les deux juristes Olivier Beaud et Cécile Guérin-Bargues estiment, dans une tribune au « Monde », que le risque est grand de voir les attentes des plaignants déçues.

 

Tribune. 

 

Comme les émigrés de l’Ancien Régime, les magistrats de la Cour de justice de la République (CJR) n’ont « rien appris et ils ont tout oublié ». Plus de vingt ans après l’affaire du sang contaminé, ils viennent de mettre en examen Agnès Buzyn, ministre de la santé de mai 2017 à février 2020, pour « mise en danger de la vie d’autrui » en raison du rôle qu’elle a joué dans la gestion de l’épidémie de Covid-19. Ils estiment donc que son prétendu défaut d’anticipation ou son éventuelle incompétence relèvent de la responsabilité pénale.

On retrouve ici le cocktail explosif du drame du sang contaminé : un problème sanitaire majeur et des familles endeuillées qui, encouragées par leurs avocats, cherchent à imputer, par la voie pénale, la responsabilité de leurs souffrances aux gouvernants et décideurs publics. Dans un cas comme dans l’autre, les magistrats de la commission d’instruction de la CJR leur ont emboîté le pas, en tablant sur la contestable élasticité du droit pénal et sur la possibilité qui leur est offerte de requalifier pénalement les faits.

En adoptant ici une incrimination définie de manière aussi vague que la « mise en danger de la vie d’autrui », les magistrats tombent dans une lecture rétroactive des faits, prompte à condamner des décisions ministérielles pourtant prises dans une période d’incertitude scientifique maximale quant à l’étendue et à la dangerosité du Covid-19.

La liberté d’action de la ministre, contrainte par la pénurie de masques, et le contexte politique, marqué par la volonté de la grande majorité des responsables politiques de maintenir les élections municipales de mars 2020, seront probablement minorés. L’instruction, éminemment complexe dans un tel dossier, sera encore ralentie par l’existence de procédures parallèles nées de plaintes relatives aux mêmes faits mais déposées devant les juridictions ordinaires, car visant des décideurs publics qui ne sont pas des « membres du gouvernement », pour lesquels seule la CJR est compétente (article 68-1 de la Constitution).

La suite de l’histoire est pourtant écrite. Incapable de résister à la pression d’une opinion publique qui exige qu’on lui rende des comptes, la commission d’instruction saisira la juridiction de jugement. Il reviendra alors à trois magistrats issus de la Cour de cassation et à douze parlementaires de tenter de déterminer s’il y a bien eu, de la part de la ministre, une violation délibérée d’une règle de prudence ou de sécurité.

Société-Covid-19 -procès Agnès Buzyn: la mise en cause de la démocratie

Société-Covid-19 -procès Agnès Buzyn: la mise en cause de la démocratie

 

Globalement, la classe politique et même le monde médiatique s’indignent de la mise en examen de l’ancienne ministre de la santé, Agnès Buzyn. Le principal argument réside dans le fait qu’à l’époque des déclarations et des actions de la ministre, la connaissance médicale pouvait largement expliquer les contradictions de la politique sanitaire. Un argument qui peut être entendu. Dans le monde entier on a effectivement minimisé au début l’impact du virus et donc la nécessité de politiques très volontaristes.

 Mais au-delà de cet aspect très précis qui justifie la mise en examen de l’ancienne ministre de la santé, se pose la question de savoir comment évaluer la responsabilité des politiques. La plupart des observateurs, politiques et journalistes, considèrent  que cette évaluation et les éventuelles sanctions doivent avoir lieu dans le cadre des élections et que la justice n’a pas à s’immiscer dans la politique pour en juger la pertinence. Le problème, c’est qu’Agnès Buzyn mise en examen devant le tribunal pénal ne sera sans doute pas candidate à une prochaine élection nationale. À noter aussi que certains membres du gouvernement comme Agnès Buzyn n’ont jamais affronté de scrutin national.

Sur le fond, ce qui caractérise le monde politique, c’est l’absence d’évaluation de leur action en cours de mandat. Pour simplifier, on pourrait considérer que la démocratie en est encore au stade néandertalien. Elle se limite au dépôt d’un bulletin fois tous les quatre ou cinq ans. Entre-temps , des pseudos concertations sont organisées dans nombre d’organismes qui ne servent pas à grand-chose. Des organismes le plus souvent à la fois non compétents et sociologiquement non représentatifs.

Le mode de régulation de la vie politique par la justice n’est sans doute pas le moyen le plus intelligent et le plus efficace pour réguler l’action politique. Pour autant , la question se pose de savoir comment combler le grand vide démocratique entre deux élections sachant que pour se faire élire, des politiques promettent notamment beaucoup et tiennent peu leurs engagements. La démocratie et donc faussée dès le départ avec des promesses illusoires, un manque de compétence générale et une grande insuffisance de connaissances des réalités sociales et sociétales. Bref, le procès d’Agnès Buzyn et sans doute d’autres ministres est la mise en cause d’un modèle démocratique devenu obsolète.

Covid-19 -procès Agnès Buzyn: la mise en cause de la démocratie

Covid-19 -procès Agnès Buzyn: la mise en cause de la démocratie

 

Globalement, la classe politique et même le monde médiatique s’indignent de la mise en examen de l’ancienne ministre de la santé, Agnès Buzyn. Le principal argument réside dans le fait qu’à l’époque des déclarations et des actions de la ministre, la connaissance médicale pouvait largement expliquer les contradictions de la politique sanitaire. Un argument qui peut être entendu. Dans le monde entier on a effectivement minimisé au début l’impact du virus et donc la nécessité de politiques très volontaristes.

 Mais au-delà de cet aspect très précis qui justifie la mise en examen de l’ancienne ministre de la santé, se pose la question de savoir comment évaluer la responsabilité des politiques. La plupart des observateurs, politiques et journalistes, considèrent  que cette évaluation et les éventuelles sanctions doivent avoir lieu dans le cadre des élections et que la justice n’a pas à s’immiscer dans la politique pour en juger la pertinence. Le problème, c’est qu’Agnès Buzyn mise en examen devant le tribunal pénal ne sera sans doute pas candidate à une prochaine élection nationale. À noter aussi que certains membres du gouvernement comme Agnès Buzyn n’ont jamais affronté de scrutin national.

Sur le fond, ce qui caractérise le monde politique, c’est l’absence d’évaluation de leur action en cours de mandat. Pour simplifier, on pourrait considérer que la démocratie en est encore au stade néandertalien. Elle se limite au dépôt d’un bulletin fois tous les quatre ou cinq ans. Entre-temps , des pseudos concertations sont organisées dans nombre d’organismes qui ne servent pas à grand-chose. Des organismes le plus souvent à la foisnon compétents et sociologiquement non représentatifs.

Le mode de régulation de la vie politique par la justice n’est sans doute pas le moyen le plus intelligent et le plus efficace pour réguler l’action politique. Pour autant , la question se pose de savoir comment combler le grand vide démocratique entre deux élections sachant que pour se faire élire, des politiques promettent notamment beaucoup et tiennent peu leurs engagements. La démocratie et donc faussée dès le départ avec des promesses illusoires, un manque de compétence générale et une grande insuffisance de connaissances des réalités sociales et sociétales. Bref, le procès d’Agnès Buzyn et sans doute d’autres ministres est la mise en cause d’un modèle démocratique devenu obsolète.

Agnès Buzyn devant la Cour de Justice de la République

Agnès Buzyn devant la Cour de Justice de la République

Selon une information du Monde.fr, Agnès Buzyn, ancienne ministre de la Santé, est convoquée ce vendredi devant les juges d’instruction de la Cour de justice de la République (CJR) sur les chefs d’« abstention de combattre un sinistre » et de « mise en danger de la vie d’autrui » dans le cadre de la crise du ­Covid.

 

Encore une affaire qui risque de finir en eau de boudin pour deux raisons. La première est que la cour de justice de la république constitue une cour d’exception réservée aux ministres et composée en majorité de politiques.

 

Dans la plupart des cas, la cour de justice n’a prononcé que des peines très symboliques ou rien du tout. La seconde raison c’est que tout le gouvernement a été impliqué dans les erreurs de gestion de la crise sanitaire. Une sanction contre l’ancienne ministre de la santé risquerait de faire jurisprudence.( Rappelons-nous au départ l’affaire du masque par exemple que les responsables considéraient comme inutiles), puis le manque de masques quand il a été rendu obligatoire. De ce point de vue le ministre actuel de la santé a tenu des propos encore plus contradictoires que ceux d’ Agnès Buzin.

Réindustrialisation  » le plan d’investissement du gouvernement » (Agnès Pannier-Runacher)

Réindustrialisation  » le plan d’investissement du gouvernement »  (Agnès Pannier-Runacher)

 

,La ministre en charge de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, s’explique notamment sur le plan d’investissement (dans la Tribune, extrait)

 

Vous avez signé ce lundi à Lyon un nouveau contrat de filière, Solutions industrie du futur (SIF), qui vient rejoindre d’autres filières au sein du Conseil national de l’Industrie (CNI) : un an après la constitution des filières, pourquoi cet ajout et à quels enjeux tentez-vous de répondre plus précisément ?

AGNES PANNIER-RUNACHER - La signature du contrat de filière Solutions Industrie du Futur vise à rendre visible toutes les solutions françaises qui permettent de moderniser et digitaliser les chaînes de production. La France a raté le virage des machines-outils, à la différence de l’Allemagne, la Suisse, ou même de l’Italie du Nord. Nous devons réussir aujourd’hui le virage de ce que l’on appelle l’industrie du futur, et qui comprend toutes ces technologies de machines à commandes numériques, de fabrication numérique, de robots et capteurs qui permettent de gérer en temps réel la production et de réaliser de la maintenance productive.

Il s’agit d’un élément clé pour notre compétitivité, il n’y aura pas d’industrie solide sans ces technologies. Or, il existe un grand nombre d’acteurs très pointus dans ce secteur, mais dont la taille est trop petite pour qu’ils soient connus par les industriels. Tout l’enjeu est donc de les rendre visibles, et de faire en sorte que des partenariats se concrétisent, afin de proposer des solutions plus intégrées.

La relocalisation était à l’ordre du jour de votre déplacement à nouveau, mais comme vous l’introduisiez hier, « ce n’est pas un combat facile ». Bruno Le Maire a affirmé lui-même ce week-end qu’il n’y aurait « pas de souveraineté politique sans souveraineté technologique ». Après des mesures fortes comme la baisse pérenne de 10 milliards d’euros par an des impôts de production, quelles sont les pistes étudiées pour redonner à la France une compétitivité durable ?

Depuis quatre ans, le président de la République a mis ces questions au cœur de notre politique économique. Nous en avons amélioré l’attractivité de la France avec la baisse sur l’impôt sur les sociétés de 33 à 25 %, ce qui est considérable, ou encore avec des mesures sur la fiscalité du capital, qui permettent aux investisseurs qui prennent le risque d’investir dans les entreprises d’avoir un meilleur retour sur investissement.

Nous avons également réformé le code du travail, pour donner plus de prévisibilité aux entreprises, ainsi que la formation et investi 15 milliards d’euros dans les compétences : c’est du jamais vu jusqu’ici.

Nous avons enfin travaillé sur la simplification, à travers trois lois qui rompent avec la tradition de bureaucratie française, dont une loi qui donne le droit à l’erreur aux entreprises et la loi d’accélération et de simplification de l’action publique (Asap) du 7 décembre 2020 qui accélère et simplifie l’extension des sites industriels. Nous allons continuer grâce à la loi 3Ds ( différenciation, décentralisation, déconcentration et simplification) en cours de discussions, ou à la Loi Climat et Résilience, qui permet de prendre par ordonnance des mesures de simplification l’installation des sites industriels sur d’anciennes friches.

Notre obsession a été sans cesse de simplifier les procédures administratives, sans rien enlever à nos exigences environnementales. Car il ne faut pas confondre les exigences environnementales et les procédures administratives.

« Voile intégral : pas une affaire de religion mais de rapport aux hommes » (Agnès De Féo)

« voile intégral : pas une affaire de religion mais  de rapport aux hommes » (Agnès De Féo)

La  sociologue Agnès De Féo s’appuie sur dix ans d’enquête auprès de femmes portant le niqab pour montrer que c’est avant tout le rapport avec le sexe opposé qui détermine leur choix. (Interview dans le monde)

On parle beaucoup d’elles, mais leur voix est rare. La sociologue Agnès De Féo, elle, a interrogé une centaine de femmes portant le niqab (voile intégral) dans une enquête au long cours, commencée en 2009, quelques mois avant la polémique autour du voile intégral qui a abouti à la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public. Derrière le niqab. Dix ans d’enquête sur les femmes qui ont porté et enlevé le voile intégral est un livre saisissant, parfois dérangeant, qui permet d’appréhender sous un nouveau jour celles qui ont fait le choix de cacher leur visage.

Vous avez travaillé sur le voile intégral en France dès 2008. Quelles raisons vous ont amenée à vous intéresser à ce sujet, alors absent de l’actualité ?

J’ai commencé à étudier le voilement du visage en 2002 en Asie du Sud-Est. Lorsque je me suis dirigée vers le doctorat en 2008, mon directeur de thèse, le sociologue Michel Wieviorka, m’a poussée à traiter le sujet en France. J’ai d’abord dû digérer ma déception : recentrer mon terrain dans ce pays ne m’excitait pas du tout !

Puis le déclenchement de la polémique en juin 2009 sur le voile intégral, qui a débouché sur la loi d’interdiction en octobre 2010, s’est présenté comme une opportunité. J’ai pu suivre l’évolution des femmes, et surtout assister à une nouvelle tendance : l’adoption du niqab en réaction à la loi. En onze années d’enquête, j’ai rencontré environ 200 femmes « niqabées » et travaillé de façon approfondie avec une centaine. Je suis entrée en contact avec elles en les abordant de manière spontanée.

Le profil des femmes portant le niqab a-t-il évolué au cours de votre décennie d’enquête ?

La loi de 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public a constitué un pivot. Avant, ces femmes étaient dans une dynamique de réislamisation, cherchant à incarner la musulmane parfaite. De la même manière que les hommes salafistes veulent imiter le prophète de l’islam, elles prenaient pour modèle ses épouses qui portaient, selon la tradition, un voile sur le visage. Elles entraient dans le salafisme en couple et connaissaient au début une jubilation dans cette complicité amoureuse.

A partir de juin 2009, le matraquage médiatique qui précède le vote de la loi va faire de la « niqabée » un modèle pour celles qui veulent en découdre avec la société. Ces « néo-niqabées » sont des musulmanes autodidactes, qui se bricolent une religiosité superficielle par Internet. Leur pratique religieuse est souvent laxiste ; la plupart ne s’investissent pas dans l’apprentissage de l’arabe, et l’une d’elles m’avouait ne pas être régulière dans la pratique de ses cinq prières quotidiennes. Elles sont souvent en difficulté sociale, souffrent de solitude et sont en rupture avec leur milieu familial.

 

Municipales à Paris : le calvaire continue pour Agnès Buzyn

Municipales à Paris : le calvaire continue pour Agnès Buzyn

C’est une sorte de calvaire politique que subit Agnès Buzin  confirmée comme candidate officielle de la république en marche à Paris. Une sorte d’épreuve car ses chances sont insignifiantes. En outre, elle a perdu son statut de ministre est sans doute en même temps ses perspectives de carrière politique. Dernière blessure, l’hypothèse de son emplacement par le secrétaire général de la république en marche, Guerini. Un remplacement vite démenti mais qui a apporté un trouble supplémentaire à la candidature de l’ancienne ministre de la santé.

. Agnès Buzyn sera bien la candidate de La République en marche à la mairie de Paris pour le second tour. Elle a confirmé mardi devant ses troupes sa « candidature et sa détermination » en vue du scrutin du 28 juin, selon plusieurs participants de cette réunion interne. « Je suis pleinement engagée, déterminée, combative. On y va. », a-t-elle assuré.

L’incertitude et la fébrilité régnaient au sein des marcheurs parisiens. Mardi matin, quatre jours après que le premier ministre a confirmé l’organisation du second tour des élections municipales le 28 juin, Agnès Buzyn devait réunir par visioconférence ses têtes de liste à 8h, avant une seconde réunion à 9h, avec son équipe de campagne. L’ancienne ministre de la Santé, en retrait et silencieuse après avoir qualifié de «mascarade» le maintien du premier tour des élections municipales en pleine crise sanitaire, devait, selon plusieurs cadres internes, annoncer qu’elle reprenait sa campagne pour le second tour.. «Ce n’est plus tenable, elle comprend que ça va être l’horreur», s’alarmait un candidat, lundi soir. «Elle a changé plusieurs fois d’avis depuis ce week-end, et hésite encore à repartir en campagne, croit savoir un ministre. Il y a beaucoup d’irresponsabilité de la part des responsables LREM qui font le siège d’Agnès tous les jours pour la convaincre d’y retourner, et recommencent encore et encore. Le risque, c’est qu’elle finisse par abandonner définitivement à une semaine de l’élection quand on aura déposé les listes, on aura l’air malin.»

Coronavirus : plaintes déposées contre Édouard Philippe, Olivier Véran ou Agnès Buzyn

Coronavirus : plaintes déposées contre Édouard Philippe, Olivier Véran ou Agnès Buzyn

Les plaintes ont été déposées par deux associations et trois particuliers pour des faits de mise en danger de la vie d’autrui, ou de non-assistance à personne en danger, ou d’homicide involontaire, ou encore en vertu de l’article 223-7 du code pénal disant que « quiconque s’abstient volontairement de prendre ou de provoquer les mesures permettant, sans risque pour lui ou pour les tiers, de combattre un sinistre de nature à créer un danger pour la sécurité des personnes est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende ».

Par ailleurs, une sixième plainte pour « entrave aux mesures d’assistance » visant Agnès Buzyn et Edouard Philippe est en route vers la Cour de justice de la République.Notons que les accusés ne risquent pas grand chose puisque la cour très spéciale est composée de 9 politiques et de 3 magistrats ! Jusqu’alors elle n’a prononcé que des sanctions anecdotiques.  Elle a été déposée par un Francilien de 46 ans diagnostiqué positif au covid-19 à la mi-mars, selon son avocat Nabil Boudi.

« S’il y a eu des manquements de la part d’un certain nombre de personnes qui sont au gouvernement, ces manquements doivent être sanctionnés. Face à une crise d’une telle ampleur, on ne peut pas avoir des ministres qui tergiversent », explique l’avocat à franceinfo, « on ne cherche pas à ce qu’il y ait des sanctions, on ne cherche pas à ce qu’il y ait des condamnations, ce n’est pas l’objet de la plainte ».

L’objet de la plainte avant tout c’est l’ouverture d’une enquête pour déterminer qui a failli dans sa mission.Me Nabil Boudià franceinfo

Dans la plainte que franceinfo a pu consulter, son client regrette qu’il « aura ainsi fallu attendre plus d’un mois et demi, depuis l’annonce, le 24 janvier 2020, par Madame Buzyn, alors Ministre de la Santé, des deux premiers cas confirmés sur le sol français et européen pour agir ». Il s’appuie notamment sur les « confessions accablantes » d’Agnès Buzyn dans un entretien publié le 17 mars dans le journal Le Monde, témoignant du « manque de réactivité du gouvernement » malgré ses nombreuses alertes.

En plus de ces plaintes-là, la semaine précédente, un collectif de soignants avait déjà déposé plainte contre le Premier ministre et l’ancienne ministre de la Santé les accusant de s’être  »abstenus » de prendre à temps des mesures pour endiguer l’épidémie de coronavirus.

 

Agnès Buzyn, bouc-émissaire idéale pour cacher la déroute électorale de LREM

 

 

La plupart des médias ont choisi de piétiner Agnès Buzyn déjà à terre pour ses propos accablants concernant à la fois la mascarade des municipales et le retard du gouvernement concernant la crise sanitaire. Avant cet épisode , les mêmes médias tressaient  des louanges  à la ministre de la santé comme ils ont l’habitude de le faire à l’égard du gouvernement en général. Quitte  parfois même à sortir des sondages bidon spécialité du JDD notamment ( Hidalgo menacée à Paris, Dati en tête par exemple , sondage repris par tous les médias). (Cette fois c’est un chercheur en sciences politiques qui dans un latin de messe de psychologue et de pythie politiste enfonce à son tour l’intéressée dans le JDD. La lecture vaut le détour ! Tout y est abordé sauf l’essentiel à savoir d’une part la catastrophe électorale générale de la république en marche à Paris bien sûr mais partout sur le territoire ;  surtout on fait l’impasse sur les défaillances dramatiques de la gestion de crise par le gouvernement et le Premier ministre en particulier. une défaillance qui continue avec le manque dramatique de masques, de respirateurs, de tests , le manque aussi de courage politique. Une analyse psycho pour  Bruno Cautrès, chercheur en sciences politiques, Sciences Po – USPC qui  s ‘est livré à ce curieux exercice  pour satisfaire sans doute aussi le cruel manque d’articles du journal. La confirmation également  que l’enseignement des instituts politiques souvent relève du bla-bla  de nature scientiste. (et les références bibliographiques n’y changent rien!)

 

« L’interview d’Agnès Buzyn publiée dans Le Monde du 17 mars revenant sur la manière dont elle avait vécu son départ du gouvernement et sa campagne électorale pour les municipales à Paris, s’inscrit dans une tradition politique bien connue : la « bombe » lâchée dans les heures ou les jours qui suivent une défaite électorale. On évoque parfois le syndrome de dépression ou de décompression postélectorale. Les lendemains de défaite sont une étape difficile à gérer au plan humain et politique comme l’a récemment bien montré l’ouvrage dirigé par Frédéric Louault et Cédric Pellen (La Défaite électorale. Productions, appropriations, bifurcations, Presses Universitaires de Rennes, 2019).

Au plan humain, il n’est pas rare de voir les candidats passer en quelques heures de la posture conquérante (« on va gagner! ») à un syndrome d’abattement ou même d’effondrement : une combinaison de fatigue psychologique et physique, de déception face aux résultats, parfois teintée d’amertume.

Les partis politiques « de la vielle école » connaissent bien ce syndrome, ou son exact opposé, l’euphorie de la victoire (qui fait oublier qu’il y a un deuxième tour ou qui fait perdre au vainqueur final le sens des réalités). Analysant en profondeur les ressorts de l’engagement et de la participation à une campagne électorale, le politiste Alain Faure, spécialiste des élus ruraux et du pouvoir local, a recueilli de nombreux témoignages d’élus qui évoquent avec nostalgie et affects leur première campagne électorale.

Il évoque même (dans une communication à un colloque) une « empreinte affective » durable la première rencontre avec le suffrage universel : « La première exposition de soi, la rencontre avec des mentors, la prise publique de parole et le dénouement par les urnes semblent avoir placé ces éligibles dans une ivresse insoupçonnée et inoubliable. »

Les équipes de campagne des partis politiques tentent d’ailleurs de canaliser le mieux possible les débordements émotionnels de leurs candidats. Les « vieux routards » de la politique savent qu’il faut tenir sa langue dans les heures et jours qui suivent les élections et plus particulièrement en cas de défaite : « il ne faut pas insulter l’avenir », disent-ils souvent, une règle d’or de la politique.

La lecture de cette interview suscite trois réactions. Première réaction, la plus instinctive : la consternation et même le choc. On peut en fait se demander si nous n’avons pas assisté en direct à une fin de parcours politique d’Agnès Buzyn : la candidate, arrivée troisième du premier tour avec 17,3% des voix, pourra-t-elle se présenter devant les électeurs le 21 juin après une telle « bombe », et d’ailleurs le veut-elle ?

La tonalité de l’interview et plusieurs déclarations (« je me demande ce que je vais faire de ma vie », « c’est ma part de liberté, de citoyenne et de médecin », « je n’ai plus de boulot ») font apparaître qu’Agnès Buzyn semble mentalement sortie des élections municipales. A priori, impossible de s’en remettre vis-à-vis des électeurs (à commencer par les siens) et encore plus impossible pour elle d’enfiler à nouveau le costume de candidate.

Une sortie de la vie politique, en forme de « coming out » libérateur : comme si le rôle de candidate, dans le contexte que nous vivons, avait été trop lourd à porter et vécu comme un rôle de composition, plus imposé par les circonstances que choisi. Ministre oui, candidate non ou plus difficilement. Ce profil existe dans notre vie politique qui a déjà compté des talents n’arrivant pas à passer l’obstacle du suffrage universel ou ne le souhaitant pas, par exemple l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin.

Le malaise de la « mascarade »

Les explications confuses que la candidate a données par la suite, n’ont fait qu’accentuer le malaise que l’on ressent. Malgré les éléments de langage distillés ensuite, plusieurs énoncés terribles contenus dans l’interview au Monde resteront collés au nom de la candidate. La ministre aurait eu conscience que la gravité de la situation sanitaire empêcherait les élections municipales d’avoir lieu ; la candidate a vécu ces élections comme une « mascarade ».

Agnès Buzyn a quitté des fonctions éminentes dans une période sanitaire dramatique pour concourir à une élection dont elle pensait qu’elle n’aurait pas lieu… ; elle a conduit une campagne électorale (qui comporte des négociations ou discussions avec d’autres candidats) vécue (et qualifiée a posteriori) comme une « mascarade », un terme dont les acceptions recouvrent d’ailleurs aussi bien « comédie hypocrite » que « mise en scène trompeuse »…

La seconde réaction est moins instinctive et choquée. Elle prend davantage appui sur les sciences sociales, notamment la sociologie politique des émotions. Ce courant de recherche a développé la thèse d’un « citoyen sentimental », proposée au début des années 2000 par le spécialiste américain de psychologie politique, George Marcus. Dans ses travaux, George Marcus montre que notre cerveau prend appui simultanément sur la « raison » et les émotions pour penser la politique.

Loin d’être un obstacle au jugement politique, une camisole aveuglante, les émotions feraient partie intégrante du « raisonnement politique » : privé de ses émotions l’être humain ne sait en fait plus décider. De nombreux travaux de recherches conduits par la psychologie politique (par exemple chez Pavlos Vassilopoulos) ont confirmé que raison et émotions constituent une combinatoire essentielle des décisions et évaluations politiques. Si la peur, l’anxiété ou la colère font partie des émotions qui agissent fortement sur les choix politiques, elles ne conduisent pas nécessairement les électeurs qui ressentent ces émotions à des comportements ou attitudes extrêmes.

Système 1, Système 2

Ces travaux montrent aussi que le cerveau humain fonctionne selon deux modes opératoires, que nous passons nos journées à combiner : d’un côté la logique des « habitudes acquises » et de l’enthousiasme spontané ; d’un autre côté la logique de la « surveillance », attentive aux modifications de l’environnement, qui fonctionne à l’anxiété mais favorise l’esprit critique.

Cette thèse rappelle celle avancée par Daniel Kahneman, lauréat du Prix Nobel d’économie et spécialiste notamment des « biais cognitifs », dans son livre mythique Système 1, Système 2 : Les deux vitesses de la pensée. Selon Kahneman, nous opérons nos activités cérébrales selon deux modes : le « système 1″ qui est rapide, instinctif, émotionnel mais peu précis et le « système 2″ qui est plus lent, plus réfléchi, plus logique et plus précis. Daniel Kahneman montre à quel point les « biais cognitifs » nous conduisent, notamment en mode « système 1″, à commettre des erreurs de jugement et à développer fausses peurs, aversions infondées ou erreurs de jugement.

Une « sentimentalité » toute politique

Si nous sommes bien ces « citoyens sentimentaux » ou ces « cerveaux politiques à deux vitesses », aucune raison pour que les hommes et femmes politiques échappent à cette règle. Dans le cas d’Agnès Buzyn, remarquons tout d’abord la grande part de « sentimentalité » qui caractérise sa communication : elle a pleuré en quittant ses fonctions de ministre, elle répond en larmes aux questions d’Ariane Chemin dans Le Monde et sa campagne électorale a beaucoup mis en avant son « empathie », sa « douceur », « sa proximité » avec les gens. S’il s’agissait de créer un clivage d’image avec Anne Hidalgo et Rachida Dati (renvoyant en creux une image de dureté et machines de guerre électorale à propos de ses concurrentes), ce « storytelling » nous disait quelque chose d’important.

Si l’on suit les travaux du politiste Christian Le Bart, nous sommes entrés dans l’ère de la « démocratie émotionnelle ». Les travaux remarquables de ce spécialiste des émotions et de la mise en scène du politique, montrent l’affirmation d’une tendance « lacrymal-fusionnelle » dans nos démocraties : les larmes, les émotions, la compassion, l’empathie, la proximité comme l’ultime tentative de combler le gouffre abyssal du déficit démocratique comme en témoigne la profonde défiance des Français vis-à-vis du politique.

Ethique de responsabilité

Cette tendance au débordement émotionnel de nos hommes et femmes politiques n’a-t-elle pas joué un mauvais tour à Agnès Buzyn? D’une part en mettant trop en exergue son profil humain pendant sa campagne au détriment de ses propositions, les rendant inaudibles en fait ; d’autre part, en s’épanchant trop vite et trop maladroitement dans les colonnes du Monde? Un coup de grisou du « système 1″, mais tellement spectaculaire et fracassant dans sa spontanéité et sa dimension émotionnelle que le « système 2″ ne peut plus rien pour récupérer et rattraper l’affaire.

Le recours aux sciences sociales peut nous rendre un dernier service pour comprendre l’énigme du quasi « suicide politique » qui s’est commis sous nos yeux. Depuis la célèbre conférence de Max Weber en 1919, on sait que la « vocation » du « savant » et celle de l’acteur politique ne peuvent se confondre. Pour Weber, « l’éthique de responsabilité » c’est l’action en termes de moyens fins, inspirée par la philosophie politique de Machiavel.

C’est la morale de l’action de l’homme d’Etat qui va accepter, au nom d’un intérêt supérieur et du bien commun, d’employer des moyens que la morale réprouve. Weber a beaucoup réfléchi aux limites de cette « éthique de responsabilité », que la société ne peut suivre jusqu’au bout sauf à ériger en morale commune des principes inacceptables. La « morale de conviction » incite à agir selon ses sentiments sans référence aux conséquences.

Dans sa préface à l’édition 1959 du Savant et le Politique (de Max Weber), Raymond Aron résumait en ces termes l’opposition entre les deux « vocations » du savant et du politique : « On ne peut pas être en même temps homme d’action et homme d’études, sans porter atteinte à la dignité de l’un et de l’autre, sans manquer à la vocation de l’un et de l’autre. »

 

Il ajoutait qu’il ne fallait pas en conclure que cette distinction fondamentale excluait en même temps, chez Weber, les liens entre l’un et l’autre : « La science qu’il conçoit est celle qui est susceptible de servir l’homme d’action ». Cette position rejoint celle de Durkheim (dans la première préface à La Division du travail social) qui décrivait ainsi le rôle social du savant :  »De ce que nous nous proposons avant tout d’étudier la réalité, il ne s’ensuit pas que nous renoncions à l’améliorer […] Nous devons être, avant tout, des conseilleurs, des éducateurs. Nous sommes faits pour aider nos contemporains à se reconnaître dans leurs idées et dans leurs sentiments beaucoup plutôt que pour les gouverner ; et dans l’état de confusion mentale où nous vivons, quel rôle plus utile à jouer? »

En jetant le masque d’une « mascarade » qui ne lui convenait plus, Agnès Buzyn vient d’illustrer à la perfection le conflit de loyauté tragique entre « éthique de conviction » et « éthique de responsabilité » qui attend tout savant qui rentre en politique. L’espace d’une interview dans Le Monde, le cerveau du médecin et de l’universitaire a repris le dessus sur celui du politique. Est-ce définitif? C’est entre les lignes le sentiment que l’on a. Il est évident qu’Agnès Buzyn devra très vite trancher le nœud gordien. La République en marche pour une troisième candidature à la mairie de Paris? Décidément, quand ça ne veut pas, ça ne veut pas…!

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

 

 

Coronavirus : poursuites judiciaires contre Agnès Buzyn ou Édouard Philippe ?

Coronavirus : poursuites judiciaires contre Agnès Buzyn ou Édouard Philippe ?

Après les propos d’Agnès Buzyn,  ancienne ministre de la santé, affirmant dans le Monde que le gouvernement savait que l’organisation des élections municipales constituait un danger majeur pour la santé, par ailleurs que ces élections seraient une mascarade en prévision notamment des abstentions, certains médias posent la question de la responsabilité d’Agnès Buzyn, du gouvernement et surtout du premier ministre. Agnès Buzyn affirme  qu’elle a notamment informé dès janvier le gouvernement de la catastrophe sanitaire qui se préparait mais que ces recommandations n’ont pas été intégrées par le gouvernement. Du coup,  s’il devait y avoir une information judiciaire, elle devrait sans doute davantage viser Édouard Philippe qu’ Agnès Buzyn. En effet, c’est bien le Premier ministre qui en toute irresponsabilité a décidé d’inviter les électeurs à se rendre dans les bureaux de vote au risque d’une plus grande contamination et qui dans le même discours, le même jour, a recommandé le confinement. Nul doute que nombre de personnes supplémentaires du être infectées  à l’occasion de ces élections et le premier ministre et le responsable de cette situation. D’une manière générale, il est responsable d’une politique sanitaire complètement contradictoire qui a alterné entre la minimisation des risques et les propos inutilement inquiétants. Le tout alimentant largement encore davantage la panique. Il est aussi largement responsable de l’insuffisance scandaleuse des moyens sanitaires en équipements et en personnel. La France manque de tout, de lits en soin intente intensifs, de matériel respiratoire, de tests et même de masques. Le changement de ton et de politique est intervenu seulement après le du président de la république qui a décrété l’état de guerre. Le seul problème c’est que le gouvernement ne prend toujours pas les moyens découlant de ce discours guerrier.

Il faut rappeler les paroles rassurantes mais irresponsables du premier ministre.

« On a posé la question hier au comité scientifique. On leur a demandé, ‘est-ce que le fait d’aller dans un bureau de vote, parfois d’attendre un peu, ensuite de voter puis de repartir, est-ce que ça présente un risque pour les personnes les plus fragiles?’ », a-t-il rapporté.

Selon lui, ledit comité a répondu au gouvernement qu’il n’y avait aucune raison scientifique de penser que le déplacement pour voter aux municipales serait plus dangereux « que d’aller faire ses courses ». À condition de respecter une distance minimale. Le ministère de l’Intérieur préconise un marquage au sol afin de maintenir environ un mètre entre chaque électeur à chaque étape du vote. Il faut regretter c’est le caractère complètement contradictoire et irresponsable de la part du gouvernement en plus cautionné par certains scientifiques très complaisants qui devraient quand même comprendre que les bureaux de vote vont se transformer en espace d’incubation impossible à désinfecter après le passage de chaque électeur.

« La vérité, c’est que les maires (…) ont parfaitement compris l’enjeu, pour faire en sorte, par exemple, que quand une personne fragile arrive au bureau de vote, dans toute la mesure du possible, ce ne soit pas elle qui fasse la queue, (…) qu’elle puisse passer plus rapidement dans l’isoloir et ensuite devant l’urne pour pouvoir, là encore, limiter les risques », a-t-il développé.

 

 

Et le Premier ministre de rappeler qu’on peut aller voter « avec son stylo » et que du matériel sanitaire ( ! ) sera mis à disposition des électeurs dans les bureaux de vote. Ses déclarations irresponsables justifient effectivement un information judiciaire.

 

La bascule de la voiture électrique …..dans le vide ( Agnès Pannier-Runacher)

La bascule de la voiture électrique …..dans le vide ( Agnès Pannier-Runacher)

 

Il est clair que la secrétaire d’État auprès du ministre de l’économie doit sérieusement s’ennuyer dans une fonction qui ne sert strictement à rien. Aussi vient-elle de s’exprimer de façon particulièrement maladroite sur deux sujets. D’abord en encourageant les français à investir dans la bourse pourtant actuellement en pleine crise puis en déclarant que la voiture électrique connaît une véritable bascule. La question est de savoir si ce n’est pas une bascule dans le vide ! En effet les ventes de voitures électriques même en progression restent marginales en raison notamment de leur coût d’achat aussi des interrogations concernant la technologie, des batteries notamment. Avec en plus, l’émergence de la technologie des moteurs à hydrogène.  Après s’être transformé en trader, la secrétaire d’État se transforme en agent commercial de la voiture électrique en plus avec des arguments peu convaincants.

 

« - Je rappelle d’abord que la France a doublé ses ambitions de verdissement du parc en passant d’un objectif de 500 000 à un million de primes à la conversion sur le quinquennat. Pour les véhicules électriques, nous avons également maintenu le bonus écologique avec une trajectoire précise jusqu’en 2022 pour donner plus de visibilité aux constructeurs. Sur les flottes d’entreprises, il existe également des dispositifs fiscaux très incitatifs pour les véhicules électriques comme l’exemption de taxe sur les voitures de société, ou encore un plafond d’amortissement supérieur. Si à tout cela, vous ajoutez les économies de carburant, le ROI (retour sur investissement, NDLR) pour les entreprises devient très acceptable, surtout pour celles qui attribuent un coût à leur empreinte CO2. »

Municipales Paris : Agnès Buzyn à l’abattoir !

Municipales Paris : Agnès Buzyn à l’abattoir !

 

Il est clair qu’Agnès Buzyn  a accepté de se sacrifier à la demande de Macron. En fait,  il ne s’agit nullement d’envisager de gagner les élections dans la capitale mais de sauver ce qui peut l’être encore. Sans doute pas grand-chose. Griveaux  lui-même n’avait jamais réussi à dépasser les 15 % et sa campagne s’est enlisée avant l’affaire dans les sables de propositions plus ou moins fumeuses. La désignation d’Agnès Buzyn    par la pseudo commission national d’investiture est en fait un choix délibéré de Macron. Il s’agit maintenant simplement d’assurer une présence.

 

La vérité c’est que la plupart des premiers couteaux ont refusé la proposition d’aller à l’abattoir des élections parisiennes. On s’est donc rabattu sur la ministre de la santé. Pas vraiment le meilleur choix car l’intéressée était englué d’une part dans la crise de l’hôpital,  d’autre part dans la crise de la réforme des retraites. Deux dossiers où elle n’a guère brillé. par ailleurs , elle n’a guère d’épaisseur politique.

 

On l’a surtout choisi parce que c’était une femme qui aura à affronter les deux autres principales  concurrentes  à savoir l’actuel maire de Paris et Rachida Dati.  Dans la course à la mairie de Paris, elle sera donc confrontée à deux autres femmes, elles,  bien placées dans les sondages : la maire sortante, Anne Hidalgo (PS) et l’actuelle maire du VIIe arrondissement et ancienne ministre de la Justice Rachida Dati (LR). Dans l’environnement politique actuel Agnès Buzyn  ne peut espérer au mieux que 10 % des intentions de voix et sans grande possibilité de regroupements au second tour. Une grande différence avec Villani.

Elle devra donc composer avec la candidature dissidente de Cédric Villani, exclu fin janvier de LaRem. Vu comme une ministre “technicienne”, elle devra faire preuve d’un sens politique éprouvé pour relancer la dynamique de la campagne de LaRem à Paris, déjà très compromise.

Avant même l’affaire des vidéos intimes, Benjamin Griveaux pointait en effet en troisième position dans les sondages, derrière Anne Hidalgo et Rachida Dati.

“C’est une véritable volonté de gagner la bataille, il faut retenir vraiment ça”, a déclaré sur BFMTV Marie-Laure Harel la porte-parole de La République en marche pour les municipales. “On envoie une personnalité politique de premier plan, qui a montré sa capacité à conduire de grandes réformes et qui va aussi traduire à Paris cette volonté réformatrice qu’a le président.”

La décision a été saluée par le groupe Modem, allié de La République en marche. Cédric Villani a, en revanche, dit dimanche souhaiter maintenir sa candidature pour la mairie de Paris, malgré “le respect” et “l’estime” qu’il porte pour la ministre de la Santé. “Je sais les dossiers considérables qu’elle a gérés en tant que ministre. Je lui souhaite bienvenu et bon courage pour les quatre semaines que vont durer cette campagne”, a-t-il déclaré sur BFMTV.

“Pour ma part, cela fait bien des mois que ma campagne se déroule, que mon projet se construit (…) un projet, qui est, j’en suis sincèrement persuadé, tout simplement le meilleur pour Paris.” Plus critique, son entourage a estimé que le choix de la ministre de la Santé était “incompréhensible” et qu’il “fragilisait” l’exécutif.

La porte-parole du candidat d’Europe Ecologie Les Verts (EELV), Anne Souyris, a qualifié sur LCI ce choix d’”extrêmement étrange” et “pas très responsable” dans un contexte de crise du coronavirus et de crise de l’hôpital public.

Recul du départ à la retraite (Agnès Buzyn)

Recul du départ à la retraite  (Agnès Buzyn)

 

 

De manière particulièrement hypocrite, la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn a estimé que le gouvernement devait se saisir de la question du report de l’âge de départ à la retraite qui aurait notamment émergé du grand débat national. Ceci étant,  la ministre de la santé a précisé qu’elle s’exprimait à titre personnel et que de toute manière un jour ou l’autre il faudrait bien se poser la question. Cette manière très allusive d’aborder une question centrale ne caractérise pas un grand courage. Il y a en effet longtemps que le problème de l’âge de la retraite comme celui des 35 heures devrait être sur la table des négociations. Ces deux mesures de la gauche ont largement concouru à tuer  la compétitivité de l’économie. Sans parler du fait que cela a porté un coup fatidique à la valeur du travail. Cette réduction du temps de travail peut et même doit se comprendre et s’admettre pour les salariés aux conditions de travail difficiles mais pas pour l’ensemble. C’est cette généralisation idiote et aveugle qui est condamnable. Quand on écoute les propos de la ministre de la santé, on peut être inquiet du courage et de la lucidité du pouvoir sur cette question  «La question de l’âge du départ à la retraite est sans arrêt sur la table, à gauche comme à droite», a relevé la ministre lors du Grand jury RTL-Le Figaro-LCI. «Moi j’entends ces débats. Le président de la République avait pris lors de sa campagne (présidentielle) l’engagement devant les Français de ne pas toucher à l’âge de départ à la retraite. Après, nous allons mener une réforme des retraites pour rendre les retraites plus universelles, plus compréhensibles pour les Français et avoir un système qui pérennise notre système par répartition, peut-être que cela, ça sera en discussion avec les partenaires sociaux dans le cadre de la réforme générale», a-t-elle indiqué. «Je n’y suis pas hostile», a poursuivi la ministre, interrogée sur l’enjeu de retarder l’âge de départ à la retraite. «Je suis médecin, je vois que la durée de vie augmente d’année en année, elle augmente moins vite ces dernières années mais elle a considérablement augmenté», a-t-elle fait valoir. «Est-ce que, alors que le nombre d’actifs diminue, nous allons pouvoir maintenir sur les actifs le poids des retraites qui vont augmenter en nombre et en durée? Nous savons que cet équilibre-là va être de plus en plus difficile à tenir», a-t-elle estimé.  Comme on lui rapportait, en fin d’émission, les réactions de surprise suscitées sur les réseaux sociaux par ses déclarations, la ministre a souligné qu’elle s’exprimait «à titre personnel». «Je pense que un jour, un jour, nous serons obligés de travailler plus longtemps sinon notre système de retraite ne pourra pas tenir», a-t-elle précisé. «Ce que j’ai dit, c’est que j’ai vu ces propositions remonter du grand débat. À partir du moment où les Français l’évoquent, c’est sur la table. À partir du moment où toutes les propositions qui sont amenées par le grand débat vont être étudiées, nous étudierons celle-là comme les autres. Elle n’est pas (mise) sur la table aujourd’hui par le gouvernement», a-t-elle rappelé. Contrairement à ce que raconte la ministre cette question n’est pas non plus mise sur la table de façon significative dans le cas du grand débat.

 

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