Air France : « agissements inacceptables » qui font honte au syndicalisme
Le ministre des transports a fort logiquement condamné avec force les débordements inacceptables de certains lors du conflit d’Air France. Débordements d’autant plus inacceptables qu’il semble bien que des syndicalistes soient impliqués. D’une certaine manière c’est une honte pour le syndicalisme tout entier. Il faut dire que la situation d’Air France est un peu particulière avec une myriade de syndicats, de l’ordre d’une quinzaine qui ne cessent de se faire concurrence en ajoutant du corporatisme au corporatisme. Certes tous les syndicats ne sauraient être mis dans le même sac mais d’une façon générale la France souffre d’une vision éculée de ce qu’est la défense constructive des intérêts des salariés. En gros d’un côté il y a la frange presque toujours contestataire de syndicats surtout préoccupés d’objectifs politiques et ou corpos, c’est le cas pour Sud, d’une partie de la CGT de FO parfois de l’UNSA, de l’autre il y a la version plus moderniste d’autres syndicats surtout de la CFDT aussi de la CGC. Le syndicalisme ne se grandit pas en n’adoptant des stratégies systématiquement contestataires qui tuent le dialogue social est finalement desservent l’intérêt même de leurs mandants. À l’occasion du conflit d’Air France la France de ce point de vue s’est encore ridiculisée et a montré la ringardise de certains syndicats responsables aussi de la dégradation économique et sociale du pays. C’est donc justement qu’Alain Vidalies condamne fermement ces débordements en évoquant des « agissements inacceptables ». « Je pense que l’on peut redresser la situation en ayant une condamnation tout à fait ferme et unanime », commente le secrétaire d’État aux Transports. Pour lui, une seule réponse existe : la répression pénale. »Il s’agit de violences faites contre des personnes, il faut isoler ces événements en disant que ces agissements méritent une répression pénale« , conclut-il. La compagnie aérienne a d’ailleurs annoncé déposer plainte pour « violence aggravée » après ces violents événements. Mais le PDG d’Air France, Frédéric Gagey, espérait avant tout une reprise des discussions : »À ce stade, la vraie question est de reprendre la négociation.