Artificialisation des sols : la proposition de loi adoucie adoptée
La proposition de loi issue du Sénat visant à assouplir les modalités de mise en oeuvre du zéro artificialisation des sols a été adoptée ce mardi à l’Assemblée avec 437 voix pour, 4 contre et 94 abstentions.
Après l’avoir adoptée en séance vendredi, les députés ont procédé ce mardi en fin de journée au vote solennel sur la proposition de loi sénatoriale sur le « Zéro artificialisation des sols » (ZAN). Soutenu par le gouvernement, le texte remanié par les députés a été adopté à une écrasante majorité : 437 élus ont voté en sa faveur, 94 se sont abstenus et 4 ont voté contre.
Le groupe LR avait annoncé qu’il voterait en faveur du texte, malgré son hostilité au concept du ZAN, qui « condamne à mort le monde rural et à la glaciation les villes moyennes », selon son patron Olivier Marleix.
S’il y a un bien un acronyme qui angoisse les élus locaux, c’est bien le ZAN. Le « zéro artificialisation nette », disposition majeure de la loi climat-résilience de 2021, consiste à ralentir la bétonisation des sols et l’urbanisation. Deux paliers sont prévus. D’ici à 2031, le rythme de progression sur les espaces naturels, agricoles et forestiers devra être diminué de moitié par rapport à la décennie précédente. Et à l’horizon 2050, les espaces aménagés par l’homme ne pourront plus progresser, sauf à être compensés par de nouveaux espaces naturels à un autre endroit.
Mais depuis un an, la mise en œuvre concrète de cet objectif vire au casse-tête pour les maires, à tel point que le gouvernement a dû remettre sur le métier des décrets du printemps 2022, contestés par les associations d’élus et le Sénat. Le ZAN vient en effet se heurter à d’autres problématiques communales, comme le logement ou le développement économique. Celles-ci redoutent surtout une asymétrie dans l’effort et une recentralisation des décisions.
La machine devrait se dégripper en partie cet été au Parlement. En septembre, une mission de contrôle sénatoriale s’est saisie du sujet. Elle a donné lieu une proposition de loi transpartisane pour « faciliter la mise en œuvre du zéro artificialisation nette », adoptée en séance le 16 mars. Le gouvernement a appuyé cette initiative, non sans cacher son opposition à certains correctifs. Dans la feuille de route de Matignon dévoilée fin avril, la recherche d’un « meilleur dispositif » pour le ZAN fait partie des chantiers à mener à bien d’ici l’été. La proposition de loi sénatoriale a été adoptée à l’Assemblée nationale
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