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Finances-Dividendes CAC 40 : 100 milliards d’euros aux actionnaires en 2023

Finances-Dividendes CAC 40 : 100 milliards d’euros aux actionnaires en 2023


Selon les données compilées par la « Lettre Vernimmen.net », les entreprises du CAC 40 ont versé 97,1 milliards d’euros aux actionnaires en 2023, dont 67,1 milliards sous la forme de dividendes en numéraire et 30,1 milliards sous la forme de rachats d’actions. C’est 17 milliards d’euros de plus que l’an dernier (80,1 milliards), qui était déjà le niveau le plus haut jamais enregistré depuis 2003, date à laquelle débuta cette étude annuelle.

Au total, le taux de distribution des entreprises du CAC 40 (calculé par rapport aux profits) est de 40 % pour les dividendes, un niveau stable par rapport à l’an dernier. Cette fourchette basse s’explique par la rapide progression des profits. En revanche, en prenant en compte les rachats d’actions, le taux de distribution grimpe à 72% contre 55 % en 2022. Ce bond s’explique cependant par deux évènements non récurrents, la forte hausse du prix du pétrole en 2022 et la cession d’une filiale américaine par BNP Paribas. Cerise sur le gâteau, les entreprises du CAC 40 (2.362 milliards de capitalisation) ont mieux performé leurs concurrents britanniques (1.780 milliards d’euros), et allemands (1.560 milliards d’euros).

De quoi alimenter à nouveau la controverse sur un traitement de faveur des actionnaires au détriment de l’investissement productif, de l’emploi et des salariés.

Une controverse que tentent de déminer chaque année les auteurs de l’étude, le professeur de finance Pascal Quiry et le banquier Yann Le Fur, en rappelant que « l’argent est fait pour circuler et qu’il n’y a rien de pire que l’immobilisme en ce domaine qui fige des situations acquises. Et de souligner qu’en théorie financière, « dividendes et rachat d’actions n’ont jamais enrichi les actionnaires » puisque la valeur de leurs actions baisse mécaniquement lors du versement tandis que le rachat d’actions fait baisser la valeur des capitaux propres. Malgré la hausse des dividendes, le CAC 40 a progressé de 16,5% en 2023 et atteint de nouveaux records historiques, alors que l’indice CAC 40 dividendes réinvestis gagne plus de 20 %.

Grande disparité au sein du CAC 40
Le tableau n’est toutefois pas homogène au sein du CAC 40. En 2023, les trois premiers groupes dans le classement des plus gros distributeurs aux actionnaires -TotalEnergies (18,4 milliards d’euros), BNP Paribas (9,7 milliards) et LVMH (7,5 milliards)- concentrent 37% du volume total au sein du CAC 40. En ajoutant trois autres groupes (Stellantis, AXA et Sanofi), la barre des 50% des capitaux distribués est franchie. En 2022, le trio de tête (TotalEnergies, LVMH, Sanofi) représentait 31 % du total, et le trio de 2021 (L’Oréal, TotalEnergies, Sanofi) près de 34%.

« La quasi-totalité de ces redistributions sont le fait d’entreprises à maturité, ce qui est logique puisqu’elles génèrent par leurs résultats de nouveaux capitaux propres important que leur faible croissance rend inutiles », soulignent les auteurs.

L’étude montre surtout que la moitié du CAC 40 ne réalise que 14 % du total des dividendes et des rachats d’actions. Ce qui renvoie à des situations contrastées selon les secteurs d’activité mais aussi au grand écart au sein du CAC 40 de la taille des entreprises. L’indice regroupe en effet six groupes de plus de 100 milliards d’euros de capitalisations et huit groupes de moins de 12 milliards de capitalisation.

Les rachats d’actions sont toujours à la mode. Ils augmentent de près de 30 %, soulignant en creux la vacuité du débat lancé sur une éventuelle taxation des rachats d’action, un temps évoqué, au printemps dernier par le président de la République, Emmanuel Macron. Au final, le gouvernement s’est contenté de retenir l’idée assez vague d’obliger les entreprises rachetant leurs actions à réouvrir des accords d’intéressement avec les salariés, au nom du partage de la valeur.

Des records de versements de dividendes mais aussi, pointent l’étude, des records en matière d’investissement, soit 94,2 milliards d’euros, en hausse de 20 %, soit un montant équivalent à ce qui a été distribué aux actionnaires.

Ces investissements sont même supérieurs à 2019, l’année avant Covid. Et la hausse des investissements est même de 44 % pour les trois premiers distributeurs de capitaux, pointent les auteurs pour souligner l’idée que distribution aux actionnaires et investissements n’est pas antinomique.

Profits et Dividendes CAC 40 : 100 milliards d’euros aux actionnaires en 2023

Profits et Dividendes CAC 40 : 100 milliards d’euros aux actionnaires en 2023


Selon les données compilées par la « Lettre Vernimmen.net », les entreprises du CAC 40 ont versé 97,1 milliards d’euros aux actionnaires en 2023, dont 67,1 milliards sous la forme de dividendes en numéraire et 30,1 milliards sous la forme de rachats d’actions. C’est 17 milliards d’euros de plus que l’an dernier (80,1 milliards), qui était déjà le niveau le plus haut jamais enregistré depuis 2003, date à laquelle débuta cette étude annuelle.

Au total, le taux de distribution des entreprises du CAC 40 (calculé par rapport aux profits) est de 40 % pour les dividendes, un niveau stable par rapport à l’an dernier. Cette fourchette basse s’explique par la rapide progression des profits. En revanche, en prenant en compte les rachats d’actions, le taux de distribution grimpe à 72% contre 55 % en 2022. Ce bond s’explique cependant par deux évènements non récurrents, la forte hausse du prix du pétrole en 2022 et la cession d’une filiale américaine par BNP Paribas. Cerise sur le gâteau, les entreprises du CAC 40 (2.362 milliards de capitalisation) ont mieux performé leurs concurrents britanniques (1.780 milliards d’euros), et allemands (1.560 milliards d’euros).

De quoi alimenter à nouveau la controverse sur un traitement de faveur des actionnaires au détriment de l’investissement productif, de l’emploi et des salariés.

Une controverse que tentent de déminer chaque année les auteurs de l’étude, le professeur de finance Pascal Quiry et le banquier Yann Le Fur, en rappelant que « l’argent est fait pour circuler et qu’il n’y a rien de pire que l’immobilisme en ce domaine qui fige des situations acquises. Et de souligner qu’en théorie financière, « dividendes et rachat d’actions n’ont jamais enrichi les actionnaires » puisque la valeur de leurs actions baisse mécaniquement lors du versement tandis que le rachat d’actions fait baisser la valeur des capitaux propres. Malgré la hausse des dividendes, le CAC 40 a progressé de 16,5% en 2023 et atteint de nouveaux records historiques, alors que l’indice CAC 40 dividendes réinvestis gagne plus de 20 %.

Grande disparité au sein du CAC 40
Le tableau n’est toutefois pas homogène au sein du CAC 40. En 2023, les trois premiers groupes dans le classement des plus gros distributeurs aux actionnaires -TotalEnergies (18,4 milliards d’euros), BNP Paribas (9,7 milliards) et LVMH (7,5 milliards)- concentrent 37% du volume total au sein du CAC 40. En ajoutant trois autres groupes (Stellantis, AXA et Sanofi), la barre des 50% des capitaux distribués est franchie. En 2022, le trio de tête (TotalEnergies, LVMH, Sanofi) représentait 31 % du total, et le trio de 2021 (L’Oréal, TotalEnergies, Sanofi) près de 34%.

« La quasi-totalité de ces redistributions sont le fait d’entreprises à maturité, ce qui est logique puisqu’elles génèrent par leurs résultats de nouveaux capitaux propres important que leur faible croissance rend inutiles », soulignent les auteurs.

L’étude montre surtout que la moitié du CAC 40 ne réalise que 14 % du total des dividendes et des rachats d’actions. Ce qui renvoie à des situations contrastées selon les secteurs d’activité mais aussi au grand écart au sein du CAC 40 de la taille des entreprises. L’indice regroupe en effet six groupes de plus de 100 milliards d’euros de capitalisations et huit groupes de moins de 12 milliards de capitalisation.

Les rachats d’actions sont toujours à la mode. Ils augmentent de près de 30 %, soulignant en creux la vacuité du débat lancé sur une éventuelle taxation des rachats d’action, un temps évoqué, au printemps dernier par le président de la République, Emmanuel Macron. Au final, le gouvernement s’est contenté de retenir l’idée assez vague d’obliger les entreprises rachetant leurs actions à réouvrir des accords d’intéressement avec les salariés, au nom du partage de la valeur.

Des records de versements de dividendes mais aussi, pointent l’étude, des records en matière d’investissement, soit 94,2 milliards d’euros, en hausse de 20 %, soit un montant équivalent à ce qui a été distribué aux actionnaires.

Ces investissements sont même supérieurs à 2019, l’année avant Covid. Et la hausse des investissements est même de 44 % pour les trois premiers distributeurs de capitaux, pointent les auteurs pour souligner l’idée que distribution aux actionnaires et investissements n’est pas antinomique.

Dividendes CAC 40 : 100 milliards d’euros aux actionnaires en 2023

Dividendes CAC 40 : 100 milliards d’euros aux actionnaires en 2023


Selon les données compilées par la « Lettre Vernimmen.net », les entreprises du CAC 40 ont versé 97,1 milliards d’euros aux actionnaires en 2023, dont 67,1 milliards sous la forme de dividendes en numéraire et 30,1 milliards sous la forme de rachats d’actions. C’est 17 milliards d’euros de plus que l’an dernier (80,1 milliards), qui était déjà le niveau le plus haut jamais enregistré depuis 2003, date à laquelle débuta cette étude annuelle.

Au total, le taux de distribution des entreprises du CAC 40 (calculé par rapport aux profits) est de 40 % pour les dividendes, un niveau stable par rapport à l’an dernier. Cette fourchette basse s’explique par la rapide progression des profits. En revanche, en prenant en compte les rachats d’actions, le taux de distribution grimpe à 72% contre 55 % en 2022. Ce bond s’explique cependant par deux évènements non récurrents, la forte hausse du prix du pétrole en 2022 et la cession d’une filiale américaine par BNP Paribas. Cerise sur le gâteau, les entreprises du CAC 40 (2.362 milliards de capitalisation) ont mieux performé leurs concurrents britanniques (1.780 milliards d’euros), et allemands (1.560 milliards d’euros).

De quoi alimenter à nouveau la controverse sur un traitement de faveur des actionnaires au détriment de l’investissement productif, de l’emploi et des salariés.

Une controverse que tentent de déminer chaque année les auteurs de l’étude, le professeur de finance Pascal Quiry et le banquier Yann Le Fur, en rappelant que « l’argent est fait pour circuler et qu’il n’y a rien de pire que l’immobilisme en ce domaine qui fige des situations acquises. Et de souligner qu’en théorie financière, « dividendes et rachat d’actions n’ont jamais enrichi les actionnaires » puisque la valeur de leurs actions baisse mécaniquement lors du versement tandis que le rachat d’actions fait baisser la valeur des capitaux propres. Malgré la hausse des dividendes, le CAC 40 a progressé de 16,5% en 2023 et atteint de nouveaux records historiques, alors que l’indice CAC 40 dividendes réinvestis gagne plus de 20 %.

Grande disparité au sein du CAC 40
Le tableau n’est toutefois pas homogène au sein du CAC 40. En 2023, les trois premiers groupes dans le classement des plus gros distributeurs aux actionnaires -TotalEnergies (18,4 milliards d’euros), BNP Paribas (9,7 milliards) et LVMH (7,5 milliards)- concentrent 37% du volume total au sein du CAC 40. En ajoutant trois autres groupes (Stellantis, AXA et Sanofi), la barre des 50% des capitaux distribués est franchie. En 2022, le trio de tête (TotalEnergies, LVMH, Sanofi) représentait 31 % du total, et le trio de 2021 (L’Oréal, TotalEnergies, Sanofi) près de 34%.

« La quasi-totalité de ces redistributions sont le fait d’entreprises à maturité, ce qui est logique puisqu’elles génèrent par leurs résultats de nouveaux capitaux propres important que leur faible croissance rend inutiles », soulignent les auteurs.

L’étude montre surtout que la moitié du CAC 40 ne réalise que 14 % du total des dividendes et des rachats d’actions. Ce qui renvoie à des situations contrastées selon les secteurs d’activité mais aussi au grand écart au sein du CAC 40 de la taille des entreprises. L’indice regroupe en effet six groupes de plus de 100 milliards d’euros de capitalisations et huit groupes de moins de 12 milliards de capitalisation.

Les rachats d’actions sont toujours à la mode. Ils augmentent de près de 30 %, soulignant en creux la vacuité du débat lancé sur une éventuelle taxation des rachats d’action, un temps évoqué, au printemps dernier par le président de la République, Emmanuel Macron. Au final, le gouvernement s’est contenté de retenir l’idée assez vague d’obliger les entreprises rachetant leurs actions à réouvrir des accords d’intéressement avec les salariés, au nom du partage de la valeur.

Des records de versements de dividendes mais aussi, pointent l’étude, des records en matière d’investissement, soit 94,2 milliards d’euros, en hausse de 20 %, soit un montant équivalent à ce qui a été distribué aux actionnaires.

Ces investissements sont même supérieurs à 2019, l’année avant Covid. Et la hausse des investissements est même de 44 % pour les trois premiers distributeurs de capitaux, pointent les auteurs pour souligner l’idée que distribution aux actionnaires et investissements n’est pas antinomique.

Super-profits: 1600 milliards distribués aux actionnaires

Super-profits: 1600 milliards distribués aux actionnaires

Grâce à la reprise économique mais surtout à une immense spéculation générale dans le monde soutenu par les politiques accommodantes des banques centrales, les profits boursiers ont pu augmenter de 1600 milliards $ en 2022.

Les profits ont surtout été réalisés dans le secteur de l’énergie dont les bénéfices ont d’autant plus augmenté que les cours s’envolaient alors qu’évidemment cela aurait dû être l’inverse. Ainsi les pétroliers et autres fournisseurs et distributeurs d’énergie ont ajouté de l’inflation à l’inflation pour spéculer. Résultat: cette hausse des prix dans le secteur de l’énergie a contaminé l’ensemble de l’économie et c’est le client qui paye la facture via l’inflation. En France, pays qui a le plus contribué à la croissance des dividendes en Europe avec 59,8 milliards d’euros (+4,6%), TotalEnergies et LVMH ont été les plus gros payeurs de dividendes.

Le montant total des dividendes reversés est en hausse de 8,4% par rapport à 2021, année du précédent record grâce au rebond de l’activité économique mondiale après la crise sanitaire, selon un rapport du gestionnaire d’actifs Janus Henderson.

Les producteurs de pétrole et de gaz ainsi que les sociétés financières ont représenté la moitié de cette croissance, selon l’indice Global Dividend qui recense les 1.200 plus grosses capitalisations boursières. En raison de la flambée des prix de l’énergie qui a gonflé leurs bénéfices, ils ont «augmenté leurs distributions de plus de 66%, sous forme de dividendes ordinaires ou extraordinaires», précise le gestionnaire d’actifs.

Douze pays ont enregistré des records de dividendes libellés en dollars, les États-Unis, le Canada, le Brésil, la Chine, l’Inde ainsi que Taïwan, et plusieurs autres dans leur monnaie, la France, l’Allemagne, le Japon et l’Australie. Si les marchés émergents ont enregistré une progression «d’environ un cinquième», les marchés plus traditionnels comme les États-Unis ont observé une croissance relativement «inférieure au reste du monde». Les dividendes avaient bien résisté durant la pandémie dans le pays, qui est aussi moins exposé aux secteurs ayant explosé cette année. Sept des entreprises du top 10 de Janus Henderson restent américaines.

Deux secteurs ont fortement contribué à la croissance des dividendes américains: l’énergie (avec un versement exceptionnel important pour Pioneer Natural Resources et d’importants dividendes pour Chevron et Exxon) et les sociétés financières (avec Wells Fargo, Morgan Stanley et Blackstone notamment). Chevron et Exxon ont par ailleurs assorti leurs dividendes d’énormes rachats d’actions, qui ont eux aussi atteint des records en 2022.

Profits boursiers : 1600 milliards distribués aux actionnaires

Profits boursiers : 1600 milliards distribués aux actionnaires

Grâce à la reprise économique mais surtout à une immense spéculation générale dans le monde soutenu par les politiques accommodantes des banques centrales, les profits boursiers ont pu augmenter de 1600 milliards $ en 2022.

Les profits ont surtout été réalisés dans le secteur de l’énergie dont les bénéfices ont d’autant plus augmenté que les cours s’envolaient alors qu’évidemment cela aurait dû être l’inverse. Ainsi les pétroliers et autres fournisseurs et distributeurs d’énergie ont ajouté de l’inflation à l’inflation pour spéculer. Résultat: cette hausse des prix dans le secteur de l’énergie a contaminé l’ensemble de l’économie et c’est le client qui paye la facture via l’inflation. En France, pays qui a le plus contribué à la croissance des dividendes en Europe avec 59,8 milliards d’euros (+4,6%), TotalEnergies et LVMH ont été les plus gros payeurs de dividendes

Le montant total des dividendes reversés est en hausse de 8,4% par rapport à 2021, année du précédent record grâce au rebond de l’activité économique mondiale après la crise sanitaire, selon un rapport du gestionnaire d’actifs Janus Henderson.

Les producteurs de pétrole et de gaz ainsi que les sociétés financières ont représenté la moitié de cette croissance, selon l’indice Global Dividend qui recense les 1.200 plus grosses capitalisations boursières. En raison de la flambée des prix de l’énergie qui a gonflé leurs bénéfices, ils ont «augmenté leurs distributions de plus de 66%, sous forme de dividendes ordinaires ou extraordinaires», précise le gestionnaire d’actifs.

Douze pays ont enregistré des records de dividendes libellés en dollars, les États-Unis, le Canada, le Brésil, la Chine, l’Inde ainsi que Taïwan, et plusieurs autres dans leur monnaie, la France, l’Allemagne, le Japon et l’Australie. Si les marchés émergents ont enregistré une progression «d’environ un cinquième», les marchés plus traditionnels comme les États-Unis ont observé une croissance relativement «inférieure au reste du monde». Les dividendes avaient bien résisté durant la pandémie dans le pays, qui est aussi moins exposé aux secteurs ayant explosé cette année. Sept des entreprises du top 10 de Janus Henderson restent américaines.

Deux secteurs ont fortement contribué à la croissance des dividendes américains: l’énergie (avec un versement exceptionnel important pour Pioneer Natural Resources et d’importants dividendes pour Chevron et Exxon) et les sociétés financières (avec Wells Fargo, Morgan Stanley et Blackstone notamment). Chevron et Exxon ont par ailleurs assorti leurs dividendes d’énormes rachats d’actions, qui ont eux aussi atteint des records en 2022.

Une plus grande transparences pour savoir qui sont les actionnaires des entreprises

Une plus grande transparences pour savoir qui sont les actionnaires des entreprises

 

Un papier du Wall Street Journal traite de la question de transparence pour savoir qui sont les actionnaires d’une entreprise

Fin mars, quand les actions ViacomCBS et Discovery ont dévissé et qu’Archegos Capital Management, family office de Bill Hwang, s’est effondré, bon nombre d’investisseurs et de banques ont été pris de court. Mais il s’avère que d’autres entreprises se demandent aussi pourquoi leurs titres ont soudainement été pris de spasmes.

Les dirigeants de LendingClub et de fuboTV ne savent toujours pas si les variations brutales des titres de leurs entreprises proviennent d’un désinvestissement massif lié à Archegos ou d’un événement sans aucun lien avec le sort du fonds d’investissement, ont rapporté des sources proches du dossier.

S’ils se posent la question, c’est parce que le fonds leur avait dit qu’il était un actionnaire important de la société de prêts en ligne et du service de streaming, ont précisé les sources. Mais, en l’absence de déclarations de franchissement de seuil (que remplissent généralement les fonds quand ils prennent une participation significative), impossible de savoir si ce sentiment est justifié.

S’il peut sembler étrange qu’une société ne soit pas capable de savoir pourquoi son action baisse brutalement, l’effondrement d’Archegos montre qu’il est parfois difficile, pour les entreprises, de savoir qui compose leur capital et pour quelle raison ces actionnaires sont là.

Entreprises et groupes de défense sont nombreux à demander aux régulateurs de revoir les règles d’information financière, notamment celles qui s’appliquent aux family offices comme Archegos et à l’utilisation de produits dérivés, qui permettent aux investisseurs de parier sur les cours des actions plutôt que sur les actions elles-mêmes.

« Les Etats-Unis, qui excellaient dans la rapidité de l’information, sont désormais à la traîne au niveau mondial », déplore Leo Strine Jr., ancien président de la Cour suprême du Delaware désormais avocat chez Wachtell, Lipton, Rosen & Katz.

« Pire encore, ils n’arrivent pas à gérer la question des dérivés et des autres instruments qui portent préjudice aux entreprises ciblées, poursuit-il. Notre réglementation date du milieu des années 1970, il est plus que temps qu’elle soit adaptée à l’économie du XXIe siècle. »

« Il n’y a pas de raison que de grands investisseurs, dont les décisions peuvent avoir un impact significatif sur le reste des actionnaires et les entreprises, ne soient pas soumis à la même surveillance que les autres simplement parce qu’ils ont choisi une structure juridique différente »

De fait, les family offices sont très peu réglementés. Adoptée après la crise financière, la loi Dodd-Frank cherche à renforcer la solidité des marchés financiers, mais comporte une exception pour les family offices, dispensés de certaines obligations de transparence applicables aux autres sociétés d’investissement gérant plus de 100 millions de dollars.

Le droit boursier obligeait Archegos à communiquer des éléments sur les actions en sa possession, mais la société semble avoir réussi à le contourner en achetant des total return swaps, des dérivés qui permettent aux banques de réaliser un investissement pour le compte d’un client en échange d’une commission. Grâce à ces dispositifs, personne ne savait si Bill Hwang avait des parts dans telle ou telle entreprise : il est donc impossible de savoir à quelle hauteur il en était actionnaire. Archegos n’a pas souhaité commenter.

Dans un courrier à la SEC, le gendarme de la bourse américaine, l’Americans for Financial Reform demande un durcissement des règles applicables aux sociétés de type Archegos ; le lobby y souligne qu’il existe plus de 10 000 family offices qui gèrent au total près de 6 000 milliards d’actifs.

« Il n’y a pas de raison que de grands investisseurs, dont les décisions peuvent avoir un impact significatif sur le reste des actionnaires et les entreprises, ne soient pas soumis à la même surveillance que les autres simplement parce qu’ils ont choisi une structure juridique différente », déplore le groupe.

L’évolution des actions résulte de très nombreux facteurs liés au marché et à leurs secteurs respectifs ; durcir les règles relatives à l’information financière ne rendrait pas ces éléments plus faciles à comprendre.

D’après des informations publiques, plusieurs banques avec lesquelles Bill Hwang a travaillé (dont Credit Suisse, Nomura, Morgan Stanley et Goldman Sachs) étaient actionnaires majoritaires d’un certain nombre d’entreprises. Mais impossible de savoir si ces établissements ont réalisé cet investissement pour un seul client, plusieurs clients ou pour eux-mêmes.

Archegos possédait une participation importante dans ViacomCBS et quand l’action s’est mise à baisser, les banques ont dû liquider sa position. Ce sont, en réalité, plus de 30 milliards de dollars de positions qu’Archegos avait prises sur ViacomCBS, Discovery et d’autres entreprises qui ont été fermées, provoquant un effondrement des cours et menant le family office à la chute.

L’action LendingClub, elle, a chuté de 11 % le 26 mars, essuyant sa plus forte baisse en une seule séance depuis mai de l’an passé ; le même jour, le titre fuboTV dévissait de 15 %.

D’après une source proche du dossier, Archegos voulait investir l’été dernier dans fuboTV, spécialiste du streaming sportif. Juste avant la conclusion de l’accord, fuboTV a appris qu’Archegos comptait passer par un swap avec Credit Suisse, précise la source. Le 2 juillet, fuboTV a déclaré que Credit Suisse avait acheté pour 20 millions de dollars d’actions, qui étaient en réalité destinées à Archegos, toujours selon cette personne.

A ce moment-là, l’implication de Credit Suisse inspirait plus de confiance que de défiance, puisque tout le monde se disait que la banque avait enquêté sur Archegos, souligne-t-elle.

Pour LendingClub, Bill Hwang a lui-même déclaré à ses associés qu’il avait investi au fil des années, ont indiqué des sources de la société de prêts.

Les dirigeants de LendingClub et fuboTV se sont demandé pourquoi les actions s’étaient effondrées jusqu’à ce qu’ils apprennent qu’Archegos était à l’agonie, ont expliqué des sources.

Si Archegos était toujours actionnaire au moment de sa chute, c’est peut-être la liquidation de ses positions qui a fait trébucher LendingClub et fuboTV. Mais aucune des deux entreprises ne possède de déclaration indiquant si Archegos était toujours au capital, ni à quelle hauteur.

Des salariés de fuboTV qui cherchaient à comprendre ont vu passer un message publié sur un compte Twitter anonyme après la chute du titre le 26 mars, a raconté une source proche du dossier.

Le tweet recensait les positions qu’Archegos détenait par le biais de Nomura, dont les 4,7 millions d’actions fuboTV. Les salariés ont comparé ces informations avec des données FactSet et se sont aperçus que le premier actionnaire de fuboTV était Nomura, avec 4,7 millions d’actions fin 2020.

L’une des autres entreprises sur la liste, Viper Energy Partners (née de la scission du producteur de pétrole Diamondback Energy) a expliqué qu’il n’était pas courant que les filiales de prime brokerage des banques prennent des participations dans les entreprises et qu’au regard de l’actualité récente, cela pourrait indiquer qu’Archegos a été impliqué.

La filiale de prime brokerage de Nomura fait partie des principaux actionnaires de Viper Energy, avec près de 5 % du capital. Il est rare qu’un prime broker possède une participation aussi importante, souligne Kaes Van’t Hof, président de Viper Energy. Son entreprise n’a pas cherché à savoir si Archegos était derrière tout ça, précise-t-il, ajoutant qu’il est de toute façon « difficile de faire dire aux prime brokers qui détient vraiment les actions ». Nomura n’a pas souhaité commenter.

L’action Viper Energy a reculé au moment où Archegos a rencontré des difficultés, perdant près de 10 % entre fin mars et le 9 avril.

« La quantité d’informations que les entreprises cotées et les fonds d’investissement doivent fournir est un peu déséquilibrée », affirme Kaes Van’t Hof.

Depuis fin mars, les titres LendingClub et fuboTV ont continué de perdre du terrain, fuboTV cédant ainsi 30 % depuis début janvier. L’action Viper Energy a en revanche rebondi, et s’adjuge près de 20 % en avril.

Bill Hwang a peut-être aussi investi dans iHuman, créateur chinois d’applications éducatives.

Le titre était à la peine depuis son introduction en Bourse en octobre mais, le 29 mars, jour de la chute d’Archegos, iHuman a dévissé de 13 %, la deuxième plus forte de sa courte histoire boursière.

« Je pense que nous sommes d’accord avec beaucoup d’autres entreprises sur le marché sur le fait qu’il faudrait une plus grande transparence vis-à-vis des positions des fonds »

A l’instar des positions de Bill Hwang qui sont désormais connues, les banques (dont Credit Suisse et Nomura) font partie des principaux actionnaires de iHuman, selon FactSet. Le seul indice d’une implication du family office est une demande de réunion envoyée à iHuman par un analyste junior d’Archegos, selon une source.

Le porte-parole de iHuman a déclaré que l’entreprise était favorable à une révision des règles de déclaration applicables aux sociétés d’investissement.

« Je pense que nous sommes d’accord avec beaucoup d’autres entreprises sur le marché sur le fait qu’il faudrait une plus grande transparence vis-à-vis des positions des fonds, a-t-il écrit dans un e-mail. Nous espérons que la SEC étudiera le dossier et contribuera à une plus grande transparence du marché. »

Mercredi, John Coates, responsable de la SEC en charge de l’information financière des entreprises, a indiqué devant l’American Bar Association qu’à titre personnel, il était favorable à un durcissement des obligations de communication des positions dérivées, qui ne doivent actuellement pas être déclarées.

Au sujet d’Archegos, il a indiqué que la transmission d’informations était « la façon la plus simple de répondre au principal problème ».

Il a précisé qu’il ne savait pas si la SEC souhaitait modifier ses règles. C’est son nouveau président, Gary Gensler, qui tranchera.

Dave Michaels a contribué à cet article

(Traduit à partir de la version originale en anglais par Marion Issard)

Surmonter l’antagonisme entre actionnaires et syndicats

Surmonter l’antagonisme entre actionnaires et syndicats

 

Philippe Latorre est cofondateur d’un fonds dédié aux PME françaises, et aujourd’hui conseil en particulier auprès des salariés. Il cosigne avec Christian Pierret l’essai Le nouveau contrat sociall’entreprise après la crise.

Les entreprises devraient, selon vous, être le lieu privilégié du renouveau de la société. L’Etat a-t-il perdu ce rôle ?

Les crises des Gilets jaunes et du coronavirus ont paradoxalement vu naître une demande pour plus d’Etat. La solution aux inégalités que les Gilets jaunes dénonçaient devait venir de l’Etat, censé les protéger, et non des entreprises où sont créées les richesses. La focale s’est déplacée. Ce ne sont plus les usines qui sont occupées comme en 1968, mais les ronds-points du domaine public. La pandémie de coronavirus a vu les Etats occuper le devant de la scène par les financements importants qu’ils maîtrisent. Il est pourtant indéniable que l’Etat est peu à peu évincé sur le plan économique et politique par des entreprises internationales qui font aujourd’hui société. Des Gafam hyperpuissants à la PME locale, l’entreprise voit son rôle et sa place évoluer dans les débats de société : inégalités, climat, innovation, santé… Les défis auxquels elles sont confrontées dépassent le seul sujet du résultat net et de l’intérêt des actionnaires financiers ou familiaux. Ce n’est plus au Parlement que se forment, se transforment et s’opposent les seuls conflits structurants des sociétés en mouvement, mais dans les entreprises. Elles se transforment en objet politique.

Quelle place pour l’Etat dans ce nouveau paradigme ?

Il faut trouver un nouvel équilibre entre les deux. L’entreprise ne doit pas décider de tout. Sa responsabilité, et celle de ses dirigeants, est de se consacrer à sa stratégie, ses clients et aux relations avec ses salariés. Tout cela dans le respect des lois qui encadrent son activité. L’État doit, de son côté, se plier à la logique d’objectifs et de résultats pour restaurer l’efficacité de son action. Il doit ensuite jouer son rôle d’arbitre en imposant des contraintes capables de faire bouger les lignes publiques et privées. C’est particulièrement vrai concernant les sujets environnementaux, sanitaires ou de libre concurrence. Sinon, les entreprises vont s’arroger des responsabilités complétées par une communication adaptée qui leur donneront une légitimité pour respecter des contraintes toutes relatives là où l’Etat aurait dû leur imposer des normes obligatoires. L’Etat et les entreprises doivent parvenir à un compromis et devenir partenaires dans une sorte d’hybridation culturelle qui permettra à la norme étatique d’être traduite par l’éthique de l’entreprise.

«Il faut que la France parvienne à surmonter cet antagonisme qui oppose depuis trop longtemps syndicats et actionnaires»

Les entreprises sont de plus en plus attendues sur le sujet de la RSE ou de l’ESG. Si le « E », les thématiques environnementales, sont de plus en plus traitées, peut-on dire la même chose du « S », le volet social ?

Les thématiques sociales restent traitées à l’échelle de l’égalité hommes-femmes, du handicap… Même s’il s’agit d’un progrès fondamental, elles laissent de côté d’autres sujets tout aussi essentiels : le partage de l’argent et du pouvoir. Ils sont pourtant plus que jamais d’actualité dans un contexte de crise qui touche durement les salariés. Premiers visés par les plans sociaux et la flexibilité imposée par la situation, ils n’obtiendront aucun des avantages des actionnaires ou des dirigeants lors de la reprise de la croissance. Cette reconnaissance, seules les entreprises, qui créent la richesse à laquelle ils contribuent, sont en mesure de leur offrir. Leur place nouvelle dans la société s’accompagne de devoirs et de responsabilités. Elles doivent devenir « cohésives », associer les salariés au capital de la société et leur redonner du pouvoir par l’accès à la gouvernance. Il faut que la France parvienne à surmonter cet antagonisme qui oppose depuis trop longtemps syndicats et actionnaires.

Pourquoi qualifiez-vous de « rupture » cette idée de l’actionnariat partagé dans les entreprises, alors que la France en est leader européen avec près de 110 milliards d’euros de capital détenu par les salariés ?

Ce chiffre est plus modeste qu’il n’y paraît. La participation est en réalité concentrée dans quelques très grandes entreprises ou celles où l’Etat est actionnaire. Les PME et ETI familiales associent peu : sur les 250 LBO réalisés chaque année en France, une dizaine seulement associe les salariés. L’actionnariat salarié se réduit donc à celui des entreprises du CAC40. Notre ambition dépasse de beaucoup un simple élargissement de ce système. Il nous faut nous inspirer de ce qui se fait de mieux aux Etats-Unis où le capital est très partagé, et dans les pays scandinaves ou en Allemagne où jusqu’à 30% à 50% des membres des conseils sont des salariés. L’actionnariat partagé doit être généralisé aux ETI et PME, afficher un objectif volontariste avec 12% minimum de capital partagé et au moins un ou deux représentants pour les entreprises de plus de 500 salariés. Il ne s’agit pas seulement de partager de la valeur, mais du pouvoir. Les salariés ont beaucoup de choses à apporter à leurs entreprises : s’ils en ont les compétences, il y a un vrai intérêt. Cela suscitera de l’engagement, donnera du sens à leur travail, tout en permettant au débat politique de reprendre des couleurs et au débat économique d’être meilleur. Le curseur du pouvoir doit passer plus loin de l’Etat, et plus près de l’entreprise.

Moins d’Etat, plus d’entreprise… Le slogan n’est pas neuf. Qu’est ce qui changerait dans le compromis que vous proposez ?

Notre démarche va au-delà d’un congrès du Medef ou du refrain gaulliste « capital travail ». On se place dans une logique sociale-démocrate rénovée. Il nous faut revenir à l’essence de la Constitution française qui, reprenant le préambule de la Constitution du 1946, propose l’instauration d’une « démocratie économique et sociale », en affirmant que « tout travailleur participe, par l’intermédiaire de ses délégués, à la détermination collective des conditions de travail ainsi qu’à la gestion des entreprises ». Les actionnaires oscillent encore beaucoup entre crainte et paresse sur ces sujets. Les actionnaires financiers restent pragmatiques. Ils voient que tout cela est dans le sens de l’histoire, et si cela permet de consolider un business plan ou de sécuriser un projet, ils en deviendront les promoteurs.

Comment analysez-vous la révocation d’Emmanuel Faber, PDG de Danone, première « entreprise à mission » cotée au monde ?

On a encore peu de recul sur l’impact de son départ. Il faudra attendre la prochaine assemblée générale pour apprécier la manière dont la nouvelle direction va se positionner sur le sujet de la RSE et de l’entreprise à mission. Le profit à court terme sera-t-il vainqueur ou bien la révocation d’Emmanuel Faber n’est-elle qu’un ajustement par rapport à un dirigeant, considéré par ailleurs défaillant, qui ne remet pas en cause le projet d’entreprise à mission ? Il est toujours difficile de cerner l’instrumentalisation de la RSE par les dirigeants. Danone a par exemple commencé à publier en 2019 un bénéfice net par action (BNPA) décarboné. Une initiative à saluer et séduisante pour les investisseurs. Elle fait certes baisser le bénéfice par action en 2019 de 3,89 à 2,39 euros mais elle transforme une faiblesse en force. Car si les actionnaires jugent le bénéfice de Danone insuffisant par rapport à celui de ses concurrents, ils pourront apprécier la progression de celui ajusté du coût carbone dans un groupe qui accomplit des efforts pour réduire son empreinte et se présenter en modèle mondial. Si intérêt de l’entreprise et lutte généreuse pour le climat ne sont pas incompatibles, on trouve parfois des contradictions. Il ne faut cependant pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Même si le rapport Notat-Senard a été très édulcoré avec la loi Pacte, les débats qu’il pose vont contribuer à la construction du futur. Les discours autour de la RSE et de l’ESG sont une étape importante. Ils posent les jalons de l’évolution vers une entreprise plus cohésive en familiarisant les esprits des jeunes générations qui accéderont plus tard à des postes de dirigeants à ces idées, essentielles pour le renouveau d’un contrat social en phase avec son époque.

EDF : 10 milliards pour les actionnaires minoritaires, pour quoi faire ?

EDF : 10 milliards pour les actionnaires minoritaires, pour quoi faire ?

Dans le cadre du projet de restructuration d’EDF l’État prévoit de racheter la totalité des actions détenues par les actionnaires minoritaires, soit un coût d’environ 10 milliards d’euros. Ainsi EDF redeviendra publique à 100 %. Parallèlement ,il est prévu par contre que la distribution soit libéralisée et ouverte à la concurrence. Pour résumer,  le rôle d’EDF sera concentré sur la production et la distribution sera confiée à  des sociétés au statut privé. L’État fait un joli cadeau aux actionnaires minoritaires puisque actuellement les 16 % d’action EDF détenue par des particuliers institutions représentent de l’ordre de 6 milliards.(Il faut dire que ces actionnaires ont perdu beaucoup d’argent avec l’écroulement des cours d’EDF).  Pour les inciter à vendre il y aura donc un bonus de 4 milliards.

Cette opération s’inscrit dans le cadre du projet dit Hercule qui vise donc à restructurer les activités d’EDF.

Le projet Hercule a été conçu par le gouvernement français comme un moyen d’assurer l’avenir de la branche nucléaire endettée et avide de capitaux de l’entreprise, tout en permettant à des parties plus lucratives de l’entreprise de s’épanouir sans les passifs du groupe plus large.

Le plan est de nationaliser une société holding qui comprendra les actifs nucléaires. Une entité distincte, contrôlée par la société holding, sera créée pour héberger les entreprises les plus lucratives.

Une curieuse opération car la société holding sera ouverte aux capitaux privés. Pourquoi racheter aujourd’hui les actions de l’actuelle EDFsi c’est  pour demain remettre sur le marché les actions de la société holding. De toute manière comme pour les télécoms  , il n’existera qu’une  infrastructure de production et la concurrence sera assez marginale d’autant que les prix de l’électricité en France ne sont pas à la hauteur des couts.

Actionnaires activistes : quelle régulation ?

Actionnaires activistes : quelle régulation ? 

Dans le journal l’opinion la journaliste Muriel Motte analyse le rapport parlementaire d’Éric Woerth sur l’activisme actionnarial. 

 

 

Les entreprises françaises ne sont pas à l’abri des fonds activistes. Eric Woerth, président LR de la Commission des finances de l’Assemblée nationale, et Benjamin Dirth, co-rapporteur (LREM) ont rendu publiques mercredi les conclusions de leur mission sur le sujet. Paris Europlace, qui défend les intérêts de la place financière parisienne, a lui aussi créé un groupe de travail sur le sujet.

Comme prévu, Suez a présenté mercredi les conclusions de sa revue stratégique. « Shaping Suez 2030 » prévoit notamment plus de 1 milliard d’euros d’économies qui contribueront à doper sa rentabilité. Ce plan vise à « accroître la création de valeur pour toutes les parties prenantes avec des résultats tangibles dès 2021 », promet le champion de l’environnement.

Mardi soir, c’est Pernod Ricard qui annonçait une réorganisation interne, la fusion de Pernod et Ricard. L’union des forces au sein d’une nouvelle filiale, Pernod Ricard France, vise à « retrouver le chemin de la croissance » sur ce marché où les ventes de pastis et de Ricard sont en chute. L’Hexagone est le seul pays où le numéro deux mondial des spiritueux derrière Diageo, entretenait encore des équipes concurrentes de commerciaux.

Ces deux fleurons du CAC40 affirment l’un comme l’autre suivre leur propre feuille de route, et ne pas se plier aux revendications des actionnaires activistes qui ont fait irruption à leur capital. Amber Capital (chez Suez) et Elliott (chez Pernod Ricard) illustrent en tout cas parfaitement le deuxième type de campagnes activistes recensées par la mission parlementaire menée par Eric Woerth (LR), dont les conclusions ont été rendues publiques ce mercredi. Ces actionnaires « cherchent la création de valeur dans une société dont ils estiment qu’elle possède des marges de progression importante ».

Dialogue stratégique. Faut-il s’en méfier, les interdire, les encadrer ? Le sujet agite les esprits chez Paris Europlace et à la puissante Afep (Association française des entreprises privées), même s’il reste encore marginal en France où une poignée de campagnes sont en cours actuellement : outre Pernod Ricard et Suez, Muddy Waters a beaucoup fait parler de lui chez Casino ; Elliott est récemment entré au capital d’Altran, lui-même objet d’une offre de rachat de Cap Gemini. Ciam conteste quant à lui la gouvernance de Scor… « Il est normal et sain que les actionnaires soient actifs et s’engagent dans un dialogue stratégique avec les sociétés cotées », note le rapport, qui s’inquiète en revanche des cas dans lesquels l’activisme « prend des formes excessives et nuisibles. »

Dans son viseur, notamment, « les activistes “short” qui vendent à découvert les titres d’une société pour en faire baisser le cours et peuvent compliquer notablement son rétablissement. » L’Américain Carson Block, fondateur de Muddy Waters, se reconnaîtra. Ce fut sa méthode pour alerter sur la situation financière du groupe de Jean-Charles Naouri dès 2015. La mission parlementaire formule une série de recommandations, en posant deux préalables : d’une part, « le corpus réglementaire existant est déjà largement adapté à la régulation des activistes. D’autre part, il est essentiel de « ne pas nuire à l’attractivité de la place financière de Paris. »

« L’excitation est en train de monter sur ce sujet. On pouvait s’inquiéter de voir comment les politiques allaient s’en emparer. Finalement le rapport remet le débat sur l’activisme à sa place, sans pénaliser l’attractivité des groupes français, estime Olivier Diaz, avocat chez Gide et conseil de Pernod Ricard. Il formule des recommandations raisonnables, et insiste bien sur la principale problématique, qui est la vente à découvert ». Quatre de propositions visent justement à encadrer le « short selling ». Notamment, l’introduction d’une « présomption de fonctionnement anormal du marché dans le cas où l’ampleur de la vente à découvert d’un titre dépasserait une certaine limite (volume traité, pourcentage de la capitalisation, du flottant) ». 40 % du capital de Casino a, un moment, fait l’objet de ventes à découvert ! Le rapport propose aussi de revoir les modalités du prêt/emprunt de titres, qui sous-tend la mécanique du « short selling »

Transparence. Au chapitre de la transparence, le rapport propose d’abaisser le niveau de déclaration de franchissement de seuil de 5 % actuellement à 3 %, et de renforcer les sanctions en cas de non-déclaration, à la hausse ou à la baisse. Il veut aussi introduire une procédure de « référé » devant le gendarme de la Bourse, pour qu’il traite les situations d’urgence. Ou encore permettre aux entreprises de répondre rapidement à des « campagnes les mettant en cause publiquement ».

« Avec 2 % ou 3 % du capital, un activiste a, à première vue, peu de chance de déstabiliser une entreprise. Mais il peut y arriver s’il parvient à être plus convaincant que ses dirigeants auprès des investisseurs institutionnels, là est le grand sujet de l’activisme », constate Olivier Diaz. L’avocat suggère donc un code de bonnes pratiques dans lequel les grands investisseurs actionnaires s’engageraient à ne pas soutenir un actionnaire activiste « qui n’aurait pas engagé un dialogue loyal avec l’émetteur. » Sur les marchés financiers, travailler en bonne intelligence vaut souvent mieux que force et rage.

RSE: Danone victime des actionnaires activistes

RSE: Danone victime des actionnaires activistes

Pierre Pagesse, ancien dirigeant dans l’agroalimentaire, s’insurge dans une tribune au « Monde » contre ce qu’il considère être une tentative de démantèlement de Danone par les fonds activistes anglo-saxons.

Tribune.

 

Crise économique, crise de rentabilité, crise de gouvernance : comme des dominos, les mauvaises nouvelles se sont accumulées pour le groupe Danone, la contestation de la direction succédant à la chute du cours de Bourse et aux mauvais chiffres de 2020. Lundi 1er mars, le conseil d’administration a tranché : Emmanuel Faber restera à la présidence de l’entreprise, mais dissocie son poste de celui de directeur général. Les administrateurs comptent ainsi faire dégonfler la pression médiatique et financière qui pèse sur Danone.

Une solution qui laisse en suspens bon nombre de questions – dont l’identité et l’étendue des pouvoirs de ce futur directeur général –, tandis que les fonds activistes anglo-saxons continuent de réclamer la tête du président et, surtout, une profonde « purge » de l’entreprise, pour dégager une plus forte rentabilité.

Car le débat autour de la personnalité d’Emmanuel Faber a masqué les véritables enjeux de ce rapport de force, où la pression financière risque de faire primer ses intérêts à court terme sur ceux du groupe et, au-delà, sur ceux de notre pays.

Que veulent finalement ces fonds activistes ? Accroître la rentabilité du groupe et faire flamber son cours en Bourse. Ce qui impliquerait, selon eux, que Danone se sépare de plusieurs de ses activités historiques, mais pas assez juteuses.

Ils n’en font d’ailleurs pas mystère, à l’image d’Artisan Partners, qui a explicitement demandé, mi-février, à Danone de « céder 30 % de l’activité de chacune de [ses] divisions » Eaux et Produits laitiers et ceux d’origine végétale (EDP). Le groupe « doit se débarrasser de ses activités dans le lait et le beurre », intime ainsi Jan Bennink, un ancien dirigeant de Danone qui conseille désormais le fonds Artisan Partners.

Une option stratégique qui a pour l’instant été écartée par le conseil d’administration du groupe, mais qui demeure une épée de Damoclès au-dessus de Danone en attendant la prochaine assemblée générale du 29 avril.

Ce scénario, s’il venait à prendre forme, en rappellerait malheureusement beaucoup d’autres en France. Combien de fiertés nationales, aux prises avec des difficultés conjoncturelles, ont-elles ainsi été attaquées par des fonds anglo-saxons avant d’être dépecées, sans que l’Etat français, dépourvu des outils adéquats et de toute culture de guerre économique, réagisse et protège ses intérêts stratégiques ?

Sanofi : les actionnaires institutionnels doivent peser sur la stratégie

Sanofi : les actionnaires institutionnels doivent peser sur la stratégie

L’économiste Stéphanie Villers explique, dans une tribune au « Monde », qu’en misant sur l’Investissement socialement responsable (ISR), les actionnaires de Sanofi, notamment les investisseurs institutionnels, pourraient utilement peser sur les choix stratégiques de l’entreprise dont ils détiennent la majeure partie du capital.

Tribune. A l’annonce de la distribution de 40 % de ses bénéfices réalisés en 2020 sous forme de dividendes, nombreux sont ceux à avoir poussé des cris d’orfraie contre Sanofi. Un scandale dans un contexte de crise Covid sur fond d’échec à l’innovation et de suppression de postes. Comment notre fleuron pharmaceutique peut-il distribuer près de 4 milliards d’euros à ses actionnaires alors qu’il a échoué dans l’élaboration d’un vaccin efficace contre le Covid-19 et qu’il s’apprête à licencier ?

On comprend, vu de loin, que ces décisions puissent choquer. Se permettre de se montrer à la fois dispendieux après un échec industriel et socialement brutal paraît choquant. Pour autant, rappelons la mécanique boursière. Elle peut se résumer en une confrontation de l’offre et de la demande. Ainsi, face à un tel revers sur sa capacité à innover et à entrer dans le jeu de la concurrence internationale, la meilleure défense à court terme pour le groupe est de montrer patte blanche en matière de gestion financière, pour apaiser les craintes des actionnaires sur l’intérêt de conserver l’action Sanofi en portefeuille.

 

Ne rien faire et ne rien proposer risquerait, à l’inverse, de déclencher une désaffection des marchés pour le titre Sanofi et, in fine, une sanction sur sa valeur pouvant aller jusqu’à l’effondrement de son cours. La stratégie boursière qu’ont conduite les dirigeants de Sanofi en annonçant cette distribution conséquente de dividendes vise ainsi à ménager leurs actionnaires. 

Les investisseurs institutionnels, acteurs incontournables

Mais il reste une marge de manœuvre qui demeure entre les mains de ces derniers pour rectifier le tir. Un changement de comportement des actionnaires pourrait se révéler décisif et adresser un signal apaisant à toutes les personnes réticentes à la finance. L’ère de l’après-Covid oblige à revoir collectivement notre modèle économique et financier. Or les investissements éthiques ne doivent pas être réduits en outils marketing, ils doivent impliquer concrètement le versement de dividendes responsables.

Il faut en effet mettre les actionnaires face à leurs responsabilités, qu’elles soient en matière de gouvernance, d’environnement ou de stratégie de long terme. En mai, l’assemblée générale de Sanofi aura lieu pour décider du montant et du paiement des dividendes. Une occasion pour l’ensemble des actionnaires de faire entendre leur voix. 1.7 % du capital est détenu par les salariés. Leur poids n’est pas assez important pour peser dans la balance.

« Entreprise: partager les dividendes entre actionnaires et salariés »

Entreprise:  partager les dividendes entre actionnaires et salariés

Le capitalisme du « monde d’après » doit réconcilier actionnariat et salariat dans une démarche de convergence, estiment, dans une tribune au « Monde », Eric Campos, directeur de la Fondation Grameen Crédit agricole et Bagoré Bathily, chef d’entreprise franco sénégalais.

Tribune.

 

Le choc planétaire de la pandémie du Covid-19 de 2020 montre l’absolue nécessité de repenser notre système économique. Les urgences sanitaires et climatiques ne laissent plus le choix. Sans changement structurant, les risques de tensions sociales, politiques ou environnementales deviendront chaque jour plus importants.

Nous soumettons au débat collectif l’idée d’un modèle d’entreprise socialement différent : l’entreprise à capital coopératif, une entreprise dont la rémunération du capital se partage entre l’actionnariat et le salariat grâce à un montage permettant aux salariés de percevoir directement une partie des dividendes, en cas de distribution. La détention du capital est un facteur d’exclusion des populations, notamment vis-à-vis des jeunes générations, force de travail. Si l’on souhaite construire un avenir durable et harmonieux, il est crucial de résoudre la question d’une redistribution équitable de la valeur créée par la croissance et donc par l’entreprise.

Aujourd’hui, l’actionnariat possède la propriété du capital, le salariat en fournit l’exploitation. Leurs destins sont intimement corrélés, pourtant aucun lien direct n’existe vraiment entre eux. Nous pensons possible de les réunir en instaurant une convergence de leurs intérêts, grâce à des règles nouvelles où les salariés deviennent usufruitiers d’une partie du capital de l’entreprise. Les actionnaires apportent les fonds, les travailleurs délivrent la valeur ajoutée. Et finalement, chacun mérite sa part.

L’idée est là, elle peut paraître iconoclaste mais elle est au fond réaliste : celle d’une entreprise dont les dividendes sont désormais partagés entre actionnaires et salariés de manière fondamentale par l’attribution aux salariés d’une part d’usage du capital. C’est ce que nous appelons l’entreprise à capital coopératif. Pour le devenir, l’entreprise intègre dans ses statuts une disposition particulière qui permet aux salariés de percevoir une part sur les bénéfices en cas de déclenchement de dividendes.

L’entreprise leur accorde ainsi une place d’actionnaire usufruitier. Quant à eux, les actionnaires restent porteurs des capitaux et sont propriétaires des titres, à la différence près qu’ils décident de se placer en nu-propriétaire pour une partie spécifique du capital dont ils cèdent la valeur de rendement au collectif salarial. Pour ce faire, ils acceptent une diminution de la valeur nominale de leur part – par exemple par l’effet d’une augmentation de capital en émission de titres – et en cèdent la différence à ceux qui « fabriquent la croissance », les salariés. Idéaliste ? Etonnant ? Bizarre ? Non, loin de là.

 

Crises économique: les actionnaires en France toujours les mieux rémunérés

Crises économique: les  actionnaires en France  toujours les mieux rémunérés

Alors que la crise économique s’approfondit en zone euro avec notamment une croissance indigente en 2019 et une évolutions encore plus basse sans doute en 2020, les actionnaires sont récompensés, surtout en France. Conscient de la faiblesse structurelle du pays voir de leur propre société, les dirigeants français compensent ces insuffisances en arrosant grassement les actionnaires. La France connaît encore la meilleure rémunération de la zone euro. Les dividendes versés aux actionnaires dans le monde ont atteint en 2019 un nouveau record de 1.430 milliards de dollars (+3,5%), mais leur croissance a marqué le pas et devrait se maintenir au même niveau en 2020, selon un rapport publié lundi.

Le taux de croissance enregistré en 2019 ressort « au plus bas depuis 2016, en raison de la complexité de l’environnement économique mondial » et en particulier de la solidité du dollar, précise l’étude de référence de la société de gestion Janus Henderson Investors.

En Europe, la France – principal payeur de dividendes sur le Vieux Continent – a été le seul pays à battre son record annuel (+1,3% à 63,9 milliards de dollars) grâce aux importants dividendes extraordinaires de Natixis et d’Engie. Les actionnaires bénéficient ainsi en quelque sorte d’une double prime d’une part d’une valorisation des actions complètement déconnectées des réalités de l’activité et des profits ensuite de dividendes très généreux qui par parenthèse se font notamment au détriment de l’investissement. On objectera qu’il est normal que les actionnaires reçoivent une rémunération  ; le problème, c’est que cette rémunération doit être en adéquation avec l’évolution de l’activité des entreprises et leurs résultats réels tenant compte d’une juste répartition entre ce qui revient aux investissements, aux salariés et aux actionnaires.

CAC 40 : 60 milliards aux actionnaires, la folie !

CAC 40 : 60 milliards aux actionnaires, la folie !

Encore un record de rémunération des actionnaires en France qui pose évidemment question. D’une part parce que la hausse de 25 % de la valorisation boursière en 2019 est complètement déconnectée d’une part des résultats des entreprises, d’autre part du niveau de l’activité. Aussi  parce que cette  rémunération révèle une politique particulièrement anti redistributive de la richesse nationale. S’il est normal que les capitaux investis reçoivent une rémunération, il est par contre totalement surréaliste d’atteindre de tels records. Des records qui justifieront nécessairement des corrections très douloureuses pour nombre de petits porteurs au moment de la crise financière qui se prépare. Pourtant les journaux financiers de droite se félicitent de cette rémunération.

Une rémunération française qui surpasse les retours financiers obtenus dans d’autres pays et ne peuvent être réalisé qu’aux dépens de l’investissement et du pouvoir d’achat des salariés. Pire, les journaux financiers de droite font le lien avec le problème des retraites pour donner une légitimité à ces  profits excessifs. Le problème, c’est que les mêmes médias manifesteront moins d’enthousiasme quand la crise financière éclatera. Ce qui ne les empêche pas aujourd’hui de conclure que cette rémunération records souligne les mérites de la capitalisation !  À hauteur de 60 milliards d’euros, les liquidités restituées aux actionnaires du CAC 40 dépassent le niveau record de 2007. Elles ont augmenté de 12 % par rapport à l’année dernière. Compte tenu des bons résultats 2019 attendus, les dividendes et les rachats d’actions devraient encore progresser cette année.


« Les entreprises du CAC40 ont distribué 60 milliards d’euros à leurs actionnaires l’an dernier. La santé financière des entreprises est un atout pour les systèmes de retraite par capitalisation. » Indique le très droitier journal l’Opinion.

Scandale privatisation: la FDJ appartient aux parieurs pas aux actionnaires

Scandale  privatisation: la FDJ appartient aux parieurs pas aux actionnaires

 

La privatisation de la FDJ est  d’autant plus scandaleuse que cette société appartient en fait aux parieurs. En effet l’État veut tirer 2 milliards de la vente de la FDJ alors que les parieurs versent  chaque année 3,5 milliards d’impôts. Il y a longtemps que la FDJ appartient aux parieurs même si l’Etat assume la tutelle capitalistique. Le retour financier des dividendes, à savoir 100 millions par an constitue une goutte d’eau par rapport à cet impôt volontaire. Un impôt dont le montant pourrait s’affaiblir pour le cas vraisemblable où la FDJ  se transformerait en société internationale avec par exemple son siège social aux Pays-Bas. Cette privatisation n’a aucun sens.

La privatisation de la FDJ  constitue à la fois scandale et une erreur de gestion grave. En doit rapporter 2  milliards qui seront placés l’essentiel en obligations qui ne rapportent rien et dont les intérêts doivent financer un fonds destiné à l’innovation. Pourquoi mettre le fruit de la privatisation dans des placements qui ne rapportent rien alors que l’État est actuellement assuré d’un retour financier régulier de 100 millions par an. On aurait pu tout aussi bien se servir directement de ses 100 millions pour financer l’innovation. Seconde remarque,  l’enjeu autour de la Française des jeux n’est pas tellement la rente de 100 millions mais les impôts annuels de l’État de 3,5 milliards qui viennent boucher chez les trous budget. Or il se pourrait que dans les années à venir cette manne soit remise en cause du fait de la privatisation. En effet , la privatisation va permettre à la FDJ de se développer encore à l’international voir même de se regrouper avec d’autres sociétés dont le siège ne sera pas nécessairement en France. Par ailleurs des sociétés internationales ne vont pas se gêner pour concurrencer davantage la  FDJ. Voir à cet égard la montée en puissance des sociétés internationales de paris sportifs. C’est privatisation a surtout un caractère symbolique pour la droite que représente Macron. Le symbole du recentrage de l’État. Mais l’État serait mieux de s’occuper de secteurs en difficulté dans lesquels il a des participations et ou qui constituent des enjeux stratégiques. Le travail ne manque pas : EDF, SNCF, secteur automobile, technologies de communication, intelligence artificielle etc. Pourquoi privatiser une entreprise qui se porte particulièrement bien et qui rapporte énormément à l’Etat ? À moins qu’on se serve du produit de la nationalisation pour éviter que l’endettement de la France n’atteigne ou ne dépasse le fatidique chiffre de 100 % du PIB ! Aujourd’hui ce déficit tourne autour de 98,9 % ! En conclusion, une nationalisation idiote et un gâchis financier.

 Si elle réussit, la cotation de la FDJ pourrait également ouvrir la voie à d’autres privatisations, dont celle d’ADP(ex-Aéroports de Paris) également approuvée dans le cadre de la loi Pacte mais pour l’instant gelée dans l’attente des résultats d’un référendum d’initiative partagée. Peut-être, comme à les report de Toulouse pour permettre capitaux chinois de se gaver des résultats financiers entièrement redistribués aux actionnaires.

 

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