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Trump: Acteur et victime de la violence

Trump:  Acteur et victime de la violence

S’il faut évidemment dénoncer la violence à l’encontre du candidat à l’élection présidentielle aux États-Unis, il faut aussi observer qu’elle s’est produite dans un environnement politique qui manque sérieusement de sérénité. Et cela depuis la contestation de la victoire de Biden et l’envahissement du capitole  par les troupes de Trump. De ce point de vue, le contexte politique aux États-Unis est assez déplorable et brutal. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’un candidat ou qu’un président est victime d’un attentat.

 

La large diffusion des armes dans la population contribue également à alimenter cette violence. Cette fois c’est Trump qui a été victime de ce contexte mais il est en quelque sorte à la fois victime mais aussi producteur de cette brutalité par ses propos complètement irresponsables et provocateurs qui nourrissent  les divisions et les hostilités entre les différentes catégories américains.

On observera d’ailleurs d’une manière générale le durcissement des dialogues politiques dans de nombreux pays y compris en France. Il ne faut plus guère s’étonner si certaines personnes psychologiquement fragiles adhèrent au premier degré à certains slogans simplistes, provocateurs voire guerriers.

Trump: Acteur et victime de la violence

Trump:  Acteur et victime de la violence

S’il faut évidemment dénoncer la violence à l’encontre du candidat à l’élection présidentielle aux États-Unis, il faut aussi observer qu’elle s’est produite dans un environnement politique qui manque sérieusement de sérénité. Et cela depuis la contestation de la victoire de Biden et l’envahissement du capitole  par les troupes de Trump. De ce point de vue, le contexte politique aux États-Unis est assez déplorable et brutal. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’un candidat ou qu’un président est victime d’un attentat.

 

La large diffusion des armes dans la population contribue également à alimenter cette violence. Cette fois c’est Trump qui a été victime de ce contexte mais il est en quelque sorte à la fois victime mais aussi producteur de cette brutalité par ses propos complètement irresponsables et provocateurs qui nourrissent  les divisions et les hostilités entre les différentes catégories américains.

On observera d’ailleurs d’une manière générale le durcissement des dialogues politiques dans de nombreux pays y compris en France. Il ne faut plus guère s’étonner si certaines personnes psychologiquement fragiles adhèrent au premier degré à certains slogans simplistes, provocateurs voire guerriers.

Politique et réforme des retraites : la jeunesse acteur incontournable

Politique et réforme des retraites : la jeunesse acteur incontournable ?


Par Paolo Stuppia, Sociologue, membre du CESSP (Centre Européen de Sociologie et de Science Politique), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
dans The Conversation France

Après avoir participé à la première date convoquée par l’intersyndicale le 19 janvier, puis manifesté de manière autonome – appuyée par quelques organisations partisanes, notamment La France Insoumise (LFI) – le 21, réunissant entre 14 000 et 150 000 personnes dans la rue, la jeunesse scolarisée deviendra-t-elle l’acteur incontournable de la mobilisation contre la réforme des retraites voulue par l’exécutif Borne en 2023 ?

La question peut, à première vue, surprendre, tant l’histoire récente des (tentatives de) réformes de cette branche de la sécurité sociale qui se sont succédées depuis 30 ans a vu une absence relative de participation des jeunes, contrairement à des questions les concernant plus directement (enseignement secondaire et supérieur, code du travail).

Pour ne se cantonner qu’aux deux dernières décennies, 2003 reste dans les mémoires étudiantes comme l’année du mouvement – avorté – contre la réforme LMD (Licence-Master-Doctorat), certainement pas comme celle de la lutte contre la réforme des retraites dite Fillon, alignant le régime des fonctionnaires sur celui du secteur privé.
En 2007, après l’élection de Nicolas Sarkozy, le gouvernement s’attaque presque simultanément aux universités, avec la Loi de Responsabilité des Universités ( LRU) et aux régimes spéciaux de retraite, tabou depuis les grèves de 1995 contre le plan Juppé. Des tentatives ponctuelles de jonction ont lieu, mais, dans un contexte d’état de grâce postélectoral et contrairement à ce qu’il était advenu l’année précédente (lutte contre le Contrat Première Embauche (CPE), aboutissant au retrait de la mesure), l’impopularité aura eu raison de ces deux mouvements.
Grève de 1995 : 3 semaines qui ont marqué la France.

En 2010, rebelote avec la reforme dite Woerth, portant l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans : comme l’observe la sociologue Julie le Mazier, venue en « queue de comète d’une séquence contestataire particulièrement dense » (luttes anti-CPE en 2006, anti-LRU en 2007 et en 2009), la grève étudiante peine à s’aligner sur le rythme de l’intersyndicale des salarié•e•s. Le mouvement ne touchera, au final, qu’une vingtaine d’établissements.

En 2013-2014, la réforme dite Touraine, augmentant progressivement la durée de cotisations à 43 ans et demi, provoque quelques journées de manifestation contre l’exécutif socialiste, sans réel impact ni dans les lycées et les universités, ni ailleurs.Enfin, l’histoire de la tentative la plus récente (2019) est bien connue : après avoir été élu en 2017 sur un programme promettant de ne pas toucher à l’âge légal de départ à la retraite, le gouvernement a proposé une réforme mais le président Emmanuel Macron a dû renoncer face aux contraintes imposées par la crise du Covid, dans un contexte social par ailleurs particulièrement tendu à la suite des mobilisations des « gilets jaunes » de 2018-2019.

D’abord car en 20 ans, comme le note l’historien spécialiste des mouvements universitaires Robi Morder, l’augmentation des effectifs scolarisés dans le supérieur – de 2 250 000 en 2003 à 3 millions en 2023 – s’est accompagnée de profonds bouleversements sociologiques, institutionnels et pédagogiques (concurrence entre établissements, diversification des filières, développement de l’apprentissage).

Dans le même temps, le salariat étudiant a connu une croissance exponentielle : « un million d’étudiants qui travaillent représentent de 5 à 6 % du salariat français (autrement dit, un salarié sur 20 suit des études supérieures), sans compter les stages. Cela change les rapports entre les étudiants et la société, les représentations mentales, et constitue une des bases matérielles à des intersyndicalismes entre étudiants et organisations syndicales professionnelles et des actions sur des thèmes communs ».

Une deuxième raison tient à la relative diversification des mobilisations universitaires les plus récentes. Si les conditions d’études demeurent centrales (réforme « Parcoursup » en 2018, par exemple), l’emploi le devient également : luttes contre la précarité en 2006, la Loi Travail en 2016 ou en faveur de l’autonomie de la jeunesse (allocation d’études, salaire étudiant).
S’ajoute un intense activisme autour des inégalités, sociales comme de genre et d’origine ethnique. Que l’on pense par exemple au geste désespéré d’Anas, s’immolant devant le CROUS de Lyon en 2019, aux files d’attente et au développement d’associations d’aide à la distribution alimentaire pendant les confinements de 2020-2021 – mettant en exergue la question de la pauvreté étudiante….

Enfin, l’écologie, dans le sillage du mouvement pour le climat Fridays For Future de 2018, a fait une entrée fracassante dans le panorama des engagements étudiants contemporains, avec des manifestations plus ou moins radicales : de associations de filière pour la transition écologique aux grèves pour le climat le vendredi, des actions de rue de groupes tels Extinction Rebellion (XR) jusqu’à participation aux ZAD (Zones à défendre).

Cette mosaïque redouble les appels, somme toute traditionnels, à la « solidarité intergénérationnelle » et à la « convergence des luttes », en y ajoutant des préoccupations liées au futur d’une « jeunesse sacrifiée » : sacrifiée sur l’autel d’intérêts économiques supérieurs, de la persistance de rapports de domination anciens, etc.

Sans prétendre consulter une boule de cristal, la réforme des retraites de 2023 pourrait bien être perçue comme une « provocation de trop », au même titre que le CPE il y a 17 ans : non pas comme une mesure qui concerne un horizon (trop) lointain pour un•e jeune, mais bien comme une attaque ultérieure contre un horizon d’ores et déjà bouché à plusieurs étages. Les paroles recueillies par les journalistes dans le défilé du 21 janvier, le slogan « métro, boulot, caveau » inscrit sur des pancartes, tout comme la présence de collectifs queer et de militantss arborant les drapeaux multicolores du mouvement Extinction Rebellion représentent des indices allant dans ce sens.

À l’inverse, si c’est un sentiment de résignation qui s’impose, en particulier en prévision des changements climatiques à venir ou de préoccupations plus immédiates (insertion, consommation, etc.) la mobilisation pourrait s’en trouver empêchée.

Enfin, la troisième raison qui pourrait pousser les jeunes dans la rue est davantage conjoncturelle au contexte politique inédit qui s’est dessiné avec les élections de 2022 : alors que le président Macron invoque la légitimité de sa réforme par l’obtention d’un mandat « clair » dans les urnes, les opposants rappellent que leur vote, lorsqu’il a eu lieu, a été déposé par défaut, notamment au deuxième tour de la présidentielle. Rappelons en effet que dans l’entre-deux-tours, une timide mobilisation étudiante avec pour slogan « ni Macron ni Le Pen » avait vu le jour à Paris et que tous les sondages pré – ou postélectoraux ont montré que les jeunes scolarisés ont compté parmi les principaux soutiens de Jean Luc Mélenchon à la présidentielle, de la coalition Nupes aux législatives.
Plus généralement, l’unité syndicale affichée par les organisations de jeunesse, de salariés et des partis de gauche fait appel aux souvenirs de la dernière mobilisation « gagnante » qu’ait connu notre pays, celle de 2006 contre le CPE. Comparativement, elle est même plus large, certaines structures, comme la FAGE, rejoignant cette année les rangs de l’intersyndicale alors qu’elle était absente en 2006.

Reste à savoir si les distinguos qui sont peu à peu apparus, d’abord dans la Nupes autour de la date du 21 janvier, puis dans les organisations de jeunesse elles-mêmes – l’UNEF appelant à respecter le calendrier de l’intersyndicale « sans se disperser » mais aussi à des Assemblées générales dans les universités à partir du 25 janvier – représenteront un frein, parmi d’autres, à la mobilisation des jeunes scolarisés.

Réforme des retraites : la jeunesse acteur incontournable ?

Réforme des retraites : la jeunesse acteur incontournable ?


Par Paolo Stuppia, Sociologue, membre du CESSP (Centre Européen de Sociologie et de Science Politique), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
dans The Conversation France

Après avoir participé à la première date convoquée par l’intersyndicale le 19 janvier, puis manifesté de manière autonome – appuyée par quelques organisations partisanes, notamment La France Insoumise (LFI) – le 21, réunissant entre 14 000 et 150 000 personnes dans la rue, la jeunesse scolarisée deviendra-t-elle l’acteur incontournable de la mobilisation contre la réforme des retraites voulue par l’exécutif Borne en 2023 ?

La question peut, à première vue, surprendre, tant l’histoire récente des (tentatives de) réformes de cette branche de la sécurité sociale qui se sont succédées depuis 30 ans a vu une absence relative de participation des jeunes, contrairement à des questions les concernant plus directement (enseignement secondaire et supérieur, code du travail).

Pour ne se cantonner qu’aux deux dernières décennies, 2003 reste dans les mémoires étudiantes comme l’année du mouvement – avorté – contre la réforme LMD (Licence-Master-Doctorat), certainement pas comme celle de la lutte contre la réforme des retraites dite Fillon, alignant le régime des fonctionnaires sur celui du secteur privé.
En 2007, après l’élection de Nicolas Sarkozy, le gouvernement s’attaque presque simultanément aux universités, avec la Loi de Responsabilité des Universités ( LRU) et aux régimes spéciaux de retraite, tabou depuis les grèves de 1995 contre le plan Juppé. Des tentatives ponctuelles de jonction ont lieu, mais, dans un contexte d’état de grâce postélectoral et contrairement à ce qu’il était advenu l’année précédente (lutte contre le Contrat Première Embauche (CPE), aboutissant au retrait de la mesure), l’impopularité aura eu raison de ces deux mouvements.
Grève de 1995 : 3 semaines qui ont marqué la France.

En 2010, rebelote avec la reforme dite Woerth, portant l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans : comme l’observe la sociologue Julie le Mazier, venue en « queue de comète d’une séquence contestataire particulièrement dense » (luttes anti-CPE en 2006, anti-LRU en 2007 et en 2009), la grève étudiante peine à s’aligner sur le rythme de l’intersyndicale des salarié•e•s. Le mouvement ne touchera, au final, qu’une vingtaine d’établissements.

En 2013-2014, la réforme dite Touraine, augmentant progressivement la durée de cotisations à 43 ans et demi, provoque quelques journées de manifestation contre l’exécutif socialiste, sans réel impact ni dans les lycées et les universités, ni ailleurs.Enfin, l’histoire de la tentative la plus récente (2019) est bien connue : après avoir été élu en 2017 sur un programme promettant de ne pas toucher à l’âge légal de départ à la retraite, le gouvernement a proposé une réforme mais le président Emmanuel Macron a dû renoncer face aux contraintes imposées par la crise du Covid, dans un contexte social par ailleurs particulièrement tendu à la suite des mobilisations des « gilets jaunes » de 2018-2019.

D’abord car en 20 ans, comme le note l’historien spécialiste des mouvements universitaires Robi Morder, l’augmentation des effectifs scolarisés dans le supérieur – de 2 250 000 en 2003 à 3 millions en 2023 – s’est accompagnée de profonds bouleversements sociologiques, institutionnels et pédagogiques (concurrence entre établissements, diversification des filières, développement de l’apprentissage).

Dans le même temps, le salariat étudiant a connu une croissance exponentielle : « un million d’étudiants qui travaillent représentent de 5 à 6 % du salariat français (autrement dit, un salarié sur 20 suit des études supérieures), sans compter les stages. Cela change les rapports entre les étudiants et la société, les représentations mentales, et constitue une des bases matérielles à des intersyndicalismes entre étudiants et organisations syndicales professionnelles et des actions sur des thèmes communs ».

Une deuxième raison tient à la relative diversification des mobilisations universitaires les plus récentes. Si les conditions d’études demeurent centrales (réforme « Parcoursup » en 2018, par exemple), l’emploi le devient également : luttes contre la précarité en 2006, la Loi Travail en 2016 ou en faveur de l’autonomie de la jeunesse (allocation d’études, salaire étudiant).
S’ajoute un intense activisme autour des inégalités, sociales comme de genre et d’origine ethnique. Que l’on pense par exemple au geste désespéré d’Anas, s’immolant devant le CROUS de Lyon en 2019, aux files d’attente et au développement d’associations d’aide à la distribution alimentaire pendant les confinements de 2020-2021 – mettant en exergue la question de la pauvreté étudiante….

Enfin, l’écologie, dans le sillage du mouvement pour le climat Fridays For Future de 2018, a fait une entrée fracassante dans le panorama des engagements étudiants contemporains, avec des manifestations plus ou moins radicales : de associations de filière pour la transition écologique aux grèves pour le climat le vendredi, des actions de rue de groupes tels Extinction Rebellion (XR) jusqu’à participation aux ZAD (Zones à défendre).

Cette mosaïque redouble les appels, somme toute traditionnels, à la « solidarité intergénérationnelle » et à la « convergence des luttes », en y ajoutant des préoccupations liées au futur d’une « jeunesse sacrifiée » : sacrifiée sur l’autel d’intérêts économiques supérieurs, de la persistance de rapports de domination anciens, etc.

Sans prétendre consulter une boule de cristal, la réforme des retraites de 2023 pourrait bien être perçue comme une « provocation de trop », au même titre que le CPE il y a 17 ans : non pas comme une mesure qui concerne un horizon (trop) lointain pour un•e jeune, mais bien comme une attaque ultérieure contre un horizon d’ores et déjà bouché à plusieurs étages. Les paroles recueillies par les journalistes dans le défilé du 21 janvier, le slogan « métro, boulot, caveau » inscrit sur des pancartes, tout comme la présence de collectifs queer et de militantss arborant les drapeaux multicolores du mouvement Extinction Rebellion représentent des indices allant dans ce sens.

À l’inverse, si c’est un sentiment de résignation qui s’impose, en particulier en prévision des changements climatiques à venir ou de préoccupations plus immédiates (insertion, consommation, etc.) la mobilisation pourrait s’en trouver empêchée.

Enfin, la troisième raison qui pourrait pousser les jeunes dans la rue est davantage conjoncturelle au contexte politique inédit qui s’est dessiné avec les élections de 2022 : alors que le président Macron invoque la légitimité de sa réforme par l’obtention d’un mandat « clair » dans les urnes, les opposants rappellent que leur vote, lorsqu’il a eu lieu, a été déposé par défaut, notamment au deuxième tour de la présidentielle. Rappelons en effet que dans l’entre-deux-tours, une timide mobilisation étudiante avec pour slogan « ni Macron ni Le Pen » avait vu le jour à Paris et que tous les sondages pré – ou postélectoraux ont montré que les jeunes scolarisés ont compté parmi les principaux soutiens de Jean Luc Mélenchon à la présidentielle, de la coalition Nupes aux législatives.
Plus généralement, l’unité syndicale affichée par les organisations de jeunesse, de salariés et des partis de gauche fait appel aux souvenirs de la dernière mobilisation « gagnante » qu’ait connu notre pays, celle de 2006 contre le CPE. Comparativement, elle est même plus large, certaines structures, comme la FAGE, rejoignant cette année les rangs de l’intersyndicale alors qu’elle était absente en 2006.

Reste à savoir si les distinguos qui sont peu à peu apparus, d’abord dans la Nupes autour de la date du 21 janvier, puis dans les organisations de jeunesse elles-mêmes – l’UNEF appelant à respecter le calendrier de l’intersyndicale « sans se disperser » mais aussi à des Assemblées générales dans les universités à partir du 25 janvier – représenteront un frein, parmi d’autres, à la mobilisation des jeunes scolarisés.

Crise Covid : un gouvernement de plus en plus spectateur et de moins en moins acteur

Crise Covid : un gouvernement de plus en plus  spectateur et de moins en moins acteur

 

On aura sans doute observé que moins  le gouvernement agit et plus il parle pour ne rien dire. Ce fut encore le cas hier avec cette intervention du ministre de la santé qui a très longuement commenté les chiffres de la pandémie mais sans réellement annoncer de nouvelles mesures susceptibles  de contrôler la vague en croissance exponentielle.

Les responsables du gouvernement et en particulier le ministre de la santé se comportent surtout en commentateurs de l’environnement sanitaire. Finalement , ils s’en inquiètent comme on peut s’en inquiéter dans un bistrot allant jusqu’à se demander si l’envolée des statistiques ne va pas conduire d’une part à la paralysie des hôpitaux, d’autre part au blocage partiel de l’économie.

En cause évidemment, la grande discrétion du chef de l’État Emmanuel Macron qui ne sait même pas fendu d’un communiqué alors que le nombre de contaminés a plus que doublé en 24 heures. Un silence évocateur qui traduit l’obsession du président de ne surtout pas fâcher l’opinion publique quitte à sacrifier la santé.

Pourtant il ne reste sans doute que quelques jours voire au plus quelques semaines tout au plus pour tenter d’empêcher le blocage total du pays.

Hier le ministre de la santé a évoqué des chiffres particulièrement inquiétants concernant le nombre de contaminés susceptibles d’être hospitalisés. En fait on pourrait atteindre des chiffres de 2500 à 5000 hospitalisations par jour. Or on sait qu’à partir de 4000 hospitalisés au total (Le stock pas le flux) les hôpitaux seraient pratiquement submergés et incapables d’assurer leurs missions. L’institut Pasteur évoque d’ailleurs un scénario catastrophe pouvant conduire jusqu’à 5000 contaminés hospitalisés par jour.

Compte tenu de l’immobilisme politique qui caractérise ce gouvernement il faudra sans doute attendre que le pays atteigne 400 ou 500 000 contaminés pour qu’il prenne enfin la mesure de l’enjeu et mette  en place une politique qui ne se réduise pas à la vaccination obligatoire et qui la complète par des décisions autrement plus radicales.

«L’UNEF , acteur et complice de la lutte racialiste»

 «L’UNEF , acteur et complice de la lutte racialiste»

Une interview particulièrement intéressante de la présidence de l’UNEF qui s’est embourbée dans ses contradictions mais n’a pas réussi à masquer les positions et actions raciales est victimaires de l’organisation gauchiste qui est devenue l’UNEF. La réaction de Paul Melun , conseiller en stratégie et essayiste dans le Figaro.

 

. Il a récemment publié, avec Jérémie Cornet, Les enfants de la déconstruction. Portrait d’une jeunesse en rupture (éd. Marie B., 2019).

 

 


Ce matin sur Europe 1, la présidente de l’UNEF, Mélanie Luce, a admis que son syndicat organisait des réunions interdites aux Blancs. En tant qu’ancien président de l’UNEF à Science Po Bordeaux, de 2014 à 2016, avez-vous eu connaissance de ces pratiques?

 

Paul MELUN. - Durant mon engagement à l’IEP de Bordeaux, j’ai constaté le glissement idéologique du syndicat. D’une gauche traditionnelle, soucieuse de défendre les plus démunis, l’UNEF est devenu un supplétif des activistes de la lutte «anti-discriminations» et des «minorités», concepts tout droit sortis des campus américains. Dans sa tradition centralisatrice et peu démocratique, la direction nationale a peu à peu ordonné une nouvelle orientation politique des sections locales en ce sens.

Les méthodes de l’UNEF sont simples et reviennent à séparer le monde en deux catégories : les victimes et leurs bourreaux.

À ma grande surprise, les concepts de réunions en «non-mixité» ont fait leur apparition. Il m’était alors demandé d’organiser des réunions interdites aux hommes, catalogués comme oppresseurs héréditaires. J’ai naturellement refusé que de telles choses se produisent sous ma présidence. Mon positionnement a alors été marginalisé et j’ai subi une campagne d’intimidation pour me faire plier.

J’ai poursuivi une gestion de l’UNEF à Sciences Po Bordeaux différente de la doxa nationale qui ne me convenait plus. Je crois que beaucoup d’étudiants de l’époque ont pu constater comme moi l’OPA des luttes néoféministes ou racialistes sur la gauche républicaine. Leurs méthodes sont simples et reviennent à séparer le monde en deux catégories: les victimes et leurs bourreaux. Né homme blanc, j’appartiens naturellement à la seconde selon eux.

 

Selon vous, cette dérive témoigne-t-elle de convergences idéologiques entre la gauche et l’islamisme?

L’islamo-gauchisme comme l’ensemble des luttes intersectionnelles, reste minoritaire dans le peuple de gauche. Bien que très affaiblis, les sympathisants de gauche demeurent attachés aux valeurs françaises et subissent de plein fouet la francophobie de leurs élites. Incapable de répondre aux défis économiques, diplomatiques ou sociaux du pays, l’intelligentsia de gauche a délaissé ce peuple au profit d’hypothétiques minorités. C’est ainsi que la gauche féministe se retrouve à faire l’apologie du voile, ou que la gauche anti-raciste se retrouve à prôner l’exclusion des blancs à des réunions ou manifestations.

 

L’islam exerce une certaine fascination sur une partie de la gauche.

Les repères de la gauche se sont effondrés les uns après les autres. Le mur de Berlin est tombé, la désindustrialisation a sonné le glas des combats ouvriers et la sociale démocratie au pouvoir a déçu. Aujourd’hui, je crois que l’islam exerce une certaine fascination sur une partie de la gauche. Pour eux, les musulmans ne sont pas des Français qui doivent s’intégrer, mais les nouveaux damnés de la terre, les victimes du racisme structurel et de l’oppression éternelle de la France.

Cette gauche, sans culture ni esprit, rechigne à condamner les viols s’ils sont commis par des musulmans et accepte sans sourciller que la charia s’impose sur la liberté de caricaturer, de se vêtir ou de s’exprimer. En voyant dans l’islam politique l’idéologie d’un nouveau prolétariat, la gauche commet une grave erreur. Ce renoncement se ressent d’ailleurs dans les urnes. La gauche est historiquement faible et représente péniblement 25 % des suffrages totaux si elle se réunit. Signe que les électeurs de gauche n’adhèrent pas au virage «pro-minorités» de cette nouvelle gauche sans idées.

Faut-il, comme le suggère François-Xavier Bellamy, dissoudre l’UNEF?

Je ne crois pas qu’il faille dissoudre l’UNEF. Pas plus que les autres organisations politiques ou militantes qui font ou ont fait l’objet de dissolution récemment. L’UNEF doit pouvoir exister et défendre ses idées et nous devons avoir le droit de les contester sans être traités de fascistes par leurs leaders. Je suis navré de voir qu’aujourd’hui il y ait tant de sujets interdits, de concepts que l’on ne peut contester sous peine d’être traîné dans la boue, à l’instar des théories du genre, du décolonialisme ou de «l’islamophobie». Je ne vais pas appeler à encore davantage de censure à une époque où l’on empêche déjà beaucoup trop de penser librement à mon goût.

Face aux inepties de l’UNEF nous devons reconquérir idéologiquement le terrain. Les universités sont devenues le foyer de l’islamo-gauchisme et des théories du genre, il faut impérativement une contre-attaque intellectuelle, surtout à gauche. Je prône un débat d’idées totalement libre et sans barrières. C’est d’ailleurs toute ma différence avec l’UNEF qui préfère souvent faire interdire les conférences de ses adversaires ou les exclure à cause de leur couleur de peau.

La France doit rester un acteur majeur du spatial européen » (Frédérique Vidal)

La France doit  rester un acteur majeur du spatial européen » (Frédérique Vidal)

 

La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Frédérique Vidal, descend la place de la France en matière de développement spatial (interview dans la tribune)

 

2019 est une année chargée pour les questions spatiales avec en point d’orgue la conférence ministérielle de l’Agence spatiale européenne (ESA), dont l’objectif est de définir les priorités stratégiques et les financements qui vont avec. Quelles vont être les priorités de la France au conseil des ministres de l’ESA ?

FRÉDÉRIQUE VIDAL - Ce qu’il faut déjà rappeler, c’est à quel point l’Agence spatiale européenne est importante pour l’Europe et la France, leur permettant d’être des leaders du secteur spatial, dans le domaine des lanceurs comme dans celui des satellites : les lanceurs Ariane, les constellations Galileo et Copernicus, la sonde Rosetta… Lors de cette conférence ministérielle, le sujet central porté par la France sera celui de l’innovation. Comment l’Europe sur ces sujets d’innovation doit-elle faire pour rester un leader mondial ? Nous devons aussi penser davantage à l’utilisation des données générées par les satellites conçus et lancés par l’Europe et stimuler le développement de projets fondés sur leur exploitation. Penser à tout ce qu’on appelle le secteur aval, et qui va connaître un développement massif dans les prochaines années.

Pouvez-vous donner des exemples précis ?
Pour soutenir l’innovation, nous avons créé ArianeWorks, qui est une plateforme d’innovation de rupture d’un genre nouveau. Mon objectif est d’aider tout l’écosystème de startups New Space à se développer, en lien avec l’industrie et le Cnes. Que ce soit sur des sujets d’agriculture, avec l’utilisation des données satellitaires pour mieux gérer les sols et mieux prévoir la façon d’organiser les cultures ; que ce soit sur les questions de climat, avec l’observatoire que le Cnes est en train de monter au niveau mondial avec de nombreuses autres agences ; que ce soit sur les véhicules autonomes, avec le soutien d’exploitation des données de Galileo. Sur tous ces sujets, il faut maintenant qu’on tire profit des investissements faits au niveau des États membres, de l’ESA et de la Commission européenne.

Comment jugez-vous l’écosystème spatial français dans le domaine de l’innovation, notamment dans les data ? Est-ce qu’il vous paraît complet et voyez-vous des améliorations à apporter ?

Il y a toujours des améliorations à apporter, mais cet écosystème est vraiment dynamique. On a la chance d’avoir de nombreuses start-up dans le milieu des données, des calculs, dans l’algorithmique. On bénéficie d’un fonds très important de connaissances et d’expertise dans ces domaines-là, et cela permet d’alimenter la création de start-up, y compris d’ailleurs par des étudiants, des jeunes docteurs ou des chercheurs qui s’impliquent dans la création de start-up à partir de données du spatial.

En dépit de notre proximité avec l’Allemagne, il existe une réelle compétition entre Paris et Berlin dans le spatial. La France doit-elle réaffirmer son leadership spatial sur l’Europe à l’occasion de la ministérielle ?

La France est l’un des pays pionniers sur les questions spatiales, avec le premier programme de lanceur engagé en 1965. Nous avons une agence spatiale en France, le CNES, qui est un support très important à la recherche et aux industriels tant sur les lanceurs que sur les satellites. C’est normal que la France souhaite avoir un rôle de leader. Maintenant, il y a plusieurs grandes nations spatiales en Europe, notamment la France, l’Allemagne et l’Italie qui, à elles trois, contribuent à 85 % du budget d’Ariane 6. Il est crucial pour la France de rester un acteur majeur du spatial européen, et c’est tout aussi important que nos partenaires, Commission européenne comme États membres, restent fortement impliqués dans le spatial. Cela ne fait aucun doute dans l’esprit de qui que ce soit. C’est ce qui fait les succès européens.

Ariane 6 est-il le bon lanceur au bon moment ?

Ariane 6, qui sera porté par l’expertise d’Ariane­Group et de l’industrie européenne, sera un lanceur fiable et adapté aux besoins du marché des lancements. Il est donc primordial de terminer son développement puisque celui-ci induira une diminution du prix des lancements. Il sera environ deux fois moins cher par rapport à Ariane 5.

Vega E n’est-il pas un futur concurrent d’Ariane 6 ?

Une concurrence entre acteurs européens dans ce domaine serait stérile. Les programmes Ariane 6 et Vega sont extrêmement liés, leur vocation est d’être complémentaires. Notre R&D et l’innovation sont mises en commun entre la France et l’Italie. La France a financé Vega C et l’Italie de son côté Ariane 6. Notre objectif est de disposer au niveau européen d’une gamme de lanceurs qui couvrira tous les marchés de lancement.

La réutilisation d’un lanceur, considérée comme une innovation de rupture, n’est pas donc pas à l’ordre du jour…

Nous ne devons pas nous interdire de penser à la suite. Nous proposerons d’accélérer le développement des nouvelles technologies pour préparer la suite d’Ariane 6, via le moteur réutilisable à bas coût Prometheus et les démonstrateurs d’étage récupérable Callisto et Themis. Ce sont des solutions de rupture. Notre objectif est d’être capable, à partir d’Ariane 6, d’améliorer en permanence l’offre de lancement d’Arianespace. L’Europe est en train d’achever le développement d’Ariane 6, qui sera prochainement opérationnelle, et en parallèle prépare l’avenir. Ariane 6 sera enfin un pilier très important de l’autonomie et de la souveraineté de l’Europe et de la France. L’Allemagne et la France sont d’accord sur cette stratégie. Nous nous parlons souvent avec mon homologue allemand.

Justement, la France joue le jeu de la préférence européenne. Ce qui n’est pas le cas des autres pays, dont l’Allemagne. Faut-il être plus contraignant ?

Nous devons jouer avec les mêmes règles que nos concurrents. Croyez-moi, ce sujet est une priorité et de grands progrès ont été accomplis depuis deux ans. La Commission européenne et l’ESA se sont engagées à utiliser les lanceurs européens pour leurs programmes spatiaux. Par ailleurs, des représentants de cinq États européens (France, Allemagne, Italie, Espagne et Suisse) se sont engagés lors du Conseil ministériel de l’ESA du 25 octobre 2018 à utiliser en priorité les lanceurs européens pour leurs satellites institutionnels.

La France va-t-elle également soutenir son industrie dans les satellites, qui estime être le parent pauvre de la politique spatiale française ?

Commençons par regarder qui est en tête des dernières compétitions les plus importantes dans les satellites. Ce sont des entreprises françaises. Cette industrie est essentielle et c’est pourquoi l’État l’a toujours accompagnée et a contribué à la porter au meilleur niveau mondial. Cela n’a pas de sens d’opposer les satellites aux lanceurs et vice-versa. Je le leur ai dit. Nous avons la chance d’avoir en France deux grands « satellitiers ». C’est une force. Mais de temps en temps, le fait d’en avoir deux pose des problèmes face à une compétition mondiale féroce. Ils sont conscients que, sur certains programmes, ils doivent mieux travailler et réfléchir ensemble. Ils se rendent compte eux-mêmes, au regard du marché international des satellites, que parfois le fait de rentrer dans une compétition à outrance l’un contre l’autre n’est pas le meilleur moyen pour être efficace.

Poussez-vous à un rapprochement ?

Je ne définis pas la politique industrielle et commerciale de ces entreprises à leur place. L’essentiel pour moi est que notre filière de satellites reste, dans la durée, un fleuron au meilleur niveau mondial, capable d’innover et d’exporter. Nous sommes prêts à envisager toutes les options.

Avez-vous déjà un schéma de rapprochement ?

Ce n’est pas à moi de leur dire ce qu’ils ont à faire, mais ils sont conscients, et moi aussi, qu’il y a des choses à améliorer. Toutes les options sont sur la table, à eux de faire des propositions.

Est-ce un projet à court terme ?

Il faut laisser du temps au temps. C’est à eux de réfléchir et de faire des propositions qui feront en sorte qu’en termes de compétitivité, d’innovations et d’emplois les bonnes décisions soient prises.

Et si rien n’avait avancé avant la fin de l’année ?

Je crois qu’ils sont parfaitement conscients du sujet et ils s’en parlent. Sur la question du spatial, on porte tous la même ligne.

Estimez-vous que la France doit adapter sa doctrine spatiale militaire ?

C’est une question qu’il faut poser à la ministre des Armées, Florence Parly. Mais l’espace tend à devenir un champ de confrontations. Quand on vous attaque, il ne me paraît pas illogique d’être en capacité de répliquer.

D’une façon générale, faut-il faire évoluer le principe de juste retour géographique ?

La France porte cette volonté de faire évoluer le juste retour géographique sur investissement. Principalement nous devons repenser l’industrialisation des lanceurs Ariane pour une raison simple : ce marché est désormais le cadre d’une véritable compétition internationale. Il est très important d’améliorer la compétitivité des futurs lanceurs face notamment à la concurrence américaine. Une réflexion est en cours avec l’ESA pour définir des modalités privilégiant l’optimisation du coût. La compétitivité des programmes spatiaux européens doit devenir la règle à travers une approche beaucoup plus économique.

La France a soutenu le renforcement de l’agence spatiale de l’Union européenne à Prague. Pourquoi l’ESA, soutenue par l’Allemagne, a-t-elle freiné des quatre fers ?

Peut-on vraiment penser que l’Union européenne n’est pas un acteur à part entière du spatial alors qu’elle va investir 16 milliards d’euros dans l’espace entre 2021 et 2027 ? L’UE va tirer bénéfice de la gestion et de l’exploitation des données spatiales issues des programmes européennes qu’elle a financé. Mais l’Agence spatiale européenne demeure unique par son expertise technique sur la gestion des programmes.




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