Un milliard d’euros d’impôts en moins pour acheter les votes aux européennes
Après avoir augmenté les impôts directs et indirects, Valls vient de lâcher 1 milliard sur l’impôt sur les revenus. Une manœuvre évidemment démagogique (mais non négligeable pour les revenus modestes) mais qui vient trop tard pour empêcher la déroute du PS aux européennes et menacer la légitimité du gouvernement. Manuel Valls a annoncé vendredi un milliard d’euros de pouvoir d’achat supplémentaire pour les ménages français modestes sous la forme d’une réduction d’impôt sur le revenu (IR) qui profitera à 3,2 millions d’entre eux dès cette année. Son financement ne remettra pas en cause les équilibres du budget 2014 et proviendra « majoritairement » des recettes de la lutte contre la fraude fiscale, qui sont supérieures aux prévisions, a-t-on indiqué au ministère des Finances. « La mesure va bénéficier à plus de trois millions de ménages. Elle va faire sortir de l’impôt sur le revenu 1,8 million de ménages », a dit le Premier ministre sur Europe 1. « C’est un milliard d’impôt en moins, un milliard d’euros de pouvoir d’achat en plus pour les Français, notamment les plus modestes. » La réduction d’impôt et le nombre de ses bénéficiaires vont bien plus loin que ce que Manuel Valls avait lui-même annoncé dimanche, en évoquant une revalorisation du bas du barème de l’impôt sur le revenu qui profiterait à 650.000 ménages. A moins de dix jours d’élections européennes qui se présentent mal pour le Parti socialiste au pouvoir, le gouvernement a pris connaissance entre-temps des très médiocres chiffres de l’économie française, qui a connu une croissance nulle au premier trimestre du fait notamment d’un recul de la consommation des ménages. »Il faut sortir de cette logique de l’impôt (…) qui empêche les ménages de consommer et qui empêche notre économie de retrouver la compétitivité », a dit le chef du gouvernement.