2017 : Macron accumule les soutiens, Fillon les lâchages
Évidemment rien n’est encore joué à une cinquantaine de jours du premier tour des élections présidentielles mais les positions semblent se stabiliser avec Macron et le Pen nettement en ou tête tandis que Fillon se situe à sept ou huit points derrière. Le socle de Marine Le peine= semble solide (autour de 25 % pour le premier tour) mais le plafond de verre autour de 35 % au second tour paraît infranchissable comme le démontre un sondage qui souligne que près des deux tiers des Français ont peur de l’arrivée du Front National. Fillon lui est toujours englué dans les affaires et son score ne dépasse pas 20 % (entre 17 et 20 pour cent selon les enquêtes). Pour lui, le scénario est encore loin d’être écrit, rien ne dit qu’il ne sera pas contraint de renoncer. Dans la coulisse certains chez les Républicains jouent toujours la carte du plan B avec Baroin. La nouvelle affaire du prêt consenti par un ami milliardaire à Fillon (50 000 €), prêts non déclaré qui ressemble fortement à un don ne va pas arranger son dossier judiciaire. Macron de son côté considéré comme l’homme seul il y a quelques semaines ne cesse d’accumuler les soutiens qui vont de la droite à la gauche en passant par le centre (Alain Madelin à Robert Hue en passant par Delanoë). Maintenant on ne reproche plus à Macron d’être seul mais au contraire d’être trop entouré par des soutiens disparates. Ce n’est pas ni à gauche ni à droite mais à gauche et à droite. Ce que voulait précisément Macon pour dépasser les vieux clivages obsolètes. A 46 jours du premier tour de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron a donc continué mercredi d’engranger les ralliements mais est plus que jamais la cible numéro un de ses adversaires, tandis qu’une nouvelle campagne commence pour François Fillon. La candidate du Front national, Marine Le Pen, talonnée par le candidat d’ »En Marche ! » et présentée comme un repoussoir par ses adversaires, fait pour sa part toujours la course en tête dans les intentions de vote pour le premier tour. « On entre dans une nouvelle étape de la campagne, pas seulement parce que celle de François Fillon se stabilise mais aussi parce qu’on va arriver à un mois du premier tour », estime François Miquet-Marty, directeur de l’institut Viavoice. « Les électeurs commencent à se projeter sur la capacité des uns et des autres à exercer la fonction présidentielle et à gouverner, moins sur l’opinion que l’on a des uns et des autres », a ajouté cet analyste. Toujours sous la menace d’une possible mise en examen dans l’affaire des emplois fictifs présumés dont aurait profité sa famille, mais débarrassé de l’hypothèque d’un éventuel « plan B » pour le remplacer après le renoncement d’Alain Juppé, François Fillon a préservé son socle d’environ 20% d’intentions de vote. Un étiage « extrêmement bas » reconnaît cependant son nouveau porte-parole, le député LR Damien Abad, pour qui le risque est que l’électorat de droite ne croie plus à la victoire. « Il n’y a rien de pire parce qu’alors on a des stratégies de fuite en avant », explique-t-il. « Donc, pour nous, l’enjeu des prochains jours est de montrer que la victoire est possible. » François Fillon s’est attelé au défi de refaire l’unité de son camp, une unité qui sera à nouveau mis à mal mise à mal par sa convocation par des juges le 15 mars.