Montebourg : l’abaissement improductif
Des propos présidentiels assorti par le porte-parole du gouvernement de piques à l’adresse d’Arnaud Montebourg, qui a invité dimanche François Hollande, dans un discours très offensif, à renoncer à un second mandat. Stéphane Le Foll, proche du chef de l’Etat, a ironisé sur l’ancien ministre du Redressement productif en l’invitant à « ne pas tomber dans l’abaissement improductif ». Arnaud Montebourg a inscrit dimanche son nom sur la liste hétéroclite des personnalités de gauche en lice pour l’élection présidentielle de 2017, dont le point commun est de cibler François Hollande et le bilan de son quinquennat finissant. Face à cette adversité, à laquelle s’ajoute le cavalier seul du ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, le chef de l’Etat en a appelé lundi à « l’esprit de responsabilité » et au « collectif » lors du conseil des ministres de rentrée. « . D’autres membres du gouvernement se sont agacés du ton d’Arnaud Montebourg à l’encontre du président, qui doit dire en décembre s’il est candidat à sa propre succession. Dans la cour de l’Elysée, le ministre des Sports, Patrick Kanner, a jugé « excessifs » les mots employés par son ancien collègue, membre du gouvernement de 2012 à 2014. Le secrétaire d’Etat aux Relations avec le Parlement, Jean-Marie le Guen, a dénoncé pour sa part sur France 2 la « violence » de la charge d’Arnaud Montebourg. « Lorsqu’on a été membre de ce gouvernement de François Hollande (…), lorsqu’on est un responsable, qu’on a vocation à l’être en tout cas, de la gauche, je pense qu’on peut s’exprimer sans être dans l’outrance et dans la caricature », a-t-il estimé. La candidature d’Arnaud Montebourg s’ajoute à celles d’autres ex-ministres comme l’écologiste Cécile Duflot, dans le cadre de la primaire organisée par Europe-Ecologie Les Verts, ou le socialiste Benoît Hamon. Ce dernier s’inscrit dans le cadre de la primaire que le Parti socialiste veut organiser en janvier, de même que la sénatrice « frondeuse » Marie-Noëlle Lienemann ou Gérard Filoche, inspecteur du travail à la retraite et autre franc-tireur du PS, qui a aussi appelé François Hollande à ne pas se présenter. Arnaud Montebourg s’est borné dimanche à dire qu’il était « candidat à la présidence de la République », laissant entendre qu’il pourrait enjamber une primaire aux contours encore flous.
(Reuters)