Télé- Hollande à mi-mandat : bilan nul et présidence décadente
Hollande représente sûrement l’archétype du responsable politique décadent d’un système et d’une démocratie obsolètes ; Non seulement ses résultats sont nuls et dramatiques mais il se complaît dans cette posture désuète de monarque républicain ; sa prochaine intervention à la télé sera un bide complet d’une part en matière d’audience mais aussi en ce qui concerne le contenu. Hollande n’a strictement plus rien à dire mais la haute idée qu’il se fait de sa fonction (et surtout de lui-même) lui impose de le dire quand même. Un président pitoyable produit du système de formation de nos élites, sorte de vieille noblesse décatie qui s’accroche aux branches de la légitimité républicaine pour durer et se reproduire. François Hollande est l’invité ce jeudi soir, pile à mi-mandat, d’une émission spéciale d’une heure trente sur TF1 et RTL, exercice au cours duquel il entend annoncer « de nouveaux chantiers » pour tenter de rebondir. Le point sur ceux déjà entamés. Président le plus impopulaire de la Ve République, François Hollande s’exprime jeudi soir pendant une heure trente, dans un rendez-vous intitulé « En direct avec les Français ». Il doit tenter de lancer de nouveaux projets pour convaincre en espérant rebondir dans les sondages. François Hollande avait bénéficié du soutien de toute la gauche pour son élection en 2012, notamment à cause de la campagne très à droite de Nicolas Sarkozy. Mais une partie de la gauche l’a, depuis, lâché. A mi-mandat, l’entourage du président se réduit à des socialistes divisés. François Hollande s’était engagé à réduire le déficit de la France, une promesse qu’il peine à tenir. Ramener le déficit à 3% de la richesse nationale, ce devait être fait en 2013, avait promis le candidat Hollande. Une échéance repoussée à 2015, puis à 2017. La priorité de François Hollande, c’est l’emploi. Et pourtant le chômage est à un niveau record, plus de 3 millions 400.000 demandeurs d’emploi sans aucune activité. L’une de ses priorités, c’est de faire repartir l’activité économique. Mais sa politique de l’offre à l’égard des entreprises suscite d’importantes critiques. Il se traduit par 41 milliards d’euros d’allègements de charges et de fiscalité consentis aux entreprises d’ici 2017. Francois Hollande semble plus à l’aise hors de France. A mi- mandat, il a déjà trois conflits à gérer : le Mali en janvier 2013, la Centrafrique en décembre et l’Irak. Et à chaque fois le président se rend sur le terrain pour assurer »le service après vente » et pour bien marquer l’action militaire et diplomatique de la France.
Comment les multinationales échappent à l’impôt grâce au Luxembourg
Comment les multinationales échappent à l’impôt grâce au Luxembourg
Une fraude monumentale grâce au Luxembourg de la part des multinationales. De quoi s’interroger sur le choix du luxembourgeois Juncker pour diriger la commission européenne. Ou plutôt ce qui permet de mieux comprendre les affinités entre la finance, les multinationales et les politiques. Des accords fiscaux secrets entre le Luxembourg et 340 multinationales afin de minimiser leurs impôts, sont révélés jeudi 6 novembre par 40 médias internationaux s’appuyant sur des documents obtenus par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ). Ces accords, passés entre 2002 et 2010, représentent des milliards d’euros de recettes fiscales perdues pour les Etats où ces entreprises réalisent des bénéfices, selon l’ICIJ et ses médias partenaires, dont Le Monde en France, The Guardian au Royaume-Uni, ou encore le Süddeutsche Zeitung en Allemagne. L’ICIJ avait dévoilé en janvier les placements de dignitaires chinois dans les paradis fiscaux. Dans son enquête de six mois baptisée « Luxembourg Leaks » ou « LuxLeaks », l’ICIJ a eu accès à 28.000 pages de documents de « tax ruling » montrant comment de grandes entreprises « s’appuient sur le Luxembourg et ses règles fiscales souples, mais aussi sur les déficiences de la réglementation internationale, pour y transférer des profits afin qu’ils n’y soient pas taxés, ou très faiblement », écrit Le Monde. La pratique du « tax ruling », qui est légale, permet à une entreprise de demander à l’avance comment sa situation sera traitée par l’administration fiscale d’un pays, et d’obtenir certaines garanties juridiques. Les groupes concernés – sont cités notamment Apple, Amazon, Verizon, AIG, Heinz, Pepsi, Ikea ou les Français Axa et Crédit agricole – réalisent ainsi des milliards d’euros d’économies chaque année grâce à la création d’une filiale, d’une holding ou au déplacement d’un siège social sur le territoire du Grand-Duché. Avec pour but de payer le moins d’impôt possible. »Le Luxembourg garde ces accords fiscaux secrets » et « ne le notifie pas à ses partenaires européens » bien qu’il soit « mis au courant, de fait, par ces multinationales, de leur stratégie d’évitement de l’impôt », poursuit Le Monde. Les documents obtenus par l’ICIJ ont été établis par le cabinet d’audit et de conseil PricewaterhouseCoopers (PwC), « qui les a rédigés et en a négocié les termes avec l’administration luxembourgeoise », ajoute le quotidien français. En Australie, l’analyse détaillée des documents de l’ICIJ a d’ores et déjà commencé, a fait savoir jeudi Chris Jordan, haut-responsable de l’administration fiscale. Il s’agit de « vérifier que les entreprises paient le juste montant d’impôt » que leur activité justifie. Le Guardian estime que « ces révélations seront embarrassantes pour le nouveau président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, qui a été Premier ministre du Luxembourg entre 1995 et 2013″, soit pendant la période où les accords mentionnés par l’ICIJ ont été signés. La Commission européenne a ouvert en juin quatre enquêtes sur la pratique fiscale de « tax ruling » visant des Etats membres. L’une vise l’Irlande et concerne des accords passés entre l’administration fiscale et le géant américain Apple, soupçonné d’avoir bénéficié d’un traitement de faveur contraire aux règles européennes de la concurrence. Une deuxième concerne des soupçons d’avantages fiscaux accordés par les Pays-Bas à la chaîne de cafés Starbucks. La troisième porte sur des accords passés par le Luxembourg avec Fiat Finance and Trade, qui fournit des services de gestion de trésorerie au groupe automobile Fiat. La dernière, ouverte en octobre, vise Gibraltar. Dans Le Monde du 29 octobre, le ministre des Finances luxembourgeois, Pierre Gramegna, a défendu la pratique de « tax ruling ». Elle « fait partie de notre patrimoine et nous voulons la perpétuer dans le respect des règles ». « Le maintien d’une certaine compétitivité, loyale, entre les Etats dans le domaine fiscal est indispensable », ajoutait le ministre du Grand-Duché. De son côté, l’OCDE a publié en septembre à destination du G20 des recommandations contre l’optimisation fiscale, ces stratégies sophistiquées et le plus souvent légales permettant aux multinationales de payer le moins d’impôts possible. L’OCDE milite pour rétablir « la souveraineté fiscale » à savoir que les bénéfices doivent être taxés là où ils sont réalisés.