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A Wall Street, La nouvelle spéculation

 A Wall Street, La nouvelle spéculation

 

Le nouveau sport américain est de spéculer à la baisse sur un titre, en pariant sur sa chute, et de publier dans la foulée un rapport accablant, explique, dans sa chronique Arnaud Leparmentier, correspondant du « Monde » à New York.

 

Chronique.

Il règne à Wall Street, en ces temps d’euphorie boursière, un air qui rappelle l’an 2000, juste avant que n’explose la bulle Internetou l’été 2008, avant que n’éclate la grande crise financière. Sur les marchés, on ne se contente pas d’attendre pour savoir à qui l’histoire rendra raison, on cherche à faire l’histoire. C’est une guerre qui oppose ceux qui achètent les actions et ceux qui les vendent à découvert, espérant les racheter moins cher quand le krach sera survenu.

La bataille homérique du moment oppose Cathie Wood, patronne de l’emblématique fonds Ark Innovation (ARKK), qui a multiplié sa mise par 2,5 en 2020 en pariant sur les « techs » de demain, notamment Tesla. Elle s’est fait un ennemi notoire, Michael Burry, qui s’est rendu célèbre en pariant sur la chute du marché immobilier américain en 2007 et dont les exploits furent relatés dans le film The Big Short. A l’époque, il avait gagné personnellement 100 millions de dollars (85 millions d’euros) et fait gagner à ses mandants 700 millions. Aujourd’hui, il veut contrer Cathie Wood, reine des médias : ce qu’elle achète, il va le vendre.

 

Il y aura du sang : ce type de combat amplifie considérablement les variations de marché. Cathie Wood, dont le fonds a perdu 2 % cette année alors que Wall Street gagnait 20 %, reste persuadée qu’elle a raison. « A son honneur, Michael Burry a fait une excellente vente à découvert basé sur les fondamentaux et a prévu la calamité qui se préparait sur le marché des prêts au logement hypothécaires », écrivait Mme Wood sur Twitter le 17 août« Je ne pense pas qu’il comprenne les principes fondamentaux qui créent une croissance explosive et des opportunités d’investissement dans l’espace de l’innovation. »

Telle est la question du moment à Wall Street. L’Amérique connaît une euphorie, poussée certes par l’argent facile et les taux d’intérêts quasi nuls, mais surtout par des innovations technologiques incroyables : voiture électrique, intelligence artificielle, cryptomonnaies, biotechnologies sont la nouvelle frontière du capitalisme – aux Etats-Unis en tout cas. Les valeurs atteignent des niveaux spéculatifs inégalés mais il y aura in fine peu d’élus, c’est certain. En réalité, les investisseurs n’en ont cure : ils rêvent d’acheter quelques actions du futur Amazon ou du futur Apple, qui leur permettrait de multiplier leur mise par 1 000, tant pis pour les pertes sur les autres actions. Sauf que la vie ne se déroule pas comme cela – nul ne garde son action sans la vendre avant qu’elle ait centuplé – et, surtout, les chutes sont douloureuses. Tout le monde n’est pas Jeff Bezos, fondateur d’Amazon, ou Elon Musk, patron de Tesla ; beaucoup de charlatans vendent des mirages.

Révolte des petits porteurs à Wall Street : un combat perdu d’avance ?

Révolte des petits porteurs à Wall Street : un combat perdu d’avance ?

C’est le point de vue de nombre de professionnels et institutionnels qui se montrent relativement condescendants et même maîtrisant vis-à-vis des boursicoteurs particuliers qui ont secoué Wall Street en réagissant notamment vis-à-vis des ventes à perte.. Paul Jorion, ancien banquier aux Etats-Unis, et auteur de nombreux ouvrages sur la crise financière de 2008, analyse pour La Tribune ces nouveaux rapports de force et leurs conséquences sur le fonctionnement sur les marchés. Une réaction assez classique de professionnels qui entendent que la bourse soit réservée aux gens sérieux. Une sorte de réaction très corporatiste car ce que les particuliers frondeurs ont mis en valeur c’est le système de valorisation notamment à travers les ventes à perte et globalement la spéculation.

 

Ces  particulier n’ont rien fait d’autre  que les professionnels de la vente à perte ; ces derniers  spéculent  à la baisse tandis que les particuliers de Wall Street ont spéculé à la hausse. Quant à sérieux de l’évaluation évoquée, il s’agit évidemment d’une foutaise dans la mesure où aucun élément pertinent ne peut justifier une cotation journalière avec de telles s évolutions. Cela relève de la spéculation.

 

Des groupes de boursicoteurs, mobilisés sur les réseaux sociaux, ont réussi à faire plier de grands fonds d’investissement de Wall Street, qui pariaient à la baisse sur plusieurs valeurs, dont l’enseigne américaine de jeux vidéo GameStop. Cette affaire marque-t-elle une rupture dans le fonctionnement des marchés ?

PAUL JORION - Des petits investisseurs ont en effet gagné beaucoup d’argent en se mettant d’accord sur des forums sur l’achat ou la vente d’une action. Cela fait plusieurs mois que cela dure. C’est une tactique très dangereuse car il vient toujours un moment où il n’y a plus d’acheteurs pour des prix de marché surfaits et la bulle se dégonfle. C’est ce qui semble d’ailleurs se passer sur GameStop.

C’est d’autant plus dangereux qu’une grande majorité de ces boursicoteurs, sans doute de bonne foi, ne comprend pas vraiment comment fonctionnent, en réalité, les marchés et par quels mécanismes se fixent les prix. Il faut pour cela une solide culture financière et économique, qui fait évidemment défaut sur ces réseaux sociaux. Rappelons simplement que le prix d’une action repose avant tout sur une actualisation des flux financiers futurs, qui détermine une valeur économique (fair value).

Par ailleurs, le jeu de l’offre et de la demande peut faire s’écarter, dans un sens ou dans l’autre, le cours par rapport à cette valeur économique mais, en général, dans des proportions raisonnables. Dans le cas de GameStop,…




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