Augmentation du carburant à la place de l’écotaxe ?
Il est vraisemblable que l’écotaxe ne sera mise en œuvre de sitôt ; dès lors on va sans doute remplacer cette fiscalité par une augmentation du carburant pour financer les grands travaux. Ce qui en passant va toucher tous les utilisateurs de véhicules et évitera accessoirement de donner 250 millions par an à une société privée comme Ecomouv’. Comment l’État va-t-il en effet financer la fin du chantier du TGV Est pour relier Paris à Strasbourg ? Alors que la suspension de l’écotaxe tronque le budget des transports, le chantier nécessite encore un tunnel à aménager sous les Vosges. Même problématique pour le financement de la ligne à grande vitesse pour Bordeaux, ou encore la deux fois deux voies qui doit traverser la Bretagne entre Montauban et Châteaulin. L’État avait prévu d’y consacrer 100 millions d’euros. La question se pose également pour cette route transversale qui doit aller de Bordeaux à Strasbourg en passant par le Massif Central. Parce qu’elle accueille beaucoup de poids lourds, cette route est particulièrement dangereuse et en Saône-et-Loire, les habitants de l’Allier attendent toujours que celle-ci soit sécurisée. Avec la suspension de l’écotaxe, ce sont aussi les projets d’aménagements des nœuds ferroviaires qui se trouvent menacés. Les gares St Lazare et de Lyon étaient concernées à Paris et l’écotaxe devait représenter 1/3 des dépenses liées à ces aménagements. Le ministre des Transports Frédéric Cuvillier a fait ses calculs : suspendre l’écotaxe va supposer abandonner ou repousser certains projets. Autre solution : demander un effort d’économies aux autres ministères. Ou encore augmenter la taxe sur les carburants, de 3 ou 4 centimes le litre sur le gasoil ou l’essence.