Retraite- Hollande : la retraite à 69 ans
En clair Hollande a annoncé un allongement des cotisations, vraisemblablement 44 ans, d’où en moyenne un départ à 69 ans à taux plein. Le président François Hollande a en effet estimé jeudi que l’allongement de la durée de cotisation était « la mesure la plus juste à condition qu’elle soit appliquée à tous », dans le cadre de la réforme des retraites. « Prolonger la durée de cotisation est la mesure la plus juste à condition qu’elle soit appliquée à tous et à tous les régimes », a-t-il déclaré lors de son discours ouvrant la conférence sociale. Pour combler le déficit des régimes de retraite qui doit s’élever à 20 milliards d’euros en 2020, « les efforts devront être équitablement répartis », a-t-il rappelé. Mais l’allongement de la durée de cotisation, actuellement de 41,5 ans pour une retraite à taux plein, doit aussi « tenir compte de la pénibilité des tâches », selon lui. Un autre élément « doit être dans la discussion », c’est « l’allongement de la période des études qui appellera nécessairement un effort contributif calculé d’une manière différente d’aujourd’hui », a poursuivi le chef de l’Etat. »Etre responsable », c’est « tirer toutes les conséquences de cette chance formidable qu’est l’allongement de l’espérance de la vie », a-t-il affirmé. Dans ce cadre, l’autre option évoquée est d’ »augmenter l’âge légal de départ à la retraite » mais « j’ai considéré que cela revenait à pénaliser ceux qui ont commencé tôt à travailler », a-t-il estimé. Pendant sa campagne, François Hollande s’était engagé à ne pas reculer davantage l’âge légal de départ à la retraite, fixé depuis la réforme de 2010 à 62 ans. »L’enjeu » c’est aussi « le travail des seniors »: « si nous ne parvenons pas à retenir les seniors dans l’emploi alors nous n’aurons fait qu’augmenter la durée du chômage pour les plus de 60 ans sans faire d’économies pour le régime général », a ajouté François Hollande. Au-delà du principe de « responsabilité », le « second principe, c’est la justice » car « les inégalités sont encore nombreuses dans notre système et notamment au détriment des femmes mais aussi des travailleurs qui ont connu des métiers pénibles », a-t-il souligné. Par ailleurs, « les modalités de liquidation de la retraite sont différentes » entre le public et le privé, a reconnu le chef de l’Etat. Mais « la durée comme le taux de cotisation sont les mêmes et surtout – c’est ce que le rapport (Moreau) fait apparaître- le taux de remplacement (différence entre le salaire et la pension) servi aux fonctionnaires est équivalent à celui d’un salarié du secteur privé », a-t-il précisé. Ainsi, « il ne s’agit pas de faire silence sur le sujet mais de regarder objectivement la réalité et de voir les conclusions qu’il convient d’en tirer ». Selon lui, « parler des retraites c’est envoyer un message de confiance et non pas de peur ». La concertation avec les partenaires sociaux officiellement lancée lors de cette conférence sociale « pourra durer tout le mois de juillet et si c’est nécessaire une partie du mois d’août » puis « le gouvernement fera connaître ses choix à la rentrée », a-t-il précisé. La réforme des retraites « ne nous est imposée par personne » et « s’il y a une réforme des retraites, ce n’est pas parce qu’elle nous aurait été exigée dans le cadre d’un programme de stabilité », a martelé le président. Pour lui, « il s’agit tout simplement de la solidarité entre les générations et du message que nous devons adresser à la jeunesse par rapport à son avenir ».