Retraites : retour à 65 ans
On ne touche pas à l’âge légal mais à la durée de cotisations : 44 annuités au lieu de 41, en fait le retour aux 65ans mais masqué. À un peu plus d’un mois de la conférence sociale, le gouvernement s’attaque entre autres au dossier ô combien brûlant des retraites. Le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, reçoit les partenaires sociaux pour étudier les différentes pistes de réforme. Certaines se précisent. Selon Europe 1, l’Élysée prévoirait d’augmenter les annuités de 41 et demi à 44, sans toucher à l’âge légal de départ à la retraite de 62 ans. De son côté, la présidente du Medef plaide pour un allongement de la durée de cotisation à 43 ans d’ici à 2020 et un recul de l’âge légal à au moins 65 ans à l’horizon 2040. «Notre système est à nouveau en déficit, a-t-elle déploré. À l’horizon 2020, le déficit cumulé de tous les régimes de retraites sera de 200 milliards d’euros. Cela affaiblit l’économie de notre pays, c’est anxiogène pour les Français et pénalisant pour les jeunes générations». Côté syndicats, c’est la soupe à la grimace. Pour le nouveau patron de la CGT, Thierry Lepaon, cette hausse des annuités serait inacceptable. S’il n’obtenait pas satisfaction , il envisage une «mobilisation d’ampleur» . Même son de cloche du côté de Force ouvrière. «Il n’y a aucune raison qu’on augmente encore la durée de cotisations, elle est déjà en hausse et elle est trop forte selon nous, a déclaré le secrétaire de FO, Jean-Claude Mailly, sur Canal + . On est partisans même d’une réduction de cette durée. Si on l’augmente, les générations futures de retraités partiront avant, avec une décote». «Les retraités sont les victimes de François Hollande» Xavier Bertrand, député UMP de l’Aisne Pour assurer le retour à l’équilibre du régime en 2020, François Hollande réfléchit toujours à augmenter la CSG des retraités pour l’aligner sur celle des actifs. Les plus aisés des retraités (soit 47 % des pensionnés) bénéficient en effet historiquement d’un taux de CSG réduit, fixé à 6,6 % contre 7,5 % pour l’ensemble des actifs. Et si la désindexation des retraites était confirmée, les retraités pourraient alors perdre en pouvoir d’achat entre 140 et 250 euros par an. «Les retraités sont les victimes de François Hollande», a réagi Xavier Bertrand, député UMP de l’Aisne, sur Europe 1.