France: Le plan d’urgence passe à 100 milliards mais encore très insuffisants
L’annonce de l’augmentation du plan d’urgence risque de ne pas être la dernière. Le gouvernement annonce pour l’instant le doublement de l’enveloppe qui passe ainsi à 100 milliards au lieu de 45. Le problème c’est que ce n’est pas du tout à hauteur de l’enjeu. Il y aura d’abord une perte de recettes d’environ 75 milliards par mois du fait de l’écroulement de la croissance ( autour de 40 % depuis le confinement). À cela il faudra ajouter les dépenses supplémentaires des motifs sanitaires, économiques et sociaux. Au total une facture de l’ordre de 150 milliards. Le plan d’urgence du gouvernement est donc très largement sous-dimensionné car c’est une enveloppe de 1000 à 2000 milliards qu’il faudra envisager le moment venu
Dans un entretien au quotidien Les Echos, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire qui navigue forcément à vue se félicite cependant et a annoncé que ce plan de soutien serait porté à 100 milliards d’euros, soit plus de 4% du produit intérieur brut (PIB), contre 45 milliards initialement prévus, en additionnant la totalité des mesures budgétaires et de trésorerie en faveur des entreprises.
“Ces chiffres pourront encore évoluer car la situation économique et le besoin de soutien des entreprises changent rapidement. Nous mettons tout en œuvre pour sauver nos entreprises”, a souligné Bruno Le Maire.
Le gouvernement va examiner mercredi en conseil des ministres un projet de loi de finances rectificative qui repose sur une hypothèse de contraction de 6% du PIB cette année, la plus violente depuis la Seconde Guerre mondiale, en raison de l’épidémie de coronavirus.
Alors que des pans entiers de l’économie sont à l’arrêt et que les dépenses publiques s’envolent, le déficit public devrait atteindre 7,6% du PIB cette année, précise dans la même interview le ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin. Un chiffre tout à fait approximatif et aussi sous-estimé qu’on considère que chaque mois de confinement provoque une baisse de 3 % du PIB annuel. La baisse totale sera sans doute pas 7,6 % (on se demande pourquoi cette précision après la virgule ! ) Mais plutôt de 15 à 20 %.