Notre-Dame-des-Landes : enfin !
On serait tenté de dire : tout ça pour ça ! Pour simplifier, le gouvernement à décider de ne pas décider la création de l’aéroport de Notre-Dame des langues. Il aura fallu 50 ans pour que l’État renonce à son propre projet. Une décision globalement approuvée par l’opinion publique, qui par ailleurs ne comprend pas grand chose à la problématique du transport et plus généralement à l’économie mais sensible aux débatx caricaturaux entre écolos et légitimistes. Pour ces derniers en effet, l’État s’est renié se montrant même coupable d’un délit de démocratie d’après Jean-Marc Ayrault et tous les archaïques de droite comme de gauche. Et de s’appuyer sur un fameux référendum concernant uniquement la Loire-Atlantique comme si le projet de Notre-Dame des Landes était justifié par les seuls besoins de ce département. Bref ,ce dossier était depuis longtemps un tissu de contradictions dont le Premier ministre a tiré les conclusions : la principale étant l’objet même du projet. Notre-Dame des Landes n’a jamais été une affaire de transport aérien mais une vaste opération urbanistique permettant à la ville de Nantes d’augmenter son territoire de 20 % ( avec les ressources des habitants qui vont avec). “Je constate aujourd’hui que les conditions ne sont pas réunies pour mener à bien le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes”, a dit le chef du gouvernement lors d‘une déclaration à la presse à l‘issue du conseil des ministres à l‘Elysée. “Notre-Dame-des-Landes aujourd’hui, je le constate, c’est l’aéroport de la division”. “Le projet de Notre-Dame-des-Landes sera donc abandonné, cette décision est logique au regard de l‘impasse dans laquelle se trouve ce dossier”, a-t-il ajouté, quelques jours après sa visite surprise à Notre-Dame-des-Landes et une série de consultations d’élus. “Cette décision est sans ambiguïté, les terres retrouveront leur vocation agricole, elles ne seront pas conservées pour réaliser ultérieurement le projet”, a-t-il précisé. “Cette décision est une décision d‘apaisement, elle doit être l‘occasion d‘un nouveau départ”. L‘aéroport de Nantes-Atlantique sera quant à lui modernisé dans un premier temps sur l‘emprise actuelle de l‘aéroport dans des “délais rapides”, a indiqué Edouard Philippe. La procédure pour l‘allongement de la piste de l‘aéroport de Nantes-Atlantique sera également lancée et l‘aéroport de Rennes sera parallèlement agrandi. On comprend que les élus de l’Ouest de gauche comme de droite, que les lobbys soient particulièrement mécontents de la décision car ils se frottaien t déjà les mains des profits à attendre. Des profits à attendre du nouvel aéroport de Notre-Dame des Landes mais surtout des profits à attendre de la récupération des 3 km² de l’aéroport de Nantes Atlantique sur laquelle ils envisageaient de développer commerces, services habitat. Une zone potentielle de 30 à 50 000 habitants ! Avec toutes les retombées économiques, fiscales et autres pots-de-vin qui régulent le plus souvent le BTP. Une curieuse conception de l’aménagement du territoire car si Nantes et la Loire-Atlantique sont dynamiques par contre plus on s’éloigne vers l’est et puis plus les zones de la région des Pays de Loire se désertifient. Pour donner le change on va évidemment maintenant mettre en scène l’évacuation guerrière de la ZAD. Au moins une manière de faire oublier que si l’État ne peut pas pénétrer dans les zones de non-droit des banlieues, il peut au moins taper sur quelques utopistes gauchistes.