Avenir service public : des syndicats boycottent la concertation
Des syndicats ont décidé de boycotter la concertation relative à l’avenir du service public. Les syndicats CGT, FO et Solidaires de la fonction publique ont annoncé lundi qu’ils se retiraient des « groupes de travail » sur l’organisation d’une consultation des agents et des usagers concernant les missions de service public, qu’ils qualifient de « mascarade». En fait une nouvelle fois certains syndicats amalgament le champ du service public, les moyens de l’assumer et les conditions sociales des fonctionnaires. Trois sujets qu’il convient de distinguer. La première priorité est en effet de savoir ce qui relèvent ou pas de l’intérêt général, ensuite de rechercher les moyens les plus efficaces d’assurer ces missions publiques, enfin de discuter des statuts et plu généralement des conditions sociales et non l’inverse. Sinon évidemment on tombe dans le corporatisme habituel. L’amalgame entre défense des fonctionnaires et défense du concept de service public aboutit au poujadisme le plus éculé. Témoin l’argumentaire de ces syndicats : qui contestent « les objectifs budgétaires de réduction de la dépense publique » et condamne par avance le comité d’experts chargé d’identifier des « réformes structurelles et des économies significatives et durables » dans les administrations publiques. Le ministre des Comptes publics chargé de la fonction publique Gérald Darmanin a indiqué que cette grande réflexion commune était pourtant indispensable en début de quinquennat. « Il s’agit de faire les choses dans le bon ordre: définir d’abord ce vers quoi nous voulons aller, c’est-à-dire réfléchir aux missions, puis allouer ensuite les moyens adaptés à cette ambition », a réaffirmé le ministère. De son côté, la CFE-CGC a annoncé dans un communiqué qu’elle boycottait une réunion prévue lundi au ministère avec les syndicats sur les modalités et le calendrier de la consultation. Pour elle, le gouvernement « s’enlise depuis de longs mois dans une posture rigide de pseudo-dialogue social », qui « dénote un mépris intolérable des agents ». « Ce sur quoi on appelle à la vigilance, c’est sur ce qui suivra », estime en revanche la CFDT, qui entend continuer, comme la FSU et l’Unsa, d’assister aux « réunions d’information » prévues par le gouvernement. « Aucune des actions (consultation, comité d’experts) ne se substitue au dialogue social », a ajouté Mylène Jacquot.