Uber : le conflit aussi de la pseudo révolution numérique
Une confusion sémantique totale qui masque en réalité une exploitation éhontée des travailleurs du secteur par une multinationale américaine. Une confusion qui mélange la révolution numérique avec l’économie collaborative, la robotisation, bref le progrès technique et social avec la recherche effrénée de profits. Les technologies d’information n’ont pas grand-chose à voir dans l’affaire. Il s’agit pour uber d’augmenter sa commission pour la passer de 20 à 25 %. Un énorme prélèvement évidemment sur les revenus des taxis qui utilisent la plate-forme et qui n’arrivent déjà pas à dégager un SMIC comme salaire. D’une certaine manière uber illustre l’Inter médiation quasi mafieuse entre le client et le producteur réel de services. Mafieuse puisque la méthode uber consiste à s’affranchir des contraintes fiscales, sociales et des contraintes de capital. uber aujourd’hui valorisé à hauteur de 60 milliards dans le monde constitue l’exemple même de l’asservissement des travailleurs. Des travailleurs dits indépendants et qui dépendent économiquement entièrement de leurs donneurs d’ordres. Eu égard aux enjeux financiers il n’est pas étonnant que le conflit s’éternise. La plateforme américaine a en effet refusé hier de geler l’augmentation de sa commission comme le lui demandait le secrétaire d’Etat aux Transports et proposé un fonds d’aide aux chauffeurs qui ne satisfait pas les intéressés. Plusieurs organisations de VTC en conflit avec Uber, dont CAPA VTC, ont appelé en conséquence à des actions tôt vendredi matin autour des aéroports parisiens d’Orly et de Roissy. Le gouvernement a rendu la plateforme responsable de l’impasse. Le Premier ministre, Bernard Cazeneuve, a déclaré au Sénat que le gouvernement était « absolument déterminé » à ce qu’Uber « s’engage dans la voie du progrès ». Le secrétaire d’Etat aux transports Alain Vidalies avait demandé lundi à la société Uber une « avancée immédiate » : le gel temporaire, le temps des négociations, de sa commission, récemment passée de 20 à 25%. Il a déploré mardi son refus, regrettant dans un communiqué un choix « qui ne favorise pas le bon déroulement des discussions à venir ». En contrepartie, la filiale française de la société américaine a annoncé la création d’un fonds de deux millions d’euros pour ses chauffeurs partenaires en difficulté en France, un geste dont le gouvernement a simplement pris acte. Les conducteurs de véhicules de transport avec chauffeurs (VTC) font du retour à 20% de la commission prélevée par Uber sur les courses un préalable pour continuer les discussions.