Fin du trou de la sécu : la presse conteste Marisol Touraine
La presse conteste la fin du trou de la sécu annoncée par Marisol Touraine. Cette annonce constitue évidemment une escroquerie escroquerie bien. D’abord les comptes ne seront pas équilibrés en 2017. Ensuite on oublie la dette de 160 milliards qui, elle demeure. C’est un peu comme si dans un ménage on parvenait à qui libère ses compte en devant mais en ayant une dette représentant 25% des ses revenus. Certes. La situation s’est certes améliorée un peu, c’est tant mieux mais le résultat doit beaucoup aussi à la baisse des taux d’intêret. Au moins 2 milliards ont été ainsi économisé. Comme pour la tête de l’État qui a encore augmenté mais pourtant dont la charge des intérêts s’est stabilisée à 40 milliards. Enfin et peut-être surtout la Sécu n’a pas provisionné les futures retraites des fonctionnaires. L’État pas davantage. Une bricole qui représente environ 2000 milliards « Fini le trou de la sécu » affirme pourtant l’inénarrable Touraine qui est à la santé ce que Poivre d’Arvor est à la littérature ou McDo à la gastronomie. Bref une énarque. Pour elle, le déficit de la sécu est réglé. Pour la ministre de la Santé, « l’histoire de ce quinquennat, c’est la fin des déficits sociaux ». (Sécu, Assedic, retraites tous dans le rouge avec des dettes colossales NDLR) »Nous aurons sauvé la Sécu », poursuit-elle. Avec des chiffres qui disent le contraire : « Le régime général, qui affichait 17,4 milliards de déficit en 2011, sera à 400 millions de l’équilibre. Pour un budget de 500 milliards, c’est l’épaisseur du trait », ajoute-t-elle. Le déficit du Fonds de solidarité vieillesse « sera stabilisé » à 3,8 milliards d’euros en 2016 et en 2017. L’assurance-vieillesse dégagera quant à elle un excédent de 1,6 milliard en 2017, et le déficit de l’assurance-maladie passera de 4,1 milliards en 2016 à 2,6 milliards d’euros en 2017. Il faudra que Marisol Touraine refasse ses additions. En outre elle hypothèque les résultats de 2017 alors qu’elle ne sera plus ministre de la santé après les élections présidentielles. On parle de la ministre favorite de Hollande en Indre et Loire (mairie de tours), là où l’ancienne favorite de Louis XIV, Louise de La Vallière, s’était déjà retirée près de Tours avoir été écarté du pouvoir de séduction. La Vallière était entrée dans les ordres, Touraine mériterait de se convertir dans ordres comptables ! Du coup la presse massacre à juste titre la ministre de la santé. La presse n’est pas dupe du discours gouvernemental et de son « habillage de communication », pour reprendre l’expression de Jean-Louis Hervois dans La Charente libre. « Dommage que l’on ne soit pas plus souvent en période préélectorale. Nous aurions chaque jour une excellente nouvelle du gouvernement sortant », se gausse Jean-Michel Servant dans Le Midi libre. « Voilà que le légendaire trou de la Sécurité sociale est sur le point d’être comblé. Bouché. Effacé en deux temps et trois mouvements, après d’ultimes +réglages+ budgétaires. » Dans La Montagne, Bernard Stephan remarque qu‘ »une déclaration gouvernementale qui annonce la fin du trou de la Sécu en 2017, au lendemain de l’élection présidentielle, est forcément suspectée ». De fait, Le Parisien rappelle que la ministre n’a parlé « que du régime général » et a « +oublié+, dans son décompte, le fonds de solidarité vieillesse » et son déficit prévu de 3,8 Mds d’euros. Encore plus sceptique, Le Figaro explique « comment le gouvernement embellit les comptes de la Sécurité sociale »: « un résultat obtenu grâce à la réforme Woerth sur les retraites, mais aussi à des artifices comptables, à des hausses de taxes et à des économies annoncées mais encore à réaliser ». « Bref, ce n’est pas tout à fait la fin du trou », conclut Libération.« Ce sont d’abord les Français qui, soit en mettant doublement la main à la poche, soit en renonçant pour certains à se faire soigner, ont permis ce résultat en trompe l’œil », insiste Bruno Dive dans son éditorial de Sud-Ouest. Dans La Voix du Nord, Matthieu Verrier note que « la tatillonne Cour des comptes préconise plus d’efforts et les prévisions de croissance sur lesquelles se base le ministère sont optimistes ». Conclusion: « la véritable fin du trou ne pourra être constatée qu’en fin 2017, après la présidentielle ». Certes, « François Hollande laissera une situation bien meilleure que celle dont il a hérité (plus de 20 milliards de déficit en 2011) », admet Philippe Marcacci dans L’Est républicain. Mais« de là à voir le malade guéri ! Il y a un monde. Même, pour une ministre de la Santé, cela revient à confondre courte période de rémission à guérison totale »