Brexit : Airbus menacé en Grande-Bretagne
-S’il est clair que le mode de production actuelle du consortium Airbus qui regroupe l’Allemagne, la France, l’Espagne et la Grande-Bretagne ne sera pas remis en cause immédiatement et même à moyen terme, par contre pour le long terme une restructuration n’est pas ça exclure. Les sites anglais emploient environ 15 000 personnes qui produisent les ailes des avions de ligne du groupe Airbus. Mais les sites de production sont de plus en plus soumis à la concurrence des pays en développement qui achète des Airbus mais veulent aussi en échange des transferts de technologie, c’est le cas en particulier de l’Inde et de la Chine. Des pays qui n’auront pas de difficulté à être aussi compétitifs que la Grande Bretagne. À terme le plan de charge de la Grande-Bretagne pour Airbus pourrait donc être amené à ce réduire. « J’espère que le divorce se fera en veillant à minimiser les dommages économiques pour tous ceux affectés par le Brexit », a déclaré vendredi Tom Enders, le président exécutif d’Airbus Group. « La Grande-Bretagne va souffrir mais je suis sûr qu’elle veillera d’autant plus à la compétitivité de son économie vis-à-vis de l’UE et du monde dans son ensemble. » Les grandes décisions d’investissement dans le secteur aéronautique ayant des retombées étalées sur une dizaine d’années, Airbus a déclaré que ses activités au Royaume-Uni ne seraient pas affectées dans l’immédiat par l’issue du référendum mais il a ajouté qu’il pourrait réévaluer sa présence dans le pays à plus long terme. Tom Enders, qui s’était exprimé publiquement ces derniers mois en faveur du maintien dans l’UE, a déclaré que, « bien sûr, nous réexaminerons notre stratégie d’investissement au Royaume-Uni, (comme) tout le monde le fera ». En fait, ce discours reflète une évolution déjà engagée au sein du numéro un européen du secteur aéronautique en faveur d’une culture liée davantage aux réalités de ses marchés qu’à l’équilibre de la répartition entre pays, un changement lié à la refonte de la structure de son capital en 2013. S’il n’y a pas de lien direct entre le fonctionnement d’Airbus et celui de l’Union européenne, certains analystes estiment qu’une sortie de la Grande-Bretagne de cette dernière ne ferait qu’intensifier la concurrence déjà réelle avec des pays tels que l’Inde, la Chine, le Mexique ou le Canada. Au sein même d’Airbus, l’Allemagne et l’Espagne lorgnent depuis longtemps déjà la production d’ailes.
(Avec Reuters)