Présidentielle 2017 : une primaire PS piège pour les frondeurs
Le moins que l’on puisse dire c’est que Cambadélis ne manque pas de capacités tactiques. L’ancien trotskiste sait manœuvrer et propose une primaire piège à la gauche du PS. D’abord il réitère son soutien à une primaire de l’ensemble de la gauche mais tout en sachant que ni Mélenchon ni les verts, ni le parti communiste n’en accepteront le principe écrasés qu’ils seraient sans doute par le candidat du PS. Du coup la primaire est réduite à la gauche du gouvernement c’est-à-dire en clair limitée au PS puisque le reste ne représente pas grand-chose. En outre il est clair que ni macro, ni valle ne seront candidats à cette primaire si François Hollande décide de se représenter, du coup ils soutiendront l’actuel chef de l’État. Or les candidats potentiels Montebourg, Aubry et autres frondeurs n’ont pas les épaules suffisamment larges pour prétendre représenter la totalité du parti socialiste. On ne peut cependant exclure un fort rejet de François Hollande lors de cette primaire ouverte à tous les citoyens mais du coup il faut s’attendre à un très large éparpillement des voix sur les autres candidats. « Faute de soutien des Verts et du PCF à une primaire de toute la gauche, le Parti socialiste décide d’organiser une primaire ouverte aux acteurs de la Belle Alliance populaire et (à) tous ceux qui soutiendraient la démarche », indique la version provisoire du texte de « la résolution sur les primaires » qui a été soumis au vote du Conseil national. Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, avait mis fin vendredi soir à un long suspense, en annonçant son intention de proposer au Conseil national l’organisation de cette primaire ouverte à tous les citoyens, mais resserrée sur le périmètre politique de la Belle Alliance populaire Un conseil national organisé le 2 octobre devra ratifier les modalités du vote et des débats. Ces points seront préalablement discutés en commission de suivi des primaires et soumis à une consultation des partenaires du PS. La date limite des candidatures est fixée au 1er décembre et leur clôture au 15 décembre. Ce calendrier est compatible avec celui de François Hollande, qui doit annoncer ses intentions pour la présidentielle en décembre. Le temps pour lui et son bilan de retrouver des couleurs, sur fond d’embellie de la croissance et baisse du chômage.