930 millions pour les routes en 2023…pourquoi pas en 2050 ?
La politique à l’ancienne revient au galop quand on ne veut pas assumer ses responsabilités on en reporte l’échéance à la St Glin-glin. C’est le cas pour les routes et ponts relevant de la responsabilité de l’Etat. Pourtant le réseau national est dans un état pitoyable. Tout simplement parce que la fiscalité routière tombe dans le tonneau des Danaïdes du budget. D’une manière générale, cette fiscalité routière ne sert même pas la mobilité par route ou par d’autres modes. Même les amendes ne vont pas totalement à l’entretien et à la sécurité routière. Heureusement la France a bénéficié depuis des années d’hivers très peu rigoureux avec des périodes de gel très courtes et de très faible intensité. Du coup le dégel n’a pas trop mis en cause les insuffisances. Mais au premier dégel sévère les dégâts pourraient être considérables. Il ne s’agit pas seulement de l’entretien des ouvrages d’art tel que les ponts mais d’une façon générale de tous les équipements infrastructures et ponts compris. Tant qu’une partie de la fiscalité ne sera pas clairement affectée à la mobilité, le réseau continuera de se dégrader avec y compris de possibles risques de catastrophes L’Etat consacrera 850 millions d’euros par an à l’entretien du réseau routier français à partir de 2020 puis 930 millions d’euros à partir de 2023, a annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux. La question de l’état des infrastructures est devenue sensible cet été après l’effondrement meurtrier d’un viaduc à Gênes, en Italie, et la publication d’un rapport évaluant à un tiers le nombre de ponts nécessitant des travaux en France et à 7% ceux présentant à terme un risque d’écroulement. Avant ces deux alertes, le gouvernement avait porté à 800 millions d’euros le budget alloué en 2018 à l’entretien des routes sous sa responsabilité, contre 670 millions d’euros en moyenne au cours des dix dernières années ( il en faudrait au moins le double).“On passera à 850 millions de 2020 à 2022 et à 930 millions à partir de 2023, ce qui permet grâce à ces moyens mobilisés d’enrayer la dégradation de l’état des routes”, a déclaré Benjamin Griveaux à l’issue du conseil des ministres de rentrée. La trajectoire des investissements pour la décennie à venir sera intégrée à la future loi d’orientation des mobilités attendue à la rentrée, a-t-il précisé. Pour l’heure, “il n’y a pas de situation d’urgence” concernant les ouvrages d’art, a insisté le porte-parole du gouvernement, pour qui “la situation française ne peut en aucun cas être comparée à la situation italienne.” !