SNCF : la grève a déjà coûté 300 millions « (Pepy)
10 % de grévistes qui suffisent à entraîner de graves conséquences pour la SNCF. Des conséquences immédiates avec des pertes financières que le patron de l’entreprise Guillaume Pépy chiffre d’ores et déjà à 300 millions. Mais des conséquences encore plus graves pour l’avenir par exemple qui pourraient entraîner la suppression totale du fret SNCF ou qui pourrait inciter des régions à recourir à d’autres opérateurs pour les dessertes régionales (TER). En clair ces grève vont encore aggraver une situation financière déjà catastrophique qui se caractérise par un énorme endettement de 40 milliards »Cette grève est incompréhensible pour les usagers, martèle Guillaume Pepy, qui confie au JDD que le coût du mouvement atteint aujourd’hui près de 300 millions d’euros. Je ne m’adresse ni à Philippe Martinez, ni aux fédérations syndicales, mais aux cheminots, à leur sens de la solidarité et du service public. Au bout de 14 jours, les grévistes perdront la moitié d’un salaire en pure perte puisque leur régime de travail est maintenu. » La problématique sociale compliquée n’est pas nouvelle à la SNCF pas plus que sa situation économique. Depuis des décennies l’entreprise et engluée dans son manque de compétitivité, de qualité et dans une situation financière intenable. Elle ne cesse de voir sa dette s’amplifier et dans le même temps ne cesse d’enregistrer des pertes de marché au point que sur la tendance des pans entiers de l’activité pourraient disparaître entre parenthèses(le fret, les Intercités très déficitaires voire les liaisons régionales qui risquent d’être concurrencées par d’autres opérateurs). À cela s’ajoute la libéralisation qui va permettre à des opérateurs privés d’intervenir y compris sur les grandes lignes voyageurs. Un problème que certaines organisations syndicales, certains cheminots, complètement enfermés dans leur culture corporatiste veulent ignorer. Il faut dire que pendant longtemps cette ignorance a été longtemps entretenue par les différents gouvernements et la direction complètement traumatisés par la perspective d’une grève. Il est pourtant clair que comme de l’évolution des marchés les cheminots doivent accepter de faire de très gros efforts et à moins de favoriser la disparition de l’entreprise. Encore faudrait-il procéder à l’analyse des grandes évolutions le marché des transports. Un marché des transports qui justifient cependant une régulation plus ferme mais qui ne peut être figée pour maintenir des conditions sociales de cheminots dépassées. . Chez les cadres de l’entreprise publique, en tout cas c’est la soupe à la grimace. « On a l’impression d’avoir travaillé pour rien et que l’Etat hypothèque notre avenir », confie l’un d’eux. Certains ont décidé hier de lancer une pétition en ligne baptisée Appel de cheminots SNCF au gouvernement. On peut y lire notamment : « Si nous n’améliorons pas notre efficacité, alors nous devrons réduire nos effectifs et entrer dans une spirale infernale. Cette histoire, d’autres entreprises, comme la SNCM dernièrement, l’ont vécue. » Hier soir, la pétition comptait 882 signatures.