Croissance au Japon : « ça va mieux » !
Après la contraction de l’économie au quatrième trimestre le rebond constaté au premier trimestre constitue une certaine surprise pour la croissance du Japon. Une croissance surtout soutenue par la consommation qui représente 60 % du PIB. Une amélioration donc encore une fois à relativiser en tenant compte du recul du dernier trimestre 2015. L’économie japonaise a progressé à son rythme le plus fort en un an au premier trimestre 2016, caractérisé par une hausse de 0,4% du produit intérieur brut (PIB), grâce, entre autres, à la solidité de la consommation des ménages et des exportations. Selon les analystes, ce rebond ne sera pas suffisant pour dissiper les inquiétudes quant aux perspectives peu engageantes. Au vu des statistiques publiées mercredi par le gouvernement, le PIB de la troisième économie mondiale a progressé de 1,7% en rythme annualisé sur la période janvier-mars, soit nettement plus que l’estimation moyenne de 0,2% des économistes. Cela marque un rebond par rapport à la contraction de 1,7% enregistrée au quatrième trimestre 2015. Mais certains tempèrent l’enthousiasme et pointent l’effet technique de l’année bissextile, qui rajoute une journée au premier trimestre. « Si l’on prend en compte l’impact de la journée supplémentaire de l’année bissextile, qui a fait monter le taux de croissance d’un trimestre sur l’autre de 0,3 point de pourcentage, la croissance n’est pas aussi forte que le chiffre en soi laisse penser », déclare Hidenobu Tokuda, économiste à l’institut de recherche Mizhuo. « Les chiffres du PIB vont sans doute inciter Abe à décider de reporter la hausse prévue de la TVA l’année prochaine, et à déployer de nouvelles mesures de soutien budgétaire, d’au moins 5.000 milliards de yens », a-t-il continué. La consommation des ménages, qui représente 60% du PIB, a augmenté de 0,5%, soit plus du double des prévisions médianes. Ce rebond n’a pas pour autant effacé le recul de 0,8% constaté au dernier trimestre 2015. Ces statistiques tombent avant le sommet du G7 que doit accueillir Shinzo Abe la semaine prochaine dans l’ouest du Japon, et au cours duquel il espère favoriser un accord sur la nécessité d’une coordination mondiale des politiques de relance de la croissance. Shinzo Abe a relevé le taux de TVA de 5% à 8% au début avril 2014, ce qui a eu pour conséquence le basculement de l’économie japonaise dans la récession. De ce fait, le Premier ministre a reporté de 18 mois une nouvelle hausse de la TVA, qui devrait passer à 10%.
(Avec Reuters))