France : moins de déficits….. mais moins de croissance
Nouveau cocorico de l’inénarrable Sapin. Notons cependant que la réduction de ce déficit provient surtout de la baisse des taux d’intérêt qui diminue le poids de la charge de la dette ; aussi de la baisse des investissements, une baisse qui plombe un peu plus la croissance. Remarquons aussi le phénomène de vases communicants alors que l’équilibre budgétaire de l’État s’améliore celui des collectivités locales se dégrade. Bref une politique de gribouille. Certes la rigueur budgétaire est nécessaire mais elle doit s’inscrire dans un processus de long terme. L’austérité budgétaire dans une période déprimée constitue un contresens économique. Le déficit public de la France a donc baissé plus que prévu en 2015 grâce à une croissance économique plus soutenue, des taux bas qui ont allégé la charge de la dette mais aussi à la chute des dépenses d’investissement des collectivités locales. Selon des données publiées vendredi par l’Insee, il s’est élevé à 77,4 milliards d’euros, soit 7,4 milliards de moins qu’en 2014 et l’équivalent 3,5% de la richesse nationale contre 4,0% un an plus tôt, alors qu’il avait été prévu à 3,8% à l’origine. Cette annonce est de nature à rassurer la Commission européenne qui reproche à la France d’être « plus lente que le reste de la zone euro » dans la réduction de son déficit public. « Nous diminuons les déficits tout en soutenant la croissance », s’est félicité le ministre des Finances Michel Sapin. « Souvent, on oppose l’un et l’autre, nous sommes en train de prouver l’inverse : on peut être sérieux budgétairement tout en permettant à la croissance de reprendre », a-t-il ajouté sur BFM TV, pour estimer qu’il y avait « maintenant tous les éléments qui rendent parfaitement crédible » l’objectif d’un déficit ramené à 3,3% du PIB en 2016. Pour autant, le gouvernement, qui a annoncé depuis janvier une série de dépenses nouvelles, dont un dégel du point d’indice de la fonction publique dénoncé par l’opposition comme un geste « préélectoral », ne prévoit pas d’accélérer pour passer sous 3%, l’objectif promis à Bruxelles pour 2017, dès cette année. « Nous nous sommes fixé une stratégie (…) le résultat 2015 nous conforte », a dit le ministre lors d’un point de presse, « on ne va pas faire la course ensuite ». L’Insee a fait état dans le même temps d’un net ralentissement de la hausse de la dette publique, qui atteint 2.096,9 milliards d’euros à fin décembre, soit l’équivalent de 95,7% du PIB contre 95,3% un an plus tôt après avoir culminé à 97,8% à la fin du deuxième trimestre. Après la baisse du climat des affaires en mars annoncée jeudi matin, le moral des ménages français s’est lui aussi dégradé ce mois-ci sur des craintes accrues pour l’évolution de leur niveau de vie, selon des données publiées vendredi matin. Le ministère du Travail a annoncé entre temps que le chômage était reparti en hausse en février et ce, pour toutes les catégories d’âge, avec un nouveau record pour les demandeurs d’emploi de catégorie A (sans aucune activité).