Migrants-Turquie : non à un mauvais accord (Premier ministre belge)
Les pays de l’union européenne avec la Turquie sur la gestion des flux migratoires. Un accord imposé par Merkel qui suscite cependant scepticisme et même opposition de nombre de pays de l’union européenne par exemple l’opposition de la Belgique. Il semble bien en effet que cet accord comporte encore un certain nombre d’ambiguïtés et même d ‘opposition témoin la position du premier ministre belge Je le dis clairement : je préfère pas d’accord du tout qu’un mauvais accord », a indiqué le Premier ministre Charles Michel. Les contours de l’accord sur lequel se pencheront les dirigeants européens ont été dessinés lors d’un sommet UE-Turquie la semaine dernière. Le Premier ministre turc s’est engagé, au nom de son pays, à reprendre les réfugiés arrivés de manière irrégulière sur les îles grecques, en échange de plusieurs contreparties, dont une libéralisation des visas et l’ouverture de nouveaux chapitres dans le processus d’adhésion de la Turquie à l’UE. « Il n’est pas question de brader nos valeurs », a déclaré Charles Michel. Il ne pourra y avoir un « accord stratégique que si tout le monde respecte ses engagements ». « La Turquie demande beaucoup, et je n’accepte pas une négociation qui ressemble parfois à une forme de chantage », a-t-il poursuivi. « Nous allons être très fermes, très déterminés à défendre les intérêts européens. » La Belgique est prête à faire plus, mais pas avant d’avoir vu des résultats concrets, notamment dans la lutte contre les trafiquants, a souligné le Premier ministre, appelant les dirigeants européens à « défendre une position commune ». Le Premier ministre se dit « préoccupé par la proposition de libéraliser les visas », ce qui permettrait aux citoyens turcs de voyager en Europe sans avoir besoin de visa, et aux citoyens européens d’aller en Turquie sans visa aussi. « Il ne doit pas y avoir de libéralisation des visas sans certitudes que toutes les conditions sont remplies », a-t-il martelé. Sa préoccupation était notamment partagée par le Premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel, et le président français, François Hollande, qui ont également évoqué ce sujet à leur arrivée. La Turquie doit remplir une septantaine de critères pour pouvoir obtenir cette libéralisation, mais elle n’en rencontre actuellement même pas la moitié. L’une des conditions nécessaires est qu’elle reconnaisse Chypre, ce qu’elle se refuse à faire depuis qu’elle a envahi le nord de l’île en 1974. Le président chypriote, Nicos Anastasiades, a indiqué à son arrivée qu’il pourrait y avoir un accord « si la Turquie remplit ses obligations dans le cadre du protocole d’Ankara », signé en 2005 et qui prévoit notamment la reconnaissance de Chypre. « Mais sans ça, nous pourrions n’avoir rien du tout. » Le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a pour sa part estimé qu’il était crucial qu’un accord soit obtenu à l’issue de ce sommet. « Il n’y a pas d’alternatives », a-t-il insisté. La présidente lituanienne Dalia Grybauskaite a reconnu qu’elle comprenait et qu’elle soutenait même certaines critiques énoncées à l’encontre de l’accord de principe dégagé lors du sommet du 7 mars. « La solution proposée sera très difficile à implémenter et elle se situe de surcroît à la limite du droit international », a affirmé la cheffe d’Etat. De son côté, le Premier ministre grec Alexis Tsipras a dit espérer un accord « pour réduire ou interrompre les flux de réfugiés illégaux, mais aussi pour permettre la création d’une route robuste et légale ». Il a également plaidé pour « l’accélération des relocalisations ». Le Premier ministre britannique, David Cameron, a quant à lui affirmé qu’il était favorable à l’idée de renvoyer les migrants des îles grecques vers la Turquie afin de casser le « business model » des passeurs. Il a ensuite rappelé que son pays menait sa propre politique migratoire et qu’il ne changerait pas son approche dans ce domaine.