Politiques : le triomphe des « dingos »
Dans une période caractérisée par des mutations systémiques qui affectent tous les champs de la société, champs économique, social, environnemental, technologique et sociétal, la compréhension des transformations en cours exigerait d’accepter la complexité. Or cette complexité est anxiogène et beaucoup se réfugient derrière des analystes simplistes voire mensongères. Les partisans de la raison trouvent peu d’écho dans l’opinion publique et au plan mondial les porteurs de vision caricaturale ont le vent en poupe. En vrac on peut citer Poutine, Trump, le dictateur coréen, Bachar al-Assad, Boris Johnson et en France, Marine Le Pen, Morano ou Mélenchon. Certes ils présentent des caractéristiques différentes mais ils ont en commun l’outrance, la vulgarité et la radicalité. Extrémistes de droite ou de gauche mais qui finissent sur certains aspects par se retrouver exemple concernant l’Europe, la lutte contre l’État islamique, les migrants, la Russie. D’une certaine manière au plan international émergent ce moment sur la scène politique les dingos. Des dingos manipulateurs dont le discours caricatural donne une légitimité aux plus bas instincts de l’humanité. Ce sont les chantres du déclinisme qui prône le repli sur soi, le transfert systématique de responsabilité sur autrui, souvent le rejet de la différence. La plupart sont des exhibitionnistes notoires prêts à montrer leurs culs pour exister. Ils sont tristes, pitoyables, haineux sauf Boris Johnson ou Trump qui eux font dans le mode burlesque. Mais ces dingos trouvent des relais dans une opinion qui cherche des arguments simplificateurs et surtout des boucs émissaires. Pour Poutine les occidentaux sont responsables de la très grave crise économique et sociale qui secoue son pays. Pour Trump, ce sont les migrants mexicains. Pour le dictateur coréen ce sont des États-Unis, pour Bachar El Assad les occidentaux, pour Boris Johnson, Marine le Pen, Morano ou Mélenchon, c’est la faute à l’Europe. Certes certains facteurs explicatifs peuvent être soumis à la discussion mais pas d’une manière aussi outrancière, simplificatrice et intolérante. À noter qu’au-delà du fond la plupart des intéressés présentent des troubles caractériels qui permettent effectivement de les rattacher à la catégorie des dingos de la politique. Or dans l’histoire certain dingos ont laissé des traces tragiques.