Déchéance de nationalité : il faut dissoudre l’Assemblée nationale
Une fois de plus l’assemblée nationale a offert le triste spectacle de responsables davantage préoccupés de tactique politicienne que d’intérêt général. Du coup, en l’état actuel du vote de l’assemblée la déchéance de nationalité ne pourra pas être inscrite dans la constitution. Il est en effet nécessaire de réunir les trois cinquièmes des votes des parlementaires. Or la déchéance de nationalité n’a été adoptée que de justesse. La responsabilité en incombe au front anti Hollande est au front anti Sarkozy. À droite on a instrumentalisé la question de la déchéance pour préparer les primaires et tenter de mettre en minorité Sarkozy. A gauche c’est un peu le même phénomène on a voté contre surtout pour exiger des primaires en vue de 2017 si Hollande avait un peu de courage il devrait dissoudre l’assemblée nationale qui s’est une nouvelle fois déconsidérée aux yeux de l’opinion publique. Les arguties juridiques, moralistes et idéologiques dissimulent mal le fossé énorme qui sépare les élus nationaux complètement hors sol par rapport aux réalités sociétales. les députés français ont donc adopté mardi soir par 162 voix contre 148 l’article 2 du projet de loi qui inscrit dans la Constitution la déchéance de la nationalité pour les personnes condamnées pour terrorisme, malgré la persistance de divisions à droite et à gauche. A l’issue du vote et avant celui, solennel, de l’ensemble du projet de projet de loi constitutionnelle, prévu mercredi, puis son examen par le Sénat, Manuel Valls s’est dit « satisfait » et « optimiste » sur le fait qu’une majorité encore plus nette se dégagerait en faveur du texte. « Demain il y aura un vote d’ensemble. Je pense qu’il sera bien plus large et ainsi la révision constitutionnelle poursuivra son chemin », a déclaré le Premier ministre dans les couloirs de l’Assemblée. « Nous devons tous être à la hauteur de l’attente et de l’exigence des Français (…) Les Français attendent des actes après les paroles », a-t-il insisté. Le président du parti les Républicains, Nicolas Sarkozy, était lui aussi venu mardi devant le groupe LR de l’Assemblée appeler ses députés à voter la déchéance et plus globalement l’ensemble du projet de loi qui constitutionnalise l’état d’urgence. « C’est un débat intéressant et beaucoup plus important qu’on ne le dit », a dit l’ancien président, selon des participants. « Après les 130 morts (des attentats du 13 novembre-NDLR), nous avons pris un engagement, celui de ne jamais se comporter en petit politicien devant un tel drame. » Il visait ainsi implicitement son ancien Premier ministre, François Fillon, opposé à la mesure et qui lui a répondu. « Je respecte les opinions de chacun mais je veux qu’on respecte les miennes », a-t-il déclaré selon une transcription de son intervention fournie par son service de presse.