Christine Lagarde au FMI : pour quoi faire ?
D’une certaine manière Christine Lagarde est adulée par tout le monde aussi bien par les pays développés que par les pays émergents. Du coup sa reconduite à la tête du FMI ne semble guère faire de doute. Pourtant on peut sérieusement s’interroger sur ce qu’elle apporte réellement au FMI. Dans les grands médias cependant, en France comme à l’étranger, la question est taboue. La réalité pourtant c’est que Christine Lagarde n’apporte à peu près rien d’original ou de dynamique à la tête du fonds monétaire international. Mais elle cultive surtout l’art de ne présenter strictement aucune aspérité et prend grand soin de ne répéter que d’évidentes banalités mais elle fait avec une telle distinction, une telle maîtrise qu’on en oublie qu’elle ne connaît pas grand-chose à l’économie. Alain Minc disait d’ailleurs à son propos « son grand mérite c’est surtout de savoir lire les communiqués du ministère des finances ». Ce qu’elle fait maintenant au fonds monétaire international et avec un accent anglais qui rend jaloux la plupart des autres politiques dont l’accent est plus proche de celui de Yasser Arafat que de celui de la reine d’Angleterre. On attendrait pourtant autre chose du fonds monétaire international et surtout de sa directrice. En effet l’économie mondiale n’est pas encore totalement sortie de la crise née en 2008, elle court même le risque d’une nouvelle rechute. L’écroulement du prix des matières premières (donc des ressources des pays émergents producteurs) constitue une menace sérieuse pour les équilibres mondiaux, menace qui qui s’ajoute à celle tout aussi sérieuse du net tassement de la croissance chinoise. Autre sujet d’inquiétude la guerre des monnaies engagées par nombre de banques centrales. Ces menaces et d’autres exigeraient du fond monétaire international une analyse un peu plus pertinente et plus dynamique. Mais la communauté internationale apprécie le consensus mou de Christine Lagarde qui ne remet à peu près rien en cause.