Augmentation tarifs bancaires : « ça ne me regarde pas » (Sapin)
Le moins qu’on puisse dire c’est que Sapin ne se mouille pas beaucoup à propos de l’augmentation injustifiée des frais bancaires, augmentation qui va toucher 70 % des Français. Pour toute mesure, le ministre des finances propose de mettre en place un site Internet permettant de comparer les tarifs bancaires. Autant dire que le gouvernement toujours très tolérant à l’égard des banques souvent même complice dans certaines pratiques (voir à cet égard la collusion entre les banques et le pouvoir judiciaire dans l’affaire Kerviel) abandonne clairement son rôle de régulateur. À cet égard ce projet de site constitue une fumisterie puisque les banques se sont préalablement mises d’accord (et en même temps) pour créer ce nouveau prélèvement sur les comptes. De toute façon il était prévisible qu’une nouvelle fois le gouvernement se coucherait devant le lobby des banques comme il l’a fait sur une question stratégique concernant la séparation des activités de dépôt et d’investissement. À la différence de beaucoup d’autres pays les banques françaises ont réussi l’exploit de contourner la disposition internationale afin notamment d’utiliser les dépôts comme moyen de trésorerie au service de l’activité d’investissement (et de spéculation). Face à l’augmentation généralisée des frais de gestion de comptes la réaction du ministre des finances apparaît à la fois pathétique et dérisoire. Ce site « permettra à tout le monde de comparer, gratuitement, les tarifs des services de base, comme les virements, les prélèvements ou les cartes » afin de « faire en sorte que la concurrence s’exerce dans de bonnes conditions », explique le ministre Le comparateur sera mis en ligne le 1er février, selon le quotidien. Il décryptera 11 tarifs bancaires de base. Le ministre des Finances rencontrera lundi les responsables des grandes banques françaises, pour évoquer notamment la question des frais de tenue de compte, affirme le journal. « Je veux vérifier avec eux qu’ils ne facturent pas, d’un côté, des frais de tenue de compte et, de l’autre, toutes les opérations liées à la tenue du compte. Si on fait payer les deux, ça fait beaucoup », estime le ministre, qui estime toutefois ne pas être là pour « donner des ordres sur cette question ».