« Sarkozy fait monter le FN » (Estrosi)
Nombre de responsables chez les républicains estiment que la position du ni-ni imposée par Sarkozy constitue une ligne politique qui mène à l’impasse. Première observation, c’est grâce au front républicain et au report massif des voix de la gauche sur le candidat de droite que Sarkozy peut se prévaloir d’avoir emporté au moins trois régions qui sinon serait tombées dans les mains du FN. Un argument sur lequel s’assoit Sarkozy ; second élément, avancé celui-là par Estrosi qui a largement bénéficié des voix de gauche : en adoptant des propos très marqués à droite Sarkozy ne fait que donner une légitimité supplémentaire aux thèses du front national. En clair Sarkozy court après le front national. Dernier élément et non le moindre cette stratégie du ni ni ne pourra pas tenir dans le cadre des élections présidentielles de 2017. Sarkozy sera contraint de composer non seulement avec les libéraux et le centre mais aussi lors du deuxième tour avec la gauche. L’attitude de Sarkozy est donc particulièrement hypocrite et contradictoire. De ce point de vue le clivage entre certains de la droite classique et Sarkozy ne fait que s’agrandir et Sarkozy ne dispose plus de la crédibilité politique nécessaire pour imposer réellement sa ligne. Où alors il le fait de façon brutale « Au soir du premier tour, j’ai décidé de faire campagne sur le thème de la +résistance+ face au Front national. Je n’ai pas adopté, comme le voulait Nicolas Sarkozy, la ligne du +ni-ni+ », indique Estrosi précisant »faire une différence entre le Parti socialiste et le Front national, qui est un mouvement sectaire et nauséabond », alors que des élus PS « m’ont, ici, apporté un soutien sans faille et sans contrepartie ». Mais contrairement à lui, je ne pense pas que nous, élus Républicains, devions tenir un discours toujours plus à droite. Plus on va à droite, plus on fait monter le FN », poursuit Christian Estrosi qui, « plutôt que chasser sur le terrain du Front national préfère chasser le Front national du terrain ». Le député-maire de Nice, qui regrette que Les Républicains « n’aient pas su collectivement donner une bonne image », s’est abstenu de participer au bureau politique de LR lundi et à la réunion du groupe LR à l’Assemblée nationale mardi « pour ne pas participer à un débat à chaud, rentrer dans les jeux des petites phrases ». Christian Estrosi est également critique sur l’éviction de Nathalie Kosciusko-Morizet de la direction du parti. « J’attendais de Nicolas Sarkozy un message d’unité et de rassemblement et des mots qui apaisent. Ces décisions sur l’organisation interne du parti sont prématurées. Ne pouvions-nous attendre le conseil national de février? », se demande-t-il en proposant d’avancer la primaire à droite au printemps.