2017 : «Probable accident démocratique» (JC Lagarde)
Jean Christophe Lagarde n’a sans doute pas tort de craindre un accident démocratique en France si le choix est en effet de choisir entre la peste, le choléra et la petite vérole. C’est à dire entre Sarko, Hollande et Marine Lepen. Et pourtant c’est ce qui risque d’arriver avec le détournement par les partis de l’esprit de la 5 ème république. Les partis ont repris la main et le risque est grand de n’avoir le choix qu’entre des nuls. Pourtant 60% des Français craignent pour la démocratie avec le FN, autant ne veulent ni de Sarkozy, ni de Hollnde. Du coup l’élection de 2017 (comme aux régionales) risque de se réduire à un vote de protestation additionnant toutes les frustrations et les mécontentements les plus contradictoires sur lesquels surfe le FN qui promet tout à tout le monde et son contraire. Depuis que le député socialiste Malek Boutih a assuré dimanche que l’élection présidentielle était «jouée d’avance» et que Marine Le Pen avait toutes les chances de l’emporter, les politiques sont invités à livrer leur pronostic sur l’ampleur vote frontiste en 2017. A l’instar du président de l’UDI Jean-Christophe Lagarde, invité ce mercredi de l’Association des journalistes parlementaires. Si son diagnostic n’est pas aussi définitif que celui de son collègue socialiste, le député-maire de Drancy se veut alarmiste. «Si l’offre politique n’évolue pas, à gauche comme à droite, nous ouvrons un boulevard à l’extrême droite», assure-t-il, n’excluant pas un «accident démocratique» en 2017. Très critique vis-à-vis de Marine Le Pen, face à laquelle il devait débattre la semaine passée dans Des Paroles et Des Actes, Jean-Christophe Lagarde dénonce le discours «dangereux» du premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, qui a laissé penser qu’il s’opposait désormais au front républicain contre le FN pour les régionales. Lui qui a «toujours été contre le ‘ni-ni’» (ni FN, ni PS) cher aux Républicains regrette que le patron du PS «trace un signe égal entre Xavier Bertrand et la présidente de l’extrême droite», tous deux candidats dans le Nord. Pour lutter contre le FN, le patron du parti centriste en appelle à «la transformation de notre modèle» politico-économique, qu’il juge «inadapté» et pas assez en prise avec la «réalité». Il liste un certain nombre de réformes institutionnelles à mener, comme le passage au septennat non-renouvelable, l’interdiction du recours au 49-3 en dehors des textes budgétaires ou l’organisation groupée d’élections locales – municipales, départementales et régionales – à des dates différentes selon les régions pour éviter de nationaliser les débats. Enfin, il prône un renouvellement des prétendants à la présidentielle, sans se prononcer sur le choix de l’UDI de participer à la primaire de 2016 ou de présenter un candidat indépendant.