Affaire Volkswagen: au moins un point de croissance en moins pour l’Allemagne
Les spécialistes d’Axa Investment Managers ont tenté d’en mesurer l’impact. Un exercice qui soulève selon eux deux difficultés. L’étendue du choc, d’abord: s’il est certain que VW encoure des pertes financières et de réputation qui l’affecteront longtemps, il est possible que le choc aille bien plus loin, touchant l’ensemble de la technologie diesel, voire l’ensemble de l’industrie automobile allemande en cas de défiance des consommateurs, voire même le «Made in Germany» dans son ensemble. La seconde difficulté selon eux est d’estimer les effets induits sur l’ensemble de l’économie par un choc affectant l’industrie automobile. Comme cette dernière est au cœur de l’ensemble du complexe industriel allemand où elle trouve beaucoup de ses fournisseurs, l’effet multiplicateur peut être important. Selon le modèle utilisé par Axa Investment Managers, une baisse d’activité de 1 % dans l’automobile entraîne mécaniquement une perte de 1,6 % pour l’économie dans son ensemble. Ces spécialistes envisagent ensuite trois scénarios: le premier ne touchant que VW, avec une baisse des ventes de 10 % sur le marché domestique et de 20 % sur les marchés tiers, et une hypothèse de substitution partielle entre VW et les autres constructeurs allemands. L’impact économique final serait modeste: il pèserait à hauteur d’environ 0,1 % du PIB. Le second scénario simule un choc où toute l’industrie automobile allemande serait touchée par le choc VW, et où la substitution se ferait au profit de constructeurs étrangers. L’impact négatif sur le PIB serait alors de l’ordre de 0,4 %. Enfin, Axa IM estime l’impact d’un choc sur l’image de marque allemande le Made in Germany, touchant d’autres secteurs phares comme les machines-outils. Le choc sur l’économie serait alors de grande ampleur, de l’ordre de 1,1 %.