« Ils commencent à me gonfler avec leur république » ( Jean Marie Le Pen)
Jean-Marie Le Pen ne désarme pas et même se lâche encore davantage contre le gouvernement, contre les immigrés et même contre les dirigeants du FN. se livre à une violente charge contre Manuel Valls, « l’immigré », se dit « trahi par les siens » et critique une partie du programme économique du Front national dans un entretien à l’hebdomadaire d’extrême droite Rivarol. Le président d’honneur du FN maintient qu’il sera candidat à la présidence de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur malgré la condamnation par Marine Le Pen et d’autres dirigeants FN de sa nouvelle sortie sur les chambres à gaz, « détail de l’Histoire ». Interrogé par Reuters, Jean-Marie Le Pen a confirmé ses propos, soulignant : « Il faut s’attendre à tout par les temps qui courent ». Fabrice Bourbon, de Rivarol, a précisé que le fondateur du Front national avait relu et « validé » l’interview qui sera publiée jeudi. Le député européen réserve ses flèches les plus acérées au Premier ministre, Manuel Valls, auquel il reproche de s’être comporté de façon « haineuse » et « hystérique » envers le FN lors de la récente campagne des élections départementales. « Valls est Français depuis trente ans, moi je suis Français depuis mille ans. Quel est l’attachement réel de Valls à la France ? Cet immigré a-t-il changé du tout au tout ? Qu’a-t-il apporté à notre pays ? », demande-t-il à propos des origines espagnoles du Premier ministre, avant de dénoncer sa « référence incessante » à la République. « Ils commencent à me gonfler tous avec la République ! Je ne suis pas royaliste mais cette référence n’est faite d’évidence que pour gommer la référence à la Nation », ajoute-t-il. Outre le fait de persister dans l’affaire du « détail », les dirigeants du parti ont contesté son affirmation selon laquelle il y avait aussi au Front national « d’ardents pétainistes ». »Je n’ai jamais considéré Pétain comme un traître. On a été très sévère avec lui à la Libération. Et je n’ai jamais considéré comme de mauvais Français ou des gens infréquentables ceux qui ont conservé de l’estime pour le Maréchal », insiste Jean-Marie Le Pen. Prié de réagir à sa condamnation par sa fille, mais également par sa nièce Marion Maréchal-Le Pen, le patriarche de 86 ans répond : « On n’est jamais trahi que par les siens ». Déplorant que les « problèmes politiques » soient peu traités au bureau politique du FN, Jean-Marie Le Pen assure avoir tenté en vain d’expliquer à Marine et à ses conseillers que prôner la retraite à 60 ans était « une erreur ». « C’est ridicule de demander la retraite à 60 ans alors que moi, à la tête du FN, pendant des décennies, je l’ai demandée à 65. J’étais en avance, encore que les Allemands sont aujourd’hui à 67 ans! », dit-il. Jean-Marie Le Pen attaque indirectement le vice-président du parti, Florian Philippot, en dénonçant « l’influence nocive » de l’ancien ministre socialiste Jean-Pierre Chevènement dont le numéro deux du FN a été un partisan. « Il a les apparences d’un patriote alors qu’il est au fond un marxiste. L’influence chevènementiste, si elle continue de s’exercer, est nuisible », dit-il. Concernant l’immigration, il craint fort que le scénario du dernier roman de Michel Houellebecq, « Soumission », imaginant l’élection d’un président musulman en France, ne devienne une réalité « si on n’inverse pas le torrent de l’immigration ». « Il y a un million de Chinois en France. Ce sont des gens intelligents, actifs, discrets mais néanmoins puissants et redoutables », dit-il, redoutant à l’avenir une Chine « à trois ou quatre milliards d’habitants ». Jean-Marie Le Pen prône une entente avec la Russie « pour sauver l’Europe boréale et le monde blanc ».