Départementales : « un carnage aussi pour l’UMP »
C’est Nadine Morano qui le prédit pour l’UMP dans les zones rurales. Certes il y a de la part de la rancœur puisqu’en fait elle a été écartée de la nouvelle direction de l’UMP au profit de personnalités comme NKM. Pas sûr que Morano ait tort et que le coté BCBG de NKM Vauquiez soient de nature à renforcer la crédibilité d’un parti qui (comme le PS) se cherche un positionnement politique. Théoriquement le mode de scrutin est favorable à l’UMP mais effectivement la réforme territoriale bâclée ( et qui risque d’accentuer la désertification)du gouvernement pourrait aussi sanctionner le parti de Nadine Morano. Nadine Morano, qui fut ministre chargée de l’Apprentissage et de la Formation professionnelle dans le gouvernement Fillon III et qui est aujourd’hui députée européenne, ne décolère pas. Comment Nicolas Sarkozy, pour qui elle s’est battue depuis toujours et par tous les temps, a-t-il pu la laisser sur le bord du chemin à l’heure de la refondation de l’UMP, ne lui proposant (et encore : avec retard) qu’un poste de secrétaire nationale tandis que NKM accédait, elle, vertigineusement à la vice-présidence du parti? Ce titre de secrétaire nationale, Nadine Morano ne l’a pas seulement refusé (« Chez moi, en Lorraine, on ne déshonore pas les gens. Il me doit autant que je luis dois ») ; elle répète depuis, car sa colère n’est pas retombée, qu’elle a dit au nouveau président de l’UMP ses quatre vérités. Et les murs ont tremblé. Pour faire bonne mesure, la militante Morano – qui parle carré, n’a jamais aimé les salons bourgeois et achève un récit où elle a décidé de livrer, loin de ceux qui la moquent ou la sous-estiment, sa part de vérité – a dit sur RTL, l’air de rien, qu’Alain Juppé était un homme d’État et qu’après tout, le jour venu, entre Sarkozy et le maire de Bordeaux… C’est peu de dire que Nicolas Sarkozy n’a pas apprécié. D’autant qu’elle ajoute maintenant que le retour de Sarkozy a « ressoudé la gauche ». Bigre! Nadine Morano – qui a déposé en 2012 les statuts d’un petit parti dont elle n’est pas peu fière, le Rassemblement pour le peuple de France – assure que « la politique politicienne l’insupporte au plus haut point », qu’elle en a marre « des cire-pompes », qu’elle ne comprend pas « le management de l’UMP », qu’elle veut parler du « fond » et que les prochaines élections risquent d’être, notamment en milieu rural, « un carnage » car on sous-estime, selon elle, ce qui se passe du côté du FN. Le poids de l’amertume?