« Echec du pacte de responsabilité » pour Macron
Curieux pour un ministre de l’économie de déclarer que le pacte de responsabilité est déjà un échec. D’abord il faudrait en imputer la responsabilité au gouvernement et surtout à Hollande qui n’a cessé de proclamer bien imprudemment que le remède miracle à la croissance et au chômage c’était ce fameux pacte de responsabilité ; ensuite Macron fait l’impasse sur la conjoncture économique, très mauvaise avec une croissance à peu près nulle qui évidemment empêche les patrons de s’engager sur l’emploi. « Dans pacte de responsabilité, il y a responsabilité. (…) Très peu d’accords de branche ont été signés. C’est un échec et c’est aussi le sien », a déclaré le ministre, en référence au patron du Medef, Pierre Gattaz. Certes Gattaz n’est pas complètement blanc et pour le moins ses déclarations sont assez contradictoires ; pour autant l’erreur fondamentale est d’avoir tout misé sur ce pacte de responsabilité (curieux nom au demeurant) alors que l’environnement économique exigerait bien d’autres réformes notamment structurelles. En cause évidemment le poids de l’Etat (et son armée de fonctionnaires) qui plombe la compétitivité et tue l’initiative. Du coup le MEDEF organise mercredi 3 décembre une mobilisation contre la politique économique du gouvernement, après les manifestations de la CGPME lundi, à Paris et Toulouse. Chaque branche professionnelle doit engager des négociations entre syndicats et patronat pour prévoir des contreparties aux 40 milliards d’euros de baisse de prélèvements accordées aux entreprises dans le cadre du pacte de responsabilité. Concernant le compte pénibilité, fortement décrié par les organisations patronales qui le jugent « inapplicable », Emmanuel Macron a confirmé qu’un « groupe de travail » de PME plancherait pour « rendre la pénibilité supportable pour les entreprises », lesquelles y seraient représentées. François Hollande avait annoncé le 6 novembre qu’un chef d’entreprise et un parlementaire seraient associés à la mission sur l’application du compte pénibilité, confiée en octobre à Michel de Virville, conseiller-maître à la Cour des comptes qui avait établi le mode d’emploi du compte cet été. Cette mesure phare de la réforme des retraites, qui rentrera partiellement en vigueur le 1er janvier, donne la possibilité aux salariés subissant des conditions de travail difficiles de partir plus tôt à la retraite. Le président de la CGPME, Jean-François Roubaud, s’est entretenu lundi après-midi avec le ministre de l’Economie. Emmanuel Macron a assuré le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises qu’un dirigeant de très petite entreprise ou de PME ferait partie d’une mission parlementaire qui doit être mise en place sur la question.