Hôpitaux : une gestion à la « marseillaise »
A Marseille rien ne se passe comme ailleurs y compris dans les hôpitaux à la gestion calamiteuse. Gestion « archaïque », « système clientéliste », finances « inquiétantes », « privilèges » accordés au syndicat majoritaire : l’Igas a publié mardi 28 octobre un rapport accablant sur la situation de l’Assistance publique – Hôpitaux de Marseille, l’AP-HM. « L’inertie qui a caractérisé l’établissement pendant des années et la prégnance du poids politique et d’organisations syndicales fortes sont des freins réels à la restauration d’un fonctionnement normal de l’établissement », résument les auteurs. « La bonne distance entre la mairie et les instances de l’AP-HM n’est toujours pas trouvée », constate le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales, commandé en mars 2013 par Marisol Touraine. « Il doit être mis un terme au système clientéliste qui a longtemps prévalu », intime l’Igas, qui développe : « Un grand nombre de recrutements de personnels non qualifiés est intervenu pendant de nombreuses années sur recommandations d’élus. Un certain nombre de ces agents, qui se considèrent ‘protégés’ posent des problèmes en raison de leur comportement irrespectueux voire menaçant vis-à-vis des cadres de proximité. » L’Igas cible également les « privilèges » accordés au syndicat majoritaire Force ouvrière : « Il convient de mettre fin à la situation réservée à une organisation syndicale (…) fût-elle majoritaire, et de la considérer comme les autres, sans privilège d’information et en évitant de lui laisser son rôle traditionnel de ‘conseil’ en recrutement. » Par ailleurs, l’Igas juge « inquiétante » la situation financière de l’AP-HM, « très fortement endettée » à cause notamment « d’une politique d’investissement ambitieuse et coûteuse ». La dette de l’AP-HM a atteint un milliard d’euros fin 2012 et « l’objectif de retour à l’équilibre est toujours repoussé », déplore l’Igas. Le rapport est aussi cinglant concernant l’organisation de l’établissement. « Des activités sont gérées de manière archaïque », assène l’Igas, qui cite notamment la gestion « sous forme papier » des archives « sans cohérence entre les différents sites » de l’AP-HM.