Pouvoir d’achat : baisse pour 80% des français
Querelle byzantine autour du pouvoir d’achat alors que la vérité est simple, l’indice des prix de l’INSEE est faussé, il ne prend pas en compte les dépenses contraintes (logement, impôts, cotisations, services) et sous-estiment les prix (alimentation par exemple) ou encore ne tient pas compte de l’évolution de la structure de consommation (nombre de produits en baisse ne sont plus (ou moins) consommées (exemple les voitures neuves). Selon une enquête du dernier numéro du magazine 60 millions de consommateurs, 79% des Français ont le sentiment que leur pouvoir d’achat a baissé ces 12 derniers mois. Le chiffre est d’une ampleur inédite. Mais il témoigne d’une tendance qu’ont les Français à ressentir la baisse de leur niveau de vie depuis des années. En mai 2011 déjà, 20 minutes et France Info publiaient une enquêteObea-Infraforces révélant que 55% des personnes interrogées jugeaient que leur pouvoir d’achat avait baissé en un an. En 2010, 50% de la population estimaient même que leur niveau de vie s’était dégradé depuis 10 ans, selon une enquête du Credoc. Pourtant, les chiffres de l’Insee ne sont pas si sombres. L’institut, dans une étude parue fin mars dernier, a certes constaté que le pouvoir d’achat moyen des ménages avait baissé en 2012 (-0,4%). Mais il a ajouté qu’il s’agissait de la première baisse depuis… 1984, date du tournant de la rigueur entamé par François Mitterrand. Selon l’institut, les Français ont ainsi bénéficié d’une hausse de pouvoir d’achat continue depuis cette date (+ 0,5% en 2011, + 1,2% en 2010, + 1,6% en 2009, + 0,4% en 2008, + 3,1% en 2007 etc.). Une hausse qui contraste avec le ressenti des sondés, mais aussi avec certaines autres études. L’association 60 millions de consommateurs, elle, a par exemple calculé une baisse continue de l’indicateur depuis 2007. Outre le chiffre du pouvoir d’achat moyen des ménages, l’Insee publie également celui du pouvoir d’achat moyen des unités de consommation au sein d’un même ménage, plus proche du ressenti des Français. En effet, un couple qui mutualise les dépenses a plus de pouvoir d’achat que deux célibataires. En prenant en compte ce chiffre, le pouvoir d’achat a reculé de 1% en 2012 et déjà de 0,1% en 2011. Le hic ? « L’Insee ne le met pas assez en avant lorsqu’il publie ses résultats. Ce n’est pas le chiffre qui apparaît en premier et on le retient moins », estime un représentant de 60 millions de consommateurs, contacté par Europe1.fr. De plus, ce chiffre est encore insuffisant pour beaucoup d’observateurs. Pour les statisticiens de l’Insee, le pouvoir d’achat est la quantité de biens et de services que l’on peut acheter avec le revenu disponible, c’est-à-dire déduit des impôts et des cotisations. Pour parvenir à l’identifier, l’Insee calcule la moyenne de la hausse du revenu disponible des ménages français, et la compare à la hausse des prix de toute une batterie de produits ou services : loyers, alimentation, eau, énergie, de carburants ou télécommunications. Ainsi, chaque fois que la hausse des revenus dépasse celle des prix de tous ces produits, le pouvoir d’achat progresse. Et inversement. Le principal reproche fait à l’Insee, c’est de ne pas tenir compte de la hausse des prix de l’immobilier pour calculer le pouvoir d’achat. L’institut estime en effet que l’achat d’un bien immobilier constitue un « investissement » et non une dépense de consommation, contrairement au paiement d’un loyer. « C’est pour cette raison qu’il y a une telle différence entre nos chiffres et les leurs », souligne 60 millions de consommateurs. « Notre indice tient compte de la consommation réelle des ménages. Il se veut plus exhaustif », écrivait déjà l’association en aout 2011. Et ils ne sont pas les seuls à le penser. « On pourrait adapter les calculs de l’Insee pour tenir compte du prix des logements.