Qatar : mort de 400 ou 6000 migrants ?
Depuis des semaines et des mois des organisations internationales dénoncent les conditions scandaleuses des travailleurs migrants qui ont construit les infrastructures pour le mondial de foot notamment les stades .Devant le phénomène médiatique, le Qatar a d’abord nié mais finalement vient de reconnaître qu’il y a sans doute eu 400 à 500 victimes sur la période de construction de 2010 à 2022.
le journal britannique The Guardian, a publié une enquête révélant que 6500 migrants (Indiens, Pakistanais, Sri-Lankais, Bangladais., Népalais..) seraient morts en construisant les infrastructures et les stades de football pour cette Coupe du monde depuis 2010.La plupart des décès sont imputables non pas à des accidents de chantier mais aux conditions de travail presque inhumaine quand la température atteint de l’ordre de 50°.
De son côté, Doha a longtemps réfuté ces chiffres, avançant des chiffres officiels bien moins importants de 37 décès de migrants au Qatar entre 2010 et 2022, toutes causes de mortalité confondues. Or, dans une interview donnée le 28 novembre au présentateur britannique Piers Morgan, le directeur de l’organisation du mondial, Hassan al-Thawadi, a évoqué un chiffre supérieur aux précédents chiffres officiels puisque «400 à 500 migrants seraient morts au total» au Qatar selon lui sur cette période.
Selon le directeur du tournoi, entre 2010 et 2022, le Qatar a fait évoluer son droit du travail en partenariat avec les organisations syndicales allemandes et suisses pour améliorer les standards de santé et de sécurité pour les travailleurs migrants. «Je pense que le besoin de réformes était nécessaire. Ces réformes n’ont pas été faites uniquement parce que nous devions organiser la Coupe du monde, ce sont des progrès que nous devions réaliser avant même d’avoir obtenu la Coupe du monde en 2010», a-t-il précisé, ajoutant que le mondial est un «catalyseur ayant permis d’accélérer ces réformes».
Indiscutablement le Qatar a effectué des progrès concernant les conditions de travail des migrants mais évidemment on reste encore loin des références des pays occidentaux. Par exemple le salaire minimum tourne autour de 200 € et les conditions d’hébergement sont plus que discutables sans parler de la confiscation des passeports qui privent les migrants de toute liberté.