Sondages Municipales: 60 à 120 villes en moins pour la gauche
La gauche dirige 70% des villes de plus de 100.000 habitants, et devrait en conserver la majorité, les principaux espoirs de la droite reposant sur Caen, Metz ou Reims. En revanche, la situation est plus mouvante dans les villes plus petites, notamment celles qui sont éloignées des grandes agglomérations. Si l’on projette sur 2014 les mouvements de 2001 et 2008, la gauche au pouvoir pourrait perdre entre 60 et 120 villes de plus de 10.000 habitants, selon des experts électoraux.
Les villes moyennes sont davantage habitées que les grandes villes par des catégories « qui se sentent géographiquement et socialement déclassées: les familles ne peuvent plus se loger dans les grandes villes, devenues trop chères, craignent de perdre leur statut social et ressentent une dégradation de leur niveau de vie ». Ces villes intermédiaires, renchérit Jérôme Fourquet (Ifop) sont « souvent situées dans des territoires qui se sentent abandonnés, avec un tissu industriel fragile ».
Des facteurs locaux – usure du pouvoir, absence de successeur désigné par le maire sortant qui ne se représente pas, multiplicité des candidatures au sein d’un même camp – peuvent aussi jouer en faveur de l’opposition.
Voici quelques exemples de ces villes où la majorité peut changer:
RHONE-ALPES
- A Chambéry, la maire sortante Bernadette Laclais (PS), 47 ans, en lice pour un deuxième mandat et par ailleurs députée depuis 2012, avait emporté la mairie dès le premier tour en 2008, avec 1.980 voix d’avance (50,14%) sur le candidat UMP. Cette année, elle devra affronter le député européen UMP Michel Dantin, conseiller municipal de Chambéry depuis 1983.
- A Valence, le jeune loup de l?UMP Nicolas Daragon, 41 ans, compte bien reprendre au maire Alain Maurice la ville que la droite avait gérée de 1995 à 2008. La position du sortant socialiste, 52 ans, est d?autant moins confortable qu?il a été battu aux dernières législatives par l?ancien maire UMP Patrick Labaune, et que les Ecologistes ont leur propre liste emmenée par l?eurodéputée Michèle Rivasi, très influente localement.
- A Auxerre, le sortant PS Guy Férez, qui brigue un troisième mandat, aura fort à faire face à un espoir de l?UMP, Guillaume Larrivé, 37 ans. Auxerre a longtemps été tenue par Jean-Pierre Soisson, marqué à droite.
NORD-PAS-DE-CALAIS
Outre Hénin-Beaumont (27.000 habitants), que le FN emmené par Steeve Briois veut ravir au PS, très menacé, Calais pourrait changer de camp: la sénatrice-maire sortante, l?UMP Natacha Bouchart, est menacée par le député PS de 39 ans Yann Capet.
CENTRE
- Bourges: le maire sortant Serge Lepeltier (UDI), qui avait arraché la ville à la gauche en 1995, ne se représente pas. La gauche (56% au 2e tour de la présidentielle 2012) pense pouvoir récupérer la mairie, d’autant que la droite part en ordre dispersé, avec trois listes.
- Chateauroux. Là aussi, le sortant Jean-François Mayet (UMP), ne se représente pas et la droite se présentera en ordre dispersé.
PACA
- A Digne-les-Bains, où le maire PS sortant ne se représente pas, la gauche part divisée, avec deux listes. Elles auront face à elle une liste UMP, mais aussi une liste FN élargie, avec à sa tête une « prise » frontiste, Marie-Anne Baudoui-Maurel, ex-présidente de l?Association départementale des amis de Nicolas Sarkozy.
- A Brignoles (Var), la gauche part unie derrière un élu sortant DVG mais aura face à elle, outre une liste UMP-UDI, une liste FN emmenée par Laurent Lopez, ex-cadre commercial qui a remporté en octobre 2013 l’élection cantonale (53,9%) face à la candidate de l’UMP.
MIDI-PYRENEES
Montauban: l’ancien maire PS Roland Garrigues espère regagner cette ville de 54.000 habitants dirigée depuis 2001 par l’UMP Brigitte Barèges, à la faveur d’une triangulaire avec le FN qui avait recueilli 18% des voix à la présidentielle. Mme Barèges avait été réélue en 2008 avec moins de 200 voix d’avance et a été battue aux législatives de 2012.