La loi Travail : 50 000 emplois nouveaux
L’Institut Rexecode évalue à 50 000 emplois nouveaux l’effet de la loi travail ; en fait, une évaluation très approximative comme chaque fois qu’il s’agit de mesurer les conséquences du ne disposition socio-économique ; pour une raison méthodologique simple, c’est qu’on ne peut pas comparer à une période référence. Deuxième difficulté, c’est qu’il est difficile de distinguer les emplois nouveaux créés et les anciens emplois maintenus. Enfin compte tenu du taux croissance prévisible (autour de 1,5 %) en 2016 au moins 50 000 emplois nouveaux sont attendus. Du coup cette évaluation de Rexecode prend un certain caractère politique à la veille de la discussion du projet de loi travail à l’assemblée nationale. Pour autant la flexibilité de la nouvelle loi combinée avec la décentralisation du débat social au plan de l’entreprise est forcément de nature à faciliter la création d’emplois mais combien ? Là est la question. Dans une étude publiée lundi à la veille du début de l’examen du texte par les députés, il juge en outre que la clarification des critères du licenciement économique devrait contribuer à accroître la part des contrats à durée indéterminée (CDI) dans les embauches. « Le renforcement de la négociation au niveau de l’entreprise sur la durée du travail et sur les majorations des heures supplémentaires est susceptible d’entraîner un surcroît d’au moins 50.000 emplois et vraisemblablement nettement plus », écrivent les économistes de l’institut, qui est proche des entreprises. Mais les accords dits de « préservation ou développement de l’emploi », s’ils ouvrent une piste nouvelle, n’auront qu’un impact limité dans la mesure où ils ne prévoient pas la possibilité d’une baisse de salaires en cas de mauvaise conjoncture. Alors qu’en Allemagne, le recours prononcé au chômage partiel en 2009 a permis d’adapter les salaires dans les entreprises en contrepartie d’un maintien de l’emploi, COE-Rexecode estime que la rigidité salariale a coûté 300.000 emplois à la France de 2008 à 2015. S’agissant des CDI, il en attend avec le texte de loi tel qu’il est présenté jusqu’ici un flux de plus de 300.000 par an, pour l’essentiel par effet de substitution à des contrats courts.
(Avec Reuters)