Archive pour le Tag '5%'

Croissance Chine: un taux de 5 % qui déçoit encore

Croissance Chine: un taux de 5 % qui déçoit encore

 

La crise en Chine se traduit par la faiblesse de son taux de croissance. En cause une crise financière, un modèle politique de plus en plus centralisé -et discuté- aussi des mesures protectionnistes des pays importateurs de produits chinois ( voitures électriques par exemple). Sans parler du caractère atone de la consommation intérieure. À noter aussi que le centralisme de plus en plus lourd sur les entreprises constitue un motif de découragement voire de fuite des capitaux

 

La Chine a enregistré en 2024 une croissance économique de 5%, le rythme le plus faible depuis trois décennies hors période de Covid. Pékin s’était fixé l’objectif d’une croissance «d’environ 5%» de son Produit intérieur brut (PIB), après une progression de 5,2% en 2023, sur fond de crise persistante du secteur immobilier, de consommation intérieure toujours atone et de tensions commerciales avec les États-Unis et l’Union européenne. En 2024, le PIB chinois a atteint 134.908 milliards de yuans (17.867 milliards d’euros), selon des estimations officielles du Bureau national des statistiques (BNS) publiées vendredi.

La Chine peine à se relever d’une grave crise de l’immobilier qui pèse sur le moral des consommateurs et sur les finances des collectivités locales. Rare embellie dans ce sombre tableau, en 2024, les exportations du géant asiatique ont atteint le niveau record d’environ 3.400 milliards d’euros, en hausse de 7,1% sur un an, selon des données officielles publiées lundi. L’augmentation des importations s’est par ailleurs traduite par une accélération de la production industrielle, qui a gonflé de 5,8% l’an dernier, contre 4,6% en 2023.
À l’inverse, les ventes de détail ont enregistré un net essoufflement, progressant de 3,5% l’an dernier contre une augmentation de plus de 7% en 2023: un ralentissement drastique signalant une consommation toujours sous pression à l’heure où les ménages inquiets préfèrent reporter leurs achats.

Déficit public : 5,4 % au lieu de 5 % ?

Déficit public  : 5,4 % au lieu de 5 % ?

 

Officiellement le gouvernement de bureau pourrait retenir l’objectif d’un déficit de 5,4 %. De toute façon un déficit très théorique d’une part parce que la croissance risque d’être plus faible que prévu, d’autre part parce que les dépenses elles seraient supérieures à l’objectif. Il s’agirait davantage d’un budget d’affichage que d’un budget réel. Le nouveau gouvernement devrait donc renoncer à l’objectif de 5% de déficit fixé par Michel Barnier. Selon des informations publiées par le journal Le Monde et confirmées ensuite par Les Echos, le gouvernement viserait désormais un déficit public à 5,4 % du produit intérieur brut (PIB) en 2025.

Néanmoins, contacté par La Tribune, Bercy ne confirme pas pour l’instant ces chiffres « qui font l’objet de travaux et de discussions dans le cadre de l’élaboration du budget 2025 ». « Les prévisions de déficits (ou de croissance) seront précisées lors de la présentation du budget », indique-t-on dans l’entourage du ministre de l’Economie.

dit « confiant »

 

Éric Lombard avait prévenu que la réduction du déficit impliquerait d’éventuelles hausses d’impôt « très limitées » mais surtout « des économies supplémentaires ». Mais pour Le Monde, plusieurs mesures devraient être abandonnées, à commencer par la taxe sur les profits des grandes entreprises, censée rapporter 8 milliards d’euros. De leurs côtés, Les Echos estiment que cette surtaxe serait conservée, mais elle ne concernerait que les bénéfices 2025.

Par ailleurs, la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus, qui devait générer 2 milliards d’euros, « ne peut pas être conservée en l’état », a déclaré le ministre de l’Economie et des Finances au Monde. « Peut-être pourrons-nous trouver une autre mesure de solidarité qui aboutirait à peu près au même effet. »

Autre mesure que pourrait décider Eric Lombard selon Les Echos : augmenter le prélèvement forfaitaire unique, aussi appelé « flat tax », demandé par le Modem. Le Sénat a même voté en novembre en faveur du relèvement du plafond de la ponction des revenus du capital de 30% à 33%, avec un gain espéré de 800 millions d’euros.

 

Par ailleurs, la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus, qui devait générer 2 milliards d’euros, « ne peut pas être conservée en l’état », a déclaré le ministre de l’Economie et des Finances au Monde. « Peut-être pourrons-nous trouver une autre mesure de solidarité qui aboutirait à peu près au même effet. »

 

La TVA sur l’eau en bouteille passe de 5,5 à 20 %

La TVA sur l’eau en bouteille passe de 5,5 à 20 %

 

Conséquence inattendue des interrogations sur la qualité des eaux, le Sénat a voté une augmentation de la TVA qui passerait ainsi de 5,5 % à 20 %. L’idée est aussi de favoriser un plus grand usage de l’eau du robinet.

Des millions de bouteilles en plastique pour une eau pas toujours très «naturelle»… Le Sénat a voté dans la nuit du mercredi 27 au jeudi 28 novembre une augmentation de la TVA sur l’eau en bouteille, une mesure censée inciter les consommateurs à privilégier l’eau du robinet sur fond de scandale sur les pratiques des industriels de l’eau minérale. La chambre haute a voté à main levée ce dispositif dans le projet de budget pour 2025, contre l’avis du gouvernement. Le ministre des Comptes publics Laurent Saint-Martin s’y est opposé, arguant que la TVA n’était «pas un outil fiscal incitatif».

 

Social: Grève aussi des fonctionnaires le 5 décembre

Social: Grève aussi des fonctionnaires le 5 décembre
Les annonces d’actions revendicatives et de grèves d’ici la fin d’année s’accumulent dans les différents secteurs économiques et sociaux. Les plus spectaculaires devraient concerner le secteur agricole et les cheminots. Le mécontentement social monde partout en raison de la dégradation de la conjoncture, d’évolutions structurelles et de problèmes spécifiques. Reste à savoir s’il ira ou non convergence des luttes d’ici la fin de l’année…. ou après.

 

Plusieurs syndicats ont appelé ce jeudi à une journée nationale « d’action » et de « grève » dans la fonction publique le 5 décembre. Objectif affiché : dénoncer des coupes budgétaires dans l’administration à hauteur de 1,2 milliard d’euros, selon un communiqué signé par sept des huit organisations.

Seul le syndicat Force ouvrière ne s’est pas joint à cette déclaration et a maintenu un appel à la grève de trois jours reconductible « au même moment que la grève des cheminots, à partir du 10 ou du 11 décembre », a précisé à l’AFP le secrétaire général de l’UIAFP-FO, Christian Grolier.

Livret d’épargne A : baisse du taux de rémunération à 2,5 %

Livret d’épargne A : baisse du taux de rémunération à 2,5 %

 
Le taux de rémunération du livret A est fixé à 3% depuis le 1er février 2023 devrait passer à« un taux autour de 2,5 % », a indiqué jeudi, sur Radio Classique, le directeur général de la Caisse des dépôts (CDC). La formule de calcul du taux du livret A, aussi valable pour le livret de développement durable et solidaire (LDDS), est basée pour une moitié sur les taux interbancaires, et pour l’autre sur l’évolution des prix des six derniers mois.

Or l’inflation a fortement chuté depuis le printemps. En pratique, dès que les chiffres définitifs de l’inflation pour décembre seront connus, le gouverneur de la Banque de France proposera au ministre de l’Économie et des Finances, Antoine Armand, un nouveau taux, en se calant sur le résultat de la formule de calcul ou en y dérogeant. Le taux de rémunération du livret A est fixé à 3 % depuis le 1er février 2023, un pic depuis 2009.

Armée russe : des effectifs portés à 1,5 millions

Armée russe : des effectifs portés à 1,5 millions 

Les effectifs de l’armée russe sont portés  à 1,5 millions. Les effectifs d’active avaient été augmentés de 137.000 soldats, puis de 170.000 en 2022 et 2023. L’armée russe comprendra 2,38 millions de militaires avec les réservistes.

Poutine justifie ces augmentations par la  menace de l’Occident.

L’armée russe est déployée dans plusieurs pays de l’ancienne URSS : l’Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizstan, et le Tadjikistan. Elle occupe également une partie de la Moldavie, de la Géorgie et de l’Ukraine. Enfin, elle sert d’appui militaire à Bachar al-Assad en Syrie. Plusieurs bases à l’étranger sont étudiées : au Soudan, au Mozambique, et en Égypte.

Les soldats du Kremlin font face à des pertes liées à la guerre d’Ukraine – 315.000 tués et blessés depuis le début du conflit selon le renseignement américain.

Trafic Internet France: 5 Gafam dominent

 Trafic Internet France:  5 Gafam dominent

En 2023, plus de la moitié du trafic internet français provenait des cinq géant du numérique : Netflix, Akamai, Facebook, Google et Amazon.

C’est le constat que dresse l’Autorité de régulation des télécoms (Arcep) dans un rapport publié ce jeudi. Ils ont ainsi représenté 53% d’un trafic, poussé par la consommation de films et séries en streaming, la télévision en rattrapage et les réseaux sociaux. Et parmi ces Gafam, Netflix – qui comptait près de 12 millions de français abonnés l’an passé selon Digital TV Research – est à l’origine de 15% de ce trafic à lui seul. Une part néanmoins en recul par rapport à fin 2022, année durant laquelle elle avoisinait les 20% .

Japon : Croissance en recul de 0,5%

Japon  : Croissance en recul de 0,5% 

Le PIB de l’archipel a reculé de 0,5% au premier trimestre comparé au précédent, selon une nouvelle estimation publiée lundi 10 juin. Les exportations ont chuté au premier trimestre de 5,1% (-5% lors de la première estimation), tandis que ses importations ont reculé de 3,3% (contre -3,4% précédemment), selon les chiffres du gouvernement. La consommation privée a, quant à elle, baissé de 0,7%.
(chiffre inchangé).

 

La consommation des ménages a, quant à elle, reculé de 0,8% (contre -0,7% lors de la première estimation) sur l’ensemble du premier trimestre. Cet indicateur a diminué sans discontinuer entre mars 2023 et mars 2024, alors que l’inflation continue à progresser plus vite que les salaires dans le pays, et que la faiblesse du yen, accentuée par la politique monétaire accommodante de la Banque du Japon (BoJ), fragilise aussi leur pouvoir d’achat.

L’archipel « évite de justesse la ‘récession technique’ définie par deux baisses consécutives » du PIB, avait déjà souligné mi-mai, lors d’une première estimation, Stefan Angrick dans une note de Moody’s Analytics. Mais « la nouvelle chute au premier trimestre 2024 montre que le Japon n’est pas non plus très loin de la récession, l’économie japonaise est en mauvaise forme ».

 

La consommation a cependant augmenté de 0,5% en avril sur un an en termes réels (corrigés de l’inflation), marquant la première hausse de cet indicateur économique clé depuis février 2023, selon des données officielles publiées vendredi 7 juin.

(Avec AFP)

Emission gaz à effet de serre, chute de 5,8%

Emission  gaz à effet de serre, chute de 5,8%

Le  Premier ministre a annoncé, mercredi 22 mai, en personne, les chiffres en baisse  fournis par le Citepa, l’organisme qui établit chaque année un inventaire national des émissions de gaz à effet de serre et polluants atmosphériques. 

« Nous avons eu (…) les chiffres définitifs des émissions de CO2 en 2023. Elles ont en réalité baissé en France de 5,8% », s’est félicité le Premier ministre. Ce recul survient après un repli de 2,7% sur l’ensemble de l’année 2022. Le Citepa avait évalué en mars la baisse en 2023 à 4,8% sur la base de données préliminaires. « Nous n’avons de leçons à recevoir de personne en matière d’efficacité écologique et environnementale », a ajouté Gabriel Attal, alors que la liste de la majorité est talonnée par celle du Parti socialiste menée par Raphaël Glucksmann.

Cette baisse reste en deçà des objectifs fixés par Paris. La France ambitionne de réduire ses émissions de 50% (-55% en net) d’ici à 2030 pour se conformer aux engagements du plan climat de l’Union européenne et d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.

Economie-TotalEnergies : 5,7 milliards de dollars …et menace de départ à New York

 

Total a enregistré un bénéfice net de 5,7 milliards de dollars au premier trimestre 2024, améliorant encore ses résultats de 3% par rapport aux trois premiers mois de l’année 2023. En raison peut-être des menaces sur les profits des entreprises localisées en France, Total réfléchit à une cotation principale à New York. Une sorte de délocalisation glissante du siège ?

 

Depuis 2012, la part de l’actionnariat institutionnel nord américain est passée de 33% à 48% (dont 47% pour les Etats-Unis) en 2023 tandis que celle de l’Europe (hors Royaume-Uni) est passée de 45% à 34% sur la même période. L’actionnariat institutionnel représente 78% de l’actionnariat total de l’entreprise. « L’emplacement du siège social n’est pas remis en question, dit-il : il restera à Paris », Déclare cependant le patron de l’entreprise. La question est pour combien de temps ?

« En Europe, au lieu de soutenir les entreprises européennes qui veulent faire cette transition, même si c’est difficile, ils nous regardent et nous disent : regardez, vous continuez à produire du pétrole et du gaz », a-t-il déclaré.

Une sorte d’avertissement pour le gouvernement français notamment ?

 

TotalEnergies : 5,7 milliards de dollars …et cotation principale à la bourse de New York ?

TotalEnergies : 5,7 milliards de dollars …et cotation principale à la bourse de New York ? 

Total a enregistré un bénéfice net de 5,7 milliards de dollars au premier trimestre 2024, améliorant encore ses résultats de 3% par rapport aux trois premiers mois de l’année 2023.

En raison peut-être des menaces sur les profits des entreprises localisées en France, Total réfléchit à une cotation principale à New York. Une sorte de délocalisation glissante du siège ?

 

Depuis 2012, la part de l’actionnariat institutionnel nord américain est passée de 33% à 48% (dont 47% pour les Etats-Unis) en 2023 tandis que celle de l’Europe (hors Royaume-Uni) est passée de 45% à 34% sur la même période. L’actionnariat institutionnel représente 78% de l’actionnariat total de l’entreprise. « L’emplacement du siège social n’est pas remis en question, dit-il : il restera à Paris », Déclare cependant le patron de l’entreprise. La question est pour combien de temps ?

« En Europe, au lieu de soutenir les entreprises européennes qui veulent faire cette transition, même si c’est difficile, ils nous regardent et nous disent : regardez, vous continuez à produire du pétrole et du gaz », a-t-il déclaré.

Une sorte d’avertissement pour le gouvernement français notamment ?

 

Salaire: Hausse de près de 5 % chez Amazon

Salaires: Hausse de près de 5 % chez Amazon

 

Accord une augmentation salariale de 4,8% en moyenne, a annoncé jeudi la direction. 

Chez Amazon,  accord prévoyant une augmentation salariale de 4,8% en moyenne pour les salariés des centres de distribution. Pour les agences de tri et de livraison (29 sites), un accord avait été trouvé en début de semaine. Pour rappel, Amazon France emploie plus de 20.000 salariés en CDI, dont une partie travaille pour Amazon France Logistique, qui gère les entrepôts de grande taille dont huit centres de distribution.

Dans les faits, l’accord majoritaire a été signé pour les centres de distribution par la CFDT (19,5%), l’Unsa (16%) et la CAT (19%), a indiqué Amazon auprès de l’AFP. De leur côté, la CGT (20,5%), Sud Solidaires (18%) et la CFE-CGC (7%) ont refusé de signer l’accord.

L’accord signé prévoit les mêmes évolutions que celui des agences de livraison et de tri à l’exception du congé pour enfant malade, qui existait déjà pour les personnels des centres de distribution, a expliqué à l’AFP le directeur des ressources humaines. « Cet accord représente bien nos préoccupations (…) du bien-être des salariés », s’est-il réjoui.

Au-delà de la hausse du salaire de base de 4,8% en moyenne (hors cadres), il prévoit une prime de partage de la valeur de 1.000 euros pour les agents logistiques ayant au moins un an d’ancienneté.

États-Unis : l’inflation encore en hausse en mars à 3,5%

États-Unis : l’inflation encore en hausse en mars à 3,5%

Le dynamisme surprenant de l’économie américaine alimente évidemment l’inflation. La croissance devrait se situer entre 2 et 2.5% % en 2024 bien au-dessus par exemple de l’activité européenne inférieure à 1 %. Du coup la banque centrale américaine s’interroge à propos de l’échéance d’une baisse des taux. Une échéance qui pourrait être reportée vers la fin de l’année.
L’inflation est une fois de plus repartie à la hausse au mois de mars aux États-Unis, à 3,5% sur un an, contre 3,2% en février, selon l’indice CPI. 

Les États-Unis n’en ont pas fini avec l’inflation. La hausse des prix à la consommation a de nouveau accéléré en mars, atteignant 3,5%, contre 3,2% un mois plus tôt, selon l’indice CPI publié ce mercredi par le département du Travail. Les analystes s’attendaient à une hausse moins marquée. Les marchés ont réagi négativement à l’ouverture de Wall Street, les trois indice reculant dans les premiers échanges, entre 0,94% (Dow Jones) et 1,22% (Nasdaq).

 

Élections américaines : plus de 5 milliards pour la campagne

Élections américaines :  plus de 5 milliards pour la campagne

 Selon la Commission électorale fédérale (FEC), les candidats avaient dépensé au total 1,6 milliard de dollars lors du cycle électoral présidentiel de 2016. Ce montant avait bondi à 4,1 milliards de dollars pour le cycle 2020. Il sera probablement encore beaucoup plus élevé cette année. Et il apparaît que c’est le président sortant Joe Biden qui en bénéficie au premier chef, plus que son très probable adversaire le 5 novembre prochain, Donald Trump. Une majorité d’Américains ne souhaitent ni la candidature de Biden , ni la candidature de Trump  mais l’ampleur des fonds nécessaires pour la campagne va encore imposer ces deux hommes 

 

par
Par Paul Whiteley, Professor, Department of Government, University of Essex dans « la Tribune »

Les dons aux fonds de financement des campagnes présidentielles proviennent de particuliers, de partis politiques et de Comités d’action politique (les fameux Pacs). Ces derniers collectent des fonds pour promouvoir leurs candidats ou pour s’opposer à leurs adversaires. Ils sont juridiquement indépendants des fonds de campagne gérés directement par les candidats et les partis, mais ils agissent de concert avec eux, par exemple en finançant des publicités favorables aux positions prises par les candidats qu’ils soutiennent et aux politiques que ceux-ci promeuvent.

Si les campagnes politiques aux États-Unis sont si coûteuses, c’est parce qu’elles durent longtemps et nécessitent la diffusion de publicités onéreuses. Dès qu’un nouveau président est élu, les préparatifs commencent pour les élections législatives de mi-mandat, deux ans plus tard, ainsi que pour la prochaine série de primaires présidentielles.

La FEC actualise en permanence les chiffres relatifs aux fonds collectés et dépensés dans le cadre de la campagne pour l’élection présidentielle de 2024. À l’heure où nous écrivons ces lignes, l’ensemble des candidats ont récolté un peu plus de 397 millions de dollars et en ont dépensé un peu moins de 294 millions de dollars depuis janvier 2021. Les Républicains ont collecté 225 millions de dollars et les Démocrates 103 millions.

En ce qui concerne les dépenses pour la campagne électorale de 2024, à ce jour les Républicains ont dépensé 191 millions de dollars et les Démocrates 48 millions. Ces sommes n’incluent pas les fonds collectés par les campagnes menées en vue du renouvellement du Congrès (33 sièges du Sénat sur 100 et la totalité des 435 sièges de la Chambre seront également mis en jeu le 5 novembre prochain) et des élections locales au niveau des États, mais concernent uniquement les candidats à l’élection présidentielle.

L’important écart observé entre les dépenses des deux partis s’explique par le fait que Joe Biden n’a pas de rivaux importants pour l’investiture du Parti démocrate, alors que les Républicains ont commencé avec neuf candidats certifiés par le Comité national de leur parti. Les dépenses de ces candidats s’ajoutent au total des fonds collectés.

Environ 18 % des habitants du pays ont donné de l’argent à un candidat ou à un parti lors de la campagne présidentielle de 2020, selon l’American National Election Study. Ces petits dons provenant de particuliers soient largement motivés par leur attachement à un parti ou à un candidat.

Il n’en va généralement pas de même en ce qui concerne les dons des entreprises aux Pacs soutenant les candidats. Ces dons relèvent souvent d’une stratégie consistant à « se couvrir » en donnant de l’argent aux deux camps afin de ne pas se retrouver dans la ligne de mire du vainqueur si on a eu le tort de miser exclusivement sur son adversaire vaincu. Par exemple, le site OpenSecrets, consacré à la circulation de l’argent dans la vie politique américaine, montre qu’en 2020 ExxonMobil a alloué 58 % de ses dons politiques aux Républicains et 42 % aux Démocrates.

Donald Trump est confronté à un certain nombre de défis en matière de collecte de fonds. À la mi-février, il avait récolté moins d’argent que Joe Biden.

Les données de la FEC montrent que, jusqu’à présent, Biden a récolté pour sa campagne environ 92 millions de dollars, et Trump un peu moins de 85,3 millions de dollars.

Lors de l’élection de 2020, Trump a, sans surprise, obtenu plus de voix dans les États traditionnellement acquis aux Républicains ; or ces États ont tendance à être plus pauvres que ceux soutenant les Démocrates. Cela signifie qu’il est susceptible de recevoir moins d’argent provenant de dons individuels que Biden. En outre, l’écart entre les revenus des personnes habitant dans les États « rouges » (républicains) et de celles habitant les États « bleus » (démocrates) ne cesse de se creuser, et pourrait encore augmenter d’ici à la tenue de l’élection.

Autre constat déplaisant pour Trump : en 2020, les dons anonymes de personnes très riches via des organisations qualifiées de « super Pacs » ont massivement favorisé les Démocrates plutôt que les Républicains. En 2020, ces dons ont dépassé le milliard de dollars : leur répartition est donc un enjeu majeur.

Selon OpenSecrets, lors de la campagne de 2020 Biden a reçu 174 millions de dollars de cet « argent noir » (dark money) et Trump seulement 25 millions. Ce déséquilibre en faveur de Biden pourrait être encore plus important cette année si comme cela semble probable, Trump obtient l’investiture républicaine.

Il est intéressant de noter que Nikki Haley, la dernière rivale de Donald Trump encore en lice pour les primaires républicaines, a reçu des sommes élevées de la part de riches donateurs qui, même si sa candidature est probablement vouée à l’échec, la préfèrent clairement à Trump.

Enfin, l’ex-président risque 83 millions de dollars d’amende suite à sa condamnation par un jury new-yorkais pour agression sexuelle contre la chroniqueuse E. Jean Carroll. Dans un autre procès, concernant son empire commercial à New York, le juge a décidé que des fraudes ont été commises et l’a condamné à une amende totale de 355 millions de dollars.

La FEC surveille de près le financement des campagnes électorales. : Trump doit donc résister à la tentation d’utiliser ses fonds de campagne pour payer ces amendes, car cela serait illégal.

Dans l’ensemble, tout cela signifie que les dépenses de campagne de Joe Biden seront largement supérieures à celles de Donald Trump. Pour autant, dans quelle mesure ce différentiel peut-il peser sur le résultat de l’élection ?

Des recherches récentes démontrent que les dépenses de campagne dans les élections américaines ont un impact significatif sur les votes en faveur des candidats, bien qu’elles tendent avant tout à mobiliser les indécis, plus qu’elles n’incitent les citoyens à changer leur intention de vote.

Il en ressort que plus les dépenses des Démocrates surpasseront celles des Républicains lors de la campagne de 2024, plus il y aura de chances que Joe Biden batte Donald Trump… et vice versa.

Élections américaines :  plus de 5 milliards pour la campagne dans politique trans_______

 

Par Paul Whiteley, Professor, Department of Government, University of Essex
La version originale de cet article a été publiée en anglais.

Biden, Trump: Des candidatures de plus de 5 milliards pour la campagne

Biden, Trump: Des candidatures de plus de 5 milliards pour la campagne

 Selon la Commission électorale fédérale (FEC), les candidats avaient dépensé au total 1,6 milliard de dollars lors du cycle électoral présidentiel de 2016. Ce montant avait bondi à 4,1 milliards de dollars pour le cycle 2020. Il sera probablement encore beaucoup plus élevé cette année. Et il apparaît que c’est le président sortant Joe Biden qui en bénéficie au premier chef, plus que son très probable adversaire le 5 novembre prochain, Donald Trump.

 

par
Par Paul Whiteley, Professor, Department of Government, University of Essex dans « la Tribune »

Les dons aux fonds de financement des campagnes présidentielles proviennent de particuliers, de partis politiques et de Comités d’action politique (les fameux Pacs). Ces derniers collectent des fonds pour promouvoir leurs candidats ou pour s’opposer à leurs adversaires. Ils sont juridiquement indépendants des fonds de campagne gérés directement par les candidats et les partis, mais ils agissent de concert avec eux, par exemple en finançant des publicités favorables aux positions prises par les candidats qu’ils soutiennent et aux politiques que ceux-ci promeuvent.

Si les campagnes politiques aux États-Unis sont si coûteuses, c’est parce qu’elles durent longtemps et nécessitent la diffusion de publicités onéreuses. Dès qu’un nouveau président est élu, les préparatifs commencent pour les élections législatives de mi-mandat, deux ans plus tard, ainsi que pour la prochaine série de primaires présidentielles.

La FEC actualise en permanence les chiffres relatifs aux fonds collectés et dépensés dans le cadre de la campagne pour l’élection présidentielle de 2024. À l’heure où nous écrivons ces lignes, l’ensemble des candidats ont récolté un peu plus de 397 millions de dollars et en ont dépensé un peu moins de 294 millions de dollars depuis janvier 2021. Les Républicains ont collecté 225 millions de dollars et les Démocrates 103 millions.

En ce qui concerne les dépenses pour la campagne électorale de 2024, à ce jour les Républicains ont dépensé 191 millions de dollars et les Démocrates 48 millions. Ces sommes n’incluent pas les fonds collectés par les campagnes menées en vue du renouvellement du Congrès (33 sièges du Sénat sur 100 et la totalité des 435 sièges de la Chambre seront également mis en jeu le 5 novembre prochain) et des élections locales au niveau des États, mais concernent uniquement les candidats à l’élection présidentielle.

L’important écart observé entre les dépenses des deux partis s’explique par le fait que Joe Biden n’a pas de rivaux importants pour l’investiture du Parti démocrate, alors que les Républicains ont commencé avec neuf candidats certifiés par le Comité national de leur parti. Les dépenses de ces candidats s’ajoutent au total des fonds collectés.

Environ 18 % des habitants du pays ont donné de l’argent à un candidat ou à un parti lors de la campagne présidentielle de 2020, selon l’American National Election Study. Ces petits dons provenant de particuliers soient largement motivés par leur attachement à un parti ou à un candidat.

Il n’en va généralement pas de même en ce qui concerne les dons des entreprises aux Pacs soutenant les candidats. Ces dons relèvent souvent d’une stratégie consistant à « se couvrir » en donnant de l’argent aux deux camps afin de ne pas se retrouver dans la ligne de mire du vainqueur si on a eu le tort de miser exclusivement sur son adversaire vaincu. Par exemple, le site OpenSecrets, consacré à la circulation de l’argent dans la vie politique américaine, montre qu’en 2020 ExxonMobil a alloué 58 % de ses dons politiques aux Républicains et 42 % aux Démocrates.

Donald Trump est confronté à un certain nombre de défis en matière de collecte de fonds. À la mi-février, il avait récolté moins d’argent que Joe Biden.

Les données de la FEC montrent que, jusqu’à présent, Biden a récolté pour sa campagne environ 92 millions de dollars, et Trump un peu moins de 85,3 millions de dollars.

Lors de l’élection de 2020, Trump a, sans surprise, obtenu plus de voix dans les États traditionnellement acquis aux Républicains ; or ces États ont tendance à être plus pauvres que ceux soutenant les Démocrates. Cela signifie qu’il est susceptible de recevoir moins d’argent provenant de dons individuels que Biden. En outre, l’écart entre les revenus des personnes habitant dans les États « rouges » (républicains) et de celles habitant les États « bleus » (démocrates) ne cesse de se creuser, et pourrait encore augmenter d’ici à la tenue de l’élection.

Autre constat déplaisant pour Trump : en 2020, les dons anonymes de personnes très riches via des organisations qualifiées de « super Pacs » ont massivement favorisé les Démocrates plutôt que les Républicains. En 2020, ces dons ont dépassé le milliard de dollars : leur répartition est donc un enjeu majeur.

Selon OpenSecrets, lors de la campagne de 2020 Biden a reçu 174 millions de dollars de cet « argent noir » (dark money) et Trump seulement 25 millions. Ce déséquilibre en faveur de Biden pourrait être encore plus important cette année si comme cela semble probable, Trump obtient l’investiture républicaine.

Il est intéressant de noter que Nikki Haley, la dernière rivale de Donald Trump encore en lice pour les primaires républicaines, a reçu des sommes élevées de la part de riches donateurs qui, même si sa candidature est probablement vouée à l’échec, la préfèrent clairement à Trump.

Enfin, l’ex-président risque 83 millions de dollars d’amende suite à sa condamnation par un jury new-yorkais pour agression sexuelle contre la chroniqueuse E. Jean Carroll. Dans un autre procès, concernant son empire commercial à New York, le juge a décidé que des fraudes ont été commises et l’a condamné à une amende totale de 355 millions de dollars.

La FEC surveille de près le financement des campagnes électorales. : Trump doit donc résister à la tentation d’utiliser ses fonds de campagne pour payer ces amendes, car cela serait illégal.

Dans l’ensemble, tout cela signifie que les dépenses de campagne de Joe Biden seront largement supérieures à celles de Donald Trump. Pour autant, dans quelle mesure ce différentiel peut-il peser sur le résultat de l’élection ?

Des recherches récentes démontrent que les dépenses de campagne dans les élections américaines ont un impact significatif sur les votes en faveur des candidats, bien qu’elles tendent avant tout à mobiliser les indécis, plus qu’elles n’incitent les citoyens à changer leur intention de vote.

Il en ressort que plus les dépenses des Démocrates surpasseront celles des Républicains lors de la campagne de 2024, plus il y aura de chances que Joe Biden batte Donald Trump… et vice versa.

_______

 

Par Paul Whiteley, Professor, Department of Government, University of Essex
La version originale de cet article a été publiée en anglais.

12345...17



L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol